Bonne introduction au sujet. Il redéfinit simplement et clairement le délinquant sexuel, le replace comme sujet souffrant (sans pour autant nier la souffrance des victimes), sortir de l'idée d'incurabilité ou d'impossibilité de soin ; il détaille les différentes entités qui prennent en charge (et l'importance de leur porosité-intercontenante, de l'importance de la loi comme méta-cadre là aussi contenant et utile dans la thérapie.)
L'orientation est clairement psychodynamique-analytique mais ouverte à ce qui marche, notamment les thérapies cognitivo-comportementales.
Il propose en outre un exemple concret de modèle de prise en charge, le PARI. Centre qui fait référence en France.
Etant Belge et travaillant en Belgique, je constate tout l'intérêt que la santé mentale en prison soient placée sous l'égide du ministère de la santé, ce qui est plus ou moins en réflexion en Belgique.
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On préférait penser que les sentiments affectifs ne devaient pas avoir de base sensorielle comparable à celles de la vision ou de l'audition. Or les données issues des études citées plus haut et menées sur des lésions et plus près de nous par imagerie fonctionnelle ont changé la donne de façon irrévocable. Oui, les régions somatosensorielles sont bel et bien impliquées dans le processus du sentiment ; oui, avec les cortex somatosensoriels, l'insula est impliquée peut-être davantage que tout autre structure.
J'ai fait observer ailleurs que le substrat physiologique de l'émotion et de la sensation douloureuse peut être dissocié par des médicaments comme le Valium, qui suppriment l'aspect affectif de la douleur mais laissent intacte la sensation de douleur elle-même. On pourrait dire alors qu'on "ressent" de la douleur, mais qu'on s'en moque.
... l'auteur de violence sexuelle utilise toujours un autre, celui à qui il fait précisément violence, pour traiter ce qui en lui est non traitable par lui. [L'"adresse échouée"]
Le "bon" programme thérapeutique n'est pas forcément le meilleur techniquement parlant, mais celui qui peut se faire et que peut s'approprier le patient.
le but du travail est de permettre, à terme, un réaménagement des systèmes défensifs autorisant un abandon des conduites de décharges violentes.