Cela fait plus de dix ans que le mouvement
Occupy, connu aussi sous le nom d'Indignés, a vécu quelques mois de célébrité avant de se déliter. Et pourtant, les raisons de cette indignation, de ces révoltes avortées, sont toujours là.
La colère ressurgit périodiquement: depuis, nous avons eu les gilets jaunes, et les agriculteurs ces jours-ci. Avec une forte répression pour les premiers, et un comportement du pouvoir beaucoup plus conciliant avec les seconds... Ce qui, au passage, illustre bien un des points soulignés par l'auteur: les politiciens sont toujours au service du pouvoir. 6705 personnes ont été arrêtées pour avoir soutenu le mouvement
Occupy. Un mouvement que la plupart des journaux ont dénigré, le qualifiant d'anarchiste.
Dans ce petit opuscule, Chomsky synthétise de manière simple et magistrale le malaise de nos sociétés, et même s'il parle essentiellement des États-Unis, ce qu'il décrit s'applique tout autant à notre pays.
Les raisons de la colère? Depuis les années 70-80, une libéralisation à marche forcée du commerce mondial, qui a entraîné la désindustrialisation, la financiarisation extrême, et des pouvoirs toujours plus importants accordés au 1% des plus riches. le niveau de vie a stagné, quand il n'a pas décliné, et le chômage a explosé. Les politiques ont clairement pris le parti des riches, les fameux 1%, principalement du fait que les campagnes électorales hors de prix sont financés par ces derniers. Il suffit d'avoir une belle gueule pour être élu.
Alors, que peuvent les 99% restants, face à cet état de choses? Les mesures proposées ici semblent un peu dérisoires. Enlever la personnalité morale aux entreprises. Favoriser l'autogestion. Chomsky semble également très optimiste, lorsqu'il juge improbable l'émergence d'un pouvoir fasciste aux États-Unis, alors que l'assaut du Capitole en janvier 2021 et les déclarations tonitruantes de Trump peuvent laisser songeur...