Citations sur Parfums (145)
Baudelaire, encore lui, savait bien que les mondes peuvent tenir dans les flacons, ou dans les boucles lourdes d'une chevelure endormie. Et toujours j'emporte avec moi ses vers,comme un vade-mecum mieux qu'un guide de voyge,de tous les voyages car aussi bien voyager c'est se perdre,se défaire du connu pour renaître sans repères et laisser ses sens apprivoiser la terre.
La terre demande à être nourrie si on veut qu'à son tour elle nourrisse.
Je gaspille le temps comme une petite monnaie sans valeur. Je suis peu de chose et je m'apprête bien vite à n'être plus rien du tout.
J'ai vu assez de tombes ouvertes et fait assez de trous pour en être certain. Creuser c'est apprendre à mourir.
Je suis comme les livres. je suis dans les livres. C'est le lieu où j'habite, lecteur ou artisan, et qui me définit le mieux.
Chaque lettre a une odeur,chaque verbe,un parfum.Chaque mots diffusent dans la mémoire un lieu et ses effluves.Et le texte qui peu à peu se tisse ,aux hasards conjugués de l 'alphabet et de la remembrance,devient alors le fleuve merveilleux,mille fois ramifié et odorant,de notre vie rêvée, de notre vie vécue,de notre vie à venir,qui tour à tour nous emporte et nous dévoile.
L'égout qui fut d'ailleurs autant une invention pour l’hygiène que pour l'esprit:œuvrant pour la salubrité,il a flatté aussi l’hypocrisie,car nous aimons faire disparaître .Nous mentir à nous-même.Nous produisons toujours plus d'ordures,mais nous soulevons le tapis et les glissons dessous eaux usées.Sales,troubles,souillées,rancies,bourbeuses.Témoin à charge.Nos vies à lire dans leur purins,mais à quant le procès? La ville se soulage dans sa grande tuyauterie et rejette loin au-delà de son enceinte,dans des bassins de brasseurs,ses honteuses rassurent auxquels elle tourne le dos en se pinçant le nez.
Les doigts et les lèvres qui viennent rêver sur le sexe des femmes gardent longtemps .longtemps,le souvenir de leur parfum,comme si celui-ci ne voulait pas mourir comme nous-même ne voulant pas mourir sinon,peut-être,comme le plus beau des songes ,tout au creux de leurs cuisses .
Avant que mon aimée n'ouvre les yeux,avant qu'elle ne me voit,qu'elle ne me sourit,ce que je veux étreinte en respirant sa peau et sa chevelure,c 'est notre présence commune qui fait de ce réveil le recommencement de notre amour,l 'aube ressuscitée d'une durable harmonie.
Sans doute est-là,dans cette bibliothèque surannée,au profond du silence,parmi les visages absents de mes camarades et leurs corps ennuyés,enivré par le remugle - Puisque c'est le nom de l'odeur des vieux livres comme je l'appris bien plus tard -, Que j 'entre dans un pays,celui de la fiction et de ses mille sentiers,que je n'ai depuis jamais vraiment quitté.Je suis comme les livres.Je suis dans les livres.C'est le lieu ou j'habite,lecteur et artisan,et qui me définit le mieux .