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Iskari tome 1 sur 3
EAN : 9782075139564
432 pages
Gallimard Jeunesse (03/01/2020)
4.12/5   295 notes
Résumé :
Au royaume de Firgaard, les légendes sont interdites : elles sont dangereuses. Pourtant, le sort d'Asha, princesse solitaire, leur semble étroitement lié. Asha est une tueuse de dragons crainte par tout son peuple : elle est Iskari.
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Critiques, Analyses et Avis (101) Voir plus Ajouter une critique
4,12

sur 295 notes
Une très bonne lecture.
J'avais peur d'avoir entre les mains un énième roman ado avec des dragons, mais il n'en est rien. Les personnages sont intéressants, avec une héroïne forte, l'intrigue est bien menée, avec des rebondissements jusqu'à la fin. J'attends la suite !
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Petit disclaimer avant même de débuter cette chronique : par souci de ne pas vous gâter la lecture de ce roman, si vous avez l'intention de le lire bien sûr, j'ai volontairement omis de mentionner le titre original de ce tome dans la fiche technique, tout simplement car il s'agit selon moi d'un énorme spoil ! Donc évitez d'aller rechercher le titre VO de ce roman sur Internet ou ailleurs, c'est un conseil d'ami ! Par ailleurs, je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse d'avoir proposé un titre totalement différent en français, qui s'éloigne en effet radicalement de l'appellation originelle tout en collant parfaitement au contenu du roman. Je dis chapeau, bravo à eux pour cette ingénieuse proposition ! Sur ce, mon petit warning s'arrête ici. Je vous souhaite une excellente lecture de cette critique livresque !

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du premier tome d'une saga d'héroïc fantasy absolument incroyable, j'ai nommé Iskari. Je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi tout simplement sublime et si agréable au toucher. Qui plus est, ce livre sent délicieusement bon le neuf. D'habitude, je n'ai pas l'odorat particulièrement sensible mais je dois avouer que je suis très réceptive à l'odeur d'un livre, de vieux comme de neuf ! Quand j'ai appris qu'il était question d'inscrire la senteur des livres anciens au patrimoine mondial de l'humanité, j'en ai sauté de joie intérieurement ! Oui, renifler un ouvrage, littéralement sentir son histoire a un puissant impact sur notre psychique notamment, j'en suis persuadée. Ne partez pas trop vite, je ne suis pas folle ! Vous allez voir, malgré le fait que, chez les éditions Gallimard, ce sont les meilleurs selon moi en matière de qualité olfactive de leurs nouveautés (l'odeur de leurs pages neuves est un régal), ce livre-là dégage une aura digne des plus grandes légendes, une atmosphère de majestueuse bibliothèque remplie de parchemins anciens. Voyez comment j'arrive à faire le lien avec l'actuel projet de l'UNESCO ! Sans plus attendre, place à ma chronique qui va nous emmener dans des contrées lointaines, plus particulièrement au sein d'un royaume semblant être tout droit sorti du Moyen Age, à la rencontre de créatures tout bonnement somptueuses : les dragons.

