On peut s'offrir des belles histoires, pour les conserver précieusement.
Et sinon il y a la solution des établissements de prêt, il regorge de possibilités de se faire plaisir et la carte d'adhésion est un passeport pour de multiples aventures.
C'est ainsi donc, dans une de ses cavernes d'Ali Baba sans voleurs, que j'ai découvert ce recueil de contes arméniens sur les rois.
L'ouvrage s'intéresse aux vils, aux sournois, aux cupides, aux fourbes, de quoi constituer de terribles péripéties et de conclure indubitablement par de solides morales.
Et quelles aventures!
Les deux histoires se sont passées Une Fois, dans les légendes, en Arménie, il y a dans ses deux histoires des pauvres et leurs rois.
Dans la première, s'intitulant "Ce que tu fais, c'est à toi que tu le fais", le roi a tout ce qu'il peut souhaiter, une énorme fortune, un fabuleux palais et beaucoup de serviteurs.
Le rythme de cette histoire s'appuie sur la visite quotidienne d'un vieillard sans le sou et le petit orphelin qu'il prit sous son aile cassé de vieillard.
Jour après jour, le vieil homme qui n'a rien pour s'offrir à manger vient quémander devant les portes du palais.
Bien conscient de la bonne cote de popularité gagnée auprès du peuple par un geste généreux, il cèdera une pièce pour boire à sa santé.
Ce à quoi le vieux mendiant lui répondra en guise de merci ""Ce que tu fais, c'est à toi que tu le fais".
Il en sera ainsi à chaque fois jusqu'à ce que le roi, excédé de cette réponse devant le peuple, décide de le punir à son insu, d'un retour mortel.
Il lui offrira cette fois un poulet cuit, mais empoisonné.
Si sa réponse reste la même, il en mourra, si il le remercie comme il l'attend, il remplacera le poulet.
La fin est terrible de leçon, pour le roi, vous le verrez.
Dans la seconde histoire, deux paysans cherchent à être départagés, comme dans le "Jugement de Salomon".
Nous sommes surpris de l'honnêteté des deux, la filouterie ne viendra pas de là.
L'un, ne pouvant cultiver sa terre, la loua à un autre et voici que ce dernier trouve une marmite pleine d'or.
Alors à qui appartient l'or, au propriétaire de la terre ou à celui qui la loue?
Oui, nous sommes surpris car les deux ne se disputent pas pour se l'attribuer mais pour la réserver à son obligé.
Le roi, n'a jamais vu, semble t-il, personnages plus nigauds aussi s'empare t-il de la bonne fortune en tant que propriétaire du royaume tout entier.
La réponse de la marmité enchantée (oui, elle l'est) ne se fera pas attendre.
La conclusion de ce conte sera bien plus heureux que le premier pour l'ensemble des personnages et l'on garde, en fermant l'ouvrage, avec ou sans morales, le goût de bonnes histoires facétieuses et de sagesse.
La deuxième, "la Marmite miraculeuse" rappelle l'histoire anglaise à la tournure tout autre de
Roald Dahl inspiré d'un fait réel "Le Trésor de Mildenhall". Nous vous renvoyons absolument sur cette histoire qui vaut également son pesant de plaisir et d'or.
Les illustrations de
Sébastien Pelon sont un vrai bonus sur l'ensemble de l'ouvrage.