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EAN : 9782343223032
240 pages
Editions L'Harmattan (25/02/2021)
4.83/5   6 notes
Résumé :
À bout de souffle, Rose se remémore son enfance marquée par la découverte de cette maladie qui détruit ses poumons à petit feu, sa famille aimante, sa rencontre avec Adrien. Elle sait que sa seule chance de survie est d'accepter son inscription sur liste d'attente pour une transplantation pulmonaire. Adrien lui promet qu'un jour, lorsqu'elle sera greffée, ils iront voir les glaciers. Mais Rose n'a pas l'intention d'attendre pour vivre et aller au bout de ses rêves. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
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« Et voici quelques regards que j'ai cueillis sur ma route. Ils scintillent d'un éclat particulier : celui des braises de l'espoir. »

Lorsque j'avais critiqué le recueil de poèmes « N'oublie jamais la saveur de l'aube » de Parme Ceriset, j'avais été impressionné par le charme de cette poésie. Ces mots en forme d'étoiles m'avaient rappelé par leur force mon ami Vincent van Gogh et sa « Nuit étoilée ».
Pour bien comprendre ce roman autobiographique, il faut savoir que Parme Ceriset, atteinte d'une maladie rare très jeune, vécut sous oxygène de longues années, avant d'être greffée des poumons.
Trois grandes parties bien distinctes découpent le roman : une enfance heureuse dans l'attente d'une greffe ; un interminable parcours opératoire ; un nouveau souffle de vie.

Quatre ans et demi. Une famille aimante. Et puis le drame, la maladie. « Elle n'atteindra jamais l'âge de dix ans », telle était la sentence des médecins. S'ensuivent des années de soins : perfusions, antibiotiques, piqûres, kiné…
Vivre… « Maman va-t-on mourir un jour ? — Oui, comme tout le monde, mais c'est dans tellement longtemps que c'est comme si c'était jamais. ». Rose (son prénom dans le livre) atteint ses seize ans. Sa vie est celle des autres adolescents : danse, amourettes, études. Un premier amour, Adrien : « beaux yeux vert sombre en amande, rieurs et mystérieux, inondés de myriades de galaxies aux reflets insondables, d'étoiles inaccessibles ». Elle entame des études de médecine. Les jeunes gens sont heureux : famille, travail, courses-poursuites cheveux au vent dans les plateaux du Vercors, discussions interminables et rires partagés.
Ayant vu des morts dans ses études de médecine, Rose a la ferme intention de faire jaillir la vie. « La vie retrouvera un sens, partout où je serai, elle vaincra, elle rayonnera ! ».
Les poumons se dégradent. « N'oublie jamais l'oxygène des rêves. N'oublie jamais la saveur de l'aube », lui dit Adrien. À 25 ans, quatre longues années sous oxygène passent avant d'accueillir une greffe des poumons : « Je ne pouvais prendre le risque de mourir avant qu'un greffon soit disponible, sans avoir cueilli mon unique chance ». Elle aime écrire : « Créer, créer encore, créer toujours, pour rejoindre dans l'art une certaine forme d'immortalité ».

« Rose, avez-vous la possibilité de vous rendre rapidement à l'hôpital ! ». L'appel téléphonique tant attendu arrive. Rose quitte tout ce qui était sa vie. L'opération est longue, difficile, le réveil comateux, une sensation de n'être nulle part, personne… Réanimation. Adrien, maman, sont là… Les jours passent. Rose songe à son donneur. « Et de temps à autre, mes pensées dérivaient vers celui que je n'avais pas connu et grâce auquel je vivais tous ces moments merveilleux » … « Je pris la décision de ne jamais oublier mon donneur, mais de considérer que ces nouveaux poumons, je les avais adoptés, qu'ils étaient bien les miens, et je me jurai de ne jamais remettre en cause cette affirmation. »
Les années passent. Rose est épanouie à trente ans. Son rêve ancien devient réalité : « J'aimais par-dessus tout cette impression de voler, de humer l'air, de fendre l'atmosphère, moi qui avais autrefois manqué d'oxygène pendant des années. »

