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EAN : 9782709667456
260 pages
J.-C. Lattès (24/08/2022)
3.69/5   42 notes
Résumé :
Dommage que les murs ne parlent pas. S’ils avaient pu s’exprimer, les murs du Saturne, le bar d’Abdel Mirouche, auraient eu bien des choses à raconter. C’est là-bas que son neveu Bombonne a fait ses classes, entre le comptoir et le flipper, veillant à ce que les verres des clients restent toujours pleins. Les bistrots, c’est une école de la vie, tous les alcooliques vous le diront.
Une nuit, à l’occasion d’une partie de cartes clandestine organisée par tonto... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Silence, Saturne !

Action !
Plan d'ensemble sur un petit bistrot sans âge dans une ville du nord de la France.
Pochtrons, clampins et autres ringards s'agitent dans un décor suranné et imbibé par les vapeurs d'alcool.
Derrière le zinc, Bombonne le neveu du patron, observe d'un oeil torve les soirées "wall street". le bar se transforme alors en tripot clandestin où chaque participant est soumis à l'impôt local, le balato.
Le Mektoub de Bombonne ne s'annonce pas des plus radieux. Il a impression de s'engager dans une voie sans issue assombrie par un plafond bas de nuages gris prêts à vomir toute leur drache.
Un jour, "le suisse " fait irruption dans le bar. le spleen de Bombonne va alors exploser sous l'effet du magnétisme qu'il exerce sur lui. Les virées dans les tapins du pays frontalier et autres cambriolages dans le voisinage auront raison de la conduite licencieuse du jeune homme...

Fort du succès de "La Sainte touche", Djamel Cherigui reprend une nouvelle fois la verve colorée qui a illuminé le récit de son premier roman. Cependant, on fleurte cette fois-ci davantage avec un roman déjanté de la série noire.
Le style suinte le gras de boeuf et l'huile de merguez. Même si la poésie qui émerge de temps à autre apporte un peu de raffinement au menu, les estomacs délicats risquent d'être un peu malmenés. Les personnes souffrant de cholestérol risquent quant à elles la rupture d'anévrisme.
Pour les autres, il y a moyen de passer un bon moment en compagnie de ces affreux jojos finalement bien sympathiques.
Coupez !

