Elle vit dans une grotte, en pleine nature, seule, sauvage, libre. Elle a quitté le monde depuis longtemps, ce monde devenu fou auquel elle ne voulait plus appartenir.
Elle vit de ce que la terre lui offre, au rythme du soleil et des saisons, elle entretient son corps comme l'outil nécessaire à sa survie, sans luxe ni superflu, juste le strict nécessaire, veille à ne pas se blesser car les plaies même les plus bénignes peuvent devenir mortelles.
Elle a choisi de ne plus aimer, de ne plus croire, de ne plus penser ou uniquement en terme pratique. Elle ne veut ni ressentir ni compatir, c'est un animal solitaire et dangereux pour qui croiserait son chemin, sorcière, ermite, non c'est
la femme Paradis…
Dès les premières pages j'ai été happée, d'abord par ce texte magnifique, poétique, et par l'histoire de cette femme, parce que oui il y a une histoire qui se profile petit à petit, quand ses barrières commencent à s'effriter, quand le monde ou plutôt l'humanité qu'elle s'est évertué à fuir, revient vers elle inéluctablement, la confrontant à son passé, bousculant une mémoire enfouie et faisant voler en éclats ses souvenirs tronqués, elle se réveille de l'oubli et la vérité comme un affront la mange toute entière. Elle se révèle viscéralement humaine contre sa volonté, et le choix qui s'offre à elle est des plus douloureux.
Un court roman de 144 pages d'une densité inouïe, au final terrible et époustouflant à la fois. Un hommage à la beauté du monde et une réflexion sur le pouvoir de l'oubli.
Coup de coeur absolu