AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 127 notes
5
6 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
A Trehoët, le promoteur du projet "Grand Large" veut transformer le petit port breton en complexe touristique.
Il a prévu un hôtel international, des studios avec vues imprenables, un complexe hélio-marin avec thalasso et un centre commercial avec parking souterrain.
Évidemment, le village ne sera pas touché.
Il a un charme fou, le village.
Par contre, le vieux château, là-haut, sera démonté pierre à pierre ...
En s'y prenant bien, les bouseux accepteront ça en douceur !
Mais le vieux qui vit, là-haut, a de drôles de pouvoirs.
Et il ne se laissera pas faire ...
"Le vaisseau de pierre" est le morceau central de la trilogie fantastique écrite par Pierre Christin et dessinée par Enki Bilal, au milieu des années 70 pour le journal "Pilote".
Il se place entre "La croisière des oubliées" parue en 1975 et "La ville qui n'existait pas" publiée en 1977.
"Le vaisseau de pierre" est certainement le plus réussi des trois récits.
Il est un subtil mélange de merveilleux traditionaliste et d'une chaude contestation collant à son époque.
Le graphisme est superbe.
Enki Bilal donne la pleine mesure de son talent.
Un homme, mystérieux, venu de nulle part, traverse cet opus comme il traverse les deux autres.
Il s'agit de celui que les autorités, faute de mieux, ont dénommé 5022/B.
Il va à la rencontre du "vieux", de son secret et de ses immenses pouvoirs ...
En 1987 ou 1988, Tri Yann, le fameux groupe breton, a transposé ce puissant récit en un opéra-folk étonnant et très réussi.
Au bar, "Le petit port", un jeune étranger, venu travailler comme pêcheur, rencontre Anjela, la si charmante serveuse.
Tous deux vont monter au château pour y rencontrer le vieux ...
"Le vaisseau de pierre" est un petit bijou inclassable que l'on redécouvre toujours aujourd'hui avec autant de plaisir ...


Commenter  J’apprécie          410
Il s'agit du deuxième album de la trilogie fantastique des Légendes d'aujourd'hui et deuxième album en collaboration avec Enki Bilal. Cela sent fortement les années 70, mais n'a pas mal vieilli, avec un soupçon de merveilleux celtique (un peu de breton et un Ankou version XXème siècle), une caricature du monde capitaliste qui est d'autant plus crédible qu'elle évoque plutôt les excès des années quatre-vingt, et surtout un beau brin d'humour noir qui allège le propos. Les dessins d'Enki Bilal sont superbes. Bilal et Christin c'était un sacré duo. La façon dont le petit village se protège du grand méchant promoteur nous paraît totalement irréaliste, et pas seulement par son côté science-fiction. Mais ce n'était que le tout début du tourisme de masse mondialisé : les coins tranquilles isolés au bout du monde existaient encore. Sans compter qu'il n'y avait pas encore de loi de la protection sur le littoral et que pour pas mal d'endroits elle est arrivée un peu tard. C'est une BD qui semble résolument optimiste car l'imaginaire (Ankou, Grands Anciens façon Lovecraft) vient à bout des méchants promoteurs immobiliers. Mais est-ce si optimiste si la solution est la fuite vers un coin plus tranquille ? Maintenant on ferait une ZAD. Une BD à redécouvrir pour le côté nostalgique et parce que c'est le duo Christin/Bilal !
Commenter  J’apprécie          341
Une sympathique légende bretonne mettant en scène des personnages très clichés pleinement assumés. Des méchants promoteurs immobiliers qui ne pensent qu'au fri,c et qui ont les pouvoirs publics dans leur poche, s'attaquent à la défiguration d'un petit village de pêcheurs et de son environnement naturel.
Ici les habitants connaissent la valeur de l'effort et sont attachés à leur vie et leurs habitudes.

J'ai trouvé la chute assez originale. Et quelques passages sont, je pense, clairement des clins d'oeil, voire des hommages, à l'oeuvre de Lovecraft, que ce soit par le décor isolé et sinistre, par certaines créatures et aussi l'allusion au thème de très anciens êtres vivants qui auraient existé bien avant nous.

