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EAN : 9782363391001
104 pages
Finitude (06/09/2018)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Philippe, Louis, David et Clément étaient inséparables, prêts à dévorer le monde dès qu'ils auraient quitté les bancs de la fac de lettres de Rouen. Vingt ans plus tard, Philippe est journaliste à Paris, mais sa petite notoriété ne pèse pas bien lourd au regard de ses ambitions passées. Et les autres, ont-ils fait mieux ? Pour le découvrir, Philippe retourne à Rouen, là où tout a commencé. Il se donne sept jours pour comprendre pourquoi leur amitié s'est délitée. Pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est une petite musique qui nous happe, nous retient, comme une voix familière et intime. Un « je » que l'on suit sans trop savoir où l'on va. Les phrases nous rappellent peut-être, de loin, celles de Modiano et ses errances dans un passé perdu, un secret enfoui et des gens disparus.
Philippe Sebel avance sur les pavés de Rouen. Il a quitté Paris le matin, mis son métier de journaliste sur pause et pris un studio pour une semaine dans la ville où il a fait ses études, autrefois.
Tout lui revient en mémoire, il n'a rien oublié : ni le nom des rues, ni la couleur des murs et des portes cochères, ni l'adresse de ses amis de faculté. Philippe aurait aimé retrouver Louis sur le pas de sa porte, un Louis qui l'aurait attendu toutes ces années. Ils auraient repris leur conversation passée, parlé des livres lus et des textes qu'ils écrivaient.
Maintenant, Philippe est décidé à « forcer les retrouvailles ».
Mais à quoi bon ? Que sont devenus ceux qu'il aimait, ceux avec qui il avait rêvé un bel avenir… d'écrivain peut-être ? Qu'attend-il de Louis, marié maintenant et professeur d'université ou de Clément qui exerce un travail sans intérêt pour s'adonner librement à sa passion, la musique ?
Pourquoi Philippe s'autorise-t-il cette parenthèse de sept jours dans sa vie, ce retour dans le passé, vers des fantômes et des douleurs qui ne demandent qu'à refaire surface ? Que cherche-t-il qu'il semble avoir perdu et qui l'empêche soudain d'avancer ? Quels rêves évaporés et disparus tente-t-il désespérément de retrouver ?
Marchant dans cette ville labyrinthique dont il connaît toutes les impasses et les passages secrets, Philippe semble à la recherche d'une part de lui-même évanouie, de ce qu'il a été à une époque où tout était encore possible. Parce que la vie, parfois, vous fait dériver, vous égare, vous désoriente, vous mène sur des chemins qui ne sont pas les vôtres et sur lesquels, au lieu d'avancer, vous vous perdez.
Alors, dans un dernier soubresaut, Philippe comprend que la seule façon de se retrouver, c'est de reprendre son élan, de tenter un nouvel envol. Recommencer, placer ses pieds dans les empreintes d'autrefois. Revenir au point de départ. Ce n'est pas sans douleur, le passé est un monde peu fréquentable. C'est toujours un peu risqué de remettre le nez dedans. Risqué mais nécessaire parfois.
Philippe s'accordera sept jours, une semaine de déambulations en lui-même et dans les ruelles de ce Rouen devenu lieu de mémoire, une semaine de détours au risque de se perdre, seule façon de mieux se retrouver pour tenter de rallumer ce que la vie a doucement éteint et presque fait mourir.
Un très beau texte, teinté de mélancolie, sur ces années où, étudiant, on a la naïveté de croire que tout est possible, que les choses les plus belles nous attendent et qu'il n'y a qu'à se lancer dans la vie pour les atteindre.
Entre désillusion et espoir, regret et promesse de renouveau, le livre de Fabrice Chillet, plein de sensibilité et d'émotion contenue, nous conduit sur les chemins du passé à la recherche de ce qu'on y a laissé d'espoir et d'ambition. Un roman sur l'amitié, sur les rêves déçus et le temps qui passe…
Une nouvelle voix de la scène littéraire que j'ai hâte de retrouver…
Une belle réussite !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Après les succès, entre autres, des romans d'Olivier Bourdeaut (l'immense En attendant Bojangles et Pactum salis) et de celui de Victor Pouchet (Pourquoi les oiseaux meurent), les Editions Finitude reviennent pour cette rentrée littéraire de septembre 2018 avec Un feu éteint, premier roman de Fabrice Chillet. L'histoire d'une jeunesse définitivement enterrée, d'une amitié qui s'évapore et ne laisse derrière elle qu'une buée d'espoir.

