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3,69

sur 797 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ces manuscrits retrouvés, le sulfureux écrivain cueille Ferdinand, son double littéraire, sur le champ de bataille, alors qu'il vient de recevoir une balle dans le bras et une autre juste à côté de son oreille gauche. Son bataillon vient d'être décimé et claudiquant, un bruit immense dans sa tête du fait de sa blessure, « la guerre lui était entrée dans la tête » dit-il, il va rejoindre l'hôpital militaire de Peurdu-sur-la-lys, où il sera soigné avant de rejoindre l'Angleterre. On retrouve bien ici tout le talent de Céline, son écriture déconstruite, son argot de la rue, sa haine de la guerre, de l'armée, de la bourgeoisie, de ses parents...Les premières pages qui décrivent son errance, blessé, donnent aux scènes de guerre un réalisme totalement glaçant...Il sait mettre en image ce qu'il décrit, les défilés incessants des différentes armées sur la rue principale de Peurdu-sur-la-lys ont une puissance d'évocation folle. Il met du bruit et de la fureur dans son écriture. le langage est cru, les scènes de sexe, pas softes du tout, tiennent une place très importante dans le livre et il n'y a pas une trace antisémitisme dans le texte. C'est d'ailleurs là le problème de l'édition de ces manuscrits retrouvés. Dans l'avant propos, il est bien précisé que Céline a été décoré pour faits de guerre en 14, qu'il a frôlé la mort plusieurs fois en 39 – 45. On mentionne ses prix littéraires, et on évoque qu'il a été en exil en Allemagne et au Danemark sans en préciser les raisons, sans révéler son antisémitisme notoire. Pour ma génération qui a la connaissance de ces faits, ça « peut passer », limite. Mais pour les jeunes générations qui n'ont pas ce bagage culturel, Céline va passer pour un héros de guerre couronné par ses pairs en littérature. Et là, c'est grave...
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Bon c'est Céline.
Les inconditionnels adorent.
Certains parce qu'ils retrouvent ce travail spécifique qui permet de restituer à l'écrit l'oralité de la langue.
D'autres parce qu'ils retrouvent dans ce qu'ils considèrent comme un 1er jet la verve de Céline.
Je ne suis un spécialiste ni de littérature ni, et encore moins, de Céline mais le style de cet inédit me paraît trop proche de celui de « voyage au bout de la nuit » et surtout de « mort à crédit » pour n'être qu'un 1er jet.
Et puis l'oeuvre a son rythme, sa musique propre, sa logique et son économie ; ce qui fonde à penser qu'elle a été travaillée et qu'elle a mûri.
Ce n'est pas une oeuvre accomplie de toute évidence, mais ce n'est déjà plus non plus un 1er jet. C'est d'ailleurs ce qui fait son intérêt pour qui n'est pas chercheur ou expert, mais simplement amoureux et curieux de littérature.
« Guerre » est bien un Céline. On y retrouve sa verve. Mais on y retrouve surtout son mépris des petites gens, cette aptitude à regarder la vie par le trou de la serrure des cabinets et à s'imaginer que ce qui se passe là est la seule vraie vie.
Le petit peuple le dégoûte et ses éructations à lui, Louis Destouches, ainsi que les éclaboussures de ses vomissements, l'empêchent de bien entendre et de bien voir. S'il avait eu le regard plus aiguisé et l'intelligence plus généreuse il aurait été un témoin génial de son temps. Et peut-être aurait il suivi un chemin moins lamentable et moins haïssable que celui qu'il n'a jamais regretté d'avoir pris. En cela il est bien le représentant de cette petite bourgeoisie étriquée et dangereuse qu'il exécrait tant et dont il n'a pas su voir qu'il reprenait à son compte les travers les plus nocifs.
On ne parle bien que de ce qu'on a dépassé. Nietzsche a écrit quelque chose comme ça. Il y a quelque chose que Louis Destouches n'a jamais complètement digéré ; c'est pour cela que Céline n'en parle pas bien et que je ne peux me résoudre à le considérer comme un de nos grands écrivains. le seul de ses romans que je trouve vraiment bon est « féerie pour une autre fois ». On y trouve le talent prodigieux qu'il a pour grossir les événements et les faire enfler et se dilater dans l'espace et dans le temps, sans nous faire subir les puanteurs de ses
frustrations, de son racisme et de son mépris des gens simples.
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De Louis Ferdinand Céline je n'avais pas réussi à lire «Voyage au bout de la nuit » qui était à mon programme de 1ère et sur lequel donc je risquais de tomber. Je n'avais retenu dès quelques premières pages, lues avec beaucoup de difficulté, une écriture retranscrivant de l'argot, de l'argot rien que de l'argot sur un thème qui plus est pas franchement enthousiasmant. Bref.
Avec cet inédit, et les critiques plutôt élogieuses, je me suis dit que quand même je pourrais bien faire un effort… Surtout il y a moins de pages à lire donc s'il s'avérait que ce soit une fois de plus un calvaire il serait de plus courte durée… (N.B. :Je n'aime pas ne pas finir un livre bien que ça me soit arrivé à 2 ou 3 reprises dont avec Céline donc).
Voilà je l'ai lu. Certains voient dans le style de Céline une plume de génie ayant influencé durablement la littérature contemporaine moi je ne lis que de l'argot, de l'argot et encore de l'argot à me demander s'il savait écrire autrement… Au moins c'est raccord avec le thème de prédilection de l'auteur : c'est moche, ca tâche, c'est vulgaire. Si l'objectif était de nous rendre compte de ce qu'est la guerre, donc moche, sale et vulgaire alors au moins c'est réussi d'où ma note à 2 étoiles et demi.

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Céline, c'est connu, c'est dégueulasse.

Des punchlines lancées en veux-tu en voilà, des descriptions sans concession d'une société sans queue ni tête, où l'être humain est réduit à l'état d'insecte soumis à ses pulsions et à ses misères les plus primaires.

Une synthèse probablement réductrice de l'oeuvre de ce grand auteur, duquel j'avoue humblement ne pas avoir tout lu, et ne pas pouvoir ainsi me qualifier de spécialiste.

Toujours est-il que tout dans le style et les thèmes explorés m'a rappelé Voyage au Bout de la Nuit que j'ai lu il y a si longtemps. Je ne suis pas entré pas en territoire inconnu.

Soldat parmi l'armée de fourmis bleues horizon, Ferdinand survit à une hécatombe, tout ça pour vivre les douleurs de traumatismes à jamais présentes chez lui, et pour s'avachir dans un nihilisme du moment présent, où tout n'est que picole et cul, dans un monde sans queue ni tête.

Mais ce que nous montre l'auteur, c'est que cette réaction est un message. Un message de colère face à l'absurdité de la guerre, la frivolité de la vie humaine. Un message de traumatisé, d'un type qui en a vu plus que beaucoup, mais s'en fout de l'expliquer, car qui peut comprendre ? Et enfin, un message d'espoir, celui de la fuite vers Londres : au fond, quand on a frôlé la mort, on est libéré de toute peur, et on vit le moment présent.

Il y a des moins. L'absurdité de certaines situations et de certains comportements, qui atteint parfois des points où ne comprend plus trop le sens des échanges entre les personnages, m'a parfois un peu agacé. de même, la vulgarité est jetée à la face du lecteur telle une diarrhée verbale dont on peine parfois à comprendre l'utilité. La forme prime, mais pour un fond parfois bien difficile à déceler.

N'oublions toutefois pas que c'est un premier jet. Un premier jet, court, d'une portée limitée, mais qui fait quand même mouche.
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N'étant pas un féru de L.-F.C., l'histoire du manuscrit m'a saisi, je veux dire sa médiatisation. le roman, publié à l'état de premier jet, durant lequel un personnage change de nom par exemple, agrémenté d'un fort langage paillard-populaire-militaire, très cru (scène du sondage d'hôpital ou du repas chez les Harnache) m'a quand même tenu en haleine jusqu'à la fin, je l'avoue (comme chaque histoire de la WW1).
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