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EAN : 9782849247631
100 pages
Editions du Cygne (15/01/2024)
4.88/5   4 notes
Résumé :
Feu de la guerre contre le non-sens, feu des passions, nuit ardente de condition humaine qu’embrase depuis l’aube des temps l’espoir indomptable des louves, des Amazones, et de leurs amants... Liberté si fragile, perdue puis retrouvée au sein de la nature sauvage, des hauts plateaux de la vie et du temps. Cette femme éternelle, à la fois déesse et mortelle, est-elle libre ? C’est dans cette ambiance incandescente qu’évoluent les mots de Parme Ceriset.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
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Parme Ceriset n'en finit pas de m'étonner. Son dernier recueil « Boire la lumière à la source » était légèreté, renaissance. Elle jouissait de sa nouvelle vie après avoir connu les affres de cette maladie qui, il y a quelques années, avait failli la détruire. Elle semblait heureuse, écrivait des poèmes rafraichissants, son aventure de vie la conduisait au gré de ses envies et plaisirs.
Je lis la quatrième de couverture du recueil : elle parle « d'ambiance incandescente ». Je feuillète les premiers poèmes. Les mots qui, dans le précédent recueil, célébraient la vie retrouvée devenaient, cette fois, durs, agressifs. « La beauté de l'éphémère », « l'éclat limpide des cieux » se transformait en explosion, combat : un « vent glacé qui emporte tout ».

La femme se transforme en « Amazone », avançant dans la nuit profonde. Reprenant le poème de Rimbaud, une attaque va la laisser avec « deux trous rouges au côté droit ». Que se passe-t-il ? Pourquoi « La mort gronde ». Son amour est au loin : « Il est parti affronter la Nuit en zone de grand danger ». Elle l'attend, ses yeux fixant le ciel : « Elle hurle à la mort, à la vie, et elle entend dans le lointain l'immémorial chant des louves, et elle devient ce chant… ».

Le recueil s'enfle dans un long cri sensuel et ardent.
L'homme est revenu : « Il approche de ses crocs de louve… Elle effleure sa peau d'homme hâlée d'or et d'épice ». Elle veut assouvir son désir : « Elle l'attire dans la nuit, dans la danse brûlante de leurs corps et le mord, délicieuse pénombre ».
La femme redevient panthère, animal déchainé : « Elle cueille du miel sur sa langue, peint l'amour sur son corps, le rend ivre de gingembre, le fait hurler : encore ! ». Un érotisme latent, une flamme, embrase les mots, les êtres : « Embrasse-moi, dit-elle, jusqu'à épuisement, jusqu'à la déraison ».

La sensualité intense de cette poésie m'a fait repenser au magnifique texte érotique que Paul Valéry écrivit en songeant au peintre des danseuses, son ami Edgar Degas. Il est fasciné par une grande Méduse excitante et séductrice : « Jamais danseuse humaine, femme échauffée, ivre de mouvement du poison de ses forces excédées, de la présence ardente de regards chargés de désir, n'exprima l'offrande impérieuse du sexe, l'appel mimique du besoin de prostitution, comme cette grande Méduse, qui, par saccades ondulatoires de son flot de jupes festonnées, qu'elle trousse et retrousse avec une étrange et impudique insistance, se transforme en Éros ; et tout à coup, rejetant tous ses falbalas vibratiles, ses robes de lèvres découpées, se renverse et s'expose, furieusement ouverte. »

Le mot liberté revient constamment dans les phrases de l'auteure. Elle s'en abreuve : « Elle est libre aujourd'hui… Nul ne la domptera. Nul ne lui dictera le bien et le mal, nul ne choisira pour elle ce que doit être son idéal. »

Dans un de mes recueils de nouvelles « Conter la peinture », j'imaginais un couple d'homme et femme, à l'époque des cavernes, qui découvraient leurs premiers émois artistiques devant le dessin d'un bison et l'empreinte de leurs mains animant la paroi d'une grotte, lui insufflant une présence, une vie nouvelle. Je retrouve la même pensée dans une phrase : « Quelque chose de la Nuit les relie aux premières lueurs de l'Art, aux mains gravées dans la roche comme une marque de leur passage. »

La fin du recueil est un vibrant cri d'amour désespéré face à la mort qui s'annonce. La femme sent sa morsure sur sa peau, la guerre les a rattrapés : « Les voilà unis dans la mort, ils sont tombés aux jardins de l'Éden perdu… Assassinés… » Elle n'est pas prête à cette fin brutale : « Elle aurait voulu faire l'amour une dernière fois, le serrer encore dans ses bras… »

