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3,25

sur 66 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorsqu'on a le même patronyme qu'une personnalité publique, certain noms sont plus difficile à porter que d'autre. Bernard Chambaz en fait le point de départ de ce livre mi fiction, mi biographie. Il choisit de nous présenter une double image de l'Urss et de la Russie à travers deux personnages. Alternant la petite histoire celle de Vladimir Vladimirovitch avec la grande, celle de son célèbre homonyme Poutine, un récit passionnant qui nous plonge dans un pays complexe, en proie à ces éternels démons que Chambaz revisite avec un talent certain. C'est à la fois édifiant mais aussi terriblement passionnant.
Merci chaleureux à Babelio et aux éditions Flammarion pour ce bon moment de lecture.
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C'est l'histoire de Vladimir Vladimirovich qui, comble de malchance est l'homonyme de… Vladimir Vladimirovich Poutine qui joue les tsars dans le monde et se répand sur nos écrans, torse-nu à cheval, ou après un éblouissant papillon dans l'eau glacée, vient de pêcher un saumon énorme (que l'on a accroché loin des caméras, au bout de la ligne) quand il ne terrasse pas un adversaire au judo ou plonge en remontant des amphores de l'épave d'un navire échoué depuis longtemps (on remarque au passage qu'elles sont très propres, pas de coquillages accrochés…)

Son dernier exploit, Poutine en deltaplane qui montre aux grues le chemin pour effectuer leur migration saisonnière. Comment faisaient-elles dans les siècles précédents, on ne sait plus, toujours est-il que le Tsar s'est trouvé là à point nommé pour les remettre dans le droit chemin.

En regardant le match de hockey des jeux olympiques de Sotchi, que les Russes perdent alors qu'il était impensable qu'il ne soit pas en finale, Vladimir Vladimirovich est frappé par le regard triste de Poutine, ses yeux de phoque…

Une image de trop ? En tout cas notre Vladimir Vladimirovich Poutine, commun des mortels, machiniste de son métier, commence à ne plus trop supporter cet homonyme et décide de récolter toutes les informations qu'il peut, pour écrire une pseudo-biographie du grand homme.

On connait tous les diminutifs de Vladimir, notre héros va choisir de l'appeler Volodka, en ironisant parfois avec Volodka 1er et cela donne un roman surprenant dans lequel on se laisse entraîner avec plaisir…

Ce que j'en pense :

Il s'agit en fait, de l'histoire de deux destins qui s'entremêlent, à tel point qu'on pourrait se demander qui est qui ? Qui est le double de l'autre ?
L'auteur alterne ainsi les chapitres consacrés à la vie de Vladimir Vladimirovich qui note dans ses petits carnets rouge, noir tout ce qu'il trouve sur le président, collectionnant au passage les coupures de journaux qu'il trouve et les chapitres consacrés à Volodka, avec en toile de fond la nostalgie de l'ex URSS, et ses grandes figures : Staline et ses purges, ses colères, son intolérance à la contradiction qui voit des espions partout et les élimine, le NKVD, qui deviendra KGB rebaptisé FSB (ça fait moins peur), la conquête de l'espace, Gagarine, Eltsine et tant d'autres, les affaires : le Koursk, la prise d'otages dans l'école, dans l'opéra de Moscou.

J'ai bien aimé ce chassé croisé entre les deux destins sur fond de jeux olympiques qui devaient montrer au monde la puissance de la Russie. C'est drôle, cela fait penser aux JO de Berlin à la gloire d'un autre maître du monde en 1936…

Au passage, on trouve des allusions à Gogol qui occupe une place importante dans le roman, et à son manteau « Gogol me tire par la manche » à Pouchkine… ce livre fait montre d'une grande sensibilité vis-à-vis de la Russie, de l'âme Russe, sa culture…

J'ai beaucoup de choses à dire sur ce roman, mais je laisse les lecteurs le découvrir, car il fourmille d'anecdotes, il brocarde l'interprétation des évènements d'Ukraine… et tant d'autres, mais j'avoue que j'ai un peu décroché, du moins mon enthousiasme s'est ralenti, quand Vladimir Vladimirovich évoque Kim Jong-Un qui recherche tous ses homonymes dans son pays en les priant instamment de changer de nom car il ne peut y avoir qu'un Kim…

Là, Volodka commençait franchement à m'énerver, avec ses yeux de phoques et son côté pervers de plus en plus évident et je me suis plus intéressée à la vie de Vladimir Vladimirovich… certains passages m'ont, d'ailleurs, rappelé une anecdote dont on a peu parler dans les médias : lors d'une rencontre au sommet avec Angela Merkel et Hollande pour un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, sachant pertinemment que la chancelière avait une peur bleue de chiens, il est arrivé avec molosses en laisse, histoire de la déstabiliser…

