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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une femme vit seule depuis six ans, coupée de la civilisation, dans une grotte qu'elle a aménagée en maison troglodyte , en pleine forêt. Elle est en alerte permanente, prête à réagir immédiatement et brutalement à tout danger. Or, dans les premières pages, retentit une détonation; elle sait que le danger se rapproche. Va-t-elle pouvoir l'éloigner?
Ce roman sort totalement des sentiers battus et nous offre un portait de femme assez inquiétant, dans le genre survivaliste extrême. L'auteur décrit une guerrière qui se bat contre la nature tout en utilisant, parcimonieusement, toutes les ressources qu'elle lui offre pour survivre, contre les bêtes sauvages, contre les hommes qui rentrent sur son territoire ce qu'elle ressent comme une agression et une menace. Elle n'hésite pas à tuer sans état d'âme.
Il y a un autre personnage important, c'est la nature plutôt sauvage, cruelle, loin de l'image d'un jardin d'Eden ou de la représentation idéalisée qu'en avait faite Jean-Jacques Rousseau. C'est un combat de tous les jours pour survivre dans un milieu hostile même s'il n'est pas exempt de beauté.
L'auteur humanise, cependant, cette femme à travers les mots qui la relient à la civilisation : ceux qu'elle écrit dans un journal avec le besoin de laisser une trace de son passage et ceux qu'elle lit, qui lui apportent une sorte d'apaisement mais aussi un amollissement dangereux.
On ne sait pas pourquoi elle est là, ce qui nous pousse à tourner les pages avec beaucoup de curiosité et à être saisis par une sorte de tension de plus en plus palpable. Petit à petit, l'auteur nous livre des bribes d'information jusqu'à un final totalement inattendu.
Un roman original et réussi dans lequel l'auteur se glisse avec vérité et un talent certain dans la peau de cette femme revenue à l'état sauvage.
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Une femme vit seule dans une région montagneuse et boisée, elle s'est trouvée un abri dans une grotte, un coin pour faire pousser quelques légumes et elle chasse selon ses besoins. Elle semble toujours sur le qui-vive, prête à se débarrasser brutalement d'un gêneur qui s'approcherait trop de son territoire. Elle est d'autant plus aux aguets qu'elle a entendu le bruit d'une détonation, pas très loin de son domaine. Progressivement, son histoire, qu'elle occulte pourtant totalement dans le journal qu'elle tient de son isolement, va se dévoiler…
Ce court roman est une lecture parfaite entre deux romans plus épais. L'écriture se savoure, il faut se laisser imprégner tranquillement par l'atmosphère, sombre mais pas totalement plombante, grâce à la beauté et la permanence de la nature environnante. Je donne peut-être l'impression qu'il ne se passe pas grand chose, ce n'est pas le cas, mais je ne vais pas vous faire la mauvaise plaisanterie de raconter justement les épisodes qui surviennent quand on ne s'y attend pas du tout.
Ce n'est certes pas le premier roman post-apocalyptique, ou post-pandémique, ou quel que soit le genre qu'on peut lui accoler, que je lis, mais celui-ci m'a envoûtée pendant ses quelques 150 pages, il ne contient pas un mot de trop et dresse un très beau portrait de femme, très touchant.
Bref, je le recommande !
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Pour survivre dans la forêt, il faut abandonner une part de son humanité. Carapacer ses sentiments, renoncer au monde, devenir sauvage. le titre de ce roman annonce une femme, mais ce pourrait presque être un animal. “Elle s'est réfugiée dans la nature contre la ville, dans la solitude contre la société, dans l'oubli contre la mémoire.” Elle a choisi les arbres plutôt que les hommes, le vent plutôt que l'amour.

Elle vit dans une grotte au coeur de la forêt du Paradis, recluse et secrète. “Dans les premiers temps, elle parlait à voix haute mais la conversation des arbres et des rochers est limitée. Alors elle s'est tue pour mieux entendre. le silence a tant de choses à dire.”

Consolider son abri, poser des pièges, écouter, attendre, regarder, se cacher, tuer. Les journées s'écoulent dans la plus brutale des simplicités, rythmées par une routine précise, une discipline précieuse. Jusqu'à ce qu'une détonation, dans le silence frissonnant de la forêt, vienne écorcher son équilibre.

