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3,8

sur 635 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marlowe. Un prive qui tient beaucoup du Sam Spade de Hammett, cynique et desenchante, mais je l'ai percu plus style, et plus romantique. Oui, Chandler s'est surement inspire de Hammett. Et pas que pour son personnage central, son prive solitaire. Comme Hammett, derriere l'intrigue du roman, il peaufine surtout l'atmosphere du milieu social, y inserant discretement une critique de la societe urbaine americaine de son temps, soulevant des bouches d'egout dispersees dans les grandes avenues pour que le lecteur puisse s'impregner de leurs emanations.


Marlowe est plus raffine que le Sam Spade d'Hammett. Plus elegant dans sa mise et avec une once de plus d'humour. En fait il est une emanation du style de Chandler, plus sophistique, epure. du Hammett affine, perfectionne. Entre deux dialogues percutants, entre deux passages humoristiques, Chandler se complait a faire des citations, clins d'yeux aux lecteurs tant soit peu cultives: “– Je commençais à me dire que vous travailliez peut-être au lit, comme Marcel Proust. – Qui est-ce ? Je mis une cigarette dans ma bouche et la regardai. Elle était un peu pâle et tendue, mais elle paraissait de taille à fonctionner sous tension. – Un écrivain français, un spécialiste en dégénérés. Vous ne pouvez pas le connaître. – Tut… Tut… dis-je. Venez dans mon boudoir”. Ou encore: ”– Je parie que vous ne devinez même pas comment je suis entrée. Je pris une cigarette et la regardai d'un oeil terne. – Je parie que si. Vous êtes entrée par le trou de la serrure, comme Peter Pan. – Qui c'est ? – Oh ! un copain de bistrot”. Et j'en passe.


Et l'intrigue? Ah! L'intrigue! Complexe est le moins qu'on en puisse dire. En fait plusieurs intrigues enchevetrees. Si enchevetrees qu'a un moment, un peu apres le milieu du livre, un final parfait est suggere, satisfaisant pour tout lecteur, mais Chandler continue comme si de rien n'etait, s'embrouille et/ou nous embrouille. Si enchevetrees qu'on n'est pas sur, une fois le livre ferme, que toutes soient resolues. On raconte que quand Howard Hawks essayait d'en tirer le scenario du film qu'il a dirige en 1946, il a demande a Chandler qui en fin de compte avait tue le chauffeur assassine en debut de roman, et l'auteur, haussant les epaules, repondit que lui non plus n'en savait fichtre rien. Mais j'ai deja dit que l'intrigue, ou les intrigues, ne sont surement pas le point fort du livre. C'est le style de Chandler qui entraine le lecteur, c'est son croquis de la societe qui le convainc et c'est le personnage de Marlowe qui l'envoute.


