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EAN : 9782070422173
349 pages
Gallimard (30/04/2002)
4.05/5   22 notes
Résumé :

« Comment écrire alors que ton imaginaire s'abreuve, du matin jusqu'aux rêves, à des images, des pensées, des valeurs qui ne sont pas les tiennes ? Comment écrire quand ce que tu es végète en dehors des élans qui déterminent ta vie ? Comment écrire, dominé ? L'unique hurlement est en toi. Un cri fixe qui te pourfend chaque jour : il s'oppose à ces radios, à ces télévisions, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je livre ici une étude de la bibliothèque de P. Chamoiseau que j'ai faite à partir d'Écrire en pays dominé, des trois tomes d'Une enfance créole et de Patrick Chamoiseau de S. Kassab-Charfi. Se plonger dans la mémoire littéraire de P. Chamoiseau met en lumière des éléments qui serviront à l'étude de ses oeuvres dans une perspective de recherche des intertextes et des influences.
P. Chamoiseau n'est pas venu au monde dans un milieu de lecteurs privilégiés ; sa mère ne lisait presque pas même si elle respectait les livres et son père « bien que récitant de mémoire Jean de la Fontaine ne s'intéressait qu'à l'almanach Vermot » (p. 32) ; il se remémore son « premier toucher de livre » en parlant des « livres endormis » qui au fur et à mesure de ses connaissances « se sont élargis au monde, étalant leurs significations, diffusant leurs réponses silencieuses comme une humidité s'éprend d'une feuille sèche » (p. 28-29). Il aborde la lecture en solitaire, sans modèle, sans initiation, avec souvent le goût de l'interdit ; le fait de lire en cachette devient « lire-magique », consiste à être « digéré et avalé par une histoire-baleine » (p. 35). P. Chamoiseau a un parcours de lecteur solitaire et intérieur. Il a baigné dans la lecture sous l'oeil attentif et tolérant de ses proches … Voilà qui n'est pas très original, qui rappelle nos propres expériences de lecteurs ordinaires. Mais il a franchi le pas décisif de l'écriture, fort du bagage littéraire reçu et de la manière dont il a su se l'approprier.
Il n'a pas un rapport d'érudit avec le millier de livres de sa bibliothèque ; il lui donne un caractère particulièrement intime puisqu'il baptise « Sentimenthèque » ce qu'il en garde au fond de lui, non pas des souvenirs de lectures mais un fouillis de frissons et de sentiments ; il se décrit comme habité par les livres et les auteurs qu'il a aimés comme par « des présences sensibles », les auteurs devenant des « odeurs » et des « parfums » (p. 24-25).
P. Chamoiseau a commencé après cinq ans d'exil en métropole par une écriture des sensations et du souvenir exprimant ses idées par des poèmes, des chansons ou des dessins. Il confesse l'usage d' « un os de machine à écrire » sur laquelle il « partait en raffle des mots » (p. 68). L'éloignement a favorisé le processus d'organisation et a donné « de la chair et de la personnalité » à son écriture. Il fait un véritable travail littéraire sur la langue française, utilise un « français créole non pas atavique mais dans une perspective de la tour de Babel viable et fiable, un français dans lequel on perçoit tous les étages de la tour de Babel ». P. Chamoiseau s'adresse d'abord à lui-même quand il écrit, puis au peuple antillais, dans une démarche qui passe par « l'opacité du particulier, l'opacité acceptée de l'autre » pour atteindre à l'universel. Son écriture, acte d'émotion, est riche de la structure et des stratégies narratives de l'oralité des conteurs créoles.
Écrire en Pays dominé révèle des sources d'inspiration, des influences et des pistes d'intertextualité pour aborder l'oeuvre de P. Chamoiseau. Au chapitre des textes fondateurs, il est évident d'entrer dans l'univers du conte avec cet auteur qui nous plonge dans l'oralité des contes créoles dès la petite enfance ; le personnage préféré du négrillon était Manman-Dlo, une divinité aquatique qui emportait les enfants. Beaucoup plus tard, le personnage de Ti Jean l'Horizon, « héros archétypal de conte créole antillais » deviendra pour lui, dans la bouche des conteurs, une allégorie d'un « peuple tout entier », passant de l'image « d'un solitaire qui se bat pour ses seuls intérêts » à celle du peuple incarné (p. 187). Puis, quand l'enfant se retrouve confronté aux programmes scolaires venus de France, les protagonistes des contes créoles se trouvent disséminés au fond de lui avec ceux de Perrault, de Grimm et de Lewis Carroll, dans une sarabande donnant à connaître « la mort, la douleur, la peur, les tortures, les abandons, les trahisons et autres catastrophes ordinaires » (A bout d'enfance, p 34-35). Des Mille et une Nuits, P. Chamoiseau retient l' « énergie vigile » et la « vie suspendue aux enchantements du verbe » (p. 126).
P. Chamoiseau apparaît aussi comme un héritier des chants perdus de toutes les mythologies, orientales, amérindiennes, nordiques et gréco latines. Il évoque le Mahabharata, épopée sanskrite de la mythologie hindoue pour les « mémoires de la parole, échos et sculptures de toutes complexités ». S. Kassab-Charfi cite également à son propos la connaissance de l'Epopée de Gilgamesh (récit légendaire de l'ancienne Mésopotamie du XVIIIème siècle avant JC.), du Kaleva finlandais (épopée composée en 1835 par Elias Lönnrot, sur la base de poésies populaires de la mythologie finnoise transmises oralement, considérée comme l'épopée nationale finlandaise et l'une des plus importantes oeuvres en langue finnoise). Samia Kassab Charfia insiste aussi sur son inversion du mythe de Thésée et du Minotaure, faisant de la bête le vainqueur dans le labyrinthe du coeur antillais. Selon elle, P. Chamoiseau se charge d'exorciser par la parole l'esprit du Minotaure « reconduit comme une malédiction post-mythique ». Cette posture est lisible par exemple dans le personnage principal d'Un Dimanche au cachot, une fillette prostrée et ravagée par une souffrance indicible qui doit s'approprier la ténébreuse mémoire de l'esclavage avec l'aide du marqueur de parole.
Des textes sacrés, il retient les « narrations, codes et déclenchements de visions, la longue haleine de la répétition » en parlant du Coran ou encore « la parole qui nourrit l'écriture et l'écriture qui fait parole, l'infinie structure qui s'offre » en évoquant La Bible (p. 89, p. 200) : il a également lu le Popol Vuh maya, livre sacré des anciens Mayas-Quichés sur la création du monde, une catastrophe analogue au déluge, une exclusion de la connaissance et une réincarnation des morts sous formes d'étoiles.
Parmi les lectures essentielles, P. Chamoiseau associe Shakespeare avec le dépassement des limites de l'insularité grâce à l'écriture par « l'irruption des démences dans le règne ordonné, et le tumulte de terreur et pitié où […] nulle certitude n'est plus de mise » (p. 271-272). Il cite Dante pour une « épopée tellurique du livre total, inconcevable et illisible, illuminant et royal, le regard sur l'effroi » (p. 327). Samia Kassab-Charfi relève des parentés avec l'oeuvre de Dante dans L'Esclave vieil homme et le molosse où le molosse devient un « cerbère aux trois gosiers cher aux délires de Dante » et dans Biblique des derniers gestes où les créatures démoniaques et les zombies des Antilles sont comparés à celles des différents cercles de l'enfer. Enfin, P. Chamoiseau résume l'écriture kafkaïenne en ces termes : « contre les barbelés du Vrai, dérouter les fixités du monde et prendre le réel au tremblement de ses justesses réinventées » (p. 131, p.160).