Dans ce livre minéral où règne “une fureur franche, sans cruauté ni morale”, quelque chose d'une sensibilité strictement humaine persiste pourtant. Celle des mots, même les plus élémentaires. Celle de la curiosité, du désir, des cauchemars, des souvenirs.

“Mon histoire est tortueuse comme un sentier de montagne. Elle demande des détours et des efforts pour avancer, les vallées et les pauses devant le panorama valent autant que les cols et les marches forcées.”

Au creux de la roche, protégée par les arbres et menacée par tout le reste, une humanité indécrottable jaillit. Dans la rigueur des exercices de méditation, dans les éclats d'une violence sourde et méchante, dans quelques lignes griffonnées dans un carnet. “La beauté est affaire de regard et de temps.” de mots aussi. Surtout ceux de Pierre Chavagné.
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Grâce et dénuement.
Derrière les mots sublimes empruntés à Alice Ferney se révèle la beauté crue de la femme paradis : imaginez une forêt silencieuse sous la neige, une femme ensauvagée qui s'étire nue face à un soleil glacial, et sous le ciel et les étoiles, la mort…
La femme paradis est un retour à l'état sauvage. Celui d'une femme amnésique – qui n'a ni nom ni souvenirs – qui a fui le chaos et survit depuis 6 ans dans une grotte, dissimulée au coeur de la nature, sur les hauteurs des Cévennes. Une "Robinson" aux premiers matins du monde : elle chasse et pêche pour se nourrir, boit l'eau de la rivière, dort dans une cavité rocheuse derrière une porte aménagée pour se protéger.
« J'étais une femme active, aimée et dépressive… J'ai tué et j'ai fui. Et pourtant, je reste désespérément humaine ». Que s'est-il passé dans la vie de cette infirmière ?
"Roman dystopique et post-apocalyptique", La femme paradis raconte l'effondrement de la société des hommes, les émeutes, la voiture, la vitesse, les barricades, les cris, le choc traumatique, la violence, la peur… Il nous interroge sur ce qu'on devient quand on a tout oublié, sur ce qui reste, sur la beauté face à la solitude, sur la force de la contemplation, sur le pouvoir des livres et de la lecture (autre lien avec le roman Grâce et dénuement d'Alice Ferney).
Pierre Chavagné livre un récit sombre et éblouissant, âpre et poétique, puissant et fragile, à l'image de la Nature et de cette femme isolée du monde.
La femme paradis a reçu le prix littéraire cévenole du Cabri d'Or 2023.
Mon coup de coeur de cette fin d'année. Pierre Chavagné rejoint mon Panthéon littéraire aux côtés de Sandrine Collette, Franck Bouysse, Eric Fottorino, Sorj Chalandon
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Quand le manque d'humanité révèle l'humanité toute entière.

Une écriture authentique, une introspection fine et poignante, un suspense captivant.

Un de ces livres, rares et précieux, qui va faire encore un bout de chemin en moi... J'espère que mon regard sur la vie et les gens n'en sera que plus sincère et clairvoyant.

"La vie est le secret de la vie."
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BEAU. ÉMOUVANT. PUR ❤️

Coupée de la civilisation depuis plusieurs années, une femme vit, isolée, au coeur de la forêt. Elle a apprivoisé les règles du monde sauvage pour mener une vie faite de chasse, de pêche et introspection. Une existence spartiate, mais paisible malgré tout, jusqu'au jour où un coup de feu se fait entendre à proximité de son campement. Un homme est sur ses traces et va tout remettre en question...

La femme paradis. Quelle histoire bouleversante ! Un récit court, incisif, percutant porté par une plume particulièrement maîtrisée et poétique. Jugez plutôt, avec cette première phrase:
"Mes souvenirs sont des crépuscules; aucune de mes histoires n'a de commencement."

La femme paradis. Une femme tantôt forte, tantôt faible, pleine de contradictions, parfois lucide, parfois en délire... Mais toujours plus vraie que nature. Mais qui est-elle? Qu'est ce qui l'a amenée vers cette vie esseulée au coeur des bois? Des bribes d'explications seront disséminées petit à petit mais le mystère planera jusqu'à la toute dernière page...

