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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tomas Kusar est garde barrière à Trutnov en Tchécoslovaquie, il aime se promener dans la forêt, c'est un homme de la nature, il aime plus particulièrement les arbres dont il photographie les écorces. Sa vie va changer à l'occasion du bal des cheminots une représentation théâtrale par une troupe de Prague, cette simple rencontre suffit à ce changement. Pourquoi ? Tomas croise pour la première fois la route de Václav Havel.
Ce roman retrace la rencontre et l'amitié entre un intellectuel et un ouvrier et permet à Antoine Choplin de nous parler avec beaucoup d'humanité, d'humilité des activités dissidentes, de la lutte pour les libertés, l'engagement pour un monde meilleur et ce que cela peut consentir de sacrifices, de risques, de solidarité…
La beauté de ce roman passe par l'écriture concise, suggestive de l'auteur, par sa manière d'écrire les silences qui en disent plus que les mots, de s'emparer un moment, d'un temps de vie. Un roman tout en finesse, sobriété comme tous les romans de cet auteur.
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Après le héron de Guernica, La nuit tombée, L'impasse et Une forêt d'arbres creux, sans faire de bruit, Antoine Choplin signe un nouveau régal qui se passe encore en Europe de l'est, le héron de Guernica mis à part, en Europe centrale : Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar.

Comme pour La nuit tombée, nous sommes dans ce qui fut la Tchécoslovaquie mais dans les dernières années d'un régime totalitaire qui ne survit que par une pression policière de tous les instants. le Printemps de Prague de 1968, avec Alexandre Dubcek, a échoué après l'invasion des chars russes. Vingt-et-un ans plus tard, dans la foulée de la Perestroïka de Gorbatchev, La révolution de velours triomphe enfin à Prague en portant Václav Havel au pouvoir.
Justement, le premier chapitre marque ce jour tant attendu où Václav Havel apparaît au balcon du Château. Tomas va prendre des photos de ce jour radieux. Il est en compagnie de Jiri, Markéta, Petr et Josk, ses camarades des années noires.
Le retour en arrière nous ramène à Trutnov où Tomas travaille dur comme cheminot, « les mains noires de graisse » après une journée sur ce train « un boulot de chien. » Dans le vestiaire, le jeune Tomas se fait chambrer par Fiala mais tous ne pensent qu'au bal qui va suivre. L'an dernier, Lenka Panenkova, jeune employée à l'économat, avait humilié Tomas devant tout le monde et cela, il ne l'a pas digéré.
Il pleut mais une troupe de théâtre venue de Prague s'installe et Tomas remarque un homme blond, avec une moustache, qui essuie consciencieusement les bancs et recommence après le passage d'une nouvelle averse. Commence alors le mixage réussi entre fiction et réalité car Tomas fait connaissance avec Václav. Séduit par sa simplicité et sa foi en la culture, lui le simple cheminot, il retrouve cet écrivain qui essuie les bancs et se lie avec lui et avec Olga, sa compagne.
Václav travaille à la brasserie de Trutnov mais il est surveillé. En secret, il rencontre Zdenek, un autre ami écrivain et confie à Tomas : « Nous essayons au contraire de nous opposer au mal que ce régime peut nous causer à tous. » Malgré la tension qui monte insensiblement, l'auteur émaille son récit de moments délicieux en forêt, le long de cette voie ferrée et de ces trains qui passionnent Tomas. Les dialogues s'enchaînent naturellement, révélant les sentiments de chacun.
Tomas s'engage de plus en plus aux côtés de Václav et de ses amis mais arrivent les premières arrestations et la prison pour celui qui présidera le pays plus tard. Quelques ellipses font sauter les années. Tomas a perdu son emploi de garde-barrière et vit maintenant à Hradecek, la maison de campagne de Václav, découvre tous les moyens utilisés pour surveiller l'écrivain, recopie ses pièces avec Markéta, subit la perquisition terrible de cinq policiers et fait signer la pétition réclamant simplement la liberté.

