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Dès les premières pages, l'humour et la verve de Petite Abeille m'a emportée ! Cette jeune nigérienne qui a appris l'anglais grâce à deux ans de rétention dans un centre pour réfugiés commence son histoire en disant qu'elle aimerait mieux être une pièce d'une livre britannique qu'une fille d'Afrique.
La description qui suit permet alors de faire la connaissance de cette jeune fille pétillante malgré les affres qu'elle a subies avant de quitter son pays.

Sous son humour se cache un lourd passé. Et si Petite Abeille semble résolument tournée vers l'avenir avec l'envie d'être heureuse, ce qu'elle a vécu chez elle est au-delà du dicible ...
Enfin, pour le moment, le lecteur se demande surtout pourquoi l'homme qu'elle a appelé est dans tous ses états. Pourquoi donc ne souhaite-t-il pas la revoir ? Pourquoi sa voix tremble-t-elle au téléphone ? Pourquoi lorsqu'elle arrive chez lui, est-ce sa femme en deuil qui ouvre la porte à notre petite nigérienne ?
Le narrateur alterne à chaque chapitre : la voix de Petite Abeille laisse la place à celle de Sarah, la femme que Petite Abeille a rencontrée dans son pays. Et cette alternance permet à la fois de retarder les différentes révélations, mais aussi de comprendre la détresse de ces deux femmes qui viennent de subir l'une comme l'autre de terribles pertes. Comme le lecteur a le point de vue des deux femmes, il ne peut s'identifier à l'une ou à l'autre, et il ne peut s'empêcher non plus de vouloir connaître le fin mot de l'histoire.
Que s'est-il passé sur cette plage ?!
Puis, une fois la révélation passée, voici qu'une autre surgit, relançant alors l'intrigue !

C'est aussi un livre qui montre le fossé qui existe entre la vie dans un pays européen et celle dans un pays en guerre .

Vous l'aurez compris, ce livre, très bien écrit, mêle très intelligemment, la grande histoire avec la petite, celle des gens comme vous et moi ; le tout mené comme un roman à tiroirs où les révélations pleuvent.
En somme, c'est un roman qui m'a énormément touchée, émue, et en même temps il m'a tenue en haleine sur près de 400 pages.
Et si le sujet peut vous sembler triste (ce que je redoutais en commençant ce roman), l'intrigue menée tambour battant permet au roman de ne pas se focaliser exclusivement sur les violences qui ont cours dans certaines parties de l'Afrique. En outre, ce roman permet aussi de brosser deux très beaux portraits féminins !
En somme, voici un roman tout autant instructif que palpitant.
Une réussite !
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Ce roman est un petit coup de coeur, bien écrit et très agréable à lire.
C'est une partie de pingpong entre les histoires de Sarah une anglaise et de Little Bee (petite Abeille) adolescente nigériane. Chacune va avec son histoire et sa version, nous faire comprendre le lien qu'il y a entre elle.
Evidemment la partie racontée par Petite Abeille est plus poignant, plus émouvant. Je ne veux pas dévoiler l'histoire il faut vraiment lire ce roman.
C'est un roman touchant, parfois triste mais parfois drôle et joyeux.
Lisez le, prêtez le et échangez sur le sujet.

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Une jeune nigériane de seize ans quitte avec trois autres jeunes femmes un centre de rétention où elle était depuis deux ans. Petite Abeille, puisque c'est le nom qu'elle s'est choisi, a compris depuis longtemps que si elle veut rester en Angleterre, elle doit en connaître bien la langue, car « Pour s'en sortir, il faut être jolie ou parler joliment. » Elle réussit donc, bien qu'elle soit sans papiers, à rejoindre une banlieue londonienne où vit un couple qu'elle a croisé sur une plage du Nigéria. le roman va reconstituer ce qui s'est passé ce jour-là, en passant des souvenirs de Petite Abeille à ceux d'une autre jeune femme. Sarah est rédactrice en chef d'un magazine féminin qui se veut atypique, elle a un fils de quatre ans, Charlie, et elle vient de perdre son mari. Comme d'autres avant moi, j'ai trouvé les parties concernant Sarah moins fortes que celles concernant Petite Abeille, qui allient bien mieux tragédie et humour. Mais sans doute sont-elles tout à fait nécessaire pour faire ressortir le dérisoire des états d'âmes de Sarah par rapport à ce que la jeune africaine a vécu.
La réussite de ce roman est dû en grande partie au magnifique personnage de Petite Abeille, le charme de sa langue, de son raisonnement juvénile et sans illusion à la fois, elle qui en a tant vu et qui sait que « L'horreur, c'est comme l'océan, elle couvre les deux tiers de la planète. » le découpage et la construction sont parfaits aussi, et poussent à tourner les pages sans relâche. A noter aussi l'excellente traduction de Odile Demange, certains passages ne devaient pas être des plus faciles à bien rendre en français. Bref, un roman que je recommande à ceux que le thème intéresse et aux autres aussi !
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Si le roman est loin d'être parfait, franchement larmoyant à certains moments ou stéréotypé, il n'en demeure pas moins intéressant et bien mené.

Il s'agit d'une histoire à double voix, celle de Petite Abeille d'abord, une jeune nigérienne qui passe deux années dans un centre de rétention britannique avant d'être enfin libérