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3,8

sur 643 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais commencé ce roman tambour battant en lisant les 2/3 en 2 jours, malheureusement j'ai dû faire une pause de 3 semaines à cause du travail. Mais dès le 1er jour de vacances, je me suis attelé à finir ce roman. Je n'ai eu aucun problème à reprendre l'histoire là où je m'étais arrêté. le fil a été rattrapé très rapidement.

J'ai adoré le personnage de Marlowe, loin des caractéristiques des détéctives traditionnels. Marlowe est une sorte d'anti-héro pourtant très attachant. Si un certain nombre de personnages parsèment le récit, celui-ci gravite autour de 4-5 principaux. Certains personnages m'ont laissé un peu sur ma faim car incomplets à mon goût.

L'enquête est très bien conduite, avec une lenteur qui colle bien au personnage de Malrowe. Les scènes de description viennent donner de l'ampleur à cette ambiance générale de lenteure avec à certains moments des passages qui versent volontairement dans le pathos. Un style original qui a le mérite d'être tenu du début à la gin sans jamais tomber dans du caricatural ou dans l'excès.

Je retrouverais avec plaisir Marlowe si l'occasion se présentait !
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Le général Sternwood engage Philip Marlowe pour trouver l'origine du chantage dont fait l'objet une de ses filles, Carmen. L'ainée des filles du général, Vivian, pense qu'il a été embauché pour retrouver son mari, Rusty Regan.