Il retrouve enfin Václav dans le Château et lui offre sa lampe de cheminot, scène extraordinairement émouvante, magnifique, car la tyrannie, la dictature et l'état policier ont été vaincus sans violence, par la culture. Václav Havel lui dit alors : « Ici, au Château, vous êtes chez vous. »
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A combien d'auteurs sommes-nous résolument fidèles, combien sont-ils ceux que l'on retrouve comme l'on retrouverait un fidèle ami souvent présent dans la pensée mais que l'on n'a pas vu depuis longtemps ? Depuis la lecture de Radeau, de la nuit tombée, du Héron de Guernica, d' Une forêt d'arbres creux, Antoine Choplin est de ceux-là, de ceux dont on reconnaît immédiatement la voix, les intonations particulières et que l'on retrouve tournant autour de ses mêmes questionnements : le regard de l'artiste sur le réel, la place de l'art dans nos vies, l'attention à ces choses de rien, ces détails infimes dont il révèle toute l'épaisseur. Comment travailler à la « représentation de la réalité, sensible et nue » ? Cette question court dans les romans d'Antoine Choplin et revient avec force dans Alberto, nouvelle d'une trentaine de pages publiée pour les 20 ans de la fosse aux ours. Comment un artiste (le jeune Giacometti), peut-il tout en observant un vieil homme au plus près sur son lit de mort, ne pas être capable de saisir par son trait l'instant « du plus grand des basculements »?

Avec Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar, Antoine Choplin dessine un nouveau portrait d'anti-héros, de ces gens ordinaires qu'il excelle à précipiter malgré eux dans la Grande Histoire, mêlant fiction et réalité. Aux côtés du jeune dramaturge Vaclav Havel rencontré lors d'une fête de village, Tomas, simple garde barrière, s'implique naturellement dans la dissidence, guidé par l'amitié et le sentiment que « chacun(…), même s'il est sans pouvoir, a le pouvoir de changer le monde ».
L'engagement se fait à l'épreuve de la peur, des lâchetés ordinaires, des trahisons et de la répression mais galvanisé par le sentiment d'agir pour le bien de tous, d'être du côté des justes. le chemin est éclairé par la pensée de Vaclav Havel, magnifique révélateur comme on le dirait en photographie de la sensibilité artistique du jeune Tomas qui trouve en sa fréquentation le moyen d'exprimer sa propre perception du monde.
Vierge de tout verni culturel, Tomas (inspiré par le photographe Bohdan Holomicek, proche de Vaclav Havel) porte un regard d'une sensibilité profonde sur le monde, s'intéressant aux arbres, fasciné par les dessins tracés sur les écorces de ceux qui bordent la voie ferrée où il travaille. Ses photos témoignent de l'acuité de son regard et témoigneront bientôt de la vie du fur président de la République tchèque avant la Révolution de velours et cet homme simple, sans éducation mais doté d'une intuition aiguisée autant que d'une grande ouverture d'esprit va peu à peu oser mettre des mots sur ses sensations et oser l'écriture, travaillée en partie dans les lettres échangées avec Vaclav Havel pendant ses années de captivité.
Antoine Choplin excelle à montrer l'invisible, ce qui palpite, ce que l'on éprouve sans parfois pouvoir le nommer. Il est le peintre de l'indicible, de ce qui nous dépasse ou nous éblouit, ce qui nous questionne dans la nuit et nous donne à entendre les échos de l'Histoire par les voix des humbles, des sans grades, des invisibles, par une écriture extrême dépouillée, épurée, au grand pouvoir d'évocation.