La forêt paradis. Un lieu entre éden et enfer où elle veut enfouir son passé, tout oublier pour laisser place à la contemplation et à l'introspection. Chaque jour est un nouveau combat dans cette lutte pour survivre, cette vigilance sans fin, pour ne jamais devenir proie. La méfiance règne en maître et la nature âpre, ne laisse pas de répit...

J'ai été complètement embarquée par cette intrigue haletante, cette plume magnifique et les descriptions incroyables.
coup de ❤️
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Roman faisant partie des 5 finalistes pour le prix Hors Concours, c'est le premier que je lis de cette sélection, et j'ai été particulièrement séduite. L'auteur nous plonge dans le quotidien d'une femme isolée dans une contrée sauvage, et qui y vit en totale autarcie. On a peu d'indications sur les raisons de cet isolement, si ce n'est qu'il semble être un choix survenu à la suite d'évènements tragiques dont la mort de son mari. Tout l'intérêt du roman repose sur les liens entre les modes de vie de la femme et son paysage psychologique : sa peur de tous les éventuels humains qui pourraient l'approcher, ses relations d'équilibre avec la nature dans laquelle elle trouve tout ce dont elle a besoin, la rigueur de ses conduites de survie...Pendant une bonne partie du roman, on s'identifie à elle et on craint l'irruption de ces ennemis qui peu à peu se rapprochent et la mène à des actes violents. L'atmosphère se transforme très subtilement dans le dernier quart du livre pour laisser place à la réalité de l'histoire de cette femme, donnant une dimension inattendue et éclairant le récit qu'on vient de lire sous un nouveau jour.
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Tragique et sublime, fascinant et bouleversant, « La Femme paradis » est crépusculaire, dans le sombre des arborescences. La nature, dont il est précieux de saisir le moindre souffle. Elle est ici. Pourquoi ?
« Face à soi-même, il est impératif de rechercher plus que la survie ». « En forêt, chaque jour est une saison, un enseignement de lenteur ».
Les années ont passé sur elle. Tenace, vigoureuse, à l'affût, elle est devenue l'alliée des mousses et des buissons, des arbres et des bruissements. Seule et vive, endurante, sa carapace ne tient qu'au journal qu'elle écrit et à sa liseuse qui la raccroche à l'existence. L'autarcie en majesté, elle ne tue que pour se nourrir, pêche dans la rivière les truites, rit de fierté et pleure de froid. On ressent l'ampleur d'un monde sauvage, hostile, craquant comme du bois mort sous ses pieds. le moindre bruit méconnu est un danger.
« Les leçons ont été apprises et retenues. J'ai survécu aux gelées, aux canicules et aux plus formidables intempéries ».
Son refuge est l'Alcazar, son nouveau paradis, sa survie. Elle a fui le monde d'avant. La société en péril. Taire ce qui fût, car ici est le point d'appui de ce récit magistral. Elle écrit et s'emmure dans ses pensées. Moitié déshumanisée, les rites : pour ne pas sombrer. Elle entend une détonation. La présence humaine, la peur proie, le regard en chasse, elle abat avec une violence inouïe, l'homme pourtant pacifique, réfugié dans une grotte avec femme et enfants, en quête de pain et d'eau.
La détonation attise ses craintes, dérange l'hostilité quelque peu apprivoisée. Femme seule et vulnérable. « J'étais heureuse d'être forte et indépendante, la gardienne de ma propre frontière ». La traque commence immanquablement. « Elle refuse d'être proie. Elle ne se dérobe plus. Il reste six balles ».
Le récit est dans cette architecture où tout est en place, magnifiquement. L'écriture de Pierre Chavagné est à l'instar de la canopée, l'ourlet du monde et chacun des signes est feuillage et espace. La nature souveraine qui coopère aux évènements passés dans sa vie d'antan quand tout a bousculé irrévocablement.
« Un rocher assis sur le rebord de la falaise scrute l'horizon. C'est comme s'il avait été posé là, il y a des millions d'années, vieux sage minéral face à l'immensité. L'homme a la manie de nommer les choses ». « La forêt est dévoreuse d'espoir. Elle vous autorise à passer, rarement à rester. Même la forêt du Paradis ». « Ce qui m'a tirée de la torpeur, c'est le balancement régulier d'une branche de marronnier ».
La détonation symbolise la terreur, pavlovienne et insistante. Les rémanences de l'avant sonnent l'alarme. « Le Paradis », son antre-habitacle prend l'eau. Elle est transie, figée dans ses peurs. Les émanations sont des empreintes, le danger en puissance. Elle ne pense pas à un alter-ego. Elle imagine le pire. Tue par méprise, bête aux abois.
« La Femme paradis » est un roman qui excelle les infinies douleurs. Elle, intranquille, poignante. Pourquoi ce refuge au fond des bois ? Ongles gercées, chevelure-griffures, larmes invincibles qui percent sa poitrine, goutte-à-goutte ravageur.
« Elle a crée son propre paradis, sa grotte et son ermitage. Recluse dans l'immensité, elle a choisi l'envers du monde. Elle s'est aventurée trop loin des hommes pour revenir. »
Que va-t-il se passer dans cette orée spéculative ? Dans cette nature dont les rais de lumière sont des poésies d'exil et de transhumance ? « L'arbre de toutes les peines . »
Ce récit bleu-nuit, profond, est d'ombre et de lumière. Taire les pages finales. Ici même, où la littérature est éminente. Une apothéose. Publié par les majeures Éditions le Mot et le reste.
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Un véritable coup de ❤️, une lecture bouleversante.