Parme Ceriset nous a offert un très beau recueil, puissant, fort, brulant, qui va faire date dans sa trajectoire. L'émotion nous pénètre et ne nous quitte pas une fois le livre refermé. C'est un vibrant hommage à l'humanité tout entière : l'homme, la femme, la nature, la vie, l'amour, et le passage du temps.
J'ai noté cette jolie phrase : « Chaque femme qui s'envole nous laisse un peu de lumière »

« Nous passerons, légers, laisserons dans le vent
l'empreinte de nos vies
et l'écho de nos pas,
le reflet de nos actes et le chant de nos voix
et un peu de nos mots dans le ciel étoilé. »

Un grand merci, Parme Ceriset.

https://www.facebook.com/parmeceriset

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Ces poèmes sont les paroles enflammées d'une femme Amazone, une femme guerrière qui part à l'assaut du monde avec pour seules armes l'amour et le verbe. La passion la porte bien au-dessus des conflits et des haines qui détruisent notre terre et déroutent les esprits.

Elle considère le monde depuis l'oeil du cyclone et, avec lui, elle avance dans la tourmente. Elle est déterminée, prête à tout affronter sans baisser les yeux

« Sa foi est Poésie
acte de résistance,
prière en pleine nuit,
soleil de jouissance. »

Elle a vécu et dépassé le combat qui séparait sa part d'ombre et sa part de lumière, et elle progresse dans l'enfer ambiant, l'espoir chevillé à l'âme en proclamant que la Liberté on peut la gagner sur l'adversité.
Elle n'est pas seule, ils sont deux, elle et la partie masculine de son être, ils se sont reconnus depuis longtemps, et à chaque épreuve du feu grandit leur amour, leur puissance.
C'est cet amour, cette reconnaissance dont parle la psychologie des profondeurs de Jung qui anime l'Amazone, elle a en elle une force ; son animus. Il est l'incarnation masculine de son imagination féminine.
Grande est la joie quand cet animus on le rencontre sur Terre !

« elle revient de la Nuit
elle retourne à l'Amour
elle est libre comme l'Art
elle est libre comme l'Aube »

En tant que « Vivants » nous mettons au monde ce que nous portons en nous, et la mort nous la portons depuis notre naissance, nous la portons jusqu'au bout des épreuves dont nous triomphons ou qui nous font revoir nos certitudes, nous ouvrant à plus de vulnérabilité, puis nous la portons jusqu'au bout de la vie. C'est une autre naissance que de mourir un jour… et l'amour accueille pour une aube nouvelle l'être qui déjà est né à l'Amour.

Il est question d'éternité dans ce recueil, puisque la mort est vaincue.

« Ni le temps ni la Nuit ne résistent à l'Amour »
… ils immortalisent leur amour
sur des parchemins de roche et de lumière

Elle était donc là, rayonnant sur les roches
leur éternité, l'éternité d'hier. »

Ce recueil est un concentré de foi autant que de passion. Il invite chacun à s'engager dans la vie en apportant sa présence particulière, même quand l'espoir a fui, car l'Amour espère encore, l'Amour espère Toujours !

« Rien n'a jamais commencé,
rien n'a jamais vraiment cessé,

Elle fait l'Amour et écrit,
c'est son acte de foi,
Et elle aime surtout,
elle aime… éternellement. »

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Carmen Pennarun
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Je m'étais laissé avaler par « Boire la lumière à la source » l'an dernier, aujourd'hui, je me suis fait dévorer par « Nuit sauvage et ardente », deux recueils publiés par les éditions du Cygne.
L'émerveillement devant la nature sauvage du Vercors est toujours là. L'éblouissement d'un érotisme naturiste est toujours là. Les orages de la guerre ont déferlé sur ces poèmes de vie et auraient très bien pu les anéantir. C'était sans compter sur la liberté de la femme et tout l'art de la poète, Parme Ceriset, qui leur donnent encore plus de chair et de sang. Il ne suffit plus simplement de s'émerveiller, de s'éblouir, de jouir. Il s'agit maintenant d'hurler à la Lune, au Soleil, à l'Amour. Il ne suffit plus de cueillir chaque jour la rose, il faut embrasser tous les bouquets. Amazone féline, la poète louve déchire, à grands coups de canines, nos âmes et nos coeurs, nous laissant pantelants sous les étoiles.
Lien : http://xavierlefloch.blogspo..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
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Elle l’aime et elle en rêve…
De n’être plus que le feu
qui embrase ses lèvres,
n’être plus que son souffle,
cadence sereine,
n’être plus que ce qui palpite en lui,
ce qui se dresse,
n’être plus que le vent
qui caresse son Verbe.
N’être plus que l’éclat
des nuits dans son regard
n’être plus que ses mots,
son sang, son Art
et la sève brûlante qui jaillit de lui,
N’être plus que l’eau vive
et l’accueillir enfin
au mystère infini
des cascades de l’être.

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