AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081373068
380 pages
Flammarion (19/08/2015)
3.25/5   66 notes
Résumé :
La vie de Vladimir Vladimirovitch Poutine a changé ce jour de 1999 où son homonyme est arrivé au pouvoir. Le soir de l'élimination de l'équipe de hockey aux J.O. de Sotchi, Vladimir est frappé par la tristesse dans les yeux du président -une tristesse d'enfant, des yeux de phoque. Tout au long de l'année 2014, Vladimir tient un journal dans lequel il consigne des épisodes de la vraie vie de «?Volodka?» Poutine. À travers cette histoire singulière c'est aussi l'histo... >Voir plus
Que lire après Vladimir VladimirovitchVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,25

sur 66 notes
Merci au groupe Flammarion et à Babelio de m’avoir sélectionnée pour cette opération masse critique où je découvre un auteur et un livre qui m’ont beaucoup plu.
.
De mémoire involontaire, deux images m’accompagnent en préambule de lecture. Le bon général Dourakine à l’évocation de l’oncle Andrei, un conteur qui se réfère à l’enfance et le Docteur Jivago pour l’ambiance russe et le manteau neigeux.
Puis cette phrase : « il n’y a pas de raison que les phoques ne récitent pas de prières, mais pas les renoncules ». Est-ce à dire que je doive m’émouvoir des yeux de phoques de Poutine buvant l’échec de l’équipe de hockey à Sotchi lors des jeux olympiques de 2014 plutôt qu’à considérer l’âme vide des essences végétales ? Mais considérer que l’âme de Poutine, même tsariste, née de l’histoire et de la sienne propre n’en fait pas moins celle d’un enfant du pays.
C’est ce que retrace son homonyme, Vladimir Vladimirovitch qui, dans ses cahiers d’école retourne en enfance, justement. Même si la place Répine du nom du peintre a été débaptisée pour cause d’obscures préférences politiques, il n’en demeure pas moins que les Bateliers de la Volga retentissent d’un chant célèbre. Que Vladimir et Vladimir dans cet effet miroir, reflètent l’amour d’un homme pour la Russie.
Mais qui est qui dans ce modèle interchangeable ? De l’ouvrier, du paysan, de l’espion, du Président, et Poutine de revêtir tous les faciès.
On a ici une vue sur la perspective Nevski où l’on circule fenêtres grandes ouvertes et sur l’île Vassilievski où se situe la prestigieuse Université impériale Pierre le Grand. Institution que doit rejoindre Poutine pour y faire des études de droit s’il veut rentrer au KGB et pour réaliser la deuxième condition, il devra aussi se marier.
En attendant, il part l’été pour travailler sur un chantier du Grand Nord, quand on sait que les zeks qui étaient condamnés à construire le Belomorkanal y moururent de faim. On entend les grelots de la troïka, songeant au lourd tribut des serfs mâles et aux Âmes mortes de Gogol.
Vladimir Vladimirovitch, c’est une histoire dans l’histoire, avec des images saisissantes, terrifiantes, que l’archet de Serguei Roldouguine temporise sous l’impulsion des suites de Bach, la une pour Volodka, à moins que Tchaïkovsky, mais de façon certaine l’écriture poétique et captivante de Bernard Chambaz.
Commenter  J’apprécie          680

C'est l'histoire de Vladimir Vladimirovich qui, comble de malchance est l'homonyme de… Vladimir Vladimirovich Poutine qui joue les tsars dans le monde et se répand sur nos écrans, torse-nu à cheval, ou après un éblouissant papillon dans l'eau glacée, vient de pêcher un saumon énorme (que l'on a accroché loin des caméras, au bout de la ligne) quand il ne terrasse pas un adversaire au judo ou plonge en remontant des amphores de l'épave d'un navire échoué depuis longtemps (on remarque au passage qu'elles sont très propres, pas de coquillages accrochés…)

Son dernier exploit, Poutine en deltaplane qui montre aux grues le chemin pour effectuer leur migration saisonnière. Comment faisaient-elles dans les siècles précédents, on ne sait plus, toujours est-il que le Tsar s'est trouvé là à point nommé pour les remettre dans le droit chemin.

En regardant le match de hockey des jeux olympiques de Sotchi, que les Russes perdent alors qu'il était impensable qu'il ne soit pas en finale, Vladimir Vladimirovich est frappé par le regard triste de Poutine, ses yeux de phoque…

Une image de trop ? En tout cas notre Vladimir Vladimirovich Poutine, commun des mortels, machiniste de son métier, commence à ne plus trop supporter cet homonyme et décide de récolter toutes les informations qu'il peut, pour écrire une pseudo-biographie du grand homme.