Ce que je pourrai reprocher à cet ouvrage, c'est tout d'abord le graphisme qui est par moment assez laid, et la trop grande facilité scénaristique. le cliché c'est marrant, mais ça ne nous réserve pas trop de surprises.
Après, cela reste une bande dessinée qui se lit extrêmement vite.
Commenter  J’apprécie          344
le petit village de Trehoet sur la cote bretonne : son port de pêche, sa charmante église et son vieux château la haut sur la lande aux menhirs. Tout ça va bientôt disparaitre, remplacé par un complexe hôtelier avec supermarché et autoroute... Oui mais les bretons du coin, et surtout le vieux fou dans son château, ils ne sont pas d'accord!

Cette bande dessinée c'est une espèce d'antiquité de la collection de mon père. Un exemple qu'il nous ressort souvent comme étant un monument de la bande dessinée de la fin des années 70. Une bande dessinée que je n'avais osée ouvrir, me contentant d'imaginer sur les paroles de Tri Yann, que mon père en bon Nantais nous faisait écouter petite.
J'avoue que ma principale appréhension c'était les dessins. Je les trouvais assez laid. Tout hachuré et vermoulu, à la colorisation qui me pique les yeux. Je n'ai pas révisé mon jugement la dessus mais je pense que c'est juste qu'ils font vieux et démodés, le style a bien évolué depuis 1976 surtout celui de son auteur : Enki Bilal.
Quand à l'histoire j'ai bien aimé le coté légende bretonne qui s'oppose à un développement économique sans aucune mesure. Bien sur, la situation est très caricaturale avec les vilains promoteurs et les politiques véreux face aux gentils paysans et au vieux sage du coin qui défendent leurs terres et leurs légendes. Mais c'est assumé.
Par contre la fin à un gout de trop bizarre et de trop peu expliqué. Très onirique finalement et bien loin du combat que je me faisais pour la lutte du territoire breton.
Commenter  J’apprécie          164
La récente lecture, pour le moins enthousiasmante (et c'est un euphémisme), de la monographie « Pierre Christin, le grand rénovateur du récit en bande dessinée » m'a donné un goût de « reviens y » vers une de ces « Légendes d'aujourd'hui » (comme les avait intitulé Dargaud ed.). Ce sera, aujourd'hui le one-shot de « le vaisseau de pierre » (1976). C'est la 2ème collaboration BD entre Pierre Christin (au scénario) et Enki Bilal (aux dessins), après la « La croisière des oubliés » (1975) et « La ville qui n'existait pas » (1977).

Au coeur des 70's : la Bretagne rocheuse des bords d'océan, un petit village côtier niché à l'étroit d'une anse protectrice. Son minuscule port de pêche typique ; ses maisons de pierre grise, solides, immuables et éternelles ; son château en ruines planté sur une hauteur proche ; ses marins en ciré à tirer le filet par-dessus les bastingages ; ses aïeules en hautes coiffes bigoudènes ; ses vieux en béret courbés sur la canne à tâtons sur le pavage irrégulier des jetées ; ses jeunes à l'usine navale d'à côté ; son étroit bistrot où s'agitent les joueurs de cartes devant les verres-ballons de gros rouge.

Une vision à l'ancienne, une carte postale d'antan, menacée par un projet immobilier de grande envergure, un complexe moderne tout béton tout acier tout goudron et verre. Un contraste appuyé entre la beauté de ce qui est et la laideur du promis, du décidé c'est déjà acté et même financé, de l'inéluctable pour le bien de tous, comprenez-le bien. le tout clefs en mains, belle maquette à l'appui, « regardez comme c'est beau, vous y serez si bien » ; tout compris, de l'essentiel au superflu, du tourisme tiroir-caisse à la grande surface incluse en passant par le centre de loisirs.

Deux camps s'opposent (j'ai déjà choisi mon camp) :

_Des agents immobiliers en costard-cravate, pompes cirées et mains si propres, bien beaux bien propres sur eux, menteurs et obséquieux ; des prometteurs de l'argent en promesse facile plein les yeux ; des élus sous influence aux aguets des appâts dollars du béton remplaçant les rochers de toujours.

_Les anciens du village accrochés férocement à leurs traditions, à ce qui a fait leurs vies de toujours, à ce que ne coule pas le béton nouveau et que s'en aillent ailleurs ces semblants d'hommes venus des villes. La haine déjà, la violence bientôt s'il le faut, pour que demain soit comme jadis.