Moi, Marlowe m'a envoute et continue de m'envouter. le Marlowe decrit par Chandler comme le Marlowe joue par Humphrey Bogart ou Robert Mitchum. Deux films classiques pour un livre classique. A lire et a voir.
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Cette lecture fut ma première rencontre avec Philip Marlowe, détective privé, pilier du roman noir américain. Tant qu'à faire, autant commencer par sa première apparition pour faire sa connaissance. C'est un ancien flic, très sûr de lui et de son charisme, peu porté sur une utilisation à outrance des armes à feu. L'honorable et très vieux général Sternwood l'a embauché pour retrouver l'auteur du chantage dont il fait l'objet et surtout comprendre l'objet de ce chantage. Car ce que le vieux général ignore, c'est que ses deux filles, Vivian et Carmen, petites filles riches gâtées, grandies dans le luxe et l'abondance sont devenues deux jeunes femmes dépourvues du moindre sens moral. Cette enquête va révéler bien plus qu'un simple chantage et partir dans tous les sens. Philip Marlowe a à peine le temps de commencer ses investigations qu'il se retrouve avec un, puis deux, puis trois meurtres sur les bras. Et ça ne s'arrête pas là ! L'intrigue est passablement complexe, à tiroirs et avec bien des rebondissements et des quiproquos non sans conséquences mortelles. le texte a plutôt bien vieilli, avec le charme vintage des détails sur la Californie des années 1930. le personnage de Philip Marlowe correspond au prototype du détective des romans noirs américains mais son cynisme, sa nonchalance désabusée et sa désinvolture m'ont semblé plus fins que dans mes souvenirs cinématographiques. Par contre quelle vision, noire et sombre, désabusée, de la société américaine des années trente, gangrenée par la corruption ! C'est une écriture rythmée, nerveuse, toute en mouvement, à en donner un peu le tournis au lecteur entre deux descriptions de bagarre, de personnages hauts en couleur ou d'atmosphère. Une lecture fort agréable, même si ce n'est pas mon genre de thriller préféré.
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Prétendre apprécier les romans policiers et n'avoir jamais lu "The Big Sleep", une honte. Je l'avoue. Mais maintenant, j'ai tout compris ! Tout est dans le style, le rythme, le cynisme du narrateur, Philip Marlowe. Non, en lisant, je n'ai pas eu l'impression d'entendre parler Humphrey Bogart ni de me perdre dans le regard de Laureen Bacall. J'ai dû voir le film, certes, il y a longtemps.
Mais ce qui surprend, au-delà de certains détails délicieusement "datés" comme les marques de voitures, c'est l'écriture acérée, pleine de mouvement, la description imagée et précise des bagarres, les notations d'ambiance...On voit les volutes de fumée, on palpe le halo de pluie autour des personnages....
Il est vrai que la traduction est subtile et parfaitement adaptée. Boris Vian, touche-à-tout de génie, devrait être donné en exemple à tous les traducteurs. J'ai lu quelque part qu'on lui reproche l'usage intensif du passé simple...N'oublions pas que le roman a été écrit en 1939 et publié en français en 1948... Mais c'est une objection mineure. Et même, j'irais jusqu'à prétendre que tout cela donne un charme fou, entre le contraste des situations louches, le noir du décor et la pureté du texte.
L'intrigue est compliquée à souhait, mais ce n'est pas là l'intérêt principal du récit. Les personnages principaux sont campés dès les deux premiers chapitres : le vieux et riche général Sternwood, ses deux filles nées tardivement. Vivian a épousé un ancien de l'IRA, ex-bottleger, qui s'est volatilisé deux mois auparavant, ce qui chagrine le vieux beau-père mais pas forcément l'épouse. Carmen est totalement déjantée : elle se jette à la tête de tous les hommes, se drogue, pose pour des photos de charme. Il y a aussi le maître-chanteur Geiger, le chauffeur de la famille, un truand tenancier de maison de jeux et ses sbires, son ex-femme dont Philip Marlowe est bien près de tomber amoureux, le jeune amant de Geiger...sans compter les policiers du comté qui se tirent dans les pattes et s'agacent de voir intervenir le privé Marlowe.
En lisant ce roman dense et foisonnant d'intrigues entrelacées, on voit comment ce petit livre, le premier écrit par Raymond Chandler, a suscité de vocations. Me viennent à l'esprit le personnage de Nestor Burma de Léo Malet et plus récemment le héros tout bosselé d'Hugh Laurie dans "Tout est sous contrôle". Et quelques films aussi comme l'irrésistible parodie de Carl Reiner "Les cadavres ne portent pas de costard" avec Steve Martin...

Le grand sommeil, celui dont on ne se réveille jamais, c'est donc le classique absolu. A lire absolument.
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Le grand sommeil, le big sleep 1939, premier roman où apparait le Privé Philip Marlowe, l'incontournable roman policier américain. Pour ne rien gâter il a été publié en France en 1948 avec un traducteur de talent un dénommé Boris Vian , je m' excuse du peu. Et bien figurez vous que je ne l'avais jamais ouvert , honte à moi, certes Humphrey et Laureen brillent encore dans ma mémoire mais cela ne m'excuse en rien ....
Alors que vous dire que vous ne savez déjà ? Hollywood, une très belle demeure, un vieux général pas loin de son dernier soupir, ses deux garces de filles , l'argent, le gendre disparu, les tentatives de chantage ,les ripoux, les flics, les flingues , les morts et au dessus de tout cela Marlowe , ah mon coeur bat plus vite , bon d'accord c'est un personnage de fiction et vraiment ses fréquentations ne sont pas très reluisantes mais il n'empêche ... Résumons un privé, pas n'importe lequel,une belle pépé, même 3, un vrai roman noir des années 40, un auteur de talent et un superbe traducteur , que du plaisir j'en redemande ....
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Le vieux et riche général Sternwood a beau tituber aux portes de la mort, sa fierté est vaillante et son coeur frémit encore au souvenir de Regan, son gendre brutalement disparu, à défaut de battre pour ses deux incontrôlables pestes de filles dont le dévergondage de l'une n'a rien pour rattraper l'alcoolisme de l'autre. Aussi fait-il appel à Philip Marlowe pour démonter discrètement une sombre histoire de chantage à la vertu qu'un mystérieux libraire fait peser sur la plus délurée de ses filles, espérant secrètement que le détective privé saura par la même occasion lui ramener Regan. Lequel détective s'apercevra rapidement que l'affaire est plus complexe qu'elle n'y parait…
Complet croisé et feutre mou, phares de Cadillac luisant dans la nuit, intérieurs finement boisés et taules sordides, belles pépés vénales à l'oeillade assassine et à la gorge avenante, claquement de .38 et Buick au fond de l'eau : rien ne manque et on ne va pas se mentir, ce genre de roman noir ultra-popularisé par Hollywood a beau ne pas être ma tasse de rye, je me suis régalée ! L'intrigue se déplie avec toute la complexité qu'on attend d'elle, Chandler sait vous poser une atmosphère comme pas deux, et j'avoue que cet affreux macho cynique de Marlowe apporte une note de charme irrésistible à l'ensemble. Et c'est drôle !
Coup de chapeau à la traduction de Boris Vian qui étonnement (et contrairement à de nombreuses plumes de l'époque, y compris la sienne), n'a presque pas vieilli.
A la tienne, Philip !
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Une 2e ou 3e lecture de ce grand classique pour se "dévergonder" un peu. Roman noir par excellence de l'époque des années 1930, édité en 1938 aux Etats Unis, (traduit par le génial Boris Vian en 1948). C'est le début de l'ère des privés, avec Philip Marlowe. le scénario est bien élaboré avec richissimes personnages, malfrats, belles nanas, policiers puissants, dans une ambiance de quartiers de ville pauvres ou selects.
Un très bon polar noir qui se relit, mais a tout de même un peu vieilli.
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Honte à moi qui aime les policiers, je n'avais jamais lu de Chandler. Et bien, c'est maintenant chose faite et je ne regrette pas du tout. La base, quoi... l'essence même du roman policier ! C'est la première aventure du célèbre Philip Marlowe, détective privé qui nous plonge direct dans tout ce qu'il y a de plus décadent de la Californie des années 30-40 : vice, jeu, sexe, disparition... On ne s'ennuie tellement pas. Je remercie Sallyrose de l'avoir proposé en LC, parce que sinon, je crois que je serai totalement passé à côté de ce classique... Faut dire que la couverture n'est pas engageante du tout. Et puis, je vais surement me laisser tenter par la suite des périples de Marlowe !
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Entre deux autres, une petite relecture de ce classique du roman noir, histoire de retrouver avec plaisir Philip Marlowe, sur les traces d'un couple disparu.