On connait tous les diminutifs de Vladimir, notre héros va choisir de l'appeler Volodka, en ironisant parfois avec Volodka 1er et cela donne un roman surprenant dans lequel on se laisse entraîner avec plaisir…

Ce que j'en pense :

Il s'agit en fait, de l'histoire de deux destins qui s'entremêlent, à tel point qu'on pourrait se demander qui est qui ? Qui est le double de l'autre ?
L'auteur alterne ainsi les chapitres consacrés à la vie de Vladimir Vladimirovich qui note dans ses petits carnets rouge, noir tout ce qu'il trouve sur le président, collectionnant au passage les coupures de journaux qu'il trouve et les chapitres consacrés à Volodka, avec en toile de fond la nostalgie de l'ex URSS, et ses grandes figures : Staline et ses purges, ses colères, son intolérance à la contradiction qui voit des espions partout et les élimine, le NKVD, qui deviendra KGB rebaptisé FSB (ça fait moins peur), la conquête de l'espace, Gagarine, Eltsine et tant d'autres, les affaires : le Koursk, la prise d'otages dans l'école, dans l'opéra de Moscou.

J'ai bien aimé ce chassé croisé entre les deux destins sur fond de jeux olympiques qui devaient montrer au monde la puissance de la Russie. C'est drôle, cela fait penser aux JO de Berlin à la gloire d'un autre maître du monde en 1936…

Au passage, on trouve des allusions à Gogol qui occupe une place importante dans le roman, et à son manteau « Gogol me tire par la manche » à Pouchkine… ce livre fait montre d'une grande sensibilité vis-à-vis de la Russie, de l'âme Russe, sa culture…

J'ai beaucoup de choses à dire sur ce roman, mais je laisse les lecteurs le découvrir, car il fourmille d'anecdotes, il brocarde l'interprétation des évènements d'Ukraine… et tant d'autres, mais j'avoue que j'ai un peu décroché, du moins mon enthousiasme s'est ralenti, quand Vladimir Vladimirovich évoque Kim Jong-Un qui recherche tous ses homonymes dans son pays en les priant instamment de changer de nom car il ne peut y avoir qu'un Kim…

Là, Volodka commençait franchement à m'énerver, avec ses yeux de phoques et son côté pervers de plus en plus évident et je me suis plus intéressée à la vie de Vladimir Vladimirovich… certains passages m'ont, d'ailleurs, rappelé une anecdote dont on a peu parler dans les médias : lors d'une rencontre au sommet avec Angela Merkel et Hollande pour un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, sachant pertinemment que la chancelière avait une peur bleue de chiens, il est arrivé avec molosses en laisse, histoire de la déstabiliser…

Bon moment garanti. Si on cherche une biographie de Poutine, cela met en appétit mais comme le dit le héros avec humour, c'est une pseudo-biographie…

J'aime la Russie, sa littérature, sa culture en général, son histoire (et l'Histoire en général). Je suis russophone, même si j'ai beaucoup oublié, par absence de pratique. Dans ce roman, j'ai retrouvé tout cela et surtout l'envie de découvrir les auteurs russes actuels que je connais très peu, je me suis arrêtée à Soljenitsyne

