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3,8

sur 635 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Philip Marlowe, détective privé, est embauché par le vieux général Sternwood pour retrouver l'auteur du chantage dont il fait l'objet et surtout comprendre pourquoi. Mais ce que le vieux général ne sait pas c'est que ses deux filles, grandies dans le luxe et l'abondance et dépourvues de tout sens moral, vont se retrouver impliquer dans cette quête qui révèlera bien plus qu'un simple chantage...

Voilà un polar très cinématographique, écrit comme un vrai scénario avec tous les détails nécessaires à la construction des décors, sans oublier les costumes cousus main. de la dentelle de luxe où chaque petit point est minutieusement observé. Mais tout cela ne vaudrait rien sans les inénarrables répliques du célèbre détective qui a réponse à tout, toujours cinglant et ironique.
Un type de détective très sûr de lui et de son pouvoir de déduction, peu enclin à utiliser les armes à feu et à se laisser berner par les sirènes féminines qui traversent le roman. Sirènes féminines très caricaturales d'ailleurs « soit belle et tais-toi » comme elles étaient si peu imaginées à l'époque.
Alors certes le roman date un peu et on est loin des nouveaux polars nordiques qui ont le vent en poupe, mais j'ai pris grand plaisir à le lire et à le déguster avec la même envie de revoir un bon vieux film en noir et blanc, une valeur sûre.
Et pour l'anecdote, sachez que le traducteur de ce célèbre roman n'est autre que Boris Vian !
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Philip Marlowe est détective privé.
Il est convoqué par le (vieux) général Sternwood pour élucider une sombre affaire de maître chanteur. le général a deux filles, plutôt jolies, Carmen et Vivian qui tirent la vie par les deux bouts, l'une Vivian plus que l'autre. Carmen est mariée, son mari, gros balèze irlandais, a disparu au grand dam du général qui l'aimait bien et avec lequel il aimait discuter.
Au passage Carmen demande à Marlowe de retrouver son mari.

Voilà l'intrigue, le point de départ. pour l'instant c'est clair mais cela va devenir, compliqué, très compliqué.
Dans mon manuel des 100 meilleurs polars américains celui-ci est placé à la 18eme place et quand on sait le nombre de polars que publient les américains, on peut supposer que c'est du tout bon!
Certes il y a de la matière : couses poursuites, nouvelles pistes, descentes dans les cercles de jeu, balles qui sifflent un peu partout même aux oreilles du lecteur (ce qui est gênant quand on lit), sans oublier les deux soeurs manipulatrices manipulées. Bref du grand n'importe quoi plutôt que du grand sommeil!
Alors Marlow est typique du privé décontracté, solitaire, cérébral, mélancolique, gouailleur, fonceur et spirituel et, pour finir, cultivé citant Proust entre autres.
Mais globalement, a peu près à la moitié du livre, tout dérape, demi tour à 180° et là, pardon, mais où sommes-nous? perdu le lecteur, moi, de quoi s'agit-il, les pages ont-elles muté ? Est-ce une blague ? Un tour de passe passe ?
Et bien, non, c'est toujours la même histoire mais alors très compliquée, comme déjà dit plus haut.
A oublier très vite...
Il paraît, mais est-ce vrai que lorsque H. Hawks, réalisateur du film éponyme, demanda à Chandler qui, finalement, était l'assassin, ce dernier répondit qu'il ne le savait pas non plus...


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Alors que "Le grand sommeil" fait partie des polars de référence parce que son auteur Raymond Chandler est un précurseur du roman noir, j'avoue que cette lecture est plutôt une déception.
J'ai emprunté à la bibliothèque une version numérique avec la nouvelle traduction de l'anglais (États-Unis) de Benoît Tadié et je regrette de ne pas avoir lu celle de Boris Vian. le parti pris de garder les répétitions et les "je dis", "il dit"... en fait un texte lourd qui semble mal écrit (par exemple "Il n'en est, j'ai dit, pas question.... ") et c'est sans compter les coquilles (par exemple "Elle se tenait très droit"). En termes de cure de jouvence on fait mieux.
Je pense que le succès du livre a un lien avec le film de Howard Hawks car même si je ne l'ai pas vu, j'ai pensé à Humphrey Bogart en Philip Marlowe et Lauren Bacall en soeur aînée des Sternwood. Côté casting il n'y a rien à dire avec un détective privé dont l'intuition est à la hauteur du charisme.

