AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782493311009
144 pages
Bouclard Editions (04/03/2022)
3.74/5   17 notes
Résumé :
Très tôt, dès l’âge de 14 ans, Pyrate a tranché. Son salut viendra de la mer. Il naviguera sur tout ce qui flotte, de la planche à voile au cargo. Plus qu’une promesse, un pacte. Pendant trente ans, Pyrate parcourt donc la mer dans tous ses états. Une vie d’aventures vécues depuis la rade de Brest jusqu’à l’Océan Indien. Une vie qui résonne comme l’accomplissement d’un destin. À lui seul, Pyrate convoque toutes les figures des héros mythiques de la mer, Nemo, Ulysse... >Voir plus
Que lire après PyrateVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voilà un bout de temps que je n'ai pas couché sur le papier mes impressions de lecture.  En m'y remettant avec cet ouvrage, je n'ai pas choisi la facilité car cette lecture est un peu particulière. Je connais, mais pas intimement, l'homme dont il est question dans ce livre. Je savais, avant de commencer l'ouvrage, qu'il avait eu une vie mouvementée et que c'était un homme peu conventionnel.  C'est avec une certaine curiosité (dans le bon sens du terme) que je me suis plongée dans ce récit mais aussi avec une certaine appréhension. Serait-il bien écrit ? Je ne connaissais ni l'auteur ni la maison d'édition, assez confidentielle.  Nous verrons que je n'ai pas été déçue, bien au contraire.

L'histoire de ce livre commence par une rencontre entre un journaliste, Fabrice Chillet et  "Pyrate", dont je respecte l'anonymat.  Le journaliste est immédiatement fasciné par la personnalité de l'homme, tout autant que par son histoire. Tous deux partagent la passion de la mer et du voyage. Pyrate est breton. Il a passé son enfance dans la rade de Brest, côtoyant dès son plus jeune âge ceux qui vivent de la mer. Il n'est pas étonnant qu'il ait suivi leur trace, exerçant successivement plusieurs métiers en lien avec la grande bleue. Il a "fait la pêche" comme on dit par chez nous. Il a également construit des bateaux, convoyé des voiliers, travaillé sur un pétrolier... La liste est longue et ne vous dirai pas tout pour garder une part de mystère. Sachez toutefois que le titre n'a pas été choisi par hasard.

Le récit n'est pas chronologique, il est question de Pyrate mais aussi du regard de l'auteur sur son personnage, qu'il replace dans son contexte, nous faisant revivre une époque et des évènements qui ont marqué les finistériens. Je pense notamment au naufrage de l'Amoco Cadix. Dès son plus jeune âge, Pyrate se révolte contre l'injustice, défend les faibles contre les forts. Il est courageux, déterminé et attaché plus que tout à sa liberté. Il n'hésite pas, comme beaucoup de marins bretons, à quitter sa terre natale pour aller loin, très loin. Il prend des risques et s'en sort miraculeusement grâce à une force de caractère hors du commun et sans doute de la chance. Et puis un jour, il quitte sa vie aventureuse et pose ses valises dans un petit village breton. Aujourd'hui, ce n'est plus la mer qui le fait vivre mais Il est resté fidèle à ses valeurs.

Vous l'avez compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Parcourir les mers sans quitter mon canapé me convient bien, surtout quand le voyage est tumultueux. L'auteur nous offre de nombreuses références littéraires et nous régale avec une plume poétique. Il retranscrit textuellement, dans de nombreux passages, l'expression personnelle de son héros, ce qui nous permet d'entendre sa voix. J'ajouterai pour finir que l'ouvrage est un bel objet (typographie soignée, papier de qualité...)

A découvrir, surtout si vous aimez la mer et la Bretagne !
Commenter  J’apprécie          30
Alors Pyrate c'est quoi ? Ce troisième livre de Fabrice Chillet est sous-titré Mémoires d'un oiseau carré à queue de requin.

Pyrate raconte l'histoire d'un marin du même nom, un mythe vivant. Véritable héritier d'Ulysse et des autres marins qui traversent la littérature, connus ou inconnus, héros ou hommes d'équipage.
L'auteur nous envoie des paquets de mer en pleine face, nous rudoie et nous envoie combattre un cyclone au large de Madagascar ou vivre sur des barges pétrolières. Ce qui file sous nos yeux de lecteur se confond tantôt avec la peur éprouvée à la lecture des contes de Jean Ray, tantôt avec le sourire rencontré dans les voyages plus ou moins fictifs d'un autre Jean, Rolin celui-ci.
Pyrate, le personnage, est un prétexte pour Fabrice Chillet pour nous parler de son amour de l'eau salée, des bateaux et des gens de mer. À aucun moment il ne tombe dans le piège du cliché, l'écriture est sobre alors qu'elle ne décrit que de l'extraordinaire. Il n'a pas besoin d'artifice de bas étages pour nous balancer dans les vagues. Même si parfois je dois bien avouer ne pas avoir tout compris, je me suis contenté de la beauté des mots ; car lire Pyrate c'est se confronter au vocabulaire de la mer, c'est s'enrichir.

