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sur 9895 notes
« Voyage au bout de la nuit » c'est un cri qui se prolonge toutes les nuits, Ferdinand Bardamu, le narrateur hurle en silence et dénonce les horreurs de la guerre 14-18, l'exploitation du colonialisme, l'hypocrisie bourgeoise, le capitalisme, la misère humaine et la médiocrité des hommes, Bardamu porte un regard pas très idéaliste d'une époque peu glorieuse.
Ce livre est une douleur et Bardamu vomit ses mots, des mots crus voire parfois salaces mais tellement puissants, au parler adéquat à sa vision absurde de l'existence, où s'incorpore quelque citation d'une délectable mélancolie à vous glacer les tripes !
Un livre qui marque par la cruauté et la franchise de Louis Ferdinand Céline.
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ça a débuté comme ça : Louis-Ferdinand mal réveillé renversant son café brûlant sur ses parties sensibles . " Encore un coup des judéo-métèques ", brailla-t-il... Il alla à la fenêtre et écarta le rideau : ils étaient là devant chez lui, ils étaient là les métèques, tous, l'épiant salement avec leur gueule de charognards. TOUS !
Les Israélites hargneux, les Franc-maçons sournois, les gaullo-communistes roublards, les apatrides avides, les capitalo-américains rapaces, les ploutocrates arrogants, les éditeurs dégueulasses, les médicastres malfaisants, les coloniaux cupides, les infirmières délatrices, les rentiers grippe-sous, les bourgeoises salaces, les curés obscènes, les institutrices vachardes, les salauds de pauvres et les 100 familles...
Et puis aussi le colonel des Entrayes sans sa tête avec du sang qui glougloutait. Et Bardamu qui braillait : " allez vous-en tous, on va tirer, vous tuer, nous tuer tous ! " Et Brandelore qui gueulait : " Victoire, victoire, nous aurons la victoire". Et Robinson et la mère Henrouille, la mine fourbe, avec leurs histoires pas propres! ! Et la petite Molly bien gentille au fond ! Et Alcide un brave type qui trimait dur dans les colonies pour sa petite nièce! Et le petit Bébert tout souriant malgré la fièvre typhoïde, il l'a fait son voyage au bout de sa nuit...
Ils étaient tous là, TOUS !
" Et le remorqueur a sifflé, il appelait vers lui toutes les péniches du fleuve entier et la ville entière et nous tous qu'il emmenait, tout , qu'on en parle plus."
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C'est un voyage dans le temps, on est en 1987. Le prof de français est un original. Il nous présente une liste "off", à côté de la liste de textes à étudier pour le bac. Dans la liste "off" il y a « Voyage au bout de la nuit », mais aussi "Sur la route". Du haut de ma petite intuition d'ado qui se croit insoumis je me rue sur le voyage avant de partir sur la route. Le bac attendra.
Un voyage comme une révélation. Quoi, on peut écrire comme ça, et avoir la reconnaissance tacite du prof de français ? A l'époque, dans mon parcours du moins, les auteurs étudiés s'inscrivaient dans une veine classique. Du Maupassant, du Mauriac ou du Zola en veux-tu en voilà. A vous dégoûter de la lecture, pour un ado en pleine quête de chemins de traverse. Une lecture pourtant inscrite dans mes gênes, sans références à la maison, avec l'école pour seul guide.
Un voyage en ouverture. Si ça existe ce genre de livres, il doit bien y en avoir d'autres. La découverte post-bac d'autres auteurs, « qu'il ne faut pas lire » : Cendrars, Miller. Même si je comprends pas toujours tout, ça me plaît. La palette s'étoffe de curiosité. D'autres, singuliers, viennent l'enrichir. Très singuliers parfois, surtout hors contexte scolaire : mais c'est pas mal du tout Zola ! Et Maupassant ! Et Mauriac !
Un voyage en boucle. Ça forme la jeunesse, c'est bien connu. Combien de fois j'y suis retourné dans mes vingt ans ? 3 ? 4 fois? Sans compter le petit frère à crédit. Une obsession. A en exhorter les copains musiciens qui ne lisent pas à le faire le voyage, que ça, oui, c'est pas pareil ! Ils peuvent y aller, tête baissée. de la pure symphonie verbale, bien meilleure que Joy, Cure et Siouxsie réunis (hé oui, c'était l'époque New-wave).
Un voyage avec un caillou dans la chaussure. Mais il est pas net ce type ! Avec le questionnement qui suit, la culpabilité en sourdine. Est-ce qu'on peut dire sans sourciller qu'on adore le voyage sans passer pour un facho ? Et puis la maturation, le temps qui assure la réflexion. Oui on peut. Le voyage est un pur joyau, le type qui l'a créé nettement moins. Point barre.
Un voyage comme un phare sur sa route. Les lectures s'enchaînent, les années aussi. L'obsession n'est plus là, même si l'envie titille parfois. Tous les jours ou presque à lire des citations ici-même, si c'est pas de la provoc ça... Faudra peut-être penser à le refaire le voyage, histoire de m'assurer que j'ai pas encore perdu le nord.
Un voyage tout confort. L'âge, que voulez-vous. La presbytie, tout ça. le poids des ans, celui du pavé qu'il faut tenir aussi. Je m'octroie un nouveau voyage, 5 étoiles celui-là, mon premier en liseuse, visite guidée avec le dico en direct au cas où. Excusez le sacrilège.

