Cela me chagrine un tout petit peu, mais il y a plusieurs passages pour cette dernière partie de la reine de l'air et des ombres qui ont quelque peu alourdi le récit et qui m'ont paru durer une éternité. Il n'en reste pas moins que j'ai tout de même adoré cette conclusion qui a été à la hauteur de mes attentes. Une jolie réussite qui me pousse à poursuivre avec les autres romans et les nouvelles de la saga.
Après avoir échappé in extremis aux soldats de la Cour des Ténèbres, Emma et Julian se retrouve à Thulé, un monde parallèle plongé dans la terreur et sous la gouvernance de Sebastien. Je redoutais ce début de tome, je ne vais pas mentir. Déjà parce qu'il me rappelait beaucoup le passage à Edom et ensuite parce qu'on s'éloignait pour moi de l'intrigue principale. Ce passage dure d'ailleurs assez longtemps. Certes, on apprend certaines choses, et ce "voyage" a un intérêt à plusieurs niveaux même, mais j'ai cru qu'il ne se finirait jamais. Pour commencer une lecture, ce n'était pas l'idéal. Une fois terminé, j'ai retrouvé le monde que nous connaissons et les choses ont été de mieux en mieux.
J'étais impatiente de voir l'affrontement final arriver. Les agissements de la Cohorte devenaient de plus en plus énervants, pour rester polie, une autre guerre sanglante pointait le bout de son nez, et le destin de nos héros était sur la sellette. Pas de quoi se réjouir, certes, mais les émotions et la tension faisaient qu'il était impossible de lâcher le roman. La reine de l'air et des ombres arrivait à un tournant majeur pour l'Enclave et les Créatures de l'Ombre, et je m'attendais à quelque chose d'épique. Je n'ai pas été déçue le moins du monde. D'autant plus que
Cassandra Clare a clairement joué avec ma corde sensible : l'effet de groupe. Voir les différentes forces en marche se rallier et agir ensemble pour le bien de tous. C'est quelque chose que j'adore. Il y a un élan d'espoir, des alliances qui se créent, une cause commune à défendre. Bien entendu, la peur de perdre l'un des personnages principaux était toujours là, mais il était difficile de ne pas être excitée de voir cet affrontement arriver, surtout pour rabaisser le caquet de la Cohorte.
Epique et prenant, toute la partie centrale du roman tient en haleine. Sans temps mort, le tout est réalisé avec soin et cohérence. J'ai beaucoup aimé suivre les différents personnages et qu'on ne se focalise pas seulement sur Emma et Julian. Chacun a sa part, mention spéciale à Drusilla qui arrive enfin à s'imposer, et nous avons droit à une vue d'ensemble du dénouement. Ce n'était pas évident à gérer, mais il n'y a eu aucun couac pour moi. Nous obtenons une conclusion digne de l'ensemble de cette trilogie, avec des personnages qui portent l'histoire de façon prodigieuse. Bien entendu, il y a beaucoup de romance, un point que certains ont trouvé négatif. Pour ma part, j'ai toujours vu les différents trilogie de la saga comme des romances épiques. Et avec plus de personnages, il y a forcément plus de relations amoureuses à mettre en avant. Mais chacune est unique, ne prenant pas le pas sur une autre. Tout est encore une fois bien dosé.
Si j'ai apprécié ce dernier tome, il n'est clairement pas une fin pour moi, et j'ai hâte de voir ce que donnera The Wicked Powers. Déjà du point de vue de la solution trouvée vis-à-vis de la Cohorte. Je la comprends, mais je ne sais pas si j'aurais fait la même chose dans cette situation. Elle est, pour moi, source de conflits à venir et ne clôt pas la discorde, ni le fanatisme. Mais elle est miséricordieuse et c'est aussi cela que Cassandra voulait mettre en avant. le retour de la mission première des Chasseurs d'Ombre : être des protecteurs. Deuxième point : Kit. J'ai eu un réel plaisir à le suivre. Son évolution est potentiellement la plus spectaculaire. Cependant, même si son destin semble aller dans une direction plutôt heureuse, il y a un déchirement que je n'arrive pas à accepter. Ce qui me donne encore une fois envie d'avoir The Wicked Powers entre les mains, sans compter l'épilogue qui n'augure rien de bon.
Fort heureusement, avant cela nous avons droit à une fin des plus plaisante, voire peut-être un peu trop. Je suis plutôt du genre à aimer les fins bisounours, mais à trop mettre de paillettes et d'arc-en-ciel avec des nounours tout doux... on casse tout. C'était mignon et adorable, mais il y avait tellement de couples à mettre en avant que cela s'est beaucoup éternisé. J'étais contente, ne vous méprenez pas, mais je pense qu'il y aurait pu avoir quelques petits coups de serpe pour alléger le tout.
La reine de l'air et des ombres est donc une réussite (oui malgré mes deux points "négatifs"), qui arrive à clore un épopée tout en laissant la porte ouverte à de nouvelles aventures. Joli coup de maître. Si les personnages sont très réussis, c'est aussi les valeurs que l'auteur cherche à véhiculer qui rendent son histoire addictif. On aimerait avoir des héros comme cela à nos côtés pour nous défendre, et comme eux, nous souhaitons un monde plus harmonieux et respectueux (la perfection, c'est ennuyeux).
J'aurais, pour finir, une critique concernant la traduction. Les erreurs de prénoms sont trop récurrentes, et cela est pénible... Etre obligée de revenir plus haut parce qu'on ne comprend pas qui parle est assez agaçant, et cela s'est ressenti dans les quatre tomes...