Je suis sûre que la mention des dragons a fait battre votre coeur plus fort mais, avant de véritablement commencer, d'entre dans le vif du sujet, je tenais juste à faire une sorte d'autre petit disclaimer concernant la couverture française de ce livre. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je ne remets absolument pas en question le magnifique travail réalisé par l'illustrateur pour cette édition française. Simplement, et ce n'est pas la première fois que je remarque ce problème avec les parutions On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse, je trouve qu'elle n'est pas tout à fait représentative de la tranche d'âge visée avec ce titre. Certes, il y a des couvertures, notamment chez Gallimard Jeunesse, qui font justement bien plus jeunesse que ça mais, si l'on compare avec la couverture anglophone (que je vous conseille chaudement d'aller découvrir APRES avoir lu ce livre - voire le premier disclaimer en tout début de chronique), on se dit alors que les deux illustrations n'ont franchement rien à voir, voire que ce n'est pas du tout le même livre. Cela s'explique par le fait qu'en voyant l'une ou l'autre des versions, on ne pense pas à la même cible éditoriale. Pour ma part, je préfère largement la couverture française car l'américaine n'est pas du tout représentative du personnage principal qu'est Asha, du moins au niveau de certains détails - elle ne porterait jamais de rouge à lèvres pailleté or par exemple, même pas en rêve. Cependant, cette dernière correspond déjà mieux au lectorat plus mature visé avec ce livre. Je ne remets absolument pas en question le fait avéré que les enfants savent comprendre des situations assez complexes et obscures et assimiler des informations généralement dures à avaler mais, dans le cas présent, je pense vraiment que la saga Iskari ne devrait pas être mise dans les mains d'enfants trop jeunes. Il ne faut pas que les parents ou les proches s'attendent à une jolie petite histoire d'amitié humains/dragons (même si le titre, c'est « Tueuse de dragons », je ne prend personne pour un imbécile, bien sûr) en achetant ou en offrant ce premier tome à leur ou à un bambin. C'est beaucoup plus compliqué et sombre que cela. Comme je vous le disais, il m'est déjà arrivé de lire des parutions de chez Gallimard Jeunesse dont la couverture n'était pas adéquate par rapport au contenu. Je pense notamment à L'île aux mensonges de Frances Hardinge et à la duologie Les sorcières du clan du Nord. À la rigueur, cela peut passer pour la couverture de L'île aux mensonges car elle rend bien l'atmosphère très pesante et sombre du roman avec cet entrelacs de branches noueuses et cette forêt mystérieuse. En revanche, pour Les sorcières du clan du Nord, l'histoire s'est révélée être bien plus dramatique, je dirais même tragique, que prévu alors que les couvertures me faisaient plutôt penser à quelque chose d'enfantin et d'innocent. Mea culpa. La collection On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse est adressée à des lecteurs généralement âgés de plus de 13 ans, ce qui est une bonne chose selon moi, mais ce n'est pas tout le monde qui le sait. Pour ma part, je suis bien renseignée car je suis habituée à lire les parutions de cette collection/initiative mais, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec les titres de chez Gallimard Jeunesse, cela n'est pas évident car les couvertures font penser à des récits écrits pour de plus jeunes lecteurs encore. J'ai souvent lu des commentaires sur le blog me disant avoir peur de lire tel ou tel livre de chez eux que je présentais de peur que cela soit trop jeunesse à leur goût. Eh bien, je le répète ici : détrompez-vous car vous pourriez être très surpris. In fine, mon petit avertissement s'est transformé en grand paragraphe mais je tenais à ce que cela soit clair : beaucoup de parutions Gallimard Jeunesse ont beaucoup plus de maturité et surtout recèlent de beaucoup plus de noirceur qu'il n'y paraît au premier abord. Fin de cette parenthèse.

Néanmoins, s'il y a bien une chose qui me fait autant aimer cette couverture française malgré le bémol que je viens juste de soulever, c'est le fait qu'elle s'accorde à merveille avec la teneur du récit. Dès que je l'ai vue, je savais d'ores et déjà que j'allais être immergée dans un univers de fantasy hors du temps et de l'espace, dans un monde qui allait exalter tous mes sens et capter toute mon attention, comme seules les légendes issues de la nuit des temps sont capables de le faire. Dans mon introduction, je sembler désigner la saga Iskari comme étant de la fantasy moyenâgeuse mais cela n'est pas tout à fait vrai. Il y a certes des codes repris du Moyen Âge dans ce récit mais il s'agit en réalité plutôt d'un mélange de plusieurs cultures et croyances à la fois occidentales et orientales. Il en résulte un univers extrêmement bien pensé, bien construit et c'est juste fascinant à lire et à découvrir au fur et à mesure des pages. L'autrice s'est servie des diverses influences qui lui viennent de son propre vécu et des autres écrivains de tous horizons qui gravitent autour d'elle à bon escient et cela donne une réelle consistance et crédibilité à cet incroyable univers né sous sa plume à mon sens. En lisant ce premier tome, j'avais comme l'impression de tourner les pages d'un livre sacré et de retenir mon souffle à chaque page ou presque. Kristen Ciccarelli possède un indéniable talent de conteuse. Les chapitres défilent, courts et à la mise en page aérée, le tome se dévore comme un rien et je me suis sentie le temps de cette lecture comme coupée du monde, embarquée dans une palpitante et angoissante course contre la montre (l'action s'étire sur moins d'une semaine) mais prenant tout de même le temps d'être subjuguée par chaque recoin de ce somptueux royaume qu'est Firgaard. L'autrice a en effet réussi à rendre chaque petit détail de son récit captivant et important pour la suite, c'était un véritable régal. D'ailleurs, si je ne devais choisir qu'un seul mot pour décrire ce roman, ce serait sans aucun doute "épique". Je m'explique : Kristen Ciccarelli a su mettre l'exacte dose d'intensité émotionnelle dans chacun des chapitres qui constituent ce livre, de façon à parvenir à nous faire vibrer tout du long. Pas un seul instant je n'ai rencontré de longueurs ou éprouvé de l'ennui. J'avais au contraire la sensation permanente de faire partie de cette aventure qui me dépassait, de me retrouver au coeur de l'action, d'être concernée par ces enjeux cruciaux défendus par les divers personnages de cet univers pour assurer la paix de tout un monde, d'avoir mon rôle à jouer à ma façon. Certains moments-clés de l'intrigue m'ont même carrément donné des frissons. Je visualisais certaines scènes comme j'aurais regardé un film saisissant. le temps me semblait alors comme suspendu et mon coeur a loupé un battement plus d'une fois. J'ai en effet vécu de purs instants de grâce comme de véritables frayeurs.