J'ai lu que ce roman avait été écrit à partir de nouvelles précédemment publiées : le tireur sous la pluie et le rideau.
La première partie du roman, parce que j'ai vu une différence entre l'histoire où il est question du chantage sur Carmen et la deuxième partie où Marlowe part à la poursuite de Rusty Reagan…
Donc, la première partie m'a laissé sur ma faim, j'étais un peu perdu dans les personnages et je n'ai pas retrouvé le Philip Marlowe rencontré dans le film de Howard Hawks ou le personnage interprété par Powers Boothe dans la série.
J'ai retrouvé cet univers dans la deuxième partie du roman et pris plaisir à lire la fin de l'histoire. Philip Marlowe est un privé honnête avec ses clients et avec lui -même. Amateur d'alcools forts et de jolies femmes, surtout Boucles d'or.
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On en parle très souvent, de ce Grand Sommeil.
Modèle ayant lancé toute une batterie de vocations chez les lecteurs et aspirants écrivains, avide d'enquête retors et de détective hard-boiled.
Il mérite bien sa place. L'écriture de Chandler est onctueuse, bien qu'on puisse s'étonner de longues plages de description au beau milieu de l'action.
Néanmoins, tous les éléments du polar tel qu'on l'aime était là, couchés sur le papier, noir sur blanc.
Intrigue tentaculaire, secrets, mensonges et décharges de chevrotine.
Puis il y a Marlowe. Philip Marlowe. Détective coriace à la langue bien pendue. Narrateur intradiégétique, il n'a pas son pareil pour disséminer sa douce acidité dans un récit tortueux.
Un incontournable.
Pas le meilleur, mais nécessaire pour mesurer le chemin parcouru après lui.
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Cette lecture fut ma première rencontre avec Philip Marlowe, détective privé, pilier du roman noir américain. Tant qu'à faire, autant commencer par sa première apparition pour faire sa connaissance. C'est un ancien flic, très sûr de lui et de son charisme, peu porté sur une utilisation à outrance des armes à feu. L'honorable et très vieux général Sternwood l'a embauché pour retrouver l'auteur du chantage dont il fait l'objet et surtout comprendre l'objet de ce chantage. Car ce que le vieux général ignore, c'est que ses deux filles, Vivian et Carmen, petites filles riches gâtées, grandies dans le luxe et l'abondance sont devenues deux jeunes femmes dépourvues du moindre sens moral. Cette enquête va révéler bien plus qu'un simple chantage et partir dans tous les sens. Philip Marlowe a à peine le temps de commencer ses investigations qu'il se retrouve avec un, puis deux, puis trois meurtres sur les bras. Et ça ne s'arrête pas là ! L'intrigue est passablement complexe, à tiroirs et avec bien des rebondissements et des quiproquos non sans conséquences mortelles. le texte a plutôt bien vieilli, avec le charme vintage des détails sur la Californie des années 1930. le personnage de Philip Marlowe correspond au prototype du détective des romans noirs américains mais son cynisme, sa nonchalance désabusée et sa désinvolture m'ont semblé plus fins que dans mes souvenirs cinématographiques. Par contre quelle vision, noire et sombre, désabusée, de la société américaine des années trente, gangrenée par la corruption ! C'est une écriture rythmée, nerveuse, toute en mouvement, à en donner un peu le tournis au lecteur entre deux descriptions de bagarre, de personnages hauts en couleur ou d'atmosphère. Une lecture fort agréable, même si ce n'est pas mon genre de thriller préféré.
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Alors qu'il patiente dans l'immense hall de la résidence de son client, le général Sternwood, Marlowe fait rapidement connaissance avec l'une des filles de ce dernier, Carmen, qui se jette quasiment dans ses bras.
C'est encore d'elle qu'il s'agit lorsqu'il croise enfin le vieil infirme : elle aurait contracté quelques dettes de jeu auprès d'un bouquiniste qui pourrait se montrer indélicat. Marlowe est engagé pour que ce ne soit pas le cas.
Il est cependant intercepté en repartant par la seconde fille du général, Vivian, une garce hautaine à la recherche de son mari disparu, Rusty Regan, qui imagine que la présence du détective est liée à cette absence inexpliquée.
Marlowe s'intéresse donc au libraire Arthur Geiger et découvre rapidement qu'il fait commerce, sous le manteau, de littérature pornographique, son officine faisant office de couverture.
Afin d'en apprendre plus sur l'homme, il le file jusqu'à son domicile cossu sur la colline et reste en planque jusqu'à ce qu'une jeune femme qui s'avère être Carmen Sternwood arrive à la nuit tombée. Marlowe perçoit comme un flash d'appareil photographique, puis trois coups de feu retentissent dans la maison avant que quelqu'un s'enfuie en voiture par la rue en contrebas.
Marlowe pénètre dans la maison silencieuse et découvre le cadavre de Geiger ainsi que la jeune Carmen, nue et droguée, en train de prendre la pose…

Chandler est le maître des ambiances un peu glauques, s'appuyant avec un humour froid sur son personnage de détective que rien ne peut ni atteindre ni perturber et sur des descriptions incroyablement précises, originales, qui s'inscrivent en toute fluidité dans le récit. Chez lui, on n'entre pas seulement dans une pièce, il prend un malin plaisir à déployer tout son art pour décrire son décor du sol au plafond avant de s'attacher à la femme, forcément fatale, qui, alanguie dans son canapé, vous accueille un verre à la main avant de vous planter un couteau dans le dos. En styliste perfectionniste, il apporte d'ailleurs la même attention à ses dialogues qui toujours sonnent juste.

Même si elles sont « linéaires », les intrigues des romans de Chandler sont toujours complexes et les opérations à tiroirs nombreuses ; le Grand Sommeil ne déroge pas à la règle avec des imbrications dans tous les sens. Une vingtaine de personnages se partagent les rôles, avec quelques points communs comme la corruption, la dépravation ou le fait d'appartenir à la « bonne » bourgeoisie.