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Bombonne travaille dans le bar de son oncle Abdel (dit Aami) Mirouche, le Saturne, dans une grande ville du Nord qui pourrait être Roubaix. Mirouche, nostalgique du passé, voue un culte à Napoléon, dont le buste trône sur le zinc ; son bar est fréquenté par une clique d'alcooliques, et il y organise des soirées « Wall Street » où des habitués jouent beaucoup d'argent à des jeux de cartes, n'hésitant pas à plumer les pigeons qui s'y présentent. Bombonne, dont le père est en prison, ne sait pas trop quoi faire de sa vie, lorsque « le Suisse », un ancien pensionnaire de foyer qui veut vivre sa vie avec une intensité maximale, lui propose de s'engager dans des activités qui n'ont rien de légal. ● On retrouve le style magnifique de la Sainte Touche, le précédent et premier roman de Djamel Cherigui, publié l'année dernière (2021), qui, sans son alliance de langage populaire et d'imparfaits du subjonctif, me rappelle encore une fois Céline. ● Pour La Sainte Touche, je regrettais que l'intrigue soit mince et les personnages secondaires pas assez développés. Il me semble que l'auteur s'est amélioré sur ces deux points. Il n'y a plus ici de personnage secondaire abandonné en rase campagne (on y retrouve du reste Alain Basile, toujours gérant d'une épicerie – on sait que Djamel Cherigui est épicier – et cette fois-ci fourgue), et l'intrigue, si elle est lente à démarrer, tant l'auteur se complaît dans les portraits de ses personnages hauts en couleur, où il excelle, a le mérite d'exister. ● On voit apparaître à la fin un certain écrivain nommé Thomas Michel, malicieux clin d'oeil à Michel Houellebecq – à qui il arrive des malheurs ! ● Je pense que Djamel Cherigui pourrait davantage travailler ses rebondissements ; il se laisse encore trop griser par son style et par ses personnages, et le rythme de son récit s'en ressent. ● Malgré cela, c'est un roman qui se lit avec un véritable plaisir et je vais continuer à suivre cet auteur. ● Je remercie NetGalley et les éditions de JCLattès de m'avoir permis de lire ce livre en avant-première (publication le 24 août 2022).
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De Djamel Cherigui, épicier à Roubaix et fin connaisseur des errances humaines, j'avais déjà beaucoup aimé "La sainte touche". Voici qu'il nous revient avec "Le balato", un roman peut-être moins surprenant que le premier, mais plus abouti . Un roman qui se passe tout près de l'épicerie du premier volume, disons une rue plus loin. Précisément au Saturne, le bar tenu par Aami Mirouche. le narrateur, c'est Bombonne, son neveu : une moitié de Kabyle un peu enveloppé, fils de taulard, orphelin de mère. C'est chez le Mirouche qu'il crèche depuis que son père est tombé, à cause d'un braquage qui a mal tourné. Et c'est là aussi qu'il fait son éducation, en écoutant les poivrots, sous l'oeil torve d'un buste de Napoléon dont son oncle est fervent admirateur.
Bombonne, il est comme tous les jeunes de Roubaix, du moins ceux du quartier: il est complexé, il pense aux filles, il est fauché, il ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait. Alors il sert des cafés, des demis-pression, voire des whiskies frelatés les soirs où le bar ferme ses volets et se transforme en clandé. Les soirées "Wall Street", qu'on appelle ça, tellement l'argent circule vite.
C'est précisément lors d'une soirée de ce genre que le Suisse déboule dans le bar. le Suisse, c'est un gamin de l'Assistance qui a mal tourné. Mais qui impressionne grandement Bombonne. Blond, bien sapé, à l'aise en toute situation, il raconte des histoires fabuleuses de son séjour en Amérique latine, il s'imagine planteur, il se veut admirable... et devient admiré, effectivement. Mais Bombonne n'imagine pas encore où cette fascination va le mener.

Je suis heureuse qu'il y ait encore des écrivains comme celui-ci, et des livres comme celui-là. Ne cherchez pas là-dedans un auteur de polars classique, ou un romancier prolétarien au style convenu: peine perdue. Non, Cherigui c'est le fils de José Giovanni et de San-Antonio , avec un petit quelque chose en plus, sans doute le soleil de Kabylie. On se marre, on s'agace, on s'émeut aussi lorsque la narration se fait plus sombre et ressuscite les souvenirs de la guerre d'Algérie , ou relate les trois-huit des OS roubaisiens. Mais avant tout, on passe un bon moment, chez l'oncle Mirouche.
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Dans le deuxième roman de Djamel Cherigui, "Le balato", on suit "Bombonne", un jeune garçon dont le père est en prison et la mère décédée. Privé de ses parents, il est élevé par son oncle, Mirouche et en retour, Bombonne lui donne un coup de main dans la gestion du "Saturne", le bar qui, le soir, après la fermeture, se transforme en casino et ou les fortunés du coin se donnent rendez-vous pour des parties de poker clandestines.

Dans cet environnement, Bombonne observe et apprend. Les jours et nuits passent, sa vie ne connaît pas de changement, jusqu'au jour ou, "le Suisse", jeune délinquant, lui propose de gagner un peu d'argent.
Par son style sans jugement, l'auteur nous offre un roman social ou on ne sait pas vraiment qui sont les méchants, ni les gentils, mais ou l'honneur compte plus que tout.