Et si j'ai pu ressentir des émotions aussi fortes, c'est notamment dû aux personnages acteurs de ce récit. Ils en constituent d'ailleurs la véritable force selon moi. Ils ont tous une personnalité bien affirmée et ils sont tous profondément humains, notre héroïne en tête. En effet, Asha m'a immédiatement plu : c'est une jeune femme extrêmement badass mais aussi meurtrie et injustement marginalisée. La façon dont son histoire est liée à celle de son peuple et à leur ancienne foi, c'est juste époustouflant. J'en profite pour souligner que cette alternance entre narration linéaire et histoires de l'ancien temps qui nous sont contées en guise d'intercalaires/transition entre les différents chapitres ont rendu le récit véritablement vivant à mes yeux. Au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue, tout se fait jour dans nos têtes grâce à ce fin stratagème qui relie le passé et le présent et qui permet de faire la lumière sur les événements se déroulant dans ce récit. Et puis, ces moments de "pause" créaient aussi une atmosphère indescriptible, absolument magique : celle d'être assis autour d'un bon feu de camp qui nous réchauffe le coeur grâce à sa chaleur mais en mille fois mieux. Ça ne s'explique pas, ça se vit. Cela sonne très cliché dit comme ça mais je vous assure que c'est véridique. Pour en revenir à Asha, cette princesse pas comme les autres m'a tout simplement bluffée. Son évolution est juste superbe tout en restant cohérente avec ses convictions premières. Je tiens également à préciser que les autres personnages féminins ne sont pas en reste : entre Safire qui botte les derrières des méchants machos et au passif tragique et la majestueuse Roa à la volonté inébranlable, à la parole de velours et à la poigne de fer, j'ai été servie. Ces deux figures féminines m'ont elles aussi séduites, même si elles sont totalement dans l'ombre d'Asha la grandiose dans ce tome. J'aimerais tellement en savoir plus sur elles ! Je croise les doigts pour que le tome deux leur donne la place qu'elles méritent ! Je souhaiterais également revoir Dax, le frère si généreux et honorable d'Asha. Son maître mot, c'est la justice et je n'ai pu que m'identifier à lui d'une certaine manière. Nous regardons dans la même direction : notre vision d'un avenir meilleur est la même et nos personnalités sont tout à fait compatibles, pour ne pas dire identiques. Et cela fait tellement plaisir de constater ici qu'être la gentillesse incarnée n'est pas forcément synonyme de "mou du genou" ! Merci Kristen Ciccarelli, vraiment, merci infiniment ! Certes, les jeunes femmes au coeur plus endurci de ce récit savent se montrer fortes et être de véritables piliers pour Dax l'héritier, il n'empêche qu'il se débrouille bien par lui-même aussi, notre petit prince ! Il fait ce qui lui semble juste et sait habilement combiner la douceur et la fermeté et je l'adore pour cela. Pour ce qui est du personnage principal masculin, à savoir Torwin, je ne le considère pas comme un book boyfriend potentiel. J'aurais pu car il a toutes les qualités requises mais, pour une fois, j'ai décidé de ne pas montrer égoïste et de le laisser à la Asha de ses rêves. Quelle personne magnanime je fais ! Et ne me regardez pas avec de gros yeux derrière votre écran, ceci n'est pas un spoil, on le devine dès que ces deux-là se retrouvent dans la même pièce pour la première fois ! Je n'ai rien de plus à ajouter car l'alchimie entre eux est tout simplement parfaite et bouleversante et j'aime Torwin du plus profond de mon petit coeur. Fin de la discussion. Je vous avouerais que même les personnages les plus détestables m'ont donné envie de sincèrement les aimer et de les comprendre. Quand j'affirme cela, je pense avant tout à Jarek, un être ignoble dont j'ai pourtant tout de suite retenu le nom contrairement à celui de Torwin que j'ai dû aller rechercher plusieurs fois dans le livre pour bien m'en souvenir ! le monde est cruel, que voulez-vous. le personnage de Jarek m'a autant fascinée qu'horrifiée. J'étais à la fois impatiente de recroiser sa route à chaque page que je tournais et terrifiée à la simple idée de tomber nez à nez avec lui. Il faut dire que Jarek est particulièrement imposant et intimidant, on ne peut détacher ses yeux de lui - enfin, façon de parler. Mis à part le fait que ce violent protagoniste apporte au récit toute son électricité et ses grands instants de tension, sa présence a également permis l'existence d'un triangle amoureux tout ce qu'il a de plus singulier. Je sais que, normalement, un triangle amoureux, c'est quand une fille aime deux garçons différents par exemple dans le cas présent. Ici, seule la réciproque, deux garçons qui aiment la même fille, se vérifie. J'ai cependant trouvé la relation existant entre Jarek et Asha très intéressante à analyser. Elle révèle bien des travers de notre société actuelle, notamment en matière de sexisme. Je m'en arrêterai là pour ce qui est des personnages afin de ne pas trop vous en révéler. Vous remarquerez que j'ai été totalement emballée par ce critère crucial de ce livre ! En effet, de bons personnages sont nécessaires à une bonne histoire et, à ce niveau-là, Asha, tueuse de dragons mérite amplement de voir sa case cochée ! Je terminerai juste sur ce point en vous avertissant de garder l'oeil ouvert. Les apparences peuvent être trompeuses et certains personnages vous surprendront dans le mauvais sens du terme au cours du récit... En clair, restez sur vos gardes.