Pyrate est fait d'un matériau brut, dense, de celui qu'on sculpte et sur qui le temps n'a pas de prise. Que Pyrate existe ou pas, on s'en fiche un peu finalement, car c'est un sacré bonhomme qui aurait pu naître de la plume de Cendrars, cet autre embrouilleur de fictions et de réalités, ou sur les planches de Hugo Pratt. D'ailleurs, qu'on ne s'y trompe pas, le livre est élégamment édité par les éditions Bouclard dans une collection dont le nom est déjà un programme : Tout est vrai ou presque.

Si la littérature est parfois une expérience, ce livre en est la preuve. Ouvrir Pyrate c'est parcourir le globe en cent cinquante pages, de Bénarès à la rade de Brest, de Mamoudzou au golfe de Guinée.
Vous ne connaissez rien à la mer ni aux navires ce n'est pas grave, lisez ce livre, vous n'en connaîtrez peut-être pas beaucoup plus une fois refermé, mais vous aurez la sensation fiévreuse d'avoir vécu.
Commenter  J’apprécie          40
Résumé
Le journaliste Fabrice Chillet rencontre un homme, avec qui il partage une passion pour la navigation. Il l'appellera “Pyrate”, car c'est un homme libre qui affronte la dureté de la mer pour suivre ses idéaux. Forgé par la vie comme par le sel marin, cet homme conserve des souvenirs des années où il pêchait le thon, s'en nourrissant du petit-déjeuner à l'heure de se coucher, ou travaillait sur un pétrolier, empreint du souvenir d'un atlas qu'il observait longuement petit garçon. Rencontré chez lui, où coquillages, bois sculptés et autres trésors s'entassent ou au café, Pyrate raconte la réalité d'une vie passée en mer, au contact d'une nature qu'il défend à sa manière.

Commentaire
Petit récit de voyage au style simple, peu recherché, mais ponctué de références littéraires, techniques et historiques. L'intérêt de cet ouvrage est la personne qui incarne “Pyrate”, dont la vie semble avoir été remplie d'aventures et qui porte les convictions et la soif de liberté des pirates. Cet ouvrage est une vague d'eau de mer qui nous emporte dans l'univers maritime, l'exploration avec eau bleue à perte de vue, avec le bonheur de ses promesses comme la solitude qui accompagne ce mode de vie particulier. Un passage décrivant les trésors ramenés par Pirate lors de ses voyages et conservés dans son bureau est intéressant. Pour le reste, on a l'impression que la moralité de l'histoire “Pyrate est libre, il choisit l'aventure et son amour de la mer et de la nature comme seul cap de sa vie” nous a été exposée encore et encore. On aurait aimé boire un verre chez cet homme, l'interroger au café où on se serait étonné d'être tombé sur une personne si intéressante. L'intérêt lui revient bien plus qu'à l'ouvrage en lui-même.

Structure du récit : 2.5/5 : le récit est structuré en petits chapitres et on suit correctement les aventures, plus ou moins chronologiques, de Pyrate. Certains aspects sont toutefois quasiment totalement passés sous silence, comme sa compagne et ses enfants, donnant l'impression que sa vie familiale n'existe pas jusqu'aux dernières pages où ils sont soudainement évoqués.

Personnages : 3/5 : le “personnage” de Pyrate est atypique et donne matière à l'écriture, mais le résultat aurait pu être mieux traité autrement. C'est une personne franche, avec des convictions et des idéaux, mais qui tombe presque dans une sorte de cliché. du narrateur, on ne retient que des informations de surface, sans entrer très profondément dans les “abysses” de sa personne.

Style : 3/5 : Récit sans filtre, au goût de vrai. Beaucoup de phrases nominales et de citations de Pyrate qui s'exprime avec brusquerie, parfois avec vulgarité.

Intérêt de l'histoire : 3.5/5 : Parcours de vie atypique du personnage principal, une rencontre qui semble authentique et qui nous montre la dure réalité de la vie en mer, de sa solitude comme de ses trésors. Thématique de l'aventure et de la liberté.

Globalement, j'ai trouvé que cet ouvrage n'était pas complètement inintéressant, mais il n'était pas traité de la manière la plus passionnante qui soit. Une sorte d'article de reportage aurait peut-être largement suffit, ou alors il aurait fallut apporter un plus plus littéraire.
Commenter  J’apprécie          00
Ce livre, normalement, je ne l'aurais jamais lu. Je ne suis pas attirée par les biographies. Ce que j'aime, c'est les romans. Cependant, j'ai pu, lors d'un salon littéraire local, écouter l'auteur, Fabrice Chillet, évoquer son livre lors d'un tête à tête avec un autre écrivain, dont je n'ai pas retenu le nom, sur le thème des mythes. Je trouvais l'autre écrivain, qui avait écrit un récit biographique sur Johnny, un peu prétentieux et suffisant. Fabrice Chillet, à l'inverse, en faisait moins, se la jouait beaucoup plus modeste et moins orgueilleux. J'ai donc été beaucoup plus réceptive à ses propos qu'à ceux de l'autre.
Et, le hasard fait parfois bien les choses, voilà que je trouve son livre Pyrate sur le rayon de ma médiathèque favorite. Sans hésiter, je l'emprunte.
Je l'ai lu en entier mais je reste dubitative. C'est un livre que j'ai apprécié sans plus. L'auteur écrit bien. Les phrases coulent agréablement, le vocabulaire est recherché sans être prétentieux.
Les termes de marine qui ponctuent régulièrement le récit (normal, Pyrate est un marin accompli, l'auteur aussi ; c'est ce qui les rapproche) me gênent rapidement car, étant totalement néophyte en la matière, je ne comprends pas de quoi le narrateur parle. Je peux juste deviner et cela me gêne. Je me sens mise à l'écart, un peu comme une intruse dans un monde très fermé.
Les références littéraires déposées ça et là dans un bon tiers du livre m'irritent. Cela fait un peu étalage de culture et c'est peu trop systématique.
En fait, ce livre, je m'y sens constamment à côté. le personnage décrit est complexe, entier. Mais le narrateur reste toujours à la surface de celui-ci. Il en dit à chaque fois trop peu, sauf lors de l' excellente description qu'il fait de son combat contre le cyclone Gafilo. Là c'est un vrai régal de lecture.
Mais, à part ce passage, le récit fragmenté de sa vie tourne toujours autour du même propos : Pyrate aime la mer, Pyrate aime la liberté, Pyrate refuse les attaches, Pyrate est toujours libre. Pyrate, à l'image de ceux qui se contentent d'un " i ", n'obéit qu'à ses propres lois : Pyrate vit comme il l'entend. C'est une forte tête, un rebelle, un battant qui se contente de peu. On le comprend très rapidement et le reste du récit n'est qu'une vague répétition de ce qu'on a bien compris.
J'aurais apprécié que l'auteur en fasse un portrait plus approfondi de ce personnage à part.
Lorsqu'on apprend peu avant la fin que Pyrate doit travailler pour nourrir ses enfants, on est plus que surpris. À aucun moment, Fabrice Chillet ne mentionne une quelconque sirène qui aurait pris le marin dans ses filets, ni les rejetons qu'ils ont conçus. Certes, le récit a pour objet principal le lien viscéral que ce marin a avec la mer mais c'est dommage qu'il ne nous soit pas plus présenté dans toute sa complexité.
A force de rester en surface, de glisser sur son portrait, de n'en révéler que des bribes, l'auteur ne me l'a pas rendu attachant. Son histoire m'a laissée, tout le long de la lecture, dans une tenace indifférence.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pyrate restera donc une énigme, malgré tout ce qu'il dévoilera. Un oiseau carré à queue de requin. Et c'est sans doute de là qu'il tire sa force. Cet assemblage inédit et insolent. Comme dans ce proverbe chinois : « Que ne pourrait le lion, s'il était singe? » Pyrate tient de Gilliat le Malin autant que d'Ulysse, l'Homme aux mille tours. Il faut se contenter de cette clarté sombre qui embaume la poudre et le vin. Et distinguer les reliefs de vérité qui surgissent parmi les jeux d'ombres et de lumière. Toujours en mouvement, le personnage apparaît et disparaît au milieu d'une mer boursouflée ou d'un océan qui bouillonne. Inspiré par le Voyant, indissociable du dérèglement de tous les sens.
Commenter  J’apprécie          20
Pyrate me permet aujourd'hui d'écrire un texte que je n'aurais jamais pu concevoir sans lui. Car je n'ai aucune imagination. Je sais mentir, mais je ne sais pas inventer. Et si la vie de Pyrate sonne comme un roman, tout est vrai pourtant. Je sais aussi que je n'aurais plus jamais l'occasion d'écrire une telle histoire. Pendant quelques mois, je me retrouve en somme dans la peau d'un auteur qui rencontre son personnage de fiction idéal et qui n'a plus qu'à décrire ce qu'il voit et transcrire ce qu'il entend. L'histoire est là, face à moi. De chair et d'os. Elle se déroule, toute seule.
J'aurais préféré être Conrad ou London pour que ma vie soit le berceau de plusieurs vies imaginaires.
Commenter  J’apprécie          10
La mer passe en premier. « Très tôt, j'ai pris conscience que les mers et les océans recouvraient 70% de la planète. Je vous laisse les 30%. Je prends le reste. Mais la liberté ne se cueille pas aussi facilement qu'une fleur de printemps.
Commenter  J’apprécie          30
Pour trouver de la poésie sur cette carcasse, Pyrate s'attarde parfois devant les panneaux rouges qui rappellent les consignes de sécurité. Traduites mot à mot de l'anglais, elles deviennent des messages ésotériques. Des incantations destinées à Orphée, lassé d'Eurydice. Cocteau s'en serait certainement délecté. De pures friandises ineptes mais charmantes. Attention ! "Les lunettes de danger ont exigé dans ce domaine." Prenez garde ! "L’œil lave la station." Les plus philosophes apprécieront. "La prudence se garde de préserver les dangers." Enfin, sur une poutre métallique, au-dessus d'un escalier, l'aphorisme magique : "Attention le haut est bas." De quoi bouleverser les perspectives et transformer la barge en vaisseau merveilleux.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : récits de vieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..