# La bande-annonce

Philippe, Louis, David et Clément étaient inséparables, prêts à dévorer le monde dès qu'ils auraient quitté les bancs de la fac de lettres de Rouen.
Vingt ans plus tard, Philippe est journaliste à Paris, mais sa petite notoriété ne pèse pas bien lourd au regard de ses ambitions passées. Et les autres, ont-ils fait mieux ? Pour le découvrir, Philippe retourne à Rouen, là où tout a commencé. Il se donne sept jours pour comprendre pourquoi leur amitié s'est délitée. Peut-être même a-t-il le secret espoir que les renoncements de ses anciens camarades lui permettront de mieux accepter les siens.
Un nouveau départ à quarante ans est-il vraiment possible, ou n'est-ce qu'un mythe véhiculé par les magazines ?

# L'avis de Lettres it be

Né en 1969, grand amoureux de voile et de navigation, journaliste sur son temps de travail, auteur sur son temps libre. Voilà le CV de Fabrice Chillet, primo-auteur qui débarque dans le catalogue des Editions Finitude, la maison girondine qui monte rentrée après rentrée avec des romans surprenants, divers et variés mais toujours dans le bon ton d'une fraîcheur attendue et souhaitée sur les étalages de nos librairies hexagonales.

Quatre amis, que la vie sépare. Quatre frères, armés de leurs rêves disparus. L'un d'entre eux, Philippe journaliste en désuétude, fait le voeu de remonter le fil de leur histoire en retournant là où tout a commencé. Rouen, le quai d'une gare. Et tout commence comme cela. Un feu éteint est ce roman qui évoque autant ces histoires d'amitié façon Les petits mouchoirs que certains romans du genre peut-être plus graves encore. Comment en sommes-nous arrivés là ? C'est cette question qui habitera ce roman de la première à la dernière page. Un certain goût de déjà-vu, certes. Cependant, Fabrice Chillet propose une lecture somme toute agréable, dans la plus pure tradition du roman français très contemporain : jamais vraiment pure fiction, jamais vraiment confession autobiographique, jamais vraiment complainte moderne. Un certain manque de nouveauté sous une plume qui, de toute évidence, peut promettre de belles choses.

C'est le roman du souvenir intime, le roman de l'amitié passée et dépassée. Pour son premier livre publié, Fabrice Chillet navigue en bon passionné de voile sur des thématiques qui ont le vent en poupe actuellement, entre amitié enfouie et quarantaine mal vécue, jusqu'à rajouter en toile de fond de son roman toute la difficulté d'assumer au grand jour une homosexualité latente. Même s'il mériterait d'être peut-être plus étoffé (comptez seulement une centaine de pages, dommage), ce roman tient ses engagements initiaux et la déception ne pointe jamais. Une histoire de vies, ni plus ni moins.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be

Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Tout est dans le titre. Un quadra rongé par l'ennui, la paresse et la jeunesse envolée, flirtant avec le burn-out de circonstance va essayer de souffler sur quelques braises du passé, qui sait. Alors il quitte Paris un matin et se donne sept jours dans la ville de son enfance, qu'il a quitté après ses études. À la fac, ils étaient un quatuor inséparable. Il croise toujours Clément, David est mort des années plutôt. Et il y avait Louis, l'ami qui ne répond plus et qu'il s'agit de contraindre aux retrouvailles désormais. La braise sur laquelle souffler pour raviver l'élan perdu.

Avant de retrouver son ami, le narrateur retrouve d'abord Rouen, sa cartographie imprimée en lui, forcément plus vilaine, détestable, misérable parce qu'il l'a quittée. le sentiment d'échec qui accompagne le retour, le cheminent vers l'arrière, repeint des plus ternes couleurs son paysage familier en même temps qu'il retrouve souvenirs et repères. Qu'il rentre, pour peut-être se retrouver et rebondir, enfin. En attendant, il maudit l'ancien à chaque pas et la nouveauté lui est insupportable. II est si difficile d'accepter qu'être parti n'a rien résolu.