Une lutte perdue d'avance ? Résignation ? Comme ailleurs, pas si loin sur la côte. Pot de terre, pot de fer. Pourquoi se battre quand l'argent parle et gagne toujours : pour la gloire, pour la survie, pour la Bretagne ?

« La soupe aux choux », plus tard au cinéma (1981), d'après un roman de René Fallet (1980), viendra dans les salles avec un scénario bien cousin, l'humour paillard en leitmotiv, La Denrée bibendum E.T. yodlant aux étoiles et les pets sous la Lune en plus, la promise revenue des morts si frétillante de vie retrouvée et si peu semblable au fils zombie dans « Simetière » de Stephen King. La Denrée promet un bout de terre-paradis transplanté sur OXO là, où, Bilal et Christin envisageront allégoriquement « le vaisseau de pierre » comme solution d'exode et quête d'une terre qu'il nous montre. Chapeau Mister.

Ici, « le vaisseau de pierre » n'use pas des friandises rigolardes de « La soupe aux choux », le sérieux est de mise, tout est larmes et combat; les villageois sont en lutte, pas acteurs de comédie burlesque. La SF n'est pas convoquée pour que meure l'idée du béton en bord de mer. le Fantastique s'installe et prend corps progressivement, celui cher à Lovecraft, à grands coups d'anciens invoqués, pas ceux avec un grand A et maléfiques d'Innsmouth ou de Providence, mais ceux de la vieille Bretagne d'avant et de bien avant encore, en compagnie d'êtres dont les noms sont gravés sur les marbres du cimetière, dont les âmes hibernent sous les dolmens et les menhirs. La sarabande descendue du château restera dans la mémoire de qui lira , toutes proportions gardées comme celle montant au ciel des poilus morts dans « Les croix de bois », on y verra défiler les vies éteintes des âges d'avant. Visions inspirées et dantesques au coeur de vignettes silencieuses et si parlantes. Superbe.

L'histoire du « Vaisseau de pierre » est typique des préoccupations politiques des 70's, de la manière de les présenter et de ne pas les résoudre, sinon en rêves éveillés. Nous étions au final si naïfs. Là où, au fil des décennies suivantes, l'utopie fera choux blanc, elle dénoncera à défaut de solutionner. Ce n'est déjà pas si mal. L'emprise immobilière sur le littoral ne mordait pas alors encore à si belles dents affamées que çà, mais les prémisses béton montraient déjà quelques belles quenottes bien acérées qui maintenant broient. Oeuvre d'anticipation donc, et leçon écologique et humaine à méditer.

Le trait de Bilal n'est pas encore à son apogée, on y perçoit des imperfections, des facilités, des rapidités surtout ; parfois mais pas toujours quand plongeant progressivement dans le Fantastique en attente la plupart des vignettes se font oeuvres d'art. La perfection graphique à chaque page sera pour plus tard sur le fil d'albums à venir ; les couleurs sont déjà là, celles typiques et parfaites des albums mâtures suivants. le presque tout en hachures, en marque de fabrique, prédomine et s'impose.



Lien : https://laconvergenceparalle..
Commenter  J’apprécie          143
Réussite totale pour cette BD (ou presque).
Un petit village à l'extrême de la Bretagne, sur lequel des promoteurs on jeté leurs filets et en face une poignée de bretons bien décidés à garder leur cadre de vie millénaire. La solution est quelque peu ..."facile" et peu "crédible", même pour un récit fantastique.
Qu'importe, puisque "ça marche" !