P. Chamoiseau a commencé par écrire des poèmes ; enfant déjà, il raconte que sa mère, Man Ninotte, « présentait ses petits-bonshommes dans l'ordre suivant : d'abord, son mathématicien génial ; puis son musicien prometteur ; enfin, son poète, le petit dernier, à propos duquel aucune prophétie n'était envisageable » (p. 74). La découverte d'Aimé Césaire grâce à l'un de ses frères ainés marque définitivement pour lui la sensibilité au monde de la poésie en pleine « saison de trouble », c'est-à-dire en pleine adolescence. le Cahier d'un retour au pays natal va résonner en lui grâce à ce passage témoin entre grand frère et cadet : cet épisode est décrit à plusieurs reprises dans ses mémoires et biographies avec toujours la même intensité. Les recueils de poésie vont alors « [servir] à vivre cet engourdi de solitude et de lenteur » dans lequel le premier amour va plonger le jeune P. Chamoiseau et permettre à Lamartine, Hugo, Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, étudiés dans un cadre scolaire, de rejoindre dans son bagage poétique « les poètes-doudous du pays » et « les foudres de Césaire, fourriers en devenir des questions et violences » (A bout d'enfance, p 292-293). Ensuite, il se fait critique envers les poètes militants inintelligibles qui n'ont pas l'envergure de Césaire ou de Glissant, parfois difficiles certes, mais toujours perçus et reçus dans « des flaques psychiques sensibles, à vif et douloureuses » (p. 73).
P. Chamoiseau garde et découvre par lui-même des affinités entre son écriture et la poésie. S. Kassab-Charfi relève par exemple une variation antillaise des Correspondances de Baudelaire dans son écriture animiste et son rapport à la nature tropicale, une allusion révélatrice à « Ce que dit la bouche d'ombre » d'Hugo par rapport au cachot, marqueur important dans son écriture, et surtout dans sa passion pour Villon un lien certain avec l'oralité, la figure maîtresse du Marqueur de parole ; elle souligne aussi une parenté avec la poésie urbaine du belge Verhaeren dans le Livret des villes du deuxième monde où le narrateur retrouve les visions hallucinatoires d'un sans abri dans le carnet où il notait ses impressions sur la ville. Chamoiseau voue également une grande admiration à Saint-John Perse, autre auteur célèbre des Caraïbes, natif de la Guadeloupe : dans A bout d'enfance (p.168), il reprend l'expression « consumés sans reliques » de « Pour fêter une enfance » sans citer ni le titre du texte ni l'auteur, simplement nommé « le poète » comme une évidence pour tous. Dans Ecrire en pays dominé, il rapproche le recueil Anabase de son propre voyage intérieur dans les contes, la langue créole et dans l'acceptation : « je me suis découvert admirant en me laissant aller à m'accepter […] Cette ivresse admirante, sous domination, m'est chose rare et précieuse » (p. 107-109).
P. Chamoiseau reprend même à son compte la formule de Saint John Perse, « respirer avec le monde » pour définir et résumer la mission poétique (p. 345). S. Kassab-Charfi retrouve l'ombre de Saint John Perse dans toutes les oeuvres de P. Chamoiseau ; son écriture, sa langue habite la bouche des esclaves transplantés et brutalement créolisés comme Saint John Perse « habite la gorge d'un Dieu » (allusion à la fin de l' « Eloge IX » de Saint John Perse).
Sans rentrer dans le détail des lectures romanesques de P. Chamoiseau, il est important de relever quelques auteurs significatifs dans la « sentimenthèque ».