Éthique et taciturne, le détective privé Philip Marlowe se met au service du riche général Sternwood sur les recommandations de son ami Bernie Ohls, enquêteur en chef auprès du district attorney. Carmen Sternwood, sa fille cadette, est victime d'un maitre chanteur spécialisé dans la pornographie de luxe alors que Vivian, l'ainée, est persuadée qu'il a été engagé pour retrouver son mari disparu, ce qui n'a pas l'air de lui plaire.
L'enquête de Marlowe est semée de quelques cadavres et son intuition va lui permettre de démêler un nid d'embrouilles, normal c'est le héros.

L'intrigue est assez décousue dans le Los Angeles des grandes fortunes du pétrole et des malfrats petits et gros. Il est certain que Raymond Chandler critique la corruption mais je n'ai pas trouvé que son regard était sans concession sur la riche société californienne, comme j'ai pu le lire. Au contraire, Marlowe le désinvolte semble apprécier le général Sternwood plus que tout autre. Je dois dire aussi que je le trouve misogyne quand il dit "Les femmes me faisaient vomir" et homophobe avec des phrases comme "Il était comme César, un époux pour les femmes et une épouse pour les hommes. Tu crois que je ne vous connais pas, les gens comme toi et lui ? " ou "Il se voulait puissant, mais une tante n'a pas de fer dans les os, quelle que soit son apparence." Bref, je n'ai pas trouvé ce détective très sympathique.


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Première apparition de Philip Marlowe, détective, qui est engagé par un vieux général, plus proche de la fin que du début, affublé de deux filles borderlines. C'est une sombre affaire de chantage que le général Sternwood lui confie; remonter à la source et si possible, faire cesser le maître chanteur. Un engrenage est enclenché et Marlow devra dénouer plusieurs intrigues pour arrêter la machine qui s'est mise en marche.

Je n'avais jamais lu de roman de Raymond Chandler et je dois avouer ne pas avoir été séduite. On est dans un polar noir des années 30, de ceux où on planque dans des voitures enfumées pendant des heures, une bouteille de whisky comme compagne. Et c'est toute cette ambiance, propre à une époque aujourd'hui révolue, qui m'a le plus plu dans ce roman. Entre tripots, bas-fonds de Los Angeles, garages perdus au milieu de nulle part... tous les ingrédients étaient là pour poser un décor parfait. Il faut dire que l'auteur use d'un style très visuel, par moment très scénaristique; pas étonnant que plusieurs de ses oeuvres aient été adaptées au cinéma.

L'intrigue quant à elle m'a passablement ennuyée, j'ai d'ailleurs mis beaucoup de temps pour finir ma lecture alors qu'il n'y a qu'environ 250 pages. Je n'ai pas accroché au contenu, et je n'ai pas accroché aux personnages. Marlowe lui-même m'a laissée assez indifférente.
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"J'étais correct, propre, rasé, à jeun, et je m'en souciais comme d'une guigne. J'étais, des pieds à la tête, le détective privé bien habillé. J'avais rendez-vous avec quatre millions de dollars" (page 9)

J'avance toujours doucement dans le printemps du polar, avec cette fois-ci un roman mythique de l'histoire du roman policier.

Dans l'ambiance délicieusement vintage de la Californie des années 1930, les dames portent des gants et des revolvers à crosse de nacre, et les policiers des imperméables et des chapeaux mous.

"Elle se leva lentement, et s'approcha en ondulant dans sa robe noire collante de tissu mat. Elle avait de longues cuisses, et elle marchait avec un certain petit air que j'avais rarement remarqué chez les libraires. Elle était blond cendré, les yeux gris, les cils faits, et ses cheveux en vagues arrondies découvraient des oreilles où brillaient de gros boutons de jais. Ses ongles étaient argentés. Malgré son attirail, elle devait être beaucoup mieux sur le dos.
Elle s'approcha de moi en déployant un sex appeal capable d'obliger un homme d'affaires à restituer son déjeuner, et, secouant sa tête, remit en place une boucle de cheveux doux et brillants ... pas très dérangée d'ailleurs. Elle eut un sourire hésitant qu'on n'aurait pas eu de mal à rendre aimable" (page 38).

Philip Marlowe, ex-flic reconverti en privé, est contacté par le richissime général Sternwood, un vieillard infirme qui a fait fortune dans le pétrole. le général a en effet de nombreux problèmes avec ses deux filles quelque peu agitées ; il se voit contraint par un maître chanteur de régler les dettes de jeu de Carmen, la cadette, et charge Marlowe d'en savoir plus sur son créancier, Geiger ... mais celui-ci vient d'être assassiné, et son corps a mystérieusement disparu. Derrière cette enquête de routine se profile une intrigue plus complexe, et l'intrigue n'est pas là où on l'attend ...

On lit là un grand roman noir, un style auquel Chandler a largement contribué à donner ses lettres de noblesse. Novateur en son temps, le grand sommeil est l'un des monuments du patrimoine du polar. Philip Marlowe en est même devenu un archétype du "privé", rusé, cynique, et capable de démêler les intrigues à tiroirs.

Un univers en soi, donc, admirablement rendu par la traduction de Boris Vian, avec des accents qui ne sont pas sans rappeler J'irai cracher sur vos tombes. Il faut aimer, certes ... mais moi j'aime bien !

"- Vous avez des manières délicieuses avec les femmes.
- J'ai beaucoup aimé vous embrasser.
- Vous ne perdez pas du tout la tête. C'est tellement flatteur. Dois-je vous féliciter ? Vous ou mon père ?
- J'ai beaucoup aimé vous embrasser.
Sa vois devint un filet glacé.
- Emmenez-moi d'ici, si ça ne vous dérange pas. Je suis persuadée que je serai très bien chez moi.
- Vous ne voulez pas être une soeur pour moi ?
- Si j'avais un rasoir, je vous couperais la gorge ... juste pour voir ce qui sortirait." (pages 223-224)
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Prenez un San-Antonio, enlevez les jeux de mots, enlevez une grande partie de la gouaille, enlevez une bonne partie d'action libidineuse, et vous êtes pas loin d'obtenir ce Grand Sommeil. Qui est un des romans-bases du polar, et à ce titre est respectable. Mais voilà, moi qui ne suis pas un fan de polar, je lui préfère un bon San-A.
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boucle d'ange !

Nous sommes en 1939, Hollywood, Californie, R. Chandler écrit son premier roman qui restera dans les annales du roman noir : le grand sommeil.

La naissance du légendaire détective privé Philip Marlowe, qui sera par la suite interprété par H. Bogard sur les écrans, deviendra mythique aux yeux de tous.

L'histoire tourne autour d'une famille aux lourds secrets, aux coups tordus, chantages, vices, dépourvus de sens moral.

Des gangsters se mêlent dans la partie, zigouillant à tout va, laissant des cadavres sur leurs passages, que seul Marlowe peut élucider sans trébucher.

L'écriture est taillée au scalpel, personnages secondaires complexes, rythmé et foutrement bien construit jusqu'au dénouement tragique.
L'amour, le fric ... La vie, la mort ... un chemin ténébreux, une odyssée sanglante.

Les soi-disant Sherlock Holmes, et toi, boucle d'ange, je vous invite à lire cette histoire de fous avant de dormir d'un grand sommeil et ne jamais se réveiller !

Attention : Polar culte !
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Le personnage classique du privé, classieux avec un soupçon d'humour noir et de cynisme, des zones d'ombre pour tous les personnages, des péripéties rocambolesques mais crédibles: une très bonne lecture détente.
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Je lis beaucoup de romans policiers, mais soit avec des tueurs en série , soit dans ce que j'appelle le roman policier propre ( Agatha Christie, Conan Doyle..) ,celui où l'enquête et les personnages priment sur le crime proprement dit et sur l'étude de société. J'ai plus de mal avec les romans plus réalistes ou les romans noirs ( même si j'apprécie beaucoup James Ellroy). Je n'aime pas trop les histoires avec les gangsters, les petites frappes, les femmes dont le seul pouvoir et intérêt est la séduction, l'absence de moralité "ordinaire". Ce qui fait que je sors mitigée de cette lecture. le style est agréable et imagé ( tout en restant bien écrit et sans vulgarité), le personnage du privé est à la fois stéréotypé et original ( il s'en dégage une sensibilité et une certaine morale), il n'y a pas trop de temps morts et les rebondissements sont assez nombreux. Mais malgré cela, je n'ai que moyennement apprécié cette lecture, l'histoire ne m'a pas passionnée, j'ai trouvé certaines descriptions trop longues et sans intérêt ( les pièces, les tenues), hormis Marlowe, je n'ai pas apprécié les autres personnages . Un semi-échec ou une semi-réussite que cette première rencontre avec Raymond Chandler
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Gallimard inaugure sa Série noire classique avec la réédition fin 2023 du «grand sommeil» un titre incontournable de Raymond Chandler ( USA 1939 ). J'avais lu la traduction de Boris Vian ( Gallimard 1948 ), une nouvelle traduction de Benoît Tadié caractérise cette réédition. Je suis honnête, je n'ai pas cherché à comparer systématiquement chaque phrase. Mes comparaisons ont été rares, « Salut » est devenu en 2023 « hello ». « Hermaphrodite » n'est pas employé en 2023 et a été remplacé par « avoir les deux sexes ». Des nuances que le lecteur ne perçoit pas s'il n'a pas la version originale sous les yeux. On peut imaginer que la traduction récente est plus proche de la version anglaise avec un supplément de modernité : « Va te faire dorer … dit-il doucement » est devenu « Va te faire ... le garçon a dit doucement ».

A l'origine de ce premier roman mettant en scène le détective privé Philip Marlowe et publié en 1939, il y a deux nouvelles ( et des extraits de quatre autres ). le lecteur retrouve la trace des deux nouvelles originelles à travers la mission confiée à Marlowe au début du roman. Il y a celle du richissime général Guy Sternwood qui souhaite mettre fin au chantage qu'il subit à cause des mauvaises fréquentations de sa fille Carmen et il y a celle que lui confie ( à demi-mot ) Vivian l'autre fille du général qui voudrait bien retrouver Rusty Regan son mari disparu. Marlowe n'a qu'un seul client, le général, et une seule rémunération ( 25 dollars par jour plus les frais, même réponse à la question de 2023 « Quels sont vos tarifs » qu'à celle de 1948 « Quels sont vos prix » ). L'affaire de chantage va le confronter à des activités clandestines ( parmi lesquelles la pornographie dont on cachait l'existence à l'époque ) aux mains de gangsters. Marlowe doit jouer des poings, des cadavres jalonnent ses filatures mais l'extraordinaire perspicacité ( rien de scientifique dans ses raisonnements mais il devine beaucoup ) du détective lui permet d'arriver rapidement à ses fins non sans avoir croisé le nom de Rusty Regan à plusieurs reprises.

Expliquer la disparition du mari de Vivian va occuper Philip Marlowe dans la seconde moitié du roman. C'est cette enquête qui est la moins claire. La fusion des deux histoires ( chantage et disparition ) aboutit à un scénario au fil conducteur souvent raccroché par le hasard et les coïncidences. Il en ressort un récit pas toujours très facile à suivre et au final pas des plus convaincants. Ma lecture a surtout été entraînée par le regard de Philip Marlowe, non seulement sur les autres personnages et la société américaine de l'époque mais aussi sur tout ce qu'il observe, aucune attitude, ni même un objet n'échappe à son regard. L.A. la grande ville est bien là aussi, comme les grosses voitures ou les doubles scotches ( ou doubles whiskies selon la traduction mais peu importe ) et la police reste passive. A la fin Marlowe parle toujours du « grand sommeil ».

Félicitations et merci aux Éditions Gallimard pour cette édition retraduite qui j'espère ne manquera pas d'attirer la curiosité de ceux qui n'ont pas encore lu Raymond Chandler un des pionniers du roman noir. Pour moi l'immense mérite de cette réédition est de m'avoir incité à relire la première enquête du détective Philip Marlowe. Il n'est jamais trop tard pour lire un polar d'autrefois .

Raymond CHANDLER – le grand sommeil . Titre original « The big sleep » USA 1939. Traduit de l'anglais par Boris Vian pour la Série Noire des Éditions Gallimard en 1948. ISBN 9782070498123 .

Éditions de novembre 2023, traduction Benoît Tadié, Gallimard Série Noire Classique.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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