Une nouvelle vie. Un chemin imprévu. Un conflit entre elle et Adrien couvait que la maladie avait estompé. Des disputes, des blessures profondes surgissaient. La « petite flamme de l'espoir » s'éteignait entre eux, sorte de lent éveil printanier vers une autre existence, après l'engourdissement d'un hiver de souffrance. Rose retrouve un de ses anciens poèmes, prémonition évoquant deux amants perdus dans l'océan : « Ils dansent une valse mélancolique à l'intérieur d'une bouteille à la mer, d'une bouteille à l'amour, et ils dérivent ensemble, portés par les vagues, vers leur destin, vers leur disparition prochaine, vers le présent, vers l'avenir, vers le passé qui, d'une certaine façon, n'a jamais vraiment cessé ».
La jeune femme rencontre Raphaël : « Je trouvais à cette voix grave, chantante et audacieuse, un charme puissamment viril dont je sentais la vibration érotique me parcourir de frissons inattendus ». Il devenait son nouvel Éden. « le bonheur était dans sa nature. À ses côtés, le quotidien était simple et doux ; ce qui apaisait mon tempérament tourmenté. »

Une nostalgie sourd des derniers chapitres du roman : une paix, une quiétude dont Rose se repait accompagnée de son amour pour Raphaël. Les épreuves passées sont oubliées. Adrien, qui a refait sa vie, devient un vieil ami. Ils ont gardé une complicité particulière en repensant à toutes ces années, cette aventure étrange qui avait été la leur. « Nous avions lutté contre la mort, nous l'avions affrontée ensemble à plusieurs reprises, souvent avec un courage exemplaire, puis au fur et à mesure que les menaces liées à la maladie s'étaient évaporées, nous avions perdu nos paillettes de héros. »

À la fin du livre, j'ai retrouvé la belle poétesse qu'est Parme Ceriset, avec ses étoiles scintillantes et sa palette de peintre : « Bercés par le chant des grillons, il nous arrivait d'observer sur les carreaux de la terrasse l'une des fameuses limaces beiges à points noirs de notre adolescence, et parfois même, dans l'herbe humectée par la rosée du soir, l'étoile magique d'un ver luisant. Je m'endormais dans les bras de Raphaël, afin qu'il m'inonde de sa douceur et de son extraordinaire sérénité. »

Le roman de Parme Ceriset est un livre de vie, de courage et d'amour. Une immense énergie positive s'en dégage, celle de l'espoir.

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Le Kintsungi est cet art japonais raffiné qui consiste à réparer une céramique précieuse en infiltrant de l'or dans ses fissures. Et la beauté du nouvel objet est supérieure à celle du précédent. L'héroïne du roman le serment de l'espoir, que Parme Ceriset a choisi d'appeler Rose, dépeint avec minutie, jour après jour, la perte progressive et douloureuse de son souffle vital puis la résurrection inespérée grâce à une greffe de poumons. le professionnalisme et la gentillesse d'une équipe médicale extraordinaire ont su « réparer le vivant » comme l'a si bien décrit Maylis de Kérangal dans son livre. Si ce récit nous émeut autant, c'est parce que chaque blessure, chaque meurtrissure, chaque fêlure a été colmatée par cet or humain qu'est l'amour protecteur d'un entourage familial exemplaire et de ce chevalier servant capable entre autres de la porter sur son dos avec ses bouteilles d'oxygène pour aller sous le figuier pendant quatre ans (geste ô combien touchant et symbolique). S'y ajoute l'amour sensuel d'une vie unique que Rose a peur de perdre au moment même où elle la goûte avec délectation. Et cette Rose qui ne devait vivre que « du matin jusqu'au soir » en est ressortie régénérée, métamorphosée avec la maturité nécessaire pour affronter d'autres bouleversements dans le cours de son existence. Belle leçon de vie pour un lecteur découvrant que Parme, la fragile chrysalide, a réussi à devenir un papillon plus coloré, plus fort, plus rare, pouvant s'envoler librement vers un autre destin.
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Un livre porteur d'espoir au souffle poétique esthétique dans lequel la narratrice/autrice donne à voir la beauté de la vie malgré un vécu douloureux.
La narratrice en osmose avec la nature, le réel environnant, pénètre leurs arcanes, voit ce que le sens commun ne sait pas percevoir. Elle, qui a frôlé la mort et parce qu'elle l'a côtoyée, ressent avec acuité le bonheur de vivre et l'exprime par le biais des mots et de la peinture. La nature, l'art, adoucissent l'âpreté du quotidien étouffant et étouffé assujetti à la souffrance, à la pesanteur des soins, et le transfigurent. L'art est salvateur (« écrire me sauvait la vie »), il permet l'accès à l'immortalité : « (…) créer, créer encore, créer toujours, pour rejoindre dans l'art une certaine forme d'immortalité ». Les mots imprimés sur les pages blanches d'un livre, les couleurs jetées sur la toile d'un tableau éternisent des instants fugaces, « immortelles pépites d'éphémères », les figent. La vie, la nature deviennent oeuvre d'art sous sa plume. Ses personnages, le réel sont transfigurés par l'imagination et l'écriture. Entrant dans un monde enchanté, elle les métamorphose en oeuvre d'art.
Ce roman autobiographique, bouffée d'air frais revigorant, souffle et pulsation de vie, est une invitation à savourer chaque moment de l'existence, à être dans l'Amour, dans la bienveillance. Ne voir que la beauté des choses, les dire et les peindre.