Parmi les auteurs en langue espagnole, il retient de Cervantès « le réel amplifié de fantaisie, de démesure, sous la loi du vrai-autre, incertain miroir de l'Ecrire qui fait vision et connaissance, et réinvente le monde entre le réel et irréel – en connivence et émotion » (p. 157). Il est intéressant de noter qu'il fait cette réflexion juste après avoir évoqué « le temps circulaire » et « l'ensemble des possibles » qui caractérisent selon lui l'écriture de G. García Márquez dans un rêve d'un imaginaire commun à l'ensemble des territoires des Caraïbes perdus et extenués, « déchoukés », c'est-à-dire déracinés, chassés du pouvoir par la quête identitaire. P. Chamoiseau donne à G. García Márquez une place importante dans sa Sentimenthèque et le situe naturellement dans le sillage des « driveurs », des vagabonds comme pour insister sur le mouvement, la mobilité et la rébellion de son écriture qui « contre les murailles du Vrai, le dire horizontal et les rideaux du temps, enchante en lucioles, en odeurs, en improbables naturels, en cercles de démesures, [qui] ourle la phrase et foisonne, foisonne dans les possibles de l'esprit » (p. 213-214). Il ressent le parallèle entre le réalisme magique et ses propres « mécaniques de l'émerveille » dans un rapport particulier avec le réel qui refuse de s'arrêter au vraisemblable et au reconnu. Il évoque « le temps circulaire » et « l'ensemble des possibles » qui caractérisent selon lui l'écriture de G. García Márquez dans un rêve d'un imaginaire commun à l'ensemble des territoires des Caraïbes perdus et extenués, « déchoukés », c'est-à-dire déracinés, chassés du pouvoir par la quête identitaire. Plus loin, c'est par métaphores (p. 342) qu'il rend hommage à ce maître en révélation : « la beauté qui s'envole dans le claquement des draps » est celle, sensuelle et irréelle, de Remedios la belle qui, dans Cent ans de solitude, monte au ciel corps et âme dans une assomption quasi virginale, accompagnée des draps qu'elle était en train d'étendre ; « les pluies d'oiseaux morts » font partie des malédictions apocalyptiques qui assaillent le peuple de Macondo ; « le vieil ange très vieux avec des ailes immenses » et « l'immanence des crabes » renvoie au conte écrit en 1968 « Un très vieux monsieur avec des ailes énormes», dans lequel le pêcheur de crabes Pelayo et sa famille adopte un vieil ange moribond, l'expose comme un monstre de cirque et s'enrichissent à ses dépens avant que ses ailes ne repoussent et qu'il ne s'envole à nouveau. Ces métaphores font partie de « l'immuable hanté de démesure » et « nomment le désormais Tout-possible du monde ».
P. Chamoiseau a sans aucun doute aussi trouvé sa voie dans la littérature Nord Américaine chez les écrivains d'expression anglaise, dans le roman contemporain des pays industriels. Certains livres pour la jeunesse sont des livres « doudous » qui résonnent un à un dans sa « sentimenthèque » ; au sujet de Stevenson, il parle de « réalisme extrême (point l'absolue vérité) dans l'extrême romanesque, […] de l'enchantement, en fulgurance durable dans l'aventure qui baille (sous de secrètes lanternes) le sens merveilleux du réel » (p. 35). Rudyard Kipling est l'occasion d'évoquer « mille plaisirs autour d'un vieux chant colonial » (p. 31). Il reprendra dans L'empreinte à Crusoe en 2012 ce que cinq ans plus tôt il nomme « faire mythe dans la légende même » en pensant à Defoe (p. 85) dans un démarquage créole de ses prédécesseurs et le souci toujours urgent de comprendre, de mieux appréhender et de mieux explorer l'histoire esclavagiste, l'identité créole et le devenir de la créolité. Avec Joyce, il s'agit d'une prise de conscience d'une première écriture qui devance, accompagne, observe et enfin célèbre et justifie sa propre prise de possession de la langue par l'écriture. Il salue « le courage – la clairvoyance au-dessus de l'ordre et la divination-démiurge au dedans du désordre » de Joyce. L'écriture de Joyce n'est pas exposé de soi : elle contient déjà « tout le soi en matière de l'Ecrire » et conserve « un sens ouvert, inépuisable », celui de « l'épique neuf » ; elle symbolise « l'appétit du total-monde en son chaos vital » auquel on accède par le rêve et la transgression (p 116, 240, 321, 342). La littérature anglo-saxonne libère une forme d'énergie créatrice capable de manier l'organisation de l'intrigue, l'efficacité de l'écriture, la gestion de la temporalité dans de multiples dimensions et de prendre des libertés avec le langage, la relecture de l'histoire et le réalisme.