📚 Une femme a fait le choix de se couper de la civilisation, elle respecte plus la nature que les hommes. Qu'est ce qui a pu la rendre si bestiale ?

📗 Il m'est difficile d'écrire un retour sur cette lecture atypique tant je crains que mes mots ne traduisent pas mon ressenti. Une lecture déroutante qui m'a ému et chamboulée.
La plume est âpre, brute mais aussi très poétique.
Un mélange subtil de violence et de beauté.

📙 En début de lecture je me questionne, j'ai vraiment bien fait de poursuivre, une magnifique découverte.
La femme paradis vit comme un ermite dans une grotte en pleine nature depuis 6 ans. Elle a fui la violence des hommes, la déliquescence de la société qui pourrait être la nôtre.Elle s'est imposée une discipline qui laisse peu de place à la sensibilité, une vigilance constante, une pratique du renoncement.
Cette quiétude va être interrompue par une détonation, elle n'est plus seule, la présence de l'homme est là. Une chasse va commencer.

📘 La lecture est entrecoupée par un cauchemar récurrent qui l'assaille. Elle fera le choix d'écrire " s'il m'arrive malheur, au moins mes mots seront là quand je ne serai plus". C'est par ses incursions que le lecteur a accès au déroulé de l'histoire, les éléments de compréhension prennent tout leur sens.
L'explication de ce qui a rendu cette femme bestiale est fournie.
Le portrait de cette femme est à la fois terrifiant et compréhensible. Ce mélange d'émotions est perturbant.
" L'amour existe, les hommes finiront par l'entendre. Je l'ai compris trop tard. L'amour existe, sinon nous ne servons à rien".

Je ne peux que vous le conseiller.
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📚 LA FEMME PARADIS de Pierre Chavagné

📖 Au milieu d'une forêt vit une femme mystérieuse, intelligente, cultivée et maligne.
Ce sont les saisons qui rythment sa vie.
Qui est-elle ? Comment s'appelle-t-elle ? On ne sait rien d'elle, sauf qu'elle se cache et vit seule au milieu de nulle part comme un animal sauvage. Mais de qui ou de quoi se cache-t-elle ?
Un coup de feu et sa vie va basculer…

Je ne pitcherai pas plus de peur d'en dire trop.
Un roman court, juste, précis, intelligent et tellement profond.
Une vraie belle surprise pour moi.
Connaissant l'écrivain je me doutais que ce serait intelligent mais ce qui m'a encore plus enchanté, c'est que ce roman est également addictif.
La nature est magnifiquement décrite, les personnages sont habilement construits, l'histoire est passionnante et ce jusqu'au final où tout devient une évidence (et cette liseuse, un des seuls objets venus de la civilisation, j'adore l'idée !).
Je suis heureuse de vous dire que c'est un gros gros coup de coeur pour un très beau roman de « nature writing ».

Une lecture à ne vraiment pas manquer.

Lien : https://clairement-livre.com
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