La plume est rythmée, fluide, "Le balato" se lit bien. J'aurais pu m'attacher facilement au personnage de Bombonne, cet orphelin qui ne sait pas trop ce qu'il aimerait faire de sa vie et qui dégage encore de l'innocence dans son monde peuplé de caïds et des petites escroqueries.
Malheureusement, ça ne l'a pas fait avec moi. Je n'ai pas réussi à m'immerger complètement dans l'histoire, j'ai tout vécu de l'extérieur sans y être véritablement intéressée par le sort des personnages. Je suis allée au bout, car je voulais savoir comment Bombonne allait s'en sortir, mais je n'ai pas aimé son évolution en tant que personnage.
Je peux aisément piocher des choses intéressantes dans le roman de Djamel Cherigui, j'ai trouvé plutôt pas mal la première partie, mais j'ai eu une certaine lassitude en le refermant. J'avoue que je suis plutôt tentée de découvrir son précédent roman, "La sainte touche", qui, selon certaines sources, est plus réussi. À suivre...
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Bombonne travaille au Saturne, un rade qui appartient à son oncle Aamie Mirouche. Derrière le comptoir, Bombonne s'active et y voit défiler des mecs que la vie n'a pas loupé. Tonton Mirouche a des idées arrêtées, la putain de modernité ne lui convient pas, lui qui vient d'une époque où « quand on quittait un job, il suffisait de traverser la rue pour en trouver un autre ».

La nuit. les « soirées Wall Street » ont lieu au Saturne : des parties de cartes clandestines où le cash coule à flot pour certains, où les poches se vident pour d'autres. Lors d'une de ces soirées, le Suisse va débouler avec son air de grand gaillard et sa carapace de dur. le Suisse a vécu dans un foyer, une fabrique à monstre selon lui où seul la violence est le mode de communication recevable. Son aplomb paraît infaillible et sa résilience solide face à la vie : soit tu es sage et tu ne seras jamais « quelqu'un » soit tu uses et abuses de la vie pour gagner un peu d'thune et bien vivre.

Bombonne va s'enticher de ce Suisse qui brûle la vie par les deux bouts. Avec un daron qui croupi en prison, on pourrait croire que Bombonne a la dent dur mais il est encore plein de naïveté. Pour lui, le destin c'est l'destin, il est tracé. Mektoub ! Alors quand le Suisse le bouscule et l'entraîne dans ses vices, sera t-il calibrer pour vivre cette vie sans demi mesure ?

Un livre coup de coeur et coup de poing : comment faire face à son propre destin quand le socle familial est absent ou violent ? Comment s'affranchir de son histoire familiale pour créer la sienne ?Djamel Cherigui nous offre un savant mélange de langue brut et tendre avec le Balato. Les personnages nous charment avec une mention spéciale pour Bombonne et son oncle. ♠♥♣♦ Touchant, émouvant Balato !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À force d'évoquer les tropiques, on a eu terriblement soif. Les histoires de contrées exotiques, C'est comme les angines, ça finit inexorablement par vous assécher la gorge.
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On est comme des crabes dans un immense entonnoir : celui qui essaye de sortir du lot, on lui coupe les pinces et on le renvoie au fond du panier, là d'où on estime qu'il n'aurait jamais dû sortir. On se bouffe tous les uns les autres, coincés comme des rats dans un labyrinthe. C'est chacun contre chacun et l'Etat contre nous tous.
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Faut dire qu'y a pas plus égoïste qu'un ronfleur. Ça roupille bien à l'aise sans même se douter que c'est en train de casser les couilles à tout le monde ; c'est une attitude abjecte.
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Vidéo de Djamel Cherigui
Le jeudi 8 septembre avait lieu notre traditionnelle soirée Rentrée Littéraire au siège du Crédit Agricole Nord de France, notre partenaire de toujours
Nous avons eu l'occasion d'y accueillir Anthony Passeron, lauréat du prix Première Plume 2022 pour son roman Les Enfants endormis, mais aussi Anna Hope, Carole Fives, Djamel Cherigui et Miguel Bonnefoy.
Retour sur une soirée d'exception, histoire de patienter en attendant l'année prochaine !
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