De nouveau un scénario qui tient la route : des personnages, des dialogues percutants et rugueux, chargés de sueur, de connivence pour ces paysans de la terre et de la mer, et emprunts de mépris et d'auto-satisfaction des investisseurs en croisière.
Le sujet c'est bien la protection du littoral, or en 1976 la loi n'était pas encore parue et donc il fallait lutter. Et le Château de Thoiry avec l'implantation d'un zoo dans son parc en 1968 a dû inspiré Pierre Christin.
Scénario alliant finement le passé, au présent et au futur. le passé par les traces de la vie des aieux depuis les pierres dressées, en passant par le château fort, toujours sentinelle du port construit à ses pieds et aux pieds des vagues, le passé dont les valeurs sont transmises par les légendes, les fêtes traditionnelles, contes si bien assimilés que les personnages fabuleux font partie de la famille. le présent qui va obliger à reprendre un combat qui ne dit pas son nom pour assurer la continuté de cette histoire millénaire jusqu'au futur, qui va faire se redresser eux qui ne veulent pas abdiquer leur autonomie, leur mode de vie face aux pouvoirs financiers et politique.
Petite musique nostalgique que nous entendons en voyant nos villes, nos campagnes se modifiéer pour devenir plus attirantes pour ls touristes que nous sommes aussi par moment, crainte et angoisse de perdre nos caractéristiques patrimoniales.
Le dessin d'Enki Bilal est maîtrisé : avec un trait simple, quelques hachûres, quelques cercles esquissés, il fait naître des visages bien identifiés, des postures, un mouvement, la rugosité d'une pierre, le froid d'un métal rouillé. de nouveau les paysages ont de la profondeur. Complètement mis en lumière par le coloriste Dan Brown. Belle palette de gris bleu, de verts délicats, d'ocre doux déchirés par le jaune criard des engins de chantier. Grâce à ce subtil accord entre dessin et couleur, le lectuer ressent le brouillard qui égare la vue, insinue son humidité sous les vêtements et donne envie de se regrouper autour d'un verre ou de profiter d'un rayon de soleil sur la lande.


Commenter  J’apprécie          121
Des promoteurs immobiliers ont des vues sur Trehoët et ses environs. Jusqu'à présent, l'activité principale de ce petit village breton était concentré autour des activités du port de pêche. Dorénavant, c'est un ambitieux projet d'implantation d'un complexe touristique qui menace la tranquillité des habitants et l'écosystème de la région.

La perspective que leur bourg soit au coeur d'un parc d'activité balnéaire alimente bien évidemment les conversations des habitants de la région. Les plus optimistes parlent d'aubaine qui devrait résorber le problème du chômage local et faire fructifier l'activité des petits commerçants. Les plus pessimistes quant à eux ressassent les questions de changement, d'expropriations terriennes, d'impacts irréversibles sur les exploitations agricoles et le port de pêche…

Tous s'accordent pourtant pour dire qu'il faut agir pour canaliser cette implantation immobilière… mais comment ???

-

Retour aux sources avec un vieil album de Pierre Christin et Enki Bilal paru initialement chez Dargaud en 1976. A l'époque, le duo d'auteurs explorait des univers fantastiques où les légendes sont partie prenantes du quotidien. Une série intitulée Légendes d'aujourd'hui a vu le jour, elle regroupe trois one shot : La croisière des oubliés (1975), le vaisseau de pierre et La ville qui n'existait pas (1977). Cela n'était que les prémices de leur collaboration.

Le scénario du Vaisseau de pierre évolue dans l'huis-clos d'un petit village breton coincé entre le progrès et les traditions. Jeune héros au passé mystérieux, curé, gérant de bistrot… les figures incontournables de ce genre de petits bleds sont présentes. Ce sont souvent des personnalités fortes voire caricaturales comme celle de ce vétéran qui a perdu la raison sur les champs de batailles. Ici, il n'y a bien que le personnage du médecin de village qui est étrangement absent. Légendes obligent, il y a aussi l'ermite qui vit en retrait dans le vieux château qui surplombe le village. On dit qu'il vit-là depuis des siècles, certains pensent que c'est l'Ankou ou du moins son acolyte… certains disent même que « quand j'étais petit, le vieux il m'a transformé en merle un jour que je faisais des nids dans le château » !!

En somme, il y a ceux qui ne se fient qu'aux choses concrètes et ceux qui croient encore aux superstitions. La vérité se situe quelque part entre ces deux extrêmes, élément que le scénario de Pierre Christin exploite parfaitement. Cette part d'incertitude crée une ambiance à la croisée entre réalisme et fantastique et permet à l'auteur de traiter en douceur d'un sujet politico-financier épineux.