– Il avait un casier judiciaire.
Elle a haussé les épaules. Elle a dit négligemment : « C'est qu'il ne fréquentait pas les bonnes personnes. C'est tout ce qu'un casier judiciaire veut dire dans ce pays gangrené par le crime. »

Les assassins potentiels et les cadavres sont nombreux et se bousculent au portillon. Au premier rang, un apprenti maître chanteur, à ses côtés un amoureux éconduit, derrière eux l'amant de la victime ou un directeur de tripot… D'autres suivront et Marlowe, méticuleux et toujours imperturbable, explorera toutes les pistes jusqu'à se convaincre d'avoir trouvé la bonne.

C'est une grande ville maintenant, Eddie. Des gens très violents s'y sont récemment installés. C'est la rançon de la croissance.

À travers le regard de Marlowe, Chandler observe la ville de Los Angeles et la société américaine se transformer et ce qu'il voit ne lui plaît guère. Les « élites » et leurs valeurs se meurent, à l'instar du général Sternwood, tandis que s'installent le crime et la corruption, les magouilles et la dépravation (la pornographie et l'homosexualité sont deux des thèmes abordés dans le roman).
Écrit en trois mois selon la légende et premier roman de Chandler publié aux États-Unis (ce sera le second en France, après La Dame dans le Lac, le Grand Sommeil est le fruit de la refonte en un récit cohérent de deux nouvelles précédemment publiées dans Black Mask. Même si l'auteur déploie tout son talent pour entremêler personnages et intrigues, on a tout de même ce sentiment de point de bascule à mi-parcours, les deux filles du général Sternwood jouant les pivots. On retiendra de cette lecture la richesse des ambiances, des dialogues, et les personnalités fouillées des protagonistes pour oublier le côté emberlificoté de l'intrigue policière et sa grande « explication finale » à la manière des « whodunit » qui, si elle n'est pas sans émotion, donne le beau rôle à Marlowe en lui promettant un avenir (dés)enchanté.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Après avoir écrit des nouvelles dans les "pulps", ces magazines américains au papier de mauvaise qualité vendus 10 cents, extrêmement populaires dans les années 1930, Raymond Chandler se lance dans le roman avec le Grand sommeil, classique des classiques du roman noir.

Il s'agit de la première apparition du privé Philip Marlowe, un détective dur à cuir, insolent et porté sur la bouteille. Pour cette première enquête Marlowe est chargé par un milliardaire agonisant au milieu de fleurs tropicales dans sa luxueuse villa californienne de retrouver la trace du maître chanteur qui harcèle sa plus jeune fille. Ses recherches vont le conduire dans les plus sombres recoins d'Hollywood, au milieu des dealers, des vendeurs clandestins de revues pornographiques et de quelques cadavres …