Bon moment garanti. Si on cherche une biographie de Poutine, cela met en appétit mais comme le dit le héros avec humour, c'est une pseudo-biographie…

J'aime la Russie, sa littérature, sa culture en général, son histoire (et l'Histoire en général). Je suis russophone, même si j'ai beaucoup oublié, par absence de pratique. Dans ce roman, j'ai retrouvé tout cela et surtout l'envie de découvrir les auteurs russes actuels que je connais très peu, je me suis arrêtée à Soljenitsyne

Note : 7,6/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Je viens de refermer une poupée Russe.
C'est à ça que m'a fait penser ce livre où Bernard Chambaz raconte Vladmir Vladimirovitch Poutine le machiniste qui raconte, lui, Vladimir Vladimirovitch Poutine le Président Russe.
En théâtre ou au cinéma, je qualifierai cette lecture de "comédie dramatique" pour le coté léger et sérieux de cet ouvrage.
L'auteur passe en revu l'histoire de la Russie, et parfois,la Grande Histoire à travers les grands hommes qui ont fait ce pays.
Chambaz nous raconte Vladimir l'homme du peuple, veuf bientôt retraité qui convoite la mystérieuse Galina et qui tient, depuis son arrivée au pouvoir, des cahiers rouge, gris ou noirs qu'il remplit de son écriture et de coupures de presses consacrées à son célèbre homonyme.
Coté "Léger", c'est l'écrivain qui raconte. La petite histoire des gens du peuple, ou la grande par la vision qu'en a le machiniste, au travers d'anecdotes, la conquête spatiale et ses héros avec parfois, la aussi des homonymes anonymes... les jeux de Sotchi avec le récit amusant du parcours de la flamme.
Coté "sombre", là, c'est Vladimir Vladimirovitch qui expose son homonyme, de sa naissance à son ascension au KGB, jusqu'au pouvoir suprême.
Nous faisant découvrir les facettes de ce personnage à travers l'actualité. du Sous marin Koursk au conflit Ukrainien en passant par les prises d'otages par les Tchétchènes ou l'affaire des Pussy riots...
L'originalité de ce livre est donc dans la narration à deux voix.
Réticent au départ, j'ai finalement beaucoup aimé ce livre et la façon dont il est écrit n'y est certainement pas étrangère.
Je mettrai un petit bémol sur la fin de ce roman, et le dernier chapitre que je serai tenté de relire. Allez savoir pourquoi, je n'ai pas saisi la métaphore exposée... Quelque chose m'aurait-il échappé ?
Et si l'on vient me demander ce que j'en pense me direz-vous ?
Et bien... Lisez... sans hésitations. Lisez, ce livre n'est pas une biographie comme les autres. le personnage principal peut rebuter, mais Bernard Chambaz à su trouver la manière de nous y intéresser.
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Après avoir découvert Bernard Chambaz dans un autre Éden et avoir beaucoup aimé, je suis revenu en arrière dans la bibliographie de l'auteur et j'ai lu Vladimir Vladimirovitch.
Je n'ai pas ressenti le même coup de coeur que pour un autre Éden car il n'y a pas le côté autobiographique qui soutenait émotionnellement le roman.
Néanmoins dans Vladimir Vladimirovitch, Bernard Chambaz déjà, mélangeait la fiction et la réalité en faisant un semblant de biographie d'un personnage réel ( Poutine ) afin d'asseoir la vie de son personnage de fiction.
Cette dualité entre le président russe Vladimir Vladimirovitch Poutine et son homonyme inconnu, machiniste retraité va permettre à Bernard Chambaz de nous raconter la petite et la grande histoire de l'URSS et de la Russie.
Mais où se situe la petite histoire et la grande histoire. La logique voudrait que Poutine soit synonyme de grande histoire et son homonyme Vladimir Vladimirovitch synonyme de petite histoire.
Ce n'est pas si simple et les chapitres passant de l'un à l'autre des personnages entretiennent l'ambiguïté.
Il est réjouissant de constater les mises en scène autour de Poutine pour "heroiser " le personnage : remontée d'amphores d'un lac, vol en deltaplane au milieu des grues , partie de badmington, descente en bobsleigh etc...
ou le ridicule côtoie le culte de la personnalité.
De son côté Vladimir Vladimirovitch remplit ses petits cahiers et carnets de la vie de son homonyme qui depuis 1999 lui pourrit la vie.
C'est l'occasion pour le lecteur de revisiter l'URSS et la Russie à travers une biographie de Poutine depuis son enfance jusqu'à son omnipresidence.
C'est dans le mélange de ces deux personnages que l'on retrouve l'ambiguïté et la mélancolie de l'âme russe.
Il ne faut pas se fier aux yeux de phoqueset au sourire mélancolique de Poutine.
Derrière ce regard triste il est le tsar de toutes les Russies.




