Vasco, tome 13 : Les Fossoyeurs de Belzébuth

Je le redirai à chaque tome, pour apprécier la série "Vasco" à sa juste valeur il faut accepter les us et coutumes de la BD franco-belge à l'ancienne ici version Hergé (et/ou être passionné d'Histoire, franchement ça aide beaucoup), donc pas la peine de râler sur tel ou tel truc qui appartiennent à une autre époque de la bande dessinée où les auteurs n'avaient guère leur mot à dire face aux préjugés d'une autre époque encore plus ancienne à laquelle appartenaient leurs éditeurs… Voilà pour la mise au point !


Gilles Chaillet renoue avec la formule du diptyque avec ce tome 13 intitulé "Les Fossoyeurs de Belzébuth" et publié en 1994. Nous ne saurons rien du voyage retour de Vasco piégé en Chine à la fin de l'album précédent, et force est de constater que l'auteur envoie son personnage là où il a envie de le voir sévir au mépris des distances-temps et du respect d'une chronologie crédible…
Vasco retrouve les heurs et malheurs de la Guerre de Cent Ans, et voyage avec l'ost royal pour approcher le souverain Jean II le Bon dans l'espoir sinon l'optique de rouvrir le comptoir Tolomei fermé dans "Les Rois Maudits" de Maurice Druon. Mais les assassinats se multiplient et se rapprochent de lui, et ce butor de Maréchal de Bourgogne ne trouve rien de mieux que de l'accuser de tous les maux… (ce qui n'empêche pas Vasco de participer à la Bataille de Poitiers pour éviter le pire à la nouvelle dynastie valois après la défaite et la capture du roi : tout cela est très bien dessiné et c'est un régal pour les yeux)
Après les lecteurs et les lectrices, Vasco découvre la secte satanique des Fossoyeurs de Belzébuth aux faux airs de cultistes du "Tombeau Étrusque" de Jacques Martin, qui joue aux Illuminati des deux côtés de la Manche, et renseigné par un repenti ainsi que par ses propres oreilles il se retrouve obligé de galoper vers Londres pour sauver la dynastie valois. On ne va pas se mentir il y a de faux airs des "Trois Mousquetaires" d'Alexandre Dumas : au lieu de recevoir une missive et les ferrets de la reine Vasco doit faire l'aller-retour entre Paris et Londres pour apporter une missive et la perle du roi, alors si on rajoute les détournements du Comte de Rochefort et de Milady de Winter le doute n'est plus permis…

Jusque-là c'est plutôt pas mal, mais le 2e partie du diptyque qui part dans tous les sens avec des incohérences va invalider tout cela car je n'aime pas les MacGuffins et Whodunits ratés. Après c'est le grand retour des phylactères descriptifs superfétatoires dont on se serait bien passés, de même que les changements de lieu et de temps qui ne servent à rien à part alourdir la narration (à quoi ça sert de préciser qu'on prend un escalier ou un couloir pour changer de pièce, et que cela prend quelques instants : mais que c'est lourd sinon lourdingue !!!). Pour ne rien gâcher il y a en fin d'album quelques cases ratées où Vasco ne ressemble à rien et/ou les perspectives sont à côté de la plaque… Je sais bien que la genèse du récit semble avoir a été compliquée voire sabotée par les responsables éditoriaux , mais quand même hein ! (j'en parlerai pour le tome 14)


PS : le fait que sur Babelio Sachenka soit le seul en plus d'être canadien à avoir chroniqué cette série historique à tous les sens du terme de la BD franco-belge est à la limite du scandale !

Après avoir essayé en vain de sauver le doge de Venise en 1355, le banquier Vasco a eut le temps de libérer son père et des Cathares dans le sud de la France, de voyager à Jérusalem et à Ispahan pour libérer la princesse byzantine Sophie, de visiter le Tibet et la Chine pour finalement revenir en France en pleine guerre de Cent Ans en 1356. Ouf ! Ce qu'il est rapide. L'auteur-dessinateur Gilles Chaillet nous a habitué à plus de rigueur historique. En tous cas, de réalisme. À moins que le jeune homme n'ait un frère jumeau qui se fasse passer pour lui… Mais non, la présence de Lorenzo est déjà suffisante, ce frère traitre à la patrie qui lui tend constamment des pièges.

Dans le fossoyeur de Paris, le jeune Vasco est envoyé à Paris pour tenter d'y ouvrir un comptoir de la banque siennoise Tolomeï. Il ne réussit pas à rencontrer le roi mais, plutôt, il surprend une conversation compromettante et les auteurs de ces paroles veulent se débarrasser de lui. Après avoir évité de justesse deux tentatives d'assassinat, il rejoint enfin le roi Jean II de France et son armée près de Poitiers, alors que s'engage une des batailles les plus décisives de la guerre de Cent Ans. Et il se retrouve du côté des perdants. Ça lui aura au moins permis de se faire valoir auprès du dauphin Charles qui lui en sera reconnaissant mais cela attisera la haine des Génois, seuls banquiers italiens admis à Paris. Au même moment, dans la capitale française, la populace gronde… alors qu'une étrange secte commence à faire des adeptes. Décidément, tout va de mal en pis ! C'est sombre et turbulent à souhait, comme on représente souvent le Moyen-âge et comme on l'aime !

Ce treizième tome de la série de bande-dessinée de Vasco nous amène à Paris (enfin !) puis à la grisâtre Londres, là où est retenu – captif mais dans de très bonnes conditions – le roi Jean II. D'autres complots et trahisons l'y attendent, le jeune commsi banquier baigne dans le mystère et l'intrigue, mais il faudra attendre la suite de cet album pour en connaître le dénouement. En attendant, on profite des merveilleux dessins, des scènes de batailles entre Français et Anglais, avec tous ces étendards impressionants, ainsi que des plans larges des cités médiévales.