Ce court premier roman du journaliste Fabrice Chillet paru en 2018 n'a rien de profondément original. Cependant, son écriture urgente qui incarne moins le présent que les trajectoires, qui s'attache moins aux caractères qu'aux lieux, décors et objets lui donne un ton singulier. Parce qu'il nous interdit attachement ou empathie, ce texte brut invite le lecteur à partager une réflexion intime et somme toute sincère sur la quête de soi, la force des liens ou le temps des fuites sans prétendre à l'universel. Plutôt comme une lettre à soi-même ou un carnet à partager à un confident abstrait comme on s'épancherait en fin de soirée au creux d'une oreille dont l'écoute est incertaine. C'est le sentiment qui prédomine en le refermant : j'ai peiné à trouver pleinement ma place comme lecteur sans pour autant m'en désintéresser. Je serais curieux de lire d'autres titres de cet auteur.
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Le genre : A la recherche du temps perdu

Philippe, journaliste parisien, non marié, sans enfant, étranger à lui-même et au monde qui l'entoure (bien qu'il essaye de s'ouvrir grâce à la sophrologie !), revient à Rouen, ville de ses jeunes année. Il cherche principalement à revoir son ami Louis et à comprendre pourquoi celui-ci l'ignore depuis tant de temps …
J'ai lu ce roman à l'occasion d'une opération de critiques lancée par ma petite médiathèque locale. Premier roman de Fabrice Chillet, presque quinquagénaire. Quatrième de couverture : “Un nouveau départ à quarante ans est-il vraiment possible, ou n'est-ce qu'un mythe véhiculé par les magazines ?” Voilà deux arguments de poids pour la quadragénaire que je suis. Et un constat : ne pas faire confiance à la quatrième de couverture. Ou alors je suis passée à côté, car je n'ai pas vu dans ce roman une histoire de crise de la quarantaine. En revanche, j'ai découvert un roman sensible, une écriture riche et poétique. le décor de la ville de Rouen, ruelles labyrinthiques en pentes, répond habilement aux méandres de la pensée de Philippe. le roman est court - Philippe s'est donné sept jours pour comprendre - mais un véritablement cheminement s'établit. Une ode à l'amitié, à l'art également.
Une très belle découverte. Je lirai avec plaisir le prochain roman de Fabrice Chillet.
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Philippe, Louis, David et Clément se sont connus sur les bancs de la fac de lettres de Rouen, ils sont vite devenus d'inséparables cancres brillants, prêts à dévorer le monde dès qu'ils auraient fini leurs études.

Vingt ans plus tard, Philippe, le narrateur, s'estime être devenu un journaliste raté et vit un présent bien éloigné de ses ambitions passées. Il retourne à Rouen en se donnant sept jours pour retrouver ses amis, voir ce qu'ils sont devenus, voir s'ils ont comme lui renoncé à leurs rêves et pour comprendre pourquoi leur amitié s'est délitée. Il est décidé à "forcer leurs retrouvailles".

La thématique du retour vers le passé à la recherche d'amis chers et surtout à la recherche de soi-même et de ses illusions perdues est intéressante. Cependant j'ai lu ce premier roman sans ennui mais sans y trouver beaucoup d'intérêt. L'histoire m'est apparue assez banale et les personnages trop peu fouillés. Bref, je suis restée en dehors de ce roman mélancolique sur les rêves déçus.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Moi, je file vers les rues désertées. Je choisis les trottoirs défoncés par les racines des arbres. J’oblique vers les passages sans lumière. J’avance doucement vers les coulisses de ce vieux théâtre
branlant. Je reprends mes marques. Je revois cette plaque accrochée sur la façade d’une maison décrépite. « Ici a vu le jour Julien de Blosseville, navigateur et naturaliste perdu dans la mer du Gröenland
en août 1833 avec le brick La Lilloise qu’il commandait. » Je me souviens combien cette inscription me rassurait. On pouvait donc être né dans cette ville et devenir un aventurier à l’autre bout du globe. Doucement,
le pan de bois succède à la pierre et la belle verticalité des immeubles perd son équilibre, des quartiers entiers vacillent.
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La soirée se déroule comme une suite chronométrée de petites cérémonies. A force de s’entortiller, les rituels attendus se mettent à soutenir le plateau de la table sur laquelle nous mangeons. La liane
hiératique part du sol et grimpe le long de mes jambes. Elles me ligote à mon siège et poursuit son ascension vers la lumière du lustre, suspendu au-dessus de nos têtes, comme un chandelier retourné.
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