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Nous avons deux personnages. le président Vladimir Poutine que l'auteur, Bernard Chambaz, décortique plus ou moins pour nous, en nous mettant sous le nez une lecture très enrichissante. Puis nous avons aussi, son homonyme Vladimir Vladimirovitch Poutine que l'auteur imagine.

Dans l'ensemble, j'ai assez bien aimé ma lecture mais je reconnais avoir eu du mal à avancer dans le livre ; sûrement à cause de la fatigue. Malgré tout, je suis allée jusqu'au bout et, j'ai appris des choses sur l'homme mais aussi sur la vie de Poutine avant et pendant sa présidence.
Par exemple : je ne savais pas du tout que Poutine avait frôlé mais limite, limite, la délinquance dans sa jeunesse. On le découvre également par son homonyme, le jour où l'équipe de Hockey joue pour les jeux olympiques d'hiver de Sotchi. Tristesse sur le visage du président Poutine. Choc pour l'autre Poutine. Triste jour pour la Russie. Défaite et on noie son chagrin dans la vodka.
Vladimir Vladimirovitch donc l'homonyme est veuf, conducteur de train, peintre le week-end et fan de patinage. Il note depuis quelques années dans plusieurs calepins aux différentes couleurs, toutes les infos (faits et gestes) de son président. Comme fier de son double et surtout un peu obsédé par lui depuis qu'il est au pouvoir ; mais être homonyme, n'est pas rien et ça, il va s'en rendre compte. Puis quand il est seul, il replonge parfois dans ses pensées. Tatiana, sa douce, lui manque ; la vie continue... et son coeur s'ouvre secrètement pour une autre.
L'auteur, Bernard Chambaz, nous retrace la vie de Poutine, comme une sorte de biographie romancée (vaut mieux, sinon ça serait peut-être un peu barbant) à travers les notes écrites des calepins de son homonyme en parallèle de l'autre.
Une belle surprise pour moi même si ma lecture a été longue à terminer. Je me rends compte qu'au final, j'ai passé un bon moment avec les deux personnages, sans compter, la plume que j'ai trouvée très intéressante à découvrir et qui me donne envie de lire d'autres livres de cet auteur.
Merci encore une fois à Babelio pour ce livre et aux éditions Flammarion pour cet envoi.

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N°962– Septembre 2015

Vladimir Vladimirovitch – Bernard Chambaz - Flammarion.

Le ton est donné dès les premières pages « Vladimir Vladimirovitch Poutine par Vladimir Vladimirovitch Poutine… ceci n'est pas une autobiographie ». Il s'agit donc d'un récit, qui n'est effectivement pas une autobiographie, une sorte de mise en abyme où le lecteur voit défiler le parcours officiel et fortement inspiré par le culte de la personnalité du président russe, depuis son enfance jusqu'au pouvoir suprême en passant par le KGB. Il est rédigé par un authentique quidam qui porte le même nom que lui et qui va, sur des calepins personnel, rouges, gris et noirs [avec peut-être une symbolique des couleurs, le premier retrace son parcours communiste, le deuxième parle de sa phase d’hésitation mystérieuse et le dernier est consacré à l’exercice autoritaire du pouvoir] noter et collationner les détails du parcours de son célèbre homonyme.

