Céline, c'est connu, c'est dégueulasse.
Des punchlines lancées en veux-tu en voilà, des descriptions sans concession d'une société sans queue ni tête, où l'être humain est réduit à l'état d'insecte soumis à ses pulsions et à ses misères les plus primaires.
Une synthèse probablement réductrice de l'oeuvre de ce grand auteur, duquel j'avoue humblement ne pas avoir tout lu, et ne pas pouvoir ainsi me qualifier de spécialiste.
Toujours est-il que tout dans
le style et les thèmes explorés m'a rappelé
Voyage au Bout de la Nuit que j'ai lu il y a si longtemps. Je ne suis pas entré pas en territoire inconnu.
Soldat parmi l'armée de fourmis bleues horizon, Ferdinand survit à une hécatombe, tout ça pour vivre les douleurs de traumatismes à jamais présentes chez lui, et pour s'avachir dans un nihilisme du moment présent, où tout n'est que picole et cul, dans un monde sans queue ni tête.
Mais ce que nous montre l'auteur, c'est que cette réaction est un message. Un message de colère face à l'absurdité de la
guerre, la frivolité de la vie humaine. Un message de traumatisé, d'un type qui en a vu plus que beaucoup, mais s'en fout de l'expliquer, car qui peut comprendre ? Et enfin, un message d'espoir, celui de la fuite vers
Londres : au fond, quand on a frôlé la mort, on est libéré de toute peur, et on vit le moment présent.
Il y a des moins. L'absurdité de certaines situations et de certains comportements, qui atteint parfois des points où ne comprend plus trop le sens des échanges entre les personnages, m'a parfois un peu agacé. de même, la vulgarité est jetée à la face du lecteur telle une diarrhée verbale dont on peine parfois à comprendre l'utilité. La forme prime, mais pour un fond parfois bien difficile à déceler.
N'oublions toutefois pas que c'est un premier jet. Un premier jet, court, d'une portée limitée, mais qui fait quand même mouche.