Note : 7,6/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          502
Je viens de refermer une poupée Russe.
C'est à ça que m'a fait penser ce livre où Bernard Chambaz raconte Vladmir Vladimirovitch Poutine le machiniste qui raconte, lui, Vladimir Vladimirovitch Poutine le Président Russe.
En théâtre ou au cinéma, je qualifierai cette lecture de "comédie dramatique" pour le coté léger et sérieux de cet ouvrage.
L'auteur passe en revu l'histoire de la Russie, et parfois,la Grande Histoire à travers les grands hommes qui ont fait ce pays.
Chambaz nous raconte Vladimir l'homme du peuple, veuf bientôt retraité qui convoite la mystérieuse Galina et qui tient, depuis son arrivée au pouvoir, des cahiers rouge, gris ou noirs qu'il remplit de son écriture et de coupures de presses consacrées à son célèbre homonyme.
Coté "Léger", c'est l'écrivain qui raconte. La petite histoire des gens du peuple, ou la grande par la vision qu'en a le machiniste, au travers d'anecdotes, la conquête spatiale et ses héros avec parfois, la aussi des homonymes anonymes... les jeux de Sotchi avec le récit amusant du parcours de la flamme.
Coté "sombre", là, c'est Vladimir Vladimirovitch qui expose son homonyme, de sa naissance à son ascension au KGB, jusqu'au pouvoir suprême.
Nous faisant découvrir les facettes de ce personnage à travers l'actualité. du Sous marin Koursk au conflit Ukrainien en passant par les prises d'otages par les Tchétchènes ou l'affaire des Pussy riots...
L'originalité de ce livre est donc dans la narration à deux voix.
Réticent au départ, j'ai finalement beaucoup aimé ce livre et la façon dont il est écrit n'y est certainement pas étrangère.
Je mettrai un petit bémol sur la fin de ce roman, et le dernier chapitre que je serai tenté de relire. Allez savoir pourquoi, je n'ai pas saisi la métaphore exposée... Quelque chose m'aurait-il échappé ?
Et si l'on vient me demander ce que j'en pense me direz-vous ?
Et bien... Lisez... sans hésitations. Lisez, ce livre n'est pas une biographie comme les autres. le personnage principal peut rebuter, mais Bernard Chambaz à su trouver la manière de nous y intéresser.
Commenter  J’apprécie          504
Lorsqu'on a le même patronyme qu'une personnalité publique, certain noms sont plus difficile à porter que d'autre. Bernard Chambaz en fait le point de départ de ce livre mi fiction, mi biographie. Il choisit de nous présenter une double image de l'Urss et de la Russie à travers deux personnages. Alternant la petite histoire celle de Vladimir Vladimirovitch avec la grande, celle de son célèbre homonyme Poutine, un récit passionnant qui nous plonge dans un pays complexe, en proie à ces éternels démons que Chambaz revisite avec un talent certain. C'est à la fois édifiant mais aussi terriblement passionnant.
Merci chaleureux à Babelio et aux éditions Flammarion pour ce bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          530
Vladimir Vladimirovitch, c'est le prénom du president russe. C'est aussi celui du double fictionnel imaginé par Bernard Chambaz. Un quidam russe qui vit plutôt mal la sulfureuse célébrité de son homonyme, sorti de l'anonymat fin 1999 pour remplacer un Boris Eltsine vieillissant et alcoolique.
Sur cette base deux voies s'ouvraient au romancier qu'il a le tort de vouloir explorer l'une et l'autre.
La première est celle du "double". Comment vit-on la soudaine célébrité de son homonyme ? J'avais au collège parmi mes camarades un Patrick Sabatier et je me souviens les blagues méchantes et repetitives dont il était victime. J'ai parmi mes élèves un Ayrault que je n'arrive pas à ne pas appeler Jean-Marc. On s'étonne que le sujet n'ait guère été exploité par le cinéma ou par la litterature - à l'exception peut être du Patrick Chirac de "Camping".
La seconde voie est celle de la biographie romancée du président russe. Comment un obscur KGBiste devient-il brusquement premier ministre puis Tsar de toutes les russies ? C'est ce roman là que Bernard Chambaz réussit le mieux. Décrivant le regard triste et les yeux de phoque du président Poutine, il nous le rend proche. Très bien documenté, comme le sont les livres de Emmanuel Carrere, "Vladimir Vladimirovitch" est tissé de mille et une anecdotes instructives sur le président.
Hélas Chambaz échoue totalement à nous rendre sympathique l'autre Vladimir Vladimirovitch. Si bien que la lecture des pages qui lui sont consacrés devient vite pénible. Et le lecteur de regretter de ne pas passer plus de temps avec le président Poutine.
Commenter  J’apprécie          271


critiques presse (1)
LeFigaro
27 août 2015
Une biographie de Vladimir Poutine traitée sous le mode romanesque.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
En classe, il ne fait aucun effort. Ses notes sont, au mieux, médiocres. Pour tout arranger, il est coléreux, réfractaire aux règles. Il se complaît dans cette attitude et, un après-midi, en cours de technologie, il commet un sacrilège. Il dégrade volontairement une pelle, une vraie pelle d'ouvrier terrassier ou cantonnier, une de ces pelles avec lesquelles l'héroïque prolétariat a construit les barrages qui ont permis aux citoyens soviétiques de jouir de l'électricité.
A la suite de plusieurs rappels à l'ordre, il est exclu des jeunes Pionniers.
La sanction est très rare, réservée aux cas désespérants.
Il n'a plus le droit de porter le foulard rouge autour du cou.
Sur le moment, il s'en fout, il est même plutôt content.
Commenter  J’apprécie          150
Vladimir Vladimirovich reprend son calepin. Il note : prédateur – celui qui vit de sa proie. Il le referme, l’ouvre à nouveau pour écrire : proie – être vivant dont un animal s’empare pour le dévorer. Puis il va chercher ses cahiers dans le tiroir. Et il se dit que tout se passe comme s’il était cerné par le président Poutine et comme si le Président Poutine était cerné par les fantômes de Staline. P 72
Commenter  J’apprécie          180
Ce que Vladimir Vladimirovich a préféré, c’est le voyage de la torche olympique. Elle aura connu tous les ciels, tous les fuseaux horaires, tous les moyens de locomotion…
A son grand regret il n’a pas été retenu pour la porter…
Le président Poutine – lui – ne porte la flamme que pour l’allumer. Ce jour-là, il a l’air heureux, un léger sourire aux lèvres, comme s’il ne pouvait être que légèrement heureux. P 34
Commenter  J’apprécie          150
A la fin du match, le Palais des glaces s’était métamorphosé en tombeau. Une image avait alors frappé Vladimir Vladimirovich : la tristesse dans les yeux de Poutine – une tristesse qu’on voit seulement dans les yeux des phoques. P 14
Commenter  J’apprécie          210
Une image avait alors frappé Vladimir Vladimirovitch : la tristesse dans les yeux de Poutine - une tristesse qu'on voit seulement dans les yeux des phoques.
Commenter  J’apprécie          272

Videos de Bernard Chambaz (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Chambaz
A l'occasion du Festival de Nancy "Le livre sur la place" 2022, Bernard Chambaz vous présente son ouvrage "La peau du dos" aux éditions du sous-sol. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2640417/bernard-chambaz-la-peau-du-dos
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : poutineVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (106) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..