Ce nom est lourd à porter et même si cette homonymie peut inspirer de la bienveillance à notre rédacteur, l'homme du peuple qu'il est, peintre du dimanche, fan de Gagarine et amateur de patinage sur glace et de l’œuvre de Gogol, va se raconter, mêlant les moments anodins de sa vie à celle de son modèle. Il évoque le chef d'état aussi soucieux de son image personnelle de que du succès de son pays, capable d'être attristé comme un enfant par l'échec de l'équipe nationale de hockey aux jeux olympiques. Il lui trouve même des yeux de phoque. Mieux sans doute, il y a chez lui une sorte de fantasme, qui se rencontre souvent chez les humbles qui admirent les puissants, et qui le fait s'identifier au président de son pays. Puis, peu à peu, il se détache de ce modèle au point de l'affubler de surnoms de sorte qu'on peut se demander si c'est par sympathie ou pour s'en moquer. Il insiste sur une ascension laborieuse au début mais finalement fulgurante, basée sur l'arrivisme, le cynisme et même l'opportunisme, en l'opposant dans une sorte de nostalgie à la Russie éternelle et notant sa grande faculté à s'adapter à l’effondrement du communisme, à la transformation de la société, à l’émergence de l'économie de marché, le tout avec une grande autorité et aussi la volonté de s'enrichir. Il ne manque d'ailleurs pas de nous livrer des remarques pertinentes sur le communisme, lui qui, à part le nom, une vague ressemblance et presque le même âge n'a finalement rien de commun avec le président de son pays. Pire peut-être, à force de se pencher sur la vie de son modèle, surtout à partir de sa prise de pouvoir, il finit par se demander qui est en réalité ce Poutine et le doute s'insinue en lui à un point tel que ce qui n'est au départ pas une autobiographie devient même autre chose qu'une biographie tant son sujet lui échappe. Il souhaite même sa mort tant il le déçoit par son cynisme ou son indifférence et ce qui était au départ une véritable fascination se transforme au fil des pages en une sorte d'obsession. Notre rédacteur n'est certes qu'un quidam et le restera toute sa vie mais cette année 2014 qui tient lieu d'unité de temps au roman sera révélatrice pour lui. Par le miracle de l'imagination qui caractérise les artistes, cette recherche sur la vie de son homonyme devient un véritable fantasme que l'effet cathartique de l'écriture entretient. Il se met à imaginer que le Président, qui est pourtant une énigme pour lui, le connaît personnellement et lui accorde de l'importance. Ce n'est peut-être que du fantasme, mais cela abolit le temps, les barrières sociales, lui fait du bien comme fait du bien aux êtres sans importance de repeindre l'espace d'un instant leur vie grise en jaune canari. Et tant pis si, au bout du compte la réalité reprend ses droits, s'impose à lui et le remet à une place qu'il n'aurait jamais dû quitter.

Sa vie à lui n'a en effet rien de passionnant. C'est qu'il est seul et pense toujours à Tatiana, sa femme qui l'a quitté ; il songe amoureusement à Galina, mystérieuse, imprévisible qui semble se dérober ou s'accrocher à lui alors qu'il est partagé entre timidité et malchance. Il vit sa vie au jour le jour comme un citoyen ordinaire, s'intéressant autant aux jeux olympiques de Sotchi qu'à la politique que mène Poutine, égrenant ses souvenirs autant que l'histoire complexe de ce pays, entre tsarisme, communisme et société nouvelle. Pourtant, au fil des pages de cette fiction, il m'a semblé qu'ils ont au moins en commun la solitude que le pouvoir génère pour le dirigeant politique et qui caractérise la vie de notre quidam. Pour les deux, elle enfante de la tristesse même si le lecteur a finalement plus de sympathie pour le rédacteur de ces calepins que pour le chef d'état.

Avant que Babelio dans le cadre de « Masse critique » et les éditions Flammarion que je remercie, ne me fassent parvenir cet ouvrage, je ne connaissais pas Bernard Chambaz. J'ai apprécié l'idée de ces deux destins croisés, l'humour, le style et l'ambiance de ce roman passionnante. Les courts chapitres bien documentés sont agréables à lire, le ton est alternativement léger et dramatique, plein d'anecdotes et de remarques pertinentes, mêlant l'actualité à l'histoire et c'est l'occasion pour l'auteur de cette fiction de retracer le passé de la Russie à travers les grands hommes qui l'ont incarné et les événements immédiats ou plus anciens, anodins ou importants qui l'ont marqué.