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Pourquoi les dictatures et autres gouvernements populaires n'ont de cesse de fustiger, interdire la culture, les livres… Parce que c'est un moyen de s'élever, d'apprendre, de découvrir, de changer sa et de vie..
Tomas Kusar, depuis tout petit, voulait travailler dans les chemins de fer tchèque, il a la passion des trains, passion transmise par son grand-père « C'est avec le souvenir resté vif de son grand-père l'emmenant marcher en forêt le long des voies pour voir passer les trains que Tomas a décidé d'entrer aux chemins de fer. »
Son autre passion, c'est la photo. Photographier les écorces d'arbres qu'il rencontre dans ses longues promenades dans la forêt. Tout ceci suffit à son bonheur. « Les blessures d'écorces, voilà ce à quoi il se consacrait ces derniers temps lors de ses promenades, photographiant les plus singulières d'entre elles. Discrètes ou béantes, sculptées en relier ou en creux, traits d'élégances ou plaies difformes. »
Sa vie va prendre un virage lorsque il rencontre Vaclav Havel, directeur de la troupe de théâtre qui vient dans sa commune. Une représentation calamiteuse, les spectateurs mâles, tous pris de boisson envahissent la scène. Tomas voit sa vie changer avec sa rencontre avec Vacla Havel, qu'il voit essuyer les bancs avant la représentation, tout directeur qu'il est. Plus rien ne sera comme avant, en bien ou en moins bien. Il perd sa place de cheminot, mais trouve une amitié forte avec le clan Havel. Il suit le dissident jusqu'au bout sans jamais perdre sa personnalité.
Ce qui est étonnant dans ce livre, c'est la tranquillité de Tomas qui va sa vie, qui fait ses choix sans jamais se départir de sa sensibilité. Tomas, c'est dans la nature qu'il devient beau, important car il sait se fondre parmi les arbres qu'il aime tant.
Une histoire politique, d'amitié dans une écriture tranquille, non pas comme Baptiste, mais comme Tomas qui progresse son bonhomme de chemin ; Résistance au quotidien, sans action d'éclat. L'emprisonnement fait partie de son action, il le sait. Vaclav Havel en fait la dure expérience plusieurs fois. Tomas fait partie de ces petites mains si importantes pour faire fonctionner une cellule, une action, une entreprise… J'ai suivi avec grand intérêt son engagement auprès du future président
Ce livre est une histoire d'amitié avant un livre politique même si Vacla Havel, en creux, est très présent. J'ai suivi le cheminement, côte-à-côte des deux hommes, les yeux rivés vers l'avenir et vers l'autre.
Un superbe lecture. Au fil des livres, Antoine Choplin confirme son talent avec une écriture simple mais loin d'être simpliste. Pas de fioriture, de grandes envolées lyriques, rien que le quotidien, le naturel et cela en dit, parfois, plus long.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Une histoire d'engagement et d'amitié

Le roman s'ouvre sur l'arrivée au pouvoir de Vaclav Havel en 1989 comme président de la république fédérale tchèque, cérémonie à laquelle assiste Tomas. le récit va retracer le chemin parcouru par les deux hommes sur le chemin de l'engagement et de l'amitié.

Thomas Kusar est un jeune cheminot, garde barrière à Trutnov, petite ville tchèque. C'est un taiseux, un solitaire timide qui prend plaisir à regarder passer les trains et à photographier les oiseaux et les écorces des arbres de la forêt environnante.
Sa route croise pour la première fois Vaclav Havel lorsqu'une troupe de théâtre vient jouer une pièce dans la gare où il travaille, la troupe est chahutée par ses collègues mais le jeune homme rencontre à la fin de la représentation celui qui a écrit la pièce : Vaclav Havel
Cinq ans plus tard, Vaclav arrive travailler dans une brasserie de Trutnov et Tomas et Vaclav prennent l'habitude de se retrouver quotidiennement pour jouer aux échecs dans la brasserie en buvant de la bière.
Nous sommes dans une Tchéchoslovaquie où les habitants ont appris à vivre avec la présence de la police qui peut s'immiscer dans leur vie à tout moment, un pays où la délation sévit violemment. Vaclav est un intellectuel dissident opposant au régime communiste. Il se sait surveillé par la police mais il fait circuler des textes d'auteurs interdits de publication et poste avec ses amis des exemplaires de la charte qu'il a écrite pour la défense des droits de l'homme.

"Si on pouvait réussir à sauvegarder un espace d'expression un peu libre.
J'ai la conviction que la culture peut être un levier. Comme un outil de savoir et de plus grande conscience sur le monde."

Tomas devient rapidement son compagnon de résistance, il va même partager son intimité avec sa femme lorsque Vaclav lui propose de l'héberger. Pour Vaclav Havel s'enchainent des années avec des séjours en prison, des interrogatoires, des perquisitions.
J'ai trouvé particulièrement émouvants les dialogues entre Vaclav et son épouse Olga alors qu'il sait qu'il va être emprisonné.

" Par la distance au monde qu'elle m'impose, la prison peut me servir à ça.
A ces retrouvailles profondes avec moi même. Il ne s'agit de renoncer à ma vision du monde. Plutôt de me donner la chance de mieux réaliser ce que le monde m'impose."

"Les vins et les bons repas me manquent en prison. Mais beaucoup moins je crois que les livres et que la philosophie."

Inspiré d'une histoire vraie, ce roman retrace la rencontre et l'amitié entre un intellectuel et un ouvrier, l'histoire est originale et belle mais c'est, comme toujours avec Antoine Choplin, la façon dont elle est racontée qui lui donne tout son charme.

J'ai aimé découvrir la personnalité de Vaclav Havel, un homme engagé aux fortes convictions, un ami fidèle et loyal et un mari aimant, un homme peut-être un peu trop parfait?
J'ai aimé la personnalité de Tomas, son amour pour la nature, son embarras quand il veut écrire pour la première fois à son ami emprisonné, lui qui maîtrise si mal l'écrit. Un homme simple et humble qui mesure la chance qu'il a eu de s'ouvrir à la pensée de Vaclav Havel.
J'ai aimé la pudeur dans la relation entre les deux hommes, leur amitié sincère, honnête et franche.
J'ai aimé les dialogues entre Tomas et Vaclav un peu à la manière d'une pièce de théâtre dans laquelle les expressions et les sentiments sont décrits très sobrement "Tomas, traits du visage immobiles".
J'ai aimé le soin apporté aux détails, aux postures décrites avec une extrême concision, une écriture qui crée une atmosphère presque envoûtante. J'ai aimé les silences qui en disent plus que les mots et les regards qui "ressemblent à une poignée de main." J'aime la façon dont Antoine Choplin ne fait que suggèrer les choses...

Bref du grand Choplin avec son écriture toute en finesse, retenue et sobriété.
J'ai lu ce livre tout doucement pour bien le déguster, ce fut un vrai régal.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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C'est le premier roman que je lis de cette maison d'édition et quelle belle découverte !
Un livre qui met en avant l'amitié, dans toute sa noblesse et sa pudeur.
Celle qui n'a pas besoin de longs discours, celle qui se nourrit des silences qui la jalonnent et des petites actions qui conduisent aux grands destins.
Un livre qui met en lumière le courage. Celui, là aussi, qui se passe des longs discours.
Et au milieu soupire la forêt, sifflent les trains.
Et les camps se choisissent, laissant des larmes amères sur les joues.
Il y a de la grâce dans ce roman, de la profondeur et tant d'humanité !
Un titre à ne surtout pas rater et qui mérite que l'on parle de lui !
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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Beaucoup de douceur, d'humanité, de tranquillité dans ce roman qui pourtant parle de dissidents, de gens qui s'opposent au pouvoir en place et qui sont arrêtés, interrogés, emprisonnés. Mais leur soif de liberté est plus forte, ils courbent l'échine, le temps que l'orage passe et qu'ils puissent se relever sans crainte. Pas pour revendiquer une quelconque fierté ou de vagues avantages le jour où leur combat sera gagné. Non, Tomas est modeste, discret et le restera jusqu'au bout. Lui, c'est un homme de la nature, il aime les arbres, les fleurs, il photographie les écorces simplement sans se douter que ses clichés peuvent être formidables. Antoine Choplin écrit admirablement ces passages : "Les blessures d'écorces, voilà ce à quoi il se consacrait ces derniers temps lors de ses promenades, photographiant les plus singulières d'entre elles. Discrètes ou béantes, sculptées en relief ou en creux, traits d'élégance ou plaies difformes. Et c'est au tronc des bouleaux, clair et soyeux, qu'elles lui semblaient, plus que sur les autres essences, prendre toute leur force." (p.79/80).

D'une manière générale, ce roman est beau, humain, foncièrement humain : Vaclav et Tomas se parlent peu, tout passe par la description de leurs attitudes, pas les non-dits. C'est une amitié forte qui se forge dans des moments difficiles. Naturel aussi, j'en parlais plus haut, car Tomas ne peut rester loin de la forêt. Il ne peut respirer que s'il y a des fleurs, des oiseaux et/ou des arbres autour de lui. Tout découle naturellement dans l'ouvrage, comme si le romancier se contentait de nous relater des évidences, . La simplicité en littérature demande du travial et n'est pas le plus aisé à obtenir, Antoine Choplin y parvient. On a l'impression qu'il nous chuchote son texte à l'oreille ou qu'il le lit tout bas à quelques privilégiés rassemblés dans une pièce confortable. Un tel roman si sensible, si humain, si discret, si simple ne peut se déclamer, il nécessite du calme. Tout cela est étonnant parce que le thème n'est pas particulièrement joyeux et calme, Vaclav Havel a quand même fait des séjours en prison, ses camarades itou, mais sans rien occulter et en ayant l'impression qu'il en dit peu, Antoine Choplin réussit cette prouesse.

Bon, j'arrête là, parce que je sens que je vais partir dans une dithyrambe tant je suis encore sous le charme...
Lien : http://www.lyvres.fr
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Tchécoslovaquie, avant l'emprisonnement de Vaclav Havel.

Dans une petite ville de province, lors d'une représentation d'un de ses spectacle, il se lit d'amitié avec Tomas Kusar, simple cheminot qui aime photographier les écorces d'arbres.

Petit à petit, au fil des années, Tomas devient actif dans le mouvement dissident mené par Havel. de petites choses : poster des lettres, recopier des textes, et les cacher. Mais cela lui vaut tout de même des interrogatoires et la surveillance de la police.

Jusqu'au Grand Soir.

J'ai aimé suivre Vaclav, de loin.

J'ai aimé le parcours de Tomas, si peu politique et pourtant si engagé, pour ses ami(e)s.

Lenka, son amoureuse, m'a fait de peine, jeune fille si pleine d'avenir pourtant.

Un texte minimaliste, comme toujours avec Choplin, une prose qui va à l'essentiel.

L'image que je retiendrai :

Celle des photographies de Tomas : au départ, des écorces d'arbres, puis, au fur et à mesure de son engagement, des hommes.
Lien : https://alexmotamots.fr/quel..
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Tchécoslovaquie, fin des années 70. Tomas Kusar est un garde-barrière dans la petite ville de Trutnov. C'est un homme simple, taiseux qui aime passer son temps à prendre des photos en forêt. Un soir, lors d'une représentation théâtrale à laquelle tous les cheminots assistent, il fait la connaissance de l'auteur de la pièce. Il s'agit de Václav Havel, le dissident qui lutte pour la liberté du pays et qui deviendra le futur président. Alors que tout semble les séparer, une amitié solide naît entre les deux hommes, entre l'intellectuel et l'ouvrier. Au contact de Václav, Tomas s'éveille à la politique et aide son ami à ses risques et périls.

J'ai été profondément charmée par ce roman au style simple, à l'écriture concise voire minimaliste. La relation amicale entre les deux hommes passe souvent par les silences. Aucun des deux ne juge l'autre, bien au contraire. Il y a une forme tacite de reconnaissance et une grande compréhension mutuelle malgré l'absence des mots. Ce roman redonne foi en l'humanité et aux amitiés, relations improbables. Ce style dépouillé, cet éloge du silence et de la lenteur m'ont apporté une forme de plénitude que je ressens rarement dans un roman. J'ai également apprécié ce lien entre la petite histoire de ces hommes et la grande Histoire, un peu comme ce que j'avais pu lire avec le roman Giboulées de soleil de Lenka Hornakova-Civade.

Un bien beau roman qui mérite amplement d'être lu par le plus grand nombre.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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J'ai reçu ce livre à l'occasion d'un tirage au sort sur Facebook, pour gagner une box de livres sans connaitre son contenu. Je ne connaissais pas du tout Antoine Choplin, encore moins ses romans. Un roman ayant pour thème la rencontre improbable entre un cheminot, ouvrier de base, et Vaclav Havel, homme de lettres et de théâtre, au moment où il provoque et mène la rébellion contre la dictature Tchécoslovaque, n'avait absolument rien pour m'attirer. Je l'ai lu parce que je n'aime pas gâcher, et que les cadeaux ne se refusent pas, fussent-ils faits par des gens à qui on ne doit rien. Qu'à cela ne tienne, je n'ai pas pu me détacher de ce roman. Choplin y raconte la dissidence, la surveillance des autorités, les perquisitions sans motif, la volonté de changer le monde dans lequel on vit, quoi qu'il en coûte. Il raconte le combat d'un homme qui fût prêt à mettre sa vie personnelle de côté pour embrasser un destin bien plus grand, puisque Vaclav Havel deviendra à l'issu de cette période, Président de la République Tchèque. Il raconte également comment cette révolution s'est faite avec les gens de peu de culture, alors même que c'est la culture qui a fini par renverser la dictature. le style d'Antoine Choplin est très agréable à lire, il y a de très beaux passage dont notamment un sur le théâtre (je le mettrai en citation). Ce roman m'a donné deux envies : me documenter sur Vaclav Havel, et découvrir les autres romans d'Antoine Choplin. Allez hop, "La nuit tombée", dans mes pense-bêtes !
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Edit : la citation que je voulais ajouter est déjà présente, voici le lien :
Lien : https://www.babelio.com/aute..
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