Je vous vois venir, vous allez me dire : « Tu nous as promis des dragons, où sont les dragons ?! » Patience, patience, je gardais le meilleur pour la fin. On ne pose pas tout de suite la cerise sur le gâteau comme ça ! Et puis honnêtement, qu'est-ce que je peux vous dire sur eux ? J'imagine que vous êtes tous conscients d'à quel point les dragons sont des créatures absolument merveilleuses et époustouflantes, je n'ai pas besoin de vous l'apprendre, je pense. Pour ma part, depuis que j'ai vu Peter et Elliott le dragon enfant, ces êtres légendaires parviennent à me mettre des étoiles plein les yeux à chaque fois. Ici, on ne déroge pas à la règle. J'ai ressenti un grand lien de connivence avec les deux dragons de ce récit, j'ai volé avec eux dans les airs, j'ai tissé des liens de plus en plus forts avec eux. J'ai eu le coeur en mille morceaux pour eux aussi. Je les ai trouvés tous les deux tout simplement bouleversants. D'un côté, nous avons le jeune Shadow, maladroit, absolument adorable, très drôle aussi et de l'autre, nous avons le majestueux, le splendide Kozu au coeur esseulé dont le destin m'a vraiment chamboulée. Pour ceux qui aiment la saga d'animation Dragons, vous retrouverez certainement des similitudes et vous sentirez votre coeur fondre face à ces deux beaux dragons qui n'ont rien à envier à notre Krokmou d'amour.

Je pense néanmoins que ma plus agréable surprise ne fut pas les dragons, même si les dragons, c'est BAE bien évidemment, mais le véritable thème de ce tome, à savoir l'acceptation de soi. Je ne m'attendais pas à ce qu'un message aussi fort de tolérance et d'amour de soi soit véhiculé dans ce récit et je me suis ainsi prise une vraie claque dans la figure. L'autrice cochait déjà toutes les bonnes cases avec un univers éblouissant, des personnages à la psychologie extrêmement bien travaillée, une écriture vivace et très agréable à lire, une intrigue qui tient définitivement la route et un suspense insoutenable entre autres choses. Mais alors là, le fait qu'elle défende de telles valeurs, le courage, la persévérance, la solidarité envers sa famille et les opprimés, la liberté ainsi que la beauté de l'humanité et notre lien incassable, malgré ce que l'on peut penser, avec la nature et nos traditions avec beaucoup de subtilité et de justesse, ça a été l'apothéose pour moi. À mes yeux, Kristen Ciccarelli a eu tout bon. Je n'ai franchement rien à redire. Enfin, si, j'ajouterais juste ceci : merci à elle d'être aussi bienveillante, ouverte d'esprit, passionnée et de nous redonner ainsi espoir à travers ce récit décidément pas comme les autres, même s'il semble seulement respecter scrupuleusement tous les codes de la fantasy dite "classique" de prime abord. Je ne souhaite pas vous faire avoir des attentes trop hautes par rapport à ce livre car je sais que certains lecteurs le trouveront trop basique ou imparfait, et je peux tout à fait le concevoir. Pour ma part, j'ai trouvé que l'autrice avait intelligemment utilisé le modèle-type de la fantasy traditionnelle tout en lui insufflant un souffle de vie qui lui est propre, son grain de sel personnel qui fait que cette recette bien connue a désormais une saveur nouvelle grâce à elle. Mais ce n'est là que mon humble opinion.

Pour conclure, je n'ai qu'une chose à vous dire : courrez acheter ce livre si vous en avez l'opportunité ! J'ai en effet été totalement charmée par ce roman de fantasy. Selon moi, Kristen Ciccarelli a vu tout juste, malgré certains petits défauts que je n'ai pas relevé dans cette chronique, tout simplement parce que je suis parvenue à passer outre et à me délecter de toutes les sombres et poignantes histoires et péripéties que l'autrice avait à nous proposer ! Je suis désormais impatiente de me jeter sur le tome deux même si je ne sais absolument pas à quoi m'attendre, étant donné que ce premier tome a une fin suffisamment fermée pour se suffire à lui-même et donc pour que l'on s'en arrête là. Vous l'aurez compris, Kristen Ciccarelli aura réussi à me surprendre jusqu'au bout et cela prouve suffisamment son grand talent d'écrivain à mon sens. Sa plume très sincère et minutieuse n'aura eu de cesse de me subjuguer et de me prendre par la main pour me faire v
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À Firgaard, les légendes sont proscrites. Asha l'a appris à ses dépens (et tout le royaume avec elle), les raconter est effroyablement dangereux. Depuis qu'elle a attiré sur le pays le feu d'un dragon mythique, la jeune fille s'emploie à racheter sa faute, chassant inlassablement les créatures cracheuses de flammes. Exécutant sa destinée d'Iskari, tueuse de dragon, crainte par tous, mais sans libre-arbitre. Pourquoi ne peut-elle pourtant se résoudre à taire ces histoires du temps ancien qui la hantent ?

