Très bon livre de vulgarisation, qui devrait cependant être lu par tout le monde. L'auteur est très clair dans ses propos, et le livre est court donc il est très rapide à lire.
Il s'agit vraiment de 10 réponses à 10 questions fondamentales, et permet ainsi de mieux comprendre le tout.
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Quand l'Union des républiques socialistes soviétiques est proclamée en 1922, la fiction qu'elle serait “socialiste“ remplace le constat de son système économique réel : le nom même d’URSS est donc un mensonge. Fernand Loriot, principal fondateur du Parti communiste en France, écrit ainsi en 1928 : “L'URSS n'est ni U (union), ce qui suppose la libre adhésion des parties composantes, et une certaine autonomie de ces parties ; ni R (république), puisque c'est une dictature centralisée, évoluant toujours davantage vers la dictature personnelle ; ni S (socialiste), puisque le socialisme reste à construire en Russie et que les concessions de plus en plus importantes faites au capitalisme, ne permettent pas, dans la situation mondiale présente, d’en escompter la réalisation ; ni S (soviétique), car les Soviets ne constituent plus en Russie la pierre d'assise du régime.
Le communisme n’est pas un simple projet de répartition égalitaire, mais un complet changement de mode de production. Il s’agit de changer ce qui est produit, par qui, comment. La question essentielle est celle des rapports sociaux : il s’agit avant tout de ne pas reproduire les rapports de contrainte qui existent dans la société capitaliste. En particulier, un des objectifs est de transformer complètement le travail, y compris les lieux de travail, où la démocratie devrait être introduite. Il s’agirait ainsi de passer d’une organisation hiérarchique du travail à une organisation coopérative. Le but est d’arriver à une vie moins précaire et moins stressante, la société n’étant plus fondée sur l’esprit de compétition, mais sur l’entraide et la solidarité.
En 1867, Marx écrit dans Le Capital que la production capitaliste
« détruit non seulement la santé physique des ouvriers urbains et la vie intellectuelle des travailleurs rustiques, mais trouble encore les échanges organiques entre l’homme et la terre, en rendant de plus en plus difficile la restitution de ses éléments de fertilité ».
Il ajoute que
« chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol […]. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du processus de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur ».
Marx écrit par ailleurs, dans le livre III du Capital, que
« dans une organisation économique de la société supérieure à la nôtre, le droit de propriété de certains individus sur le globe terrestre paraîtra aussi absurde que le droit de propriété d’un être humain sur un autre. Aucune société, aucun peuple ni même toutes les sociétés d’une époque prises ensemble ne sont les propriétaires de la terre. Ils n’en sont que les possesseurs, les usufruitiers, et ils devront la léguer aux générations futures ».
Même si les communistes étaient dès le XIXe siècle très en avance sur les questions féministes, d’évidents reculs et demi-tours se sont produits par la suite dans plusieurs courants. Si le projet de société communiste doit en toute logique forcément intégrer pleinement la lutte féministe, pour l’instant il reste bien du chemin à faire avant que l’on puisse dire que les communistes sont tous réellement féministes.
L’extrême gauche, dans sa diversité, a joué un rôle précurseur dans la dénonciation de la dictature et de la misère en URSS, en particulier des crimes staliniens. Les révolutionnaires, anarchistes et marxistes antistaliniens « furent les plus précoces et les plus constants critiques du régime soviétique ».