Temps morts
Les sentiers
tracés à pas d’homme
longent le silence
d’une vie
Une blancheur éparse
laconique
s’obstine
jusqu’au ciel
Je laisse aux mots
le soin de veiller.
Temps morts
La lumière
ployant sous l’hiver
s’efface
sans reflet
ni détresse
Les gouttes de pluie
s’obscurcissent et glissent
plus lourdes
que la terre
La durée
n’a de sens
que dans les temps morts.
Temps morts
L’ébauche du jour
dénoue
le lacis des vents
les pores de la terre
exsudent la lumière
circulant dans la courbe de l’exil
la voix
qui me fait écho
n’est plus la mienne
elle ne craint plus les lenteurs
inexorables.
Temps morts
Des chemins d’ombre
tressaillent
de talus en talus
et ensemencent d’échos
le flux des voix
qui s’éloignent
bivouacs des mémoires
sans carte ni cadastre
où le souffle
s’épuise.
Temps morts
Au fond des mots
épris de nuit
mon silence
a longtemps erré
dans l’écho
de sa langue à naître
j’adopte
la marche anonyme
réponse de ce qui
en moi
respire la terre.