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EAN : 9782866458713
250 pages
Le Félin (19/04/2018)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Il y a comme une injustice à l'étonnant manque de reconnaissance dont est victime aujourd'hui encore le Congrès pour la liberté de la culture. Pourtant, pendant presque 30 ans, il a bâti et animé dans plus de 35 pays à travers le monde un impressionnant réseau d'actions et d'entraide au service de la liberté de penser, de s'exprimer et du respect de la diversité des opinions. Roselyne Chenu entra au secrétariat international du Congrès en 1964.
Collaboratric... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les Editions du Félin « L'histoire et sociétés » ont eu l'ingénieuse idée de publier « En lutte contre les dictatures »de Roselyne Chenu. Cet essai remarquable empreint des entretiens avec Nicolas Stener est un outil capital. La préface d'Alfred Grosser, explicite encense l'inauguration du Congrès pour la liberté de la culture en 1950. le seuil d'entrée étant « le manifeste aux hommes libres ». Roselyne Chenu prend la direction de ce congrès de 1964 à 1974. Ce dernier, essentiel, valeureux, est force nécessaire. Son premier pas rassemble 118 intellectuels. Pluriels les destins de ces hommes et femmes sont néanmoins issus d'oppressions. Résistants dès la première heure, au nazisme, fascisme. Ils sont aussi parfois des anciens détenus de camps de concentration etc… Ce congrès pilier fondateur, était matière à rassembler l'épars. Promouvoir les actions non pas clandestines mais faire en sorte que la culture s'écarte des griffes de la censure. Des non-dits ont circulé affirmant que la CIA était la maîtresse de jeu de ce congrès. Ce à quoi Roselyne Chenu a répondu en citant Paul Valéry : « le mélange du vrai et du faux est énormément plus toxique que le faux-pur. » Plusieurs comités recentraient ce congrès. le plus important étant celui de l'anti franquisme. L'enjeu était de taille : Encourager la pensée libre, (ne pas confondre avec les libres penseurs) et la communication extérieure. le summum de ce congrès était de loin la résistance littéraire. Commander des livres, les envoyer, non pas sous le manteau, mais par des moyens plus subtils, telle était la gageure. Roselyne Chenu dans ce congrès était secrétaire internationale, collaboratrice de Pierre Emmanuel. Elle a été cette grande et belle personne. Combattante, brillante, son temps n'avait d'égal dans ce congrès que force et vigueur. Rencontrer dans cet essai ces intellectuels qui voulaient briser les murs des silences et autodafés transforme le lecteur en passeur de devoir et de conviction. Des intellectuels tels que Camus et Josselson ont échangé cette phrase culte : « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude. »Cet essai incontournable est un chant de gloire. Il semble le Phénix qui renaît de ses cendres ainsi qu'une arme culturelle. Un hymne à la culture, un plaidoyer de survivance. Ne pas oublier que les intellectuels seront toujours les veilleurs. Les écrivains des êtres épris de liberté. Il faut croire en ce congrès et se dire que chaque jour il peut renaître contre vents et marées. La phrase finale de Victor Hugo lors de son discours de 1862 à Bruxelles « La pensée est plus qu'un droit, c'est le souffle même de l'homme. Qui entrave la pensée attente à l'homme même. »Le lecteur attentif retiendra de cet essai l'envergure soudée des intellectuels pour une culture libre, humaniste et juste. Il est honoré par cette lecture, assis face à Roselyne Chenu dans une écoute altruiste. Il en ressort grandit. La contemporanéité de cet ouvrage est urgence. Il se passe tant d'évènements dans le monde !!! Lire cet essai est un acte noble, de haute morale et citoyen. A lire sans faute !! Merci du fond du coeur à Babelio et l'opération Masse-critique pour l'envoi de ce grand livre messager.
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Un ouvrage très intéressant qui nous éclaire sur le travail effectué par le congrès pour la liberté de la culture de 1950 à 1978. Congrès dont on se demande pourquoi on n'a pas eu connaissance plus tôt tant ce pour quoi ils ont oeuvré est si important et primordial ; quant à leur implication, elle est si emprunte d'humanisme, une lutte pour ne pas laisser notre monde sombrer.
Sous les dictatures, c'est bien connu que les intellectuels et les artistes sont muselés pour empêcher tout renversement possible du pouvoir totalitaire établi. de tout petit, on nous enseigne les horreurs de notre monde, le devoir de mémoire est réalisé dans les musées ou à travers de nombreux autres types d'évènements ... mais on met plus rarement en lumière les actes humanistes réalisés en parallèle. Ce livre est alors un bel hommage à ces personnes qui ont lutté, clandestinement bien souvent, pour que la culture et les intellectuels continuent de s'exprimer - « La liberté d'expression était en jeu » nous disent-ils -, pour un monde plus libre et surtout humaniste : « Il y a des choses à condamner aux Etats-Unis, de même dans tous les pays libres, mais étant donné que dans ces pays la liberté de parole et de pensée existe, le danger principal restera toujours les pays totalitaires, qui abolissent le droit de penser et d'écrire librement, ce qui constitue un premier pas vers un esclavage total ». On découvre donc à la fois ce qui est fait contre les intellectuels des pays en dictature (censure, interdiction de sortir du pays, emprisonnement ...) et à la fois toute l'aide apportée par ce congrès : bourses de livres (pour pouvoir publier leurs ouvrages), bourses de voyage (pour se rendre par exemple dans les musées des pays qui ne sont pas en dictature), invitation à des conférences, envoie de livres ... .
On a donc un ouvrage passionnant, à la fois informatif, révoltant et exaltant. le seul point négatif cependant pour ma part de cet ouvrage, c'est son organisation sous forme d'interview le rendant selon moi pas assez structuré, passant d'un sujet à un autre et nous obligeant alors à faire nous-même ce travail de croisement des informations pour y voir plus clair.
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Quelle belle découverte que ce Congrès pour la liberté de la culture. Je n'en avais jamais entendu parlé avant de lire cette longue interview. Envois de livres dans les pays en dictature, bourses pour les intellectuels ... A la lecture, on ressent la passion, l'engagement que Roselyne Chenu a mis dans son travail mais également la nostalgie d'évoquer ses souvenirs à la fois professionnels mais aussi personnels par les correspondances qu'elle a pu entretenir avec des auteurs à l'étranger. Cependant, je trouve que ce témoignage n'a pas de relief et les questions posées au fur et à mesure saccadent trop le récit. Les énumérations d'auteurs inconnus sont assez ennuyantes. Je regrette le manque d'illustrations.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ainsi Rougemont insista-t-il sur la nécessité pour l'écrivain d'avoir conscience de son appartenance à la culture européenne (...).
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