À l'ombre des ruines

Je remercie l'auteur de m'avoir fait découvrir cette pépite.
J'ai tout de suite été emballée par cette histoire entre science-fiction, dystopie et intelligence artificielle.
Deux planètes éloignées l'une de l'autre dans l'univers mais tellement proches en réalité. En effet, sur Eredet où sévit une guerre sans fin entre deux camps, les humains ont fui loin sur Proxima.
Sur Eredet, où la guerre dure depuis plus d'un siècle nous faisons la connaissance de Dyclan robot guerrier qui à longueur de journée part au combat, en revient, puis repart inlassablement jusqu'au jour où il va faire une étrange rencontre : Hugo, dernier humain survivant de cette apocalypse, caché au fin fond des ruines d'une bibliothèque où son seul salut vient de la lecture. Dyclan qui malgré sa condition de robot va sentir un changement surprenant de sa nature, il va découvrir les livres, va apprendre à les déchiffrer. J'ai vu cela comme une métaphore de l'éveil d'un être non prédestiné à avoir une conscience et un raisonnement. le bienfait de la lecture, l'élévation de l'esprit, le développement de l'imagination et le ressenti des émotions, tout ce qui fait que nous sommes sensibles et curieux. Hugo va partager tout cela avec Dyclan et un lien tout particulier va se nouer entre eux deux.
Sur Proxima, les survivants y ont construit une nouvelle société où paix et douceur de vivre règnent. Des évènements vont bouleverser cet équilibre et pointer du doigt les écueils de la nature humaine. le lecteur va cheminer avec Viiktor, Elias, Célia, Heelena et bien d'autres. Beaucoup de questions vont se poser, beaucoup de rebondissements font la richesse de cette histoire. Rien n'est vraiment lisse, il y a toujours des aspérités et les habitants de Proxima vont en faire l'amère découverte.
Cette histoire est très bien construite, les personnages parfaitement bien dépeints, je me suis très facilement attachée à Hugo, Dyclan tout particulièrement mais aussi à Viiktor, Heelena et d'autres plus secondaires. J'ai détesté Dacel, esprit diabolique dans le corps d'un robot défectueux mais qui va réussir à manipuler son monde et arriver à ses fins.
Ce roman est plein d'émotions et j'ai ressenti de la tendresse pour Dyclan et Hugo, leur relation est étrange certes mais si belle. L'auteur a su montrer l'évolution lente du robot-guerrier tout en gardant en ligne de mire sa nature originelle. Même si c'est de la science-fiction on reste dans le plausible.
L'écriture de Régis Chaperon est ciselée, fluide, le vocabulaire riche, les descriptions précises ce qui permet une très bonne visualisation du monde dans lequel nos héros évoluent. le livre en tant qu'objet, en tant que savoir, enrichissement personnel et ouverture d'esprit, est un des piliers de ce roman.
Franchement je vous conseille cette lecture, je n'y ai trouvé aucun défaut. Et j'espère vraiment que l'auteur a prévu une suite.

Nous voilà face à un roman super intéressant qui d une part nous présente une histoire prenante et d autre part nous entraîne dans une véritable réflexion induite par de nombreux questionnements philosophiques. l'auteur construit son intrigue sur deux axes si éloignés mais pourtant si proches basée d une part sur un monde apocalyptique délétère et d autre part une chimère fragile. On aime l hommage que l auteur rend au maître de la robotique en faisant de ses trois règles le fil rouge expliquant le pourquoi du comment d une telle situation. La narration construite sur une alternance entre ces deux axes nous permet de suivre les troubles, les interrogations et les calomnies qui donnent à ce récit un caractère sombre qui ne va jamais s éclaircir. En effet, nous devenons les témoins muets d une terrifiante extermination, de l effondrement d un système et d un recommencement qui risque d être désastreux. Tout cela reposant sur le mensonge, la peur et la dissimulation qui sont présentes dans l intégralité du roman et que l auteur traite de multiples façons qu elles soient initiatrices d un horrible projet ou qu elles soient les conséquences d un bouleversement crucial. On aime le rythme qui oscille entre fureur et introspection, le contenu qui nous présente une série de révélations qui nous laisse sans voix et une série de rebondissements que vous êtes loin d imaginer pour arriver à un final incroyable. Mais outre cette histoire ce roman est une critique acerbe sur l expansion de la robotique et des dangers de défaut de contrôle de l intelligence artificielle.

