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J'avais tellement aimé les autres livres de Choplin que j'ai été incroyablement déçue de celui-ci. le contexte m'intéresse mais... je l'ai trouvé trop liminaire et déconnecté, ce qui dans les autres était juste suffisant pour être poétique est devenu ici un exercice de style qui m'a donné l'impression d'être la spectatrice enveloppée dans une ouate cotonneuse. Les personnages n'en avaient rien à faire et du coup moi aussi.

Je n'aime pas trop non plus quand l'auteur brise le 4e mur, c'est souvent mal fait et c'est l'impression que ça m'a donné, même s'il ne s'agissait que de quelques mots.
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Antoine Choplin, est un auteur d'une intelligence et d'une sensibilité particulièrement touchantes mais dans ce roman, la magie ne fonctionne pas. Une fois encore il mélange la petite et la grande histoire en situant son récit dans le Chili de l'après-dictature. Un astronome solitaire rencontre une belle inconnue au musée de la mémoire dédié aux victimes de Pinochet. Elle lui rend visite quelques temps plus tard dans son observatoire au bord du Pacifique. Et puis rien. Rien de notable du moins. Pas d'intensité ni d'émotion particulière, encéphalogramme plat malgré une écriture toujours pleine de charme. Dommage.
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Ernesto Guttierez se rend au palais de la Moneda dont il fait plusieurs fois le tour en marchant d'un bon pas, attirant ainsi l'attention des gardes de sécurité. Astronome de son métier, Ernesto a fait un long voyage de Quidico jusqu'à Santiago pour honorer un rendez-vous pris un mois plus tôt : il a demandé à la Fondation le remplacement de la lame de Schmidt nécessaire pour que, avec Walter, son vieux télescope des années 50, il puisse observer Magellan et continuer ses travaux. Déception ! Non seulement la lentille n'est pas arrivée, mais le dossier est au point mort. Comme il lui reste pas mal de temps avant de reprendre l'autobus qui le ramènera chez lui, il se promène en ville, et ses pas le portent, sans qu'il en soit vraiment conscient, jusqu'au musée de la Mémoire. Pourtant, il estimait ne plus rien avoir à y faire depuis qu'il avait reconnu Paulina sur une des photos du mur des disparus…
***
Partiellement nuageux, un roman d'Antoine Choplin, rappelle des événements historiques, d'abord sans y toucher, si j'ose dire, avant de nous plonger au coeur des conséquences qu'ils ont eues sur les Chiliens, quelle que soit leur appartenance politique. Ainsi, les horreurs de la dictature de Pinochet resurgissent dans l'esprit du lecteur qui suit les pas d'Ernesto grâce à l'évocation de bâtiments : le palais de la Moneda, d'abord, et la mention de la porte par laquelle « on avait évacué le corps sans vie d'Allende » quarante ans plus tôt, puis le musée de la Mémoire où se trouve le fameux mur des disparus, empli de photos des victimes de la dictature, de celles que l'on n'a jamais retrouvées. Antoine Choplin suggère magnifiquement le trouble et la douleur qui envahissent Ernesto au souvenir de Paulina, devant ce mur qui l'attire et lui fait horreur en même temps. C'est devant ce mur qu'il voit Ema pour la première fois, bouleversée elle aussi par cette expérience. Ils vont se plaire, entamer une relation délicate, se perdre et se retrouver. On comprend vite qu'Ema aussi porte une douleur. Tous les deux sont avares de mots, prudents, marqués à vie. En plus des traumatismes toujours très présents, Antoine Choplin survole plusieurs des thèmes qui effleurent le quotidien des Chiliens : l'expropriation des Mapuches, les excès de l'industrie forestière, l'omniprésence de la police, etc.
***
L'écriture d'Antoine Choplin est fine, subtile, précise et poétique. Ernesto, narrateur à la première personne, nous fait part avec pudeur des ses sentiments, nous fait partager la beauté des paysages, le réconfort qu'il trouve parfois dans le travail manuel, l'affection qu'il porte à Crabe, son chat… J'ai été particulièrement sensible à une métaphore que l'on retrouve plusieurs fois et dont toute la puissance ne s'est révélée pour moi qu'à la fin. Depuis la rive, Ernesto distingue l'île aux Morts, mais pas toujours, cela dépend en fait de la luminosité. Cette présence presque fantomatique de l'île rappelle le souvenir plus ou moins présent de Paulina qui tantôt habite Ernesto, tantôt s'estompe. Mais les totems que construit Diego, l'artiste mapuche, regarderont indéfiniment et sans siller l'île aux Morts, comme d'autres le mur des disparus. Un superbe roman dont je peine à rendre la délicatesse.
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Les livres d'Antoine Choplin sont courts, mais les histoires contées me marquent à chaque fois par leur pudeur. Pas de longues descriptions, pas d'envolées à n'en plus finir.
Des similitudes entre eux ? Sans aucun doute. le constat d'un passé révolu où les souvenirs douloureux se mêlent aux événements heureux : l'avant et l'après Tchernobyl dans «la nuit tombée», la guerre d'Espagne dans « le héron de Guernica ». Ici, c'est 'histoire d'Ernesto et d'Ema, deux victimes comme des milliers d'autres chiliens des années de dictature de Pinochet.
Ils se sont rencontrés là, devant le musée de la Mémoire, ils se sont parlés, sont repartis avec leurs cauchemars, puis ils se sont retrouvés devant ces totems mapuches faisant face à l'Île des morts, embrassant la mer et le ciel pour panser ensemble ce passé tourmenté.
C'était partiellement nuageux, mais après la pluie, le beau temps pourrait revenir.
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Je pensais me lancer dans un très gros livre ( Les somnambules ou La fabrique des salauds….) mais je me suis fait happé par une myriade de petits romans.
Je ne le regrette pas.
Car, entre autres, j'ai découvert Antoine Choplin !!!

C'est un peu un voisin. D'ailleurs son oeuvre est essentiellement publiée par La fosse aux ours , la belle maison d'édition de Lyon 3e
Lâcher le monde des traders et de la modélisation en économie pour écrire de la prose poétique, devenir directeur artistique du festival de l'Arpenteur ( en Isère), c'est un sacré parcours.

Partiellement nuageux est un texte merveilleux et puissant.
L'auteur danse avec les mots , sculpte et polit doucement son phrasé, confie au vent pacifique la pudeur des sentiments. En même temps et très peu de texte il s'incarne littéralement , radicalement dans son personnage.
C'est Ernesto, l'astronome, quelques années après la fin de la dictature, on ne sait pas trop. Ça n'a pas d'importance, il y a une telle puissance d'évocation !
Ernesto vit à Quidico au Chili ( là il faut jeter un coup d'oeil sur Maps !). Il a des potes mapuches, écrit un peu de poésie, et attend une pièce de rechange pour bosser correctement dans son petit observatoire. Il doit donc retourner à Santiago de temps en temps.
Et badaboum, son histoire se télescope (!) avec celle d'Ema. Mais attention c'est un peu « lost in translation » : ils se fracassent amoureusement mais tout en douceur, tout en douleur.
Car le Chili n'en finit pas d'essayer de comprendre, de penser et puis de panser ces histoires de disparus , pendant la dictature.
Écrit à la première personne, ce livre est d'une folle tendresse et en même temps cela n'oblitére pas les horreurs du passé.
C'est magistral de bout en bout.
« Sûr, on verra bien, j'ai dit, la nuit sera belle »
dit Ernesto à Ema.
Car il faut bien vivre et puis aimer aussi et quand même.

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Un grand merci à @hordeducontrevent d'avoir fait une si belle critique qui m'a donné envie de lire ce livre. Un roman poétique, ciselé qui me fait penser à de la littérature japonaise. Un sujet grave puisque le récit se situe après la dictature de Pinochet. C'est une douleur sourde que l'auteur Antoine Choplin nous décrit.
Ernesto est astronome, il vit au Chili en territoire Mapuche à Quidico. Il habite avec "Le Crabe" son chat et Walter son télescope vieillissant. C'est pour ce dernier qu'il se rend à Santiago pour avoir une aide pour financer une pièce de son télescope : la lame de Schmidt. Il en profite pour visiter le musée de la mémoire, hommage aux disparus sous la dictature de Pinochet. Ernesto a lui-même perdu sa fiancée Paulina et s'en remet difficilement. de cette visite, il va rencontrer une jeune femme Ema, qui elle aussi a des disparus à pleurer. Ensemble, ils vont essayer de surmonter ce passé douloureux.
Malgré le sujet, on passe un très bon moment avec ce court récit. L'écriture est magnifique, poétique, douce et d'une lenteur digne des auteurs japonais.
Un bien beau roman que je vous recommande.
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Court roman chargé d'émotions. Lumineux et délicat.

Ernesto, astronome, est au Chili, petit observatoire modeste de Quidico, avec pour compagnie son chat le Crabe, et Walter un vieux télescope ; dans ses pensées et sur les photos Paulina, souvenir qui s'estompe peu à peu.

Au cours d'une visite au Musée de la Mémoire à Santiago, il rencontre Ema.

Deux personnages hantés par les fantômes de la dictature de Pinochet qui devront surmonter un passé douloureux.

Terre et Ciel - Peuple Mapuche « hommes de la terre » et notre astronome Ernesto.
Territoire Mapuche et chaleur du soleil – L'Océan et le fracas des vagues – L'île des morts vers laquelle sont tournés les totems de la prairie – Les oiseaux et leurs mélodies – Vénus et Jupiter – Petit et Grand Nuage –

Un style agrémenté de métaphores de manière juste et subtile, tout en sensibilité.

Récit plein d'humanité et de mélancolie, de pudeur, et honorant la beauté de la nature avec respect et force tranquille.
J'ai retrouvé avec plaisir la poésie et la fibre artistique d'Antoine Choplin dans cette lecture troublante et touchante.
Un joli voyage, la tête dans les étoiles.
*
« Immensité des pins, rumeur brisée des vagues,
contre le crépuscule et ses vieilles hélices
crépuscule tombant sur tes yeux de poupée,
coquillage terrestre, en toi la terre chante! »
(Pablo Neruda)
*
« Assis sur les genoux de ma grand-mère
J'écoutais les premières histoires des arbres
Et des pierres qui dialoguent entre elles
Avec les animaux et avec les gens »
(Elicura Chihuailaf Nahuelpan – poète chilien d'origine mapuche)

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J'ai la sensation que ce livre est contenu dans cet extrait : « Embrasser, c'est exactement ça, j'ai poursuivi. C'est tenir en même temps ce qui est proche et ce qui est lointain. C'est ça, embrasser. » Il y a mille et une façons d'embrasser. En tourbillon, en aller et retour, en effleurant les lèvres tout en plongeant dans les yeux de son partenaire, de façon pudique, de façon contemplative et méditative, de manière intense comme si notre vie en dépendait…d'ailleurs la première scène est un baiser, un baiser métaphorique, Ernesto tournant autour du musée de la mémoire de Santiago, inlassablement, pour à la fois être proche de son fantôme contenu à l'intérieur de ce musée et en même temps pour essayer de comprendre, de prendre du recul…Tourner autour...S'en approcher, s'en éloigner…

Embrasser un paysage, embrasser un fait, embrasser un événement, embrasser une personne, avec ce mélange magique à la fois d'intimité et de pudeur, tel est à mes yeux l'objet de ce livre poétique et délicat. En effet, à sa lecture, nous embrassons les magnifiques paysages de Santiago, de Valparaiso, de l'île aux morts, de Quidico souvent en surplomb, à la fois avec proximité et recul, les observer dans leur immensité pour mieux regarder à l'intérieur de soi ; nous embrassons les constellations qu'observe Ernesto à l'aide de son télescope, constellations à la fois si proches, dont l'intimité donne des noms étonnants (la nébuleuse de la Tarentule par exemple), et en réalité si lointaines ; nous embrassons les secrets et les failles qu'ont vécu Ernesto et Ema lors de la dictature chilienne de Pinochet, nous comprenons l'horreur de ces faits immédiatement et pourtant un voile de pudeur y est déposé. C'est présent tout en étant accepté avec distance, c'est là sans aucun détail superflu. Juste évoqué et pourtant, nous le sentons, terriblement lourds. Ernesto et Ema qui se rapprochent, se fuient, et finissent par s'embrasser. Telle une danse. le livre démarre et finit dans un tourbillon amoureux délicat. Deux boucles enchainées, l'une prenant le relais de l'autre.

Ce livre est la rencontre à Santiago, au musée de la mémoire, entre un homme, Ernesto, qui vit avec Crabe et le bon vieux Walter dans son modeste observatoire à Quidico, en territoire Mapuche. Crabe et Walter, à savoir son chat et son télescope. Et Ema, jeune femme à la mystérieuse fossette. Cette rencontre me fait penser aux astres qu'observe Ernesto, ces astres éloignés qui, parfois, rarement, par le fruit du hasard, se percutent. Se rapprochent et s'éloignent, se rapprochent de nouveau. Deux êtres en souffrance, blessures soignées l'un par l'observation des étoiles, l'autre par la danse. Soignées par les tourbillons.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce livre est l'écriture épurée, poétique, cette façon élégante de relater les événements avec pudeur, presque l'air de rien alors que nous le sentons : sous ces apparences calmes se cachent de profondes douleurs. Ça crie, en silence et en retenue. Je retrouve cette délicatesse avec les livres asiatiques, japonais particulièrement. Oui, ce livre semble avoir été écrit par un japonais. Un japonais dans la torpeur chilienne. C'est un beau récit qui nous parle d'amour, de résilience. Je ressors de cette lecture éblouie.


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Comme dans son roman NORD EST, ANTOINE CHOPLIN a l'art de mettre son lecteur en apesanteur. Ici le héros de ce roman PARTIELLEMENT NUAGEUX, personnage à la fois profondément blessé et en même temps bien vivant, « partiellement » dans la vie donc, est en attente de la réparation de son télescope qui lui permettra de continuer ses missions d'astronome. Cette période d'attente, cette parenthèse dans sa vie, sera le berceau d'une douce rencontre avec une inconnue.
Ils vont parcourir ce moment insouciant, en marchant ensemble dans la ville, dans un parc en haut d'un funiculaire, dans les collines avoisinantes, sur les falaises qui surplombent la plage, toujours en hauteur, regardant les toits, la canopée, les nuages parcourant le ciel, la nuit étoilée.
Un peu à la CESARE PAVESE, dans LE BEL ETE, dont les personnages, nostalgiques et vivants, respirent l'air frais de la vie depuis les hauteur des collines qui entourent TURIN.
Ils seront suspendus chacun à leur secret qui ne se dévoileront que dans le fil du récit. Ces deux personnages, très à l'écoute de l'autre mais aussi d'eux même, finiront par se découvrir un passé commun qui fera mal, qui les bousculera. Toute la force du roman, de son auteur, sera dans cette capacité à garder entre les personnages le plus profond des respects, la possibilité du pardon, l'envie de vivre malgré tout.
Et toujours cette écriture poétique et ciselée, directe et enivrante.
Encore une fois, ce roman d'ANTOINE CHOPLIN m'a fasciné !
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C'est avec grand plaisir que j'ai découvert, avec ce service presse, la plume d'Antoine Choplin et la maison d'édition La Fosse aux Ours. C'est un petit livre, court mais efficace, dont le style n'est pas sans rappeler celui de L'Etranger de Camus : des phrases brèves, un narrateur-personnage qui se veut assez détaché de ce qu'il raconte et plus généralement de ce qu'il vit.

L'histoire se déroule au Chili après la dictature de Pinochet, dont les horreurs, encore méconnues aujourd'hui, sont nombreuses et tout aussi injustifiables que dans les autres états dictatoriaux.

Mais il ne s'agit de peindre toutes ces atrocités, nous entrons dans un récit tout en pudeur, où beaucoup de choses se sentent plus qu'elles ne se lisent. On ne peut qu'imaginer ce qui est arrivé à Paulina, l'ancienne fiancé d'Ernesto, le narrateur. Et l'imagination, on le sait, est tout aussi poignante, si ce n'est plus, que la réalité. le drame qui se joue ici, ce n'est pas l'arrestation ou la disparition de la jeune femme, tout est déjà terminé. Nous avons seulement affaire à celui qui est resté et à l'après, ce qui est, en soi, un autre drame. Cet homme qui est attiré malgré lui par le Musée du Souvenir, qui parle à des photos et qui tente de ne pas perdre les sensations vécues lors de son histoire, est vraiment émouvant.
Second drame qui se joue en mineur, celui des descendants de ces coupables, qui n'en sont pas vraiment : ces dizaines de milliers de personnes qui ont dû obéir au dictateur, parce qu'ils étaient fonctionnaires ou à la solde de l'Etat, ces gens pas toujours d'accord avec ce qu'ils faisaient mais contraints de le faire quand même et qui vivent, des décennies plus tard avec le poids de la culpabilité et les fantômes des victimes qu'ils ont engendrées.

C'est donc un roman surprenant, émouvant, fonctionnant beaucoup sur l'implicite et l'empathie que l'on ressent très vite pour tous les personnages, dont on espère de tout coeur qu'ils vont s'en sortir le mieux…ou le moins mal possible.
Lien : https://livresque78.com/2019..
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