La violence. C'est comme une escarre, vous savez. Une fois que ça s'est installé sur vous, ça ne cesse de vous ronger.
Elle refusait la mort, la souffrance et le néant total. Elle voulait vivre encore. Rire, pleurer, manger, jouir, sentir sur sa peau et ses sens les plaisirs et les douleurs simples de l'existence. Elle n'était pas repue de vie.
À parcourir tant de ténèbres, on finissait inexorablement par ouvrir la porte aux siennes, quelles qu'elles soient. À les faire remonter à la surface. Car nul être humain n'est totalement exempt de noirceur. Il ne peut y avoir de lumière sans obscurité.
La haine était une émotion. Une preuve d'humanité. Les tueurs, eux, n'en avaient aucune. Ils avaient le regard vide. Noir. Reflet des ténèbres qui les habitaient. Comme celui d'un requin blanc au moment de mordre sa proie. Une machine à tuer.
Quand vous cherchez une morgue dans un hôpital demandez les cuisines elles sont toujours à côté
Pestilence et Val-Segond ne sont pas des cas isolés, Miss. Il y en a d'autres, avait-il dit. Ailleurs. Peut-être plus organisés encore. Parce que l'humanité n'a pas fini d'engendrer des parias, des détraqués, des épaves, et des pauvres types, et qu'ils comprendront qu'en se rassemblant ils deviendront une force. Ils ne peuvent se soigner, car ils ne sont pas malade au sens médical, ils sont différents, ils se sont construits sur leurs déviances et rien ne peut plus les faire changer désormais. Plus la société prendra conscience qu'ils sont nombreux et incurables, plus elle se radicalisera. Et plus ils seront acculés à s'unir pour ne pas périr. Il y a d'autres hameaux quelque part, d'autres villages. Ils sont là, tout autour de nous, ils s'organisent, dans l'ombre, dans le silence. Ils sont invisibles, et nous n'avons pour les traquer que l'empreinte de leur existence : leurs crimes.
La tiédeur de l'autre pendant le sommeil avait quelque chose de primitivement rassurant.
On lui avait souvent répété que les odeurs se fixaient avec des souvenirs et qu'elles se rappelaient à nous, à notre mémoire, avec ces images lointaines, par association. C'était entrelacé avec ses sens, le tatouage de l'expérience sur l’existence.
À parcourir tant de ténèbres, on finissait inexorablement par ouvrir la porte aux siennes, quelles qu'elles soient. À les faire remonter à la surface. Car nul être humain n'est totalement exempt de noirceur. Il ne peut y avoir de lumière sans obscurité.
C'est pas que vous êtes salauds, c'est le système qui est pourri. On nous élève, nous les petites filles, avec le mythe du prince charmant, du mec droit, idéal, du chevalier, alors que vous êtes biologiquement programmés pour baiser tout ce qui bouge.