Il admire le spectacle des hautes flammes jaune orangé qui semblent s’élever jusqu’au ciel étoilé, des silhouettes qui dansent à la musique des cris d’alerte ou d’horreur. Damon y a songé dès le premier jour : des maisons en bois dans un désert, c’est risqué. On n’est jamais à l’abri d’un accident, ou d’un incendiaire schizophrène.
Un long moment encore, il contemple la ville qui brûle et les vains efforts de ses orphelins. Il inspire profondément l’odeur de bois et de chair carbonisés pour s’assurer de ne jamais l’oublier, et il ne pense ni à son frère, ni à une autre ville, ni au garçon qui a payé pour lui.
Non, il ne pense qu’à la route qui n’a cessé de l’attendre, avec une patience qui lui survivra. Puis il se détourne et s’éloigne lentement de la lumière.