https://www.lecritoire-des-muses.fr/le-serment-de-l-espoir/






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Merci beaucoup pour ces merveilleux retours de lecture sur mon roman :

1)Ressenti de Jean-Pierre D. :

"Je viens de terminer ton roman. C'est un travail magnifique, intense et vivifiant. Je pense aussi, comme le montre ton oeuvre, que l'intensité du présent se fonde sur le savoir "surconscient", qu'il est en train de créer une mémoire qui ne disparaîtra pas et se dépose sur le millefeuille infini qu'est notre vie."

2)Ressenti de Catherine D.F. :

"Un chemin de vie douloureux mais plein d'amour, de joies, de courage, d'optimisme, bouleversant
. Une Amazone éblouissante. Un incroyable chemin de vie, douleur et fantastique courage, beaucoup d'Amour et un style magnifique, un régal... Très émouvant."

3)Ressenti de Elsa M. :

"Je viens de lire ton roman et il est magnifique ! Ta vision du monde colorée et fleurie, ton courage, tes batailles, tes victoires, tes amours. J'ai adoré, j'ai souri, ri, pleuré. C'était magique de retrouver certains lieux qui me sont familiers à travers tes mots. L'optimisme et l'amour de la vie permettent ce triomphe. Tu es une héroïne dont la force intérieure déjoue tous les pronostics, quelle belle leçon de vie tu nous donnes ! J'ai vraiment adoré et j'avais beaucoup de mal à quitter tes lignes lorsque j'étais obligée de faire autre chose, et paradoxalement, je me suis laissée 40 pages pour le lendemain car je n'avais pas envie que le livre se termine."
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Le roman de Parme Ceriset est un chant tout autant qu'un tableau, un hymne à la vie où la joie s'obstine malgré les obstacles - de taille - qui dès l'enfance sont venus contrarier le cours "normal" de l'existence.
Chaque personnage, chaque élément de la nature, tenait sa place dans ce tableau que Rose avait composé avant son opération et tous l'aidaient à vivre. Elle en savourait chaque couleur comme une miette gourmande.
Ce tableau, il a fallu le repeindre après l'opération, accepter de vivre une rééducation à la Joie, au Bonheur, avec un souffle neuf et un nouvel amour.
Un livre qui se dévore, même lorsque Rose évoque son hospitalisation, l'auteur a su, même en ce lieu, nous faire partager cette période de vie. Nous nous accrochons avec elle à l'existence. Un retournement inattendu, en deuxième partie, nous permet de comprendre le sentiment d'être vivant à partir d' un angle inhabituel. Une lecture salutaire que la beauté accompagne d'un bout à l'autre du roman.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
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En avançant entre les cistes roses et blancs, les buissons de lavande et les rosiers indomptables, on apercevait peu à peu les contours de la petite maison, que des murs jaunes, dorés, faisaient rayonner comme un soleil, à laquelle des volets vert tendre apportaient une fraîcheur végétale. Une gaieté indéfinissable était perceptible. Entre les corolles fuchsia et les bourgeons de roses jaunes et orangés se dessinait l’ombre du toit dont les tuiles saumonées en forme de biscuits flamboyaient comme un astre au couchant.

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Ils étaient ma mesure de l'éternité, ces regards qui me sauvaient de la mort, ces sourires qui me portaient.
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