« On sait, ni Blanc, ni Rouge, Bretagne d'abord ! »

Et puis… Comment ne pas apprécier le travail de mise en images d'Enki Bilal ? J'avoue que j'ai un faible pour les albums qui sont nés de sa collaboration avec Christin. le trait réaliste du dessinateur est gras et les jeux de hachures y sont abondants. le dessin est plus maladroit et plus chargé (comparé à ses travaux actuels) mais il dispose d'une chaleur et d'une forme de spontanéité que j'apprécie. le fait de pouvoir observer ces vieilles maisons truffées de détails de pierres et de mousse, ces bâtisses parfois délabrées, ces vieux vêtements chiffonnés et rapiécés, ces « gueules » pas tout à fait symétriques… cela me plait plus que sa recherche abusive d'esthétisme graphique (passée la Trilogie Nikopol, j'avoue avoir du mal avec ses ouvrages). Les couleurs sont naturelles et bien que la grisaille bretonne influence le choix des coloris, les teintes froides n'oppressent pas.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          110
Le vaisseau de pierre est un conte fantastique géographiquement bien à sa place : un village côtier de Bretagne près duquel des promoteurs envisagent d'implanter un imposant complexe touristique, défigurant ainsi une terre ancestrale où chaque génération s'est toujours agrégée à la précédente dans un souci de continuité. Des événements surnaturels, autant d'hommages à ce coin de France regorgeant de légendes, vont cependant perturber le chantier.
Cette histoire, concoctée par le duo Christin (au scénario) - Bilal (au dessin), poursuit la collaboration entre les deux hommes, débutée avec La croisière des oubliés et qui s'achèvera avec Partie de chasse.
Les planches ont la couleur, voire la texture du granit, dans cette aventure si proche et si lointaine qui sanctuarise en quelque sorte un pays et pose, en filigrane, la question du bétonnage à outrance. Comme si une terre n'était qu'un palimpseste où l'on effacerait tout pour réécrire ce qu'on veut. Et puisque cette modernité ne veut pas des terres de légendes, alors les terres de légendes se chercheront un coin plus tranquille !
Le vaisseau de pierre c'est le passé venu au secours du présent, telle une fondation primordiale, originelle. C'est aussi une ode à l'imaginaire défiant le pragmatisme mercantile d'une époque sans aucun souci d'harmonisation. Je pense notamment à la côte vendéenne qui, par endroits, s'est vu infliger de terribles cicatrices architecturales.
Mais la force de Christin et Bilal c'est de nous proposer ce regard à travers une légende moderne, loin d'un réalisme parfois lourdement dogmatique. Une oeuvre – c'est un devenu un lieu commun de l'écrire mais je ne trouve pas mieux ! – d'une inquiétante et en même temps merveilleuse poésie.
Commenter  J’apprécie          81
Grandiose mise en scène sur un dessin de toute beauté. À lire et à relire pour le plaisir des yeux et les souvenirs en prime. À ne pas séparer de la Croisière des Oubliés et de la ville qui n'existait pas. Christin et Bilal, forcément de la belle ouvrage !
Commenter  J’apprécie          80
Cet album nous emmène en Bretagne dans le petit village fictif de Trehoët. Cette bourgade vit au rythme paisible des saisons et tire ses ressources de la pêche côtière. Seule ombre au tableau, la perspective qu'une station balnéaire s'implante dans la région. Pour les promoteurs immobiliers en revanche, c'est une affaire juteuse. Bouleversement de la zone économique actuelle, impacts non négligeables sur l'écosystème et arrivée de population saisonnière… tout cela, c'est de la chiure de mouche comparé aux bénéfices qu'il y a à se faire ! Emoustillés par ce projet, ils se gaussent à l'idée du devenir du vieux château de pierre qui surplombe le village à qui ils promettent une seconde jeunesse : il sera le fleuron du futur parc de loisirs de la région, relégué au rang d'attraction touristique. Les habitants de Trehoët ne le voient pas du même oeil. Ils décident finalement de s'opposer à la création de ce complexe balnéaire. Pour se faire, ils sollicitent l'aide du vieil ermite qui habite au château. de mémoire d'ancien, on dit que cet homme-là est l'Ankou.

Dans la mythologie celtique, l'Ankou est une figure incontournable. Pendant longtemps, son existence a été véhiculée par la tradition orale et les contes bretons. Pourtant, l'Ankou ne représente pas la Mort mais son serviteur. C'est un passeur d'âmes et quiconque entend le grincement de sa charrette sait qu'il va prochainement passer de vie à trépas, quiconque l'aperçoit sait qu'il va mourir dans l'année.

Avec le Vaisseau de pierre (1976), Pierre Christin et Enki Bilal nous proposent une relecture de ce mythe breton.

[...] la suite sur le lien
Lien : http://k.bd.over-blog.com/ar..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (310) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..