Le spectacle était d'une beauté inoubliable.
Soudain, tout près de moi, Poirot poussa un long soupir.
" Faut-il que je sois bête! murmura-t-il. La vérité s'impose à moi... Elle me crève les yeux!"
Jamais je n'oublierai l'impression que me causa Hercule Poirot la première fois que je le vis. Certes, par la suite, je m'habituai à lui, mais au premier abord, son allure me stupéfia et ce dut être le cas pour chacun d'entre nous.
J'avais dû me représenter un personnage dans le genre de Sherlock Holmes, long et mince, au visage fin et intelligent.
Il me regarda droit dans les yeux ;
- Moi aussi, il m'arrive de rire et de plaisanter, mademoiselle. Mais il est des sujets qui ne prêtent pas à rire. Il est des choses que mon métier m'a enseignées. Et notamment celle-ci, la plus terrible : le meurtre peut devenir une habitude...
Comme toutes les personnes douées d'une forte volonté et d'une grande maîtrise d'elles-mêmes, elle refoulait ses sentiments mais un jour la digue se rompt!
Jusque là, je n'avais jamais éprouvé ce qu'il est convenu d'appeler " les vertiges de l'Orient". Pour être tout à fait franche, ce qui m'avait frappée, c'était la pagaille qui régnait partout. Mais soudain, à entendre M.Poirot, une espèce de drôle de vision prit forme peu à peu devant mes yeux. Je me mis à rêver de mots comme Samarkande et Ispahan, de marchands à longue barbe, de chameaux agenouillés, de porteurs titubants sous le poids des lourds retenus par une corde passée autour de leur front.... de femmes aux cheveux teints au henné et aux visages tatoués, agenouillées au bord du Tigre pour laver le linge, et j'entendis s'élever leur bizarre mélopée...et le grincement régulier de la noria....
La première fois que j'ai vu Hercule Poirot, çà, il n'y a pas de doute, je ne suis pas près de l'oublier.
- Mille pardons, mademoiselle! s'écria Poirot. C'est moi le coupable. Le père Lavigny des tablettes me montrait et en emporter une près de la fenêtre je voulais, question mieux voir...et doux Jésus à moi, par terre je ne regardais pas et ma cheville je me suis torché. Si mal j'ai eu que cri j'ai poussé.
- Oui, eh bien, ici, nous avons tous cru qu'il y avait eu un nouveau meurtre ! pouffa Mme Mercado.
traduction nouvelle de Robert Nobret
(et oui, par la grâce des traductions on oublie que Poirot ne parle pas si bien anglais que ça!)
Les enfants se souviennent toujours du mal qu'on leur a fait.
Le chat obéit à son instinct quand il joue avec la souris. Il est ainsi fait. Les hommes ne sont pas des gamins qu’il faille protéger contre les ruses féminines. Tôt ou tard, ils rencontreront des femmes, certaines au caractère félin, d’autres fidèles comme des épagneuls, d’autres encore, perruches autoritaires et braillardes, qui ne leur accorderont pas une minute de répit ! La vie est un champ de bataille… et non une partie de plaisir.
Elle n’était plus de la première jeunesse ; je lui donnai entre trente et quarante ans ; quelques fils gris se mêlaient à ses cheveux blonds.