Allez, zou, c'est parti...

« Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler."
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A quoi ça sert d'ajouter une ânerie de plus, alors que tant d'autres y ont bavé dessus, sur le Voyage au bout de la nuit ? Peut-être que c'est plus fort que nous ? Que quand y a des conneries à déblatérer on y peut rien, on veut afficher sa sale gloriole pour pas déjà sentir la charogne. Mais y a rien à faire. On se putréfie quand même. C'est sûrement pour ça que j'en rajoute une croûte. Parce que c'est joué quoi qu'on dise ou qu'on fasse.
Mais y a pas à dire, même si le monde de Bardamu est jaune-pipi, on a jamais si mal parlé pour bien dire les choses.
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Enfin je viens de lire ce fameux roman de Céline, après des années de procrastination, tant par peu d'envie de lire cet auteur devenu ensuite antisémite et collaborationniste que par crainte d'une lecture difficile et laborieuse. Certes son style est spécial, mais sans grandes difficultés de lecture pour autant. le rythme des phrases est oral, y compris dans des moments lyriques. C'est la langue de Bardamu, celle du peuple. Et même quand les personnages qui parlent sont d'un autre niveau social, c'est toujours dans une syntaxe très orale (ce qui n'empêche pas un vocabulaire précis et un emploi des temps et de leur concordance très correct). La langue est truculente, vulgaire, provocatrice. Pour Bardamu, et apparemment pour l'auteur aussi, le français soutenu, le français académique, c'est une langue morte. En tout cas, c'est un régal à lire à haute voix.
Pour le fond, c'est une histoire assez simple, quinze ans de la vie de Bardamu ainsi que de celle de Robinson qu'il retrouve par hasard de plus en plus souvent. Cela commence et finit à Clichy, avec entre les deux les horreurs de la guerre, les colonies en Afrique, un séjour américain, un cabinet médical dans une banlieue paumée, des petits boulots,…
Dans ce roman Bardamu se montre pacifiste, anti-guerre, anti-patriotisme, dès les premières pages. La guerre est fondatrice des personnalités de Bardamu, comme de Robinson d'ailleurs. Son séjour en Afrique le rend anticolonialiste. A New-York puis surtout à Détroit où il travaille dans les usines Ford, son regard devient aussi anticapitaliste devant un système qui broie les individus et détruit leur humanité, comme la guerre. Ces expériences sont racontées un peu comme un récit picaresque. En fait toutes celles-ci, y compris à son retour en France, lui montrent l'absurdité des systèmes hiérarchiques, et le danger de l'obéissance aveugle.
Sa philosophie de vie est proche de l'anarchisme, voire du nihilisme, avec des moments pleins de désespérance. Il n'y a pas vraiment d'intrigue, mais Bardamu, l'air de rien, nous raconte bien une histoire, qui finit très mal. le voyage de Bardamu est un voyage jusqu'au bout des bas-fonds, un chemin vers toujours encore plus de sordide et de pathétique, jusqu'au bout de la nuit. Incroyable que Céline soit passé en quelques années d'un tel discours désespéré qui met à nu les mécanismes qui conduisent à la haine à un discours haineux. Pour moi, c'est une énigme. Et ce roman un très, très grand livre.
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Voici quelques temps que j'avais envie de relire "Voyage au bout de la nuit" de Louis Ferdinand Celine et chaque fois ses positions antisémites lors de la deuxième guerre mondiale m'en empêchaient.
Je suis passée au-dessus de mes préjugés et j'ai donc repris la lecture du livre que j'avais lu auparavant.
Une partie en lecture audio par Fabrice Luchini, c'est un régal et les deux autres tiers par moi-même.
J'ai donc retrouvé Ferdinand Bardamu qui s'engage sur le front en 1914. C'est l'horreur et il ne comprend pas pourquoi il doit abattre des Allemands.
Il y rencontre Robinson ( trouvaille géniale du prénom), un déserteur.
Blessé, il revient à Paris et on lui remet une médaille militaire.
Deux femmes apparaissent dans sa vie, Lola et Musyne, et le quittent.
Il part pour l'Afrique où réapparaît Robinson et découvre l'exploitation coloniale.
Il quitte l'Afrique pour New-York où il est touché par la grande pauvreté.
Déçu par toutes ces expériences, il rentre à Paris.
Devenu médecin, il s'installe à Rancy , une banlieue misérable.
Décidément, Ferdinand est condamné à côtoyer les mauvais côtés de la condition humaine et cela continue tout au long du roman avec Robinson qui réapparaît à chaque tournant.
Bien loin d'être lassant, le livre est passionnant.
J'ai eu l'impression de vivre les situations comme si j'y étais. le style est fascinant, les expressions langagières très concrètes.
Le personnage principal est un être désabusé comme tant d'autres qui revenaient du front en 1918 ou des camps de prisonniers plus tard en 1945. Beaucoup ne le racontaient pas et certains comme Ferdinand, devenaient imperméables à toute joie simple, à toute naïveté.
Je l'ai vécu à travers un oncle qui tenait à peu près ce langage " désabusé".
Une très belle relecture avec un autre regard sur l'écrivain et le roman.
Un écrivain que j'admire ; un homme qui laissait à désirer pour ses opinions.

Challenge pavés 2016-2017
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5 mois et demi déjà...
Je m'enfonçais dans la nuit noire, aussi profonde que le silence s'était tu d'un coup, sans prévenir… à peine avais-je glissé dans les tourments du sommeil, qu'il était déjà 4 heures, choupette rouspétait, soufflait et agonisait, craignant une gastro, couvant certainement un accouchement très imminent, j'immergeais de mes songes inquiétants pour la rejoindre au salon : « ça fait neuf mois, il était temps que je lui dis… », Neuf mois qu'elle se trainait, pressés que nous étions quand même vers la fin, nous délivrant enfin ce bonheur tant attendu depuis neuf mois…

J'ai donc fait une pause lecture de quelques mois, et de sommeil aussi, encore maintenant...

« Voyage au bout de la nuit » m'a accompagné une partie de la grossesse, je voulais du classique, j'ai bouffé un classique, une décharge de mots, déversés cyniquement comme un gros tas de merde… L'auteur antisémite de part la grande guerre, tout traumatisé qu'il était par la nature humaine, avec son talent littéraire ô combien dérangeant, vantant avec sa verve argotique les plaisirs de la vie et les grandes qualités de la nature humaine… Pendant cinq cent pages et 7 mois d'acharnement et de courage, j'ai affronté les chapitres pour enfin terminer ce roman comme il se devait, avec un doigt ou deux dans la bouche pour soulager ce vieux malaise installé depuis trop longtemps au fond de ma gorge…

Un peu aigri le bonhomme, faussement naïf, détestable, et d'un cynisme contagieux… à chaque fois, le bouquin me tombait des mains… Pourtant au début tu souris, c'est toujours au début que l'on sourit gaiement, puis bêtement on déchante au fil des pages qui défilent… c'est écrit en tout petit en plus, faut se méfier des petits, ça se faufile, c'est sournois, obligé de vous surprendre tout par derrière, je sais ce que je dis, je suis petit de part mon père, et de ma part ma mère, paraitrait que mon grand-père était grand, et beaucoup alcoolo aussi… m'enfin on n'est ce que l'on est, et moi je préfère la levrette, mieux valait donc que je sois petit et sournois pour te chopper par derrière…

Alors j'avance comme je puis, la pensée un peu ailleurs, dans le string de choupette par exemple, ça me donne des idées tiens, trop d'envie aussi, depuis qu'elle a expulsé notre "souci d'amour fou", elle est tout de même moins conciliante avec son devoir conjugal, plutôt gourmande avant le drame, mais sans excès hein, et plutôt réticente de nos jours, mais faut aussi rappeler qu'au bout de quatorze piges, la passion est moins lubrique, et le prince charmant mort et enterré depuis fort longtemps… Alors je ruse d'imagination pour me couper l'envie…

En lisant ce bouquin interminable et déprimant…

Mais merde il a du talent l'antisémite haineux de la vie, un peu malade du bonheur, il enchaine les mots tout particulier, qui finalement vous pousse à continuer… Faut remettre les choses dans leur contexte aussi, mon malaise littéraire empirait avec les nuits agités, je voulais m'occuper l'esprit et ne plus penser à toutes ces femmes nues, que finalement regarder la télé, ça pourrait faire une alternative toute souriante, et par la même un peu de bien, et puis au bout de trois guerres par ci par là, quelques enfants tués avec le sang qui marque le sol et qui chemine jusqu'à l'écoeurement , les gens qui prient pour que ça s'arrête, et ceux qui prient pour que ça continue, que leur dieu ne sait plus qui aider, tellement qu'il sait plus qui a commencé le premier, tellement que c'est la grosse merde partout par terre avec le sol qui tâche, les gens qui gueulent, préfère rester en vacance le GOD, « lé pa fou » il va pas revenir se pavaner sous peine de pécho une roquette tout droit dans son derrière….

Alors tout béta que je suis de part mon père, et de part ma mère et de part moi-même, j'ai continué tout en malaise que j'étais, zappant d'une catastrophe à l'autre, d'un malheur à l'autre, et ce petit vieux qui meurt de chagrin parce que sa fille, son petit fils et son gendre, qu'ils sont crevés tout beaux tout heureux en plein vol, l'on peut-être pas vu venir la roquette eux non plus, par derrière toute silencieuse qu'elle était… faut dire aussi, c'est sournois une roquette...

Des fois on se demande bien, pourquoi on sourit encore quand on voit tout ce bonheur… « Voyage au bout de la nuit » est une expérience littéraire paradoxale et toute troublante, toute chamboulante, difficile à terminer pour ma part…

Sinon à cinq heures direction les urgences, les contractions intensives ne laissaient aucun doute quand aux intentions de notre future fille, Choupette toute pas pimpante la grimace à l'air me suppliant de stopper nette la voiture à chaque ronds points…

« Chochotte que c'est pas possible… »

Arrivés aux urgences toute neuves depuis deux ans, on fut conduits dans une salle d'attente toute lumineuse, Choupette à quatre pattes qui respirait tout fort, un peu transpirante et plus très fraiche, se fait prendre en charge par une bisousnours toute souriante :

- "Oulala vous êtes dilatée à sept et demi… faut pas se trainer le cul"


Gerbage de circonstance, la douleur étant la circonstance, nous voilà partis bras dessus bras dessous en salle de largage… Petit péridurale pour chochotte, caméra en place, ralentissement du coeur, et la panique qui me gagnait… finalement l'histoire s'est bien terminée tout en forceps et déchirement, le cordon autour du cou pour faire l'intéressante, un petit caca sur maman et nous voilà tout sourire, larmichette à l'oeil… il était 9h30...