On a dans le grand sommeil, tout ce qui fait la quintessence du genre : un privé attachant, grande gueule, téméraire, incorruptible ; des poupées de grande classe, belles, séductrices, mystérieuses, parfois légères ou à courte vue ; des flics désabusés, dépassés, souvent en retard, corrompus ou regardant ailleurs ; et des méchants, truands, gros durs, petites frappes, premières gâchettes, pieds tendres ou gros bonnets.

Mais on a surtout avec Raymond Chandler une atmosphère incomparable liée à cette Californie dont la variété de décors, d'Hollywood aux portes du désert, des parcs des belles villas aux rades miteux des coins de boulevards, va si bien à son intrigue et à ses personnages.

Enfin, on a une écriture ciselée, drôle, riche, ne cédant pas à la tentation du rebondissement futile de fin de chapitre mais emmenant son lecteur page après page au coeur d'une intrigue dont chaque page est un régal.

À lire par ceux qui croient encore que le noir est un genre mineur de la littérature.
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J'avais commencé ce roman tambour battant en lisant les 2/3 en 2 jours, malheureusement j'ai dû faire une pause de 3 semaines à cause du travail. Mais dès le 1er jour de vacances, je me suis attelé à finir ce roman. Je n'ai eu aucun problème à reprendre l'histoire là où je m'étais arrêté. le fil a été rattrapé très rapidement.

J'ai adoré le personnage de Marlowe, loin des caractéristiques des détéctives traditionnels. Marlowe est une sorte d'anti-héro pourtant très attachant. Si un certain nombre de personnages parsèment le récit, celui-ci gravite autour de 4-5 principaux. Certains personnages m'ont laissé un peu sur ma faim car incomplets à mon goût.

L'enquête est très bien conduite, avec une lenteur qui colle bien au personnage de Malrowe. Les scènes de description viennent donner de l'ampleur à cette ambiance générale de lenteure avec à certains moments des passages qui versent volontairement dans le pathos. Un style original qui a le mérite d'être tenu du début à la gin sans jamais tomber dans du caricatural ou dans l'excès.

Je retrouverais avec plaisir Marlowe si l'occasion se présentait !
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Le vieux général Sternwood, victime de chantage, fait appel aux services du détective Philip Marlowe.
Une légende est née, mise au service de la littérature en français par Boris Vian, sous les traits de Humphrey Bogart au cinéma. Je me demande comment il a été possible de garder ce roman si longtemps sur une étagère sans le lire. Il avait tout pour plaire.
Le début a été très laborieux. J'ai eu beaucoup de mal à dénouer les fils de l'intrigue et pour être honnête je n'y suis parvenue que lorsque l'auteur s'est fendu d'une synthèse finale.
Néanmoins, j'ai été prise par le style et je me suis laissée porter, profitant de belles scènes même si je ne savais pas toujours les placer dans le puzzle.
Réputé comme le chef d'oeuvre du roman noir, je suppose qu'il serait plus juste de dire qu'il a influencé un courant majeur de la littérature policière, introduisant l'archétype du détective cynique et désabusé.
A ce titre, il me paraît indispensable à la culture générale du roman policier.
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