Chandler dépoussière le roman policier pour le faire entrer dans le roman noir. L'ambiance prime sur l'intrigue, le polar est né.
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"Que d'abîme d'une âme à une autre !" dit Julien Green dans Léviathan. Cela aurait pu être les premières lignes de ce récit (presque un grand roman de genre)
Quand je tombe enfin sur un très très rare roman policer (ou thriller) de qualité, je vais très vite rouspéter parce que la fin n'est pratiquement jamais à la hauteur du reste du roman. Et ici, pour une fois que la fin échappe à cette malédiction, je vais quand même me permettre de râler, si on me le permet.
En lisant la fin du Grand Sommeil, j'ai pensé à ce que Daniel Zimmermann (plus personne ne doit savoir aujourd'hui qui il était) m'avait dit un jour en m'aiguillant pour un léger correctif de mon texte : "Ce que tu ne dis pas, tu le confies à l'intelligence du lecteur".
Si l'histoire avait pris fin avec Carmen tirant sur Marlowe près des vieux puits de pétrole, ça aurait été un grand roman de mon point de vue. Au moment même de la scène, j'ai d'ailleurs tout de suite espéré que Chandler n'explique rien. Que l'on parte avec un détective encore plus désabusé que de normal. Au moment où il explique à Carmen qu'il a mis cinq balles dans le revolver, on sait que ce sont des balles à blanc et qu'il a déjà compris ce qu'il s'est passé.
Chandler ici n'a pas su faire confiance à ce lecteur qui comprend que Carmen n'est pas juste une petite fille paumée, mais une petite fille cinglée, qu'elle tire sur Marlowe comme elle a tiré sur le mari de sa soeur, pour la même raison : ces deux hommes, les deux seuls peut être à l'avoir respectée, à n'avoir pas abusé de son délabrement, ont osé refuser son corps nu d'adolescente offert...
- Oui mais certains lecteurs n'auraient pas compris !
- Et alors ? Faut-il toujours tirer vers le bas quand il s'agit de littérature populaire ?
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Le grand sommeil se vit en deux actes. Philippe MARLOWE, le futur grand détective est embauché par un riche général pour résoudre une histoire (25 dollars par jour plus les frais, c'est le tarif qu'il demande). Bien sur il met les pieds dans une aventure plus complexe qu'il n'y parait sous fond de chantage. Dès ses premières surveillances, un meurtre est commis. Ensuite tout s'enchaine.
Grâce à sa connaissance de la pègre et de la police californienne, notre détective se met très vite sur la bonne piste.
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Livre retrouvé bien vieilli dans ma bibliothèque, je constate que je n'avais jamais lu le Grand Sommeil. Un classique pourtant de Chandler, sans doute même son livre le plus connu. Je le lis et, au début, une impression de déjà-vu dans les premières scènes. Bien sûr, j'ai vu le film avec Bogart et Bacall ! Pas grave, puisque je ne me souvenais plus de l'intrigue (en tout cas pas au-delà du meurtre de Geiger).

Et il faut avouer que l'intrigue est bien ficelée et qu'on ne devine pas la fin. Les descriptions des intérieurs, très longues et très minutieuses, surprennent, d'autant plus qu'elles n'apportent pas grand-chose. On ne ferait plus ça à notre époque. Ce Philip Marlowe non plus, on ne le ferait plus. Indestructible, inoxydable, impénétrable, d'un sang-froid hors du commun (même quand il est prêt de se faire trucider), d'une clairvoyance de voyante, d'un humour jamais en panne, il promène son flegme tout au long de cette ténébreuse histoire sans jamais sans départir. Quel type, ce Marlowe !
Quant à la vision des femmes de Chandler qui transparait dans ce roman, elle est un peu hallucinante, surtout de nos jours. Ce sont toutes soit des nymphomanes, soit des garces, soit des folles. Drôle de tableau de la gente féminine… On se frotte les yeux d'incrédulité à lire leur comportement.

Eh bien, malgré tout cela, ou plutôt parce que justement on sent un tel décalage par rapport à l'évolution de notre société, on se laisse transporter dans une autre monde qui paraît un peu irréel. En tout cas une vraie fiction, au sens premier du terme.

Si j'ai bien compris les différents auteurs de tous ces meurtres et évidemment le twist final, un point m'a échappé. Qui donc a tué le chauffeur de Sternwood, l'assassin de Geiger parce qu'il est amoureux de Carmen, et que l'on retrouve dans l'eau avec la voiture de son patron ? Ce n'est pas Harry Jones puisqu'il s'en défend et qu'on n'a aucune raison de ne pas le croire. Qui alors ? Surtout que le meurtre de Geiger n'est pas à proprement parler prémédité, que ce brave petit chauffeur survient sans crier gare et qu'il s'enfuit tout de suite après en voiture.
Si une âme charitable peut éclairer ma vieille lanterne, ce n'est pas de refus.
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le privé Marlowe est engagé pour retrouver des photos compromettantes d'une de ses filles. de ce point de départ apparemment banal, "le grand sommeil" glisse lentement vers une intrigue plus touffue, avec des apparences qui n'en sont pas et des êtres prêts à tout. le récit tient en haleine grâce à l'habileté de l'écrivain qui tisse à la perfection les rapports troubles entre ses personnages et la sensualité qui s'en dégage.
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