Comme quoi des fois, on sait pourquoi on sourit, malgré tout notre malheur qu'est la vie...

A plus les copains…
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Quoi vous dire si vous ne l avez pas encore ouvert?
Qu' il faut oublier tout ce que vous savez sur Céline, son antisémitisme, ses rapprochements troubles avec l Allemagne d alors..Céline n est pas l écrivain d un seul livre. Mort à crédit, nord,...le voyage ne fait pas partie de sa période petits points (...) ni des mots lancés entre qq points d exclamations.
Non. le voyage en est un à lui tout seul. C est une musique magnifique, un langage si particulier, poétique, celui de la rue (ou supposé tel, mais tellement beau). C est un livre ("mon ours" disait Céline en parlant de ses manuscrits) énorme, qui se lit très bien.. le voyage aurait mérité mieux côté prix littéraires mais le public lui a réservé la place qu'il mérite. On en reparle?
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Je voulais le lire. Je le voulais vraiment. Je l'ai commencé il y a des semaines et, malgré l'ennui sévère qui me gagnait au fur et à mesure de ma lecture, je m'étais fait la promesse que j'irai jusqu'au bout quel que soit le temps qu'il m'en coûte.
Honte à moi car je viens de déclarer forfait au bout d'environ 200 pages. Et, si l'on tient compte que, bien souvent, arrivée en fin d'une page, je devais la relire car j'étais plus concentrée sur ma liste de courses à faire que sur le récit, on peut en déduire que j'ai dû en lire près de 300.

J'étais pourtant très enthousiaste à l'idée d'ouvrir ce livre. Les extraits que j'en avais lus étaient si prometteurs ! Cela dit, si on réfléchit bien, quand un lecteur choisit de publier un extrait, il porte forcément sur les meilleurs passages d'une oeuvre. Et, présentement, ces quelques extraits fameux sont tirés d'un livre qui comporte 505 pages... 505 pages de texte imprimé en petits caractères qui, de plus, fatiguent la vue.
Donc, voilà. L'ennui profond, les yeux qui picotent... continuer aurait relevé du masochisme.

Je ne suis pas fière de mon abandon. Sans doute dû à une petite insuffisance culturelle de ma part, je l'admets volontiers.
Naturellement, je ne note pas ce livre. Question d'honnêteté.
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Voilà .... j'ai terminé mon voyage au bout de la nuit ....
On en ressort un peu "rincé", et comme sidéré.
Car je pense avoir rencontré là un génie de l'écriture (il n'est jamais trop tard ...).
Au début de la lecture, je commençais à relever quelques citations, mais j'aurai fini par retranscrire le livre.
Une écriture superbe d'élégance, d'originalité, des portraits au scalpel, des critiques d'une férocité implacable et absolue, notamment dans les premiers épisodes de la guerre et des colonies.
Je n'ai pas d'autres mots que monumental et inégalé.

C'est aussi inégalable en matière de cynisme, de cruauté, de dédain (le mot est faible, mais je ne suis pas Céline ...) de l'Homme. Céline semble récolter avec une assiduité obsessionnelle toutes les turpitudes fielleuses et les plus féroces délires.

Il y a deux façons parallèles d'accompagner ce livre.
En suivant Céline dans son éloignement progressif de la société des Hommes, déclenchée notamment par son expérience de la guerre (mais sûrement plus précoce, cf Mort à crédit). Un recroquevillement par étapes, au gré des abandons et des animosités successifs, le refus, puis le mépris, puis le déni des sentiments, des mots, des désirs.

Mais aussi sidéré par la haine et la férocité qui s'en dégage. On a parfois l'impression d'observer avec une certaine fascination, un animal rendu fou et enragé, pour lequel le génie des mots tient lieu de dernière camisole.
Il n'est pas étonnant qu'il ait fini par s'en dégager.

Ce livre, fascinant à plus d'un titre, j'aurais pu l'emmener sur mon île déserte.
Mais si un jour un tel destin m'échoit, j'aimerais garder un autre souvenir des Hommes.
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