C'est mon fils aîné qui s'est laissé tenter, à la librairie, par la splendide couverture du premier tome de ce qui sera une trilogie. Il l'a dévoré cet été avant de nous inviter, son frère et moi, à le découvrir à voix haute, ce que nous venons de faire avec plaisir.

Iskari revisite le genre de l'heroic fantasy de façon originale, avec une héroïne féminine, pour changer (et même une ribambelle d'héroïnes féminines toutes plus badass les unes que les autres !), une dose de romance et quelques réminiscences des contes des mille et une nuits.

L'univers fantastique imaginé par l'autrice canadienne Kisten Ciaccarelli est très consistant. le panorama escarpé, l'histoire politique trouble, la mythologie et la société organisée en castes rigides (sans doute inspirées de l'Inde), tout cela compose un monde dans lequel nous sommes entrés de plain-pied. Cela dit, nous avons mis un peu de temps à nous approprier sa complexité, les multiples protagonistes du passé et du présent, leurs noms, surnoms et titres, et les différents fils narratifs qui s'imbriquent au fil des pages. Mon aîné nous a aidés à nous y retrouver et, en retournant une ou deux fois aux passages essentiels du début, nous avons fini par prendre nos repères.

L'intrigue de ce premier tome est soutenue et pleine de surprises. Plusieurs événements perturbent la quête d'Asha qui nourrissait le fil narratif initial, pour nous faire reconsidérer la situation et nous emmener vers quelque chose de complètement différent et complexe. Au-delà des péripéties qui s'enchaînent avec beaucoup de rythme, le roman propose une réflexion pertinente sur les mythes et l'Histoire comme fondement du pouvoir et de la domination, mais aussi sur l'émancipation féminine et le poids des attentes sociales.

Iskari me semble donc une bonne initiation au genre de la fantasy qui ravira les futurs lecteurs de Games of Thrones ! Les thèmes, la complexité de la trame et la romance destineront ce roman aux lecteurs et lectrices plutôt à partir du collège. Nous découvrirons le tome 2 dès que l'occasion se présentera, en espérant que le troisième sera bientôt traduit.
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Cette lecture, je l'ai trouvée fluide et addictive, mais ses ficelles étaient particulièrement grossières et j'ai refermé le livre avec frustration… D'ailleurs, avant de parler de ses qualités, j'aime autant vider mon sac et évoquer tout ce qui m'a crispée.


Pour le contexte, Asha est une princesse-guerrière au rôle bien particulier : suite à une erreur de jeunesse qui a permis aux dragons d'incendier une partie de Firgaard, sa ville natale, elle a juré de consacrer le reste de sa vie à racheter sa faute en génocidant cette race traîtresse. Crainte et haïe de tous, elle est devenue une Iskari (une voleuse de vie) et mène une vie solitaire.
Mais à dix-huit ans, l'engagement de son père la rattrape : dans quelques jours, elle devra épouser le commandant Jarek. Un homme exécrable qui semble déterminé à la traiter comme une génisse.


Contrairement à ce que laissait présager la quatrième de couverture, la romance est le centre de cette histoire. Asha veut fuir un mariage arrangé et ce faisant, s'amourache d'un esclave – crime odieux, s'il en est ! Tout le propos du livre se concentrera sur comment éviter l'un et se rapprocher de l'autre.
J'avais beaucoup d'espoir sur ce titre young adult, qui était très bien noté et qui avait l'air de développer une atmosphère sombre, arabisante et prenante. Alors certes, cet univers est loin d'être tout bisounours : Asha a été brûlée sur la moitié de son corps étant enfant, ses relations avec les autres humains sont minimales et négatives, la société dans laquelle elle vit est violente et injuste... Mais cela reste un titre young adult, et encore une fois, il y a trop de romance, trop de mélodrame, et ce qui est érigé en parangon de l'amour est un modèle de relation malsain basé sur de la dépendance affective…


Mais n'allons pas trop vite et revenons juste un instant sur cette fameuse société violente et injuste :
La population est divisée en deux avec un peuple-maître, les Draksors, et un peuple-esclave, les Skrals. Ces deux-là n'ont absolument pas le droit de se mélanger, au point même qu'il est illégal qu'un Skral regarde un Draksor dans les yeux ou ait un contact physique avec un maître autre que le sien. L'auteur enfonce le clou avec véhémence, créant des situations surnaturelles où la propre cousine d'Asha, sang-mêlée, n'a pas le droit de la regarder ou de la toucher.