P. Chamoiseau, cite de nombreux auteurs italiens dans sa « sentimenthèque », par exemple l'écrivain sicilien Leonardo Sciascia (p. 228) pour sa vigueur et son originalité de pensée, son aversion pour le régime fasciste, sa « résistance en plein coeur du lieu » et ses romans policiers ; il est sensible aussi à « l'errance fluide dans les genres » d'Alberto Savinio (p. 229), homme orchestre « fécondé-fécondant », un érudit et un authentique génie au cerveau en constante ébullition et à l'humour décapant.
En ce qui concerne les auteurs russes, P. Chamoiseau retient pour Dostoïevski l'intensité et l'urgence d'une vie et d'une écriture nouvelle après la grâce in extrémis quand il était face au peloton d'exécution et les années de bagne, « feu d'une pensée inquiète béante ouverte dans les ampleurs inconcevables » (p. 57). Dans son rapport à l'histoire, il est très proche de Soljénitsyne, dans une démarche de recherche identitaire et d'appropriation : « méfie-toi de l'illusion d'une Histoire majuscule, et de ses ivresses enlisantes » (p. 32).
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Rien de savant, nulles citations : juste des couleurs accolées à mon âme. Des limons-mots. Des paillettes-verbes étincelantes. Des traces-fluides rémanentes. […] Lectures terribles. Rencontres imaginées. Plaisirs ramenés de leurs propres mots et de mes notes somnambules (p. 24-25).

Lire et relire, lire encore. Lire-triste. Lire-joie. Lire-sommeil. Lire-gober-mouches. Lire-sans-lire. Lire-réflexe. Lire-obligé. Lire-sauter-page. Lire-relire-encore. Man Ninotte se réveillait la nuit pour me surprendre au fond d’un livre. Elle me prédisait cette fatigue irrémédiable d’où germe l’échec scolaire ; elle me promettait une usure de mes yeux qui allaient devenir ciel-pâle comme du vomi de chat […]. Elle éteignait d’un geste menaçant. S’enfouir sous le drap […], entrer en pétrification stratégique, puis réenclencher sa lecture à la lueur sépulcrale d’une bougie ou d’une lampe de poche (p. 35).

Ces livres [Dézafi, Malemort] me conviaient à un point fondateur. Tout relire. Tout réexplorer. Tout interroger […] Il fallait tenter l’urgence intérieure d’un regard neuf, celui qui associe les contraires, domestique les paradoxes et fréquente l’impossible sans aucun dogme (p. 103).

Dans les cultures traditionnelles, le Dit du Mythe fondateur servait surtout à maintenir l’Autre à l’opposé de soi, à se légitimer face à lui, à se construire en rupture avec lui (p. 194).
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Doudous : Lire et relire, lire encore. Lire-triste. Lire-joie. Lire-sommeil. Lire-gober-mouches. Lire-sans-lire. Lire-réflexe. Lire-obligé. Lire-sauter-page. Lire-relire-encore. Man Ninotte se réveillait la nuit pour me surprendre au fond d’un livre. Elle me prédisait cette fatigue irrémédiable d’où germe l’échec scolaire ; elle me promettait une usure de mes yeux qui allaient devenir ciel-pâle comme du vomi de chat. Elle éteignait d’un geste menaçant. S’enfouir sous le drap, entrer en pétrification stratégique, puis réenclencher sa lecture à la lueur sépulcrale d’une bougie ou d’une lampe de poche.
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Quel roman écrit dans un prodigieux cocktail de créole et de français remporta le prix Goncourt en 1992 ? Il raconte l'histoire d'un quartier de Fort-de-France…
« Texaco » de Patrick Chamoiseau, c'est à lire en poche chez Folio.
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