Hervé GAUTIER – Septembre 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Bernard Chambaz témoigne dans ce roman de sa solide connaissance de la Russie et de son histoire, mais exprimant d'une vraie tendresse pour ces personnages. La vie quotidienne y est décrite avec justesse, les petits bonheurs quotidiens (le pique nique, les ballades en forêt, les sports de glisse, ...) parsèment une vie quotidienne frugale mais sans grand heurt. Les références à la littérature russe ponctuent régulièrement ce roman.
Notre héros est né en 1952, un an avant avant la mort de Staline, et a grandi dans un pays (l'URSS) qui pouvait rendre fiers les Russes : les hockeyeurs infligeaient défaite sur défaite au monde entier, Gagarine était le premier homme dans l'espace, l'Armee Rouge paradait, crainte ....Notre héros poursuit ses études de lettres, enseigne à l'Université. Lorsque l'URSS s'effondre, il perd son poste, conduit un tramway, voit ses amours contrariés (les discussions politiques devenaient trop envenimées, entre autres ...). Notre conducteur de tramway acheve sa carrière ; ses collègues lui offre un voyage de 3 jours à Paris (en fait il s'agira de visiter le Kremlin Bicetre, Malakoff, de déambuler boulevard de Sébastopol, sur le pont Alexandre III, ....). Il s'éprend de sa voisine et entame, à son égard, une campagne de séduction "à l'ancienne", presque à la soviétique.
Tout irait pour le mieux si son homonyme, Vladimir Vladimovitch Poutine, n'avait pris le pouvoir, et notamment le pouvoir de hanter les médias, qui bâtissent, jour après jour, le "culte de la personnalité" de Poutine ; ce "Staline le petit" veut marcher sur les traces des terribles autocrates qui ont mené le peuple russe avec le knout, avec la bénédiction du clergé orthodoxe. Par réflexe (soviétique ?), notre héros entre en "dissidence mentale" ; il décide de laisser une trace, qu'il sait invisible aujourd'hui, de se révolter, vainement : les tableaux peints avec rage dans son petit appartement, et les cahiers Moleskine, qu'il remplit, renferment les faits biographiques sur l'ancien étudiant déjà tricheur devenu le maître du Kremlin, que notre héros a pu glaner sur internet ou dans les journaux. Comme si la catastrophe était imminente, allait tout emporter de la mémoire, de l'histoire.
À mes yeux, c'est un roman résolument politique : notre héros subit, plus qu'il n'agit, cette histoire russe si terrible pour ses peuples. le style est limpide, l'ironie affleure par endroit.
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Si j'ai moyennement accroché au récit de la vie un peu velléitaire du Vladimir Vladimirovitch qui sent son identité un peu usurpée par son célèbre homonyme, j'ai littéralement adoré toutes les petites anecdotes sur l'actualité russe de l'autre Poutine! Des chevauchées torse nu dans la steppe au président de la fédération russe qui apprend aux oies sauvages à voler, en passant par la rencontre du président kalmouk avec les extraterrestres...
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Poutine, Vladimir Vladimirovitch, Conducteur de tramway, né en 1952 à Leningrad, reconverti dans la peinture en fin de carrière, une vie entre deux amours, celui de Tattiiana qui l ' aquitté, celui d la gentille Galina qui essaie de le comprendre, Poutine qui se lance d'un hélicoptère, le parachute autour du ventre en hurlant « C'est moi, Poutine » !
Car il a fini par ne plus en être sûr, depuis que l' « autre », celui au regard de phoque triste qui s'exhibe torse nu sur un cheval ou prétend apprendre voler aux grues, depuis que celui-là est devenu Président de la Russie,

L'auteur a choisi un récit par la bouche de l' «  homonyme », celui qui souffre de porter un nom si célèbre et qui, comme à la recherche d'une vérité,se lance dans une biographie du Président, depuis l'enfance jusqu'à 2014,
Et nous découvrons le parcours d'un enfant fils d'ouvrier qui va devenir un cadre du parti communiste, responsable du renseignement, espionnage, contre-espionnage, séjour à Dresde pour le KGB, vie familiale terne et sans grande joie, le deuxième Poutine nous brosse un portrait pathétique et redoutable à la fois de l'homme qui a pas mal de morts sur la conscience et qui a imposé les Jeux de Sotchi, à prix d'or, l'homme qui cultive son image et qui ne tolère pas qu'on le surnomme « Petit Canard », comme le firent ses collègues de Dresde,

Au passage, nous apprenons mille choses sur la Russie de Staline, de Lénine, sur l'URSS et la chute du mur, le livre dépasse largement le cadre d'une biographie et c'est passionnant,
Merci à Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre et aux Éditions Flammarion.
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Vladimir Vladimirovitch suit les faits et gestes de son homonyme, le Président de la République de Russie.
Il note dans des carnets ses réflexions au sujet de l'actualité et essaie tant bien que mal de décortiquer les pensées de celui qui se nomme comme lui. Ou bien est-ce lui qui se nomme comme le Président ? Tout ça est compliqué.
Vladimir prend sa retraite alors que l'autre Poutine continue d'exercer son pouvoir avec son air de chien battu et ses mises en scène particulières. Passant de Président à Premier Ministre puis à nouveau Président.
Ce pourrait être une farce mais ce n'est pas le cas.
Ce roman est très bien construit. Il se déroule sur les années 2014 et 2015 pour Vladimir Vladimirovitch, simple citoyen.
Toutefois, les périodes évoquées sont beaucoup plus larges notamment sur les précédents mandats de Poutine.
On y découvre un homme qui est resté fidèle à l'esprit de son premier amour, les services secrets. Un homme arrivé au pouvoir, un peu par hasard mais qui a su le conserver avec cynisme et détermination.
Une très bonne lecture sur l'histoire contemporaine de la Russie.
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