Un roman intense qui montre que les erreurs du passé sont tenaces

Ce que j'ai aimé :
+ Les réflexions sur ce qu'apporte la lecture
+ L'engrenage bien réfléchit du système sociétal
+ Jarus et sa logique

Ce que j'ai moins aimé :
- Quelques longueurs
- Je ne me suis pas attachée aux personnages à part EGA étrangement

MON AVIS EN RESUME :

Alors, alors, alors,
Pour l'histoire, les humains d'Eredet se faisaient la guerre, jusqu'à ce qu'ils décident d'envoyer des robots à leur place, mais voilà que ceux-ci finissent par se retourner contre l'homme et vont tout faire pour les exterminer jusqu'au dernier. Se faisant les humains prennent la poudre d'escampette et après 25 ans finissent sur Proxima. Ils y établissent une société parfaite, dans le respect et l'égalité.
Mais voilà que sur Eredet, Dyclan se retrouve dans une bibliothèque, un vestige ayant survécu à la guerre, son envie de comprendre les livres et de savoir les lire surtout l'amène à épargner le dernier humain y ayant trouvé refuge, Hugo. Cette rencontre va changer le robot-guerrier et réveiller de vieux programmes enfouis, ainsi que la vérité sur cette guerre.
Sur Proxima, la société semble se diviser à cause de la création d'un rayon qui est censé envoyer un message sur Eredet.
Bon passons à ce que j'en ai pensé.
Je crois que la chose qui me surprend toujours quand je lis de la SF, c'est que l'humain pense toujours que le choix des IA sans le socle des trois lois les protégeant vont faire le choix de se retourner contre eux !
C'est une histoire que j'ai apprécié lire et découvrir. Je ne me suis pas attachée vraiment aux personnages, le tout étant raconté de manière à ce que l'on étudie et examine plus les faits et le déroulement de ceux-ci, même Hugo pour qui on devrait ressentir de l'empathie se retrouve être plus l'outil de prise de conscience secondaire de Dyclan, même s'il finit par devenir sa priorité, Dyclan semble plus avoir de ‘'sentiments'' pour les livres et cela même après la mise à jour, c'est comme un parallèle entre eux et Hugo, à quoi on ajoute le socle des trois lois qui s'est éveillé.
Concernant la partie sur Proxima, je les trouvais trop parfait pour être vrai, longévité, prospérité, paix… Vivant plus longtemps, leur rapport à la mort (qui fait de nous ce que l'on est) est différent et donne donc une société fondamentalement différente, sauf que dès qu'un grain de sable vient s'installer dans les rouages, la machine parfaite va commencer à grincer, s'abimer et se briser.
En gros, ce que j'aime c'est ce ficelage minutieux et la réflexion que l'auteur a apporté à son oeuvre plus que l'histoire en elle-même, en plus d'être bien écrit et de comporter des références littéraires qui donnent envie de se plonger dans du Marcel Pagnol (oui je ne l'ai jamais lu !).