La malveillance et l'autorité de Jarek s'étendent même jusqu'à l'héritier du trône, qu'il s'amuse à malmener comme s'il n'était qu'un simple valet. C'est surréaliste… Comment se fait-il qu'il ne soit pas immédiatement exilé, torturé et exécuté en place publique ?
Ah, oui. Il représente la tête pensante de toute l'armée et ses soldats lui sont plus dévoués qu'au roi alors qu'il n'a que vingt et un ans. Voilà qui garantit l'impunité.


Puisque nous voilà sur les incohérences, poursuivons avec le statut de Safire, qui n'a aucune logique : c'est une bâtarde royale qui a été reconnue et qui vit au palais avec sa « famille légale ». Elle n'est pas une esclave, elle est très proche de sa cousine-princesse (dont elle semble même être la seule amie), elle a reçu un enseignement au maniement des armes et, en toute logique, elle a certainement eu accès à un précepteur pour lui enseigner le reste. Alors pourquoi est-elle traitée comme une Skral ? On la découvre souvent couverte de bleus et Asha est obligée d'intervenir plusieurs fois pour la protéger de la violence des gardes. Mais elle fait partie de la famille royale, et elle est sous la protection de la princesse ! Comment se fait-il qu'elle ne soit pas en sécurité au sein même du palais ? le statut d'héritiers de Dax et Asha ne ressort absolument pas à la lecture, et donc le comportement des autres n'a pas de sens.





Asha est un personnage frustrant dont on distingue tout de suite les limites. Elle gobe tout ce qu'on veut bien lui faire croire, le prend pour vérité absolue et ne cherche même pas à questionner les incohérences de sa propre histoire.


Et pour en finir avec les reproches, je n'ai pas été transcendée par l'écriture, que j'ai trouvée pauvre et pleine de répétitions. C'est même peu de le dire : par moment j'avais l'impression de lire le scénario d'un film tellement le vocabulaire était peu recherché...


Malgré tout, c'est une lecture qui se lit bien, qui véhicule de beaux messages (ne laisse pas les autres définir ce que tu es, choisis toi-même ton destin) et surtout, qui ne se termine pas sur un cliffhanger. Bien que ce soit une trilogie, ce tome se suffit à lui-même. Et Iskari dispose aussi de quelques circonstances atténuantes : je fais preuve de beaucoup plus d'exigence envers mes lectures qu'autrefois et je ne fais plus partie du lectorat-cible.
Malgré tout, j'ai apprécié cet univers arabisant ainsi que toute la mythologie liée aux dragons et à ce mystérieux Ancien qui protège le peuple d'Asha. Est-il un Dieu ? Un homme aux pouvoirs immenses ? Une créature non-identifiée ? Certains plots twists m'ont également prise de court, .
Pas que du négatif, donc. Mais je ne pense ni relire ce tome ni poursuivre la saga. À mon sens, c'est une lecture qui sert à se détendre et à penser à autre chose et ce n'est pas ce que je souhaite pour le moment.
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Un roman qui m'attirait énormément, son résumé, les mots-clés qu'il utilise. Dès qu'on parle d'histoires avec des pouvoirs magiques, de la thématique de la mémoire, de dragons, je suis forcément attirée ! Je remercie vivement les éditions Gallimard Jeunesse via leur site On lit plus fort pour cette découverte, parce que c'est un premier tome envoûtant en dépit de légers couacs sans gravité. Je suis d'autant plus curieuse de connaître la suite quand on voit cette excellente fin.

Tout d'abord, j'aime particulièrement l'univers. Je suis absolument fan de cette touche orientale, même si j'aurais aimé qu'elle soit plus exploitée, pour plus d'immersion. J'ai bien aimé l'ambiance sombre, mature et très adulte en somme du roman, la violence règne en maître, on parle d'esclaves, de mensonges et de trahisons, les thèmes sont toujours bien traités, percutants et intéressants. Les sujets abordés sont passionnants, on évoque avec force la condition féminine, la hiérarchie très poussive qui cloisonne les gens, de maltraitance. Les thèmes de la famille, de l'amour sont eux aussi présent, cela donne une atmosphère entre aventure, danger, passion et violence. Atypique et captivant du début à la fin je trouve. Par ailleurs, les dragons sont super bien exploités comme la mythologie de ce monde, j'en suis très fan !

J'ai été gênée par quelques couacs. J'aurais aimé que l'aspect mythologie, que les dragons et leurs liens avec les récits soient plus au coeur de cette histoire. de même que la romance, elle est super belle, touchante, mais elle manquait un peu de panache. La première partie évoque très longuement les intrigues de cour, il y a pas mal d'expositions, de fils qui se nouent et j'admets que toute mon attention n'a pas été au top. Néanmoins, une fois installée dans l'intrigue, les rebondissements sont nombreux, les péripéties ont su maintenir mon attention. le rythme était maîtrisé et l'histoire m'a enthousiasmée, jusqu'au final explosif, jusqu'aux dernières lignes très prometteuses. Ce premier opus n'est pas un tome d'introduction, loin de là, il sait parfaitement sortir son épingle du jeu.

La plume de l'autrice est sympathique. Je la trouve très osée dans le choix des sujets ou sur certaines scènes en particulier. Toutefois, c'est du génie, ce n'est jamais dérangeant, toujours efficace et simple. Elle sait instaurer des ambiances, elle sait maîtriser les révélations et l'action, c'est ce qui m'a énormément plut avec ce premier opus. Les émotions d'Asha sont également décrites avec précision, je me suis très vite attachée à cette héroïne. Je suis plus réservée sur le traitement des dialogues ou des descriptions de type décor. Bon, je chipote beaucoup, parce que pour un premier roman, c'est une merveilleuse entrée en matière et un très chouette roman de fantasy jeunesse que Kristen Ciccarelli nous donne. C'est un style d'écriture très addictif, j'ai quasiment lu la moitié en une seule session de lecture.

Je terminerai avec les personnages. Ils sont bien présentés et j'ai hâte de les retrouver par la suite, l'autrice ne leur épargne rien. Ils souffrent ou ont beaucoup souffert, toutefois, ils sont très intéressants et je me pose pleins de questions les concernant. Asha est un coup de coeur, elle est bien pensée, à la fois très forte et vulnérable, on sent que son passé la marque bien plus que ces cicatrices de brûlures. Elle m'a entièrement captivée avec sa force de caractère, son évolution et par les révélations qui sont faites à son sujet. J'ai beaucoup aimé les protagonistes masculins comme Torwin, l'esclave courageux et amical, Elorma - un brin mystérieux, charmant et sympathique -, ou encore Dax, le frère aîné d'Asha. J'aurais aimé en savoir plus, en lire davantage sur leurs plans, leur philosophie, mais je suppose que je peux attendre les prochains tomes ! J'ai adoré Kozu, ce dragon et son histoire sont passionnants, tout comme cette affaire d'Ancien ou de Willa. Je suis plus sceptique sur Roa et j'ai carrément détesté Jarek. En somme, les personnages me paraissent sympathiques et passionnants, mais ils peuvent à tout moment se défaire de cette mine joviale et loyale pour un côté plus sombre, plus retourne-veste. Après tout, il y a des affaires de guerres, de passé perdu, de mensonges et de trône, dont pour du pouvoir et la vérité, j'ai l'impression qu'ils sont prêt à tout, en bien comme en mal.

En conclusion, ce premier opus pose des bases originales et envoûtantes. Comme un univers prenant à base de dragons, de fantasy oriental ou d'histoires dont s'abreuveraient les dragons. Il y une quête personnelle, des joutes de pouvoirs, des interrogations spirituelles, des affaires de cour et de coeur, des envies de liberté et de vérité. Tout ceci offre un cocktail qui met du temps à s'installer, sans pour autant être dépourvu de charme. le style d'écriture est sympathique, l'histoire est rythmé, les protagonistes nous offre un grand spectacle. Je suis curieuse et très envieuse de connaître la suite, car en dépit de quelques points noirs, ce roman m'a conquise.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Asha n’avait plus peur du feu depuis que le Premier Dragon en personne avait laissé une hideuse cicatrice sur toute la moitié droite de son corps. Elle portait dorénavant une armure complète, patchwork des peaux de tous les dragons qu’elle avait tués, ainsi que son casque préféré en forme de tête de dragon, avec ses cornes noires. Le cuir tanné, moulant comme une seconde peau, la protégeait parfaitement du feu.
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Quand il dormait, il avait l'air d'une fleur de lune dont les pétales ne se déploient qu'à la nuit tombée, une fleur superbe et rare à la lueur des étoiles. Asha tendit la main et augmenta la luminosité de la lanterne afin de mieux voir l'ombre papillonnante de ses cils. Elle suivit des yeux sa silhouette ferme et osseuse. Ses cheveux lui rappelaient la mer de Darmoor : agitée, remuante, pleine de vagues.
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Il était une fois une fille attirée par le mal. Et en particulier par les histoires interdites des temps anciens. Même si ces histoires avaient tué sa mère. Même si elles en avaient tué beaucoup d'autres avant elle. La fille se laissa charmer par les histoires qui lui dévorèrent le cœur et le remplirent de noirceur. Sa noirceur attirait les dragons. Les dragons qui avaient incendié les maisons de ses ancêtres et massacré leurs familles. Le dragon qui crachait un feu vénéneux. La fille n'en n'avait cure. Sous le couvert de la nuit, elle grimpait sur les toits, se faufilait à travers les rues désertes. Elle sortait de la ville pour rejoindre la Faille où elle racontait les histoires aux dragons, nuit après nuit. Elle leur raconta tant et tant d'histoires qu'elle réveilla le plus dangereux des dragons : un dragon aussi noir qu'une nuit sans lune. Et aussi vieux que le temps. Kozu, le premier dragon. Kozu voulait la fille pour lui. Il voulait posséder le pouvoir infini qui s'écoulait de ses lèvres. Il voulait qu'elle lui raconte des histoires à lui et lui seul. Pour l'éternité. Kozu lui fit prendre conscience de ce qu'elle était devenue. Elle prit peur. Et c'est ça de raconter les histoires des temps anciens. Mais ce n'était pas aussi simple. Kozu la piégea. Il cingla l'air de sa queue et siffla une menace : si elle refusait de se plier à son désir, elle le paierait. Elle trembla, pleura, mais tint bon. Elle n'ouvrit pas la bouche. Mais nul ne défie impunément le premier dragon. Kozu entra dans une fureur terrible. Et quand la fille essaya de s'enfuir, il cracha un jet de flammes mortelles. Ça ne suffit pas à le calmer. Il passa sa colère sur son royaume. Il déversa sa rage sur ses murs blanchis à la chaux et sur ses tours en dentelle de pierre. Il cracha son feu vénéneux sur son peuple qui hurla et sanglota en écoutant agoniser ceux qui étaient piégés dans leur maison incendiée. (...) Lorsque la fille présenta des excuses publiques et que son peuple lui cracha dessus, [le roi] demeura à ses côtés. Lorsqu'elle promit de se racheter, et qu'il soufflèrent le nom d'une déesse maudite, son père saisit l'insulte au vol et la changea en titre de gloire. "Les héros des temps anciens était surnommés Namsara, en l'honneur d'un dieu chéri" , déclara-t-il. On la surnommerait Iskari, en mémoire d'une déesse maudite.
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- Greta disait, fit-il sans s'interrompre, que nous sommes tous nés avec une chanson dans le coeur. Une chanson rien qu'à nous. Et que notre mission dans la vie est de trouver cette chanson.
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Au commencement… L'Ancien se sentait seul. Voilà pourquoi il se fabriqua deux compagnons. Il créa le premier d'un morceau de ciel et le baptisa Namsara. Namsara était un enfant radieux. Quand il riait, des étoiles brillaient dans ses yeux. Quand il dansait, toute guerre cessait. Quand il chantait, tous les mots étaient guéris. Pour la seconde, l'Ancien prit du sang et un rayon de lune. Il la nomma Iskari. Iskari était une enfant triste. Là où Namsara semait le rire et l'amour, Iskari semait la mort et la destruction. Quand Iskari arrivait, les gens se terraient chez eux. Quand elle parlait, les gens pleuraient. Quand elle chassait, elle ne ratait jamais sa proie. Mécontente de sa nature, Iskari s'en vint voir l'Ancien et lui demanda de la refaire. Elle détestait ce qu'elle était ; elle voulait ressembler à Namsara. Mais l'Ancien refusa. Elle lui demanda pourquoi. Pourquoi son frère avait-il la chance de créer alors qu'elle ne pouvait que détruire ? Pour préserver l'équilibre du monde, déclara l'Ancien. Iskari quitta le divin souverain, furieuse. Elle chasse pendant des jours. Des jours qui s'allongèrent en semaines. Sa fureur ne faiblissait pas. Bien au contraire, c'est soif de sang devint insatiable. Elle tuait sans pitié, sans émotion, et la haine enflait dans son cœur. Elle haïssait son frère car il était heureux et aimé. Elle haïssait l'Ancien qui avait fait qu'il en soit ainsi. Alors, Iskari installa des pièges pour attraper l'Ancien en personne. Ce fut une terrible erreur. L'Ancien la foudroya, lui laissant une marque aussi longue et large que la Faille. Pour avoir attenté à sa vie, il la dépouilla de son immortalité, la lui arrachant comme un vêtement de soie. Et pour qu'elle expie son crime, il la maudit et l'envoya errer seule dans le désert, hantée par les vents cinglants et les tempêtes de sable hurlantes. Desséchée par le soleil brûlant. Gelée sous la cape glacée de la nuit. Mais ni la chaleur ni le froid ne l'a tuèrent. C'est l'insoutenable solitude qui eut raison d'elle. Namsara parcourut le désert à sa recherche. Le ciel changea sept fois avant qu'il retrouve son corps dans le sable, la peau carbonisée par le soleil, les yeux dévorés par les corbeaux. À la vue de sa sœur morte, Namsara tomba à genoux et pleura.
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