MON PERSONNAGE PREFERE NON AIMÉ:
Helena !
Mais pourquoi donc je n'aime pas cette gamine ? Parce que sa société lui donne trop d'importance. Ces réflexions sont naïves et pures si on veut, elle n'est pas intelligente et comme Jarus le dit, son plus grand talent c'est son coeur, ses sentiments simples de Proximarienne de naissance que Jarus ne peut pas ressentir… les deux font certes la paire, mais pour moi elle m'est apparue que comme un outil pour ses paires et pour Jarus, elle n'est pas mauvaise, bien au contraire, elle garde aussi ces sentiments partagés propres à son âge, mais je n'arrive pas du tout à l'apprécier contrairement à toutes ces personnes qui l'entourent. Elle a raison dans un sens, elle est appréciée non pas pour qui elle est, mais pour ce qu'elle représente et mon seul souhait pour son avenir (peut-on souhaiter un avenir à des personnages de romans ?), c'est qu'elle finisse par se détacher de tout cela, qu'elle cesse d'être l'outil de quelqu'un et ouvre les yeux sur ce qui l'entoure et qui peut réellement lui apporter ce qu'elle désire le plus…

Lien : https://lillyunlivre.home.bl..

L'histoire
Il y a plus d'un siècle, les humains ont fui Eredet, leur planète en plein chaos, en proie à une guerre sans fin perpétrée par les robots, pour s'établir sur Proxima, après un voyage intergalactique ayant duré 23 ans.
Sur Eredet, alors que les affrontements durent depuis 153 ans, Dyclan, un robot-soldat fait une rencontre qui pourrait bien changer le cours des choses.
Pendant ce temps, sur Proxima, planète où règnent la paix et l'harmonie, un projet risque de tout faire basculer...
Il semblerait que les humains soient programmés pour répéter les mêmes erreurs à l'infini ! Et si les livres pouvaient tout changer...

Mon avis
Ceux qui me suivent savent que la SF n'est habituellement pas ma tasse de thé et pourtant, dès ma première découverte d'un roman de Regis, j'ai attrapé le virus. C'est un des rares auteurs d'anticipation qui, grâce à une écriture addictive et d'une grande sensibilité, arrive à m'immerger dans son univers. Et celui-ci n'échappe pas à la règle.
Dès les premiers chapitres, qui alternent entre Proxima et Eredet, je suis transportée dans une histoire captivante, comme enveloppée dans une bulle intemporelle et j'ai beaucoup de mal à interrompre ma lecture avant la fin.
J'aurais souhaité que l'aventure continue, tant certains personnages, robots comme humains, sont attachants, avec un petit coup de coeur pour Dyclan. J'aimerais beaucoup connaître la suite... Je veux un robot !
Je suis définitivement fan de l'auteur, qui ne m'a jamais déçue. Je vous conseille de le découvrir.

J'ai beaucoup apprécié ce roman de science fiction qui a eu le mérite de m'interroger sur mon rapport à l'intelligence artificielle et aux robots.
La plume de l'auteur est fluide, agréable et addictive. Elle nous entraine sur deux planètes aussi loin en distance qu'en fonctionnement. Pendant que l'une est peuplé d'humains en paix les uns avec les autres, l'autre a vu ses humains se faire décimer par des robots qui sont en guerre depuis plus d'un siècle. Les robots ont oubliés les 3 régles de la robotique, à la place, il faut juste gagner la guerre et pour ça, ils sont prêts à tout.
Sur Eredet, Dyclan est un robot qui alors qu'il sent n changement en lui, découvre une bibliothéque puis un humain à qui il s'attachera.
Sur Proxima, Viiktor a enfin accompli le rêve de son père, Elias, construire un laser qui permettrais d'envoyer un message à leur ancienne planète, Eredet. Mais, la perspective d'un contact va mettre à mal cette jeune société et faire renaitre la peur de la guerre qui n'a jamais quitté certains.
Les personnages sont complexe, intéressants et attachants. Leur psychologie, leur parcours sont parfaitement retranscrit par l'auteur. J'ai beaucoup aimé l'évolution de la relation de Dyclan et Hugo et celle de Dyclan, sa découverte de la lecture, des anciennes règles de la robotique, des émotions humaines.
C'est un roman vraiment intéressant, à l'intrigue très bien construite. Il a réussi à faire d'un robot, un personnage émouvant et attachant. Je conseille fortement la lecture de ce roman qui n'a que deux défauts: il est trop court et n'a pas de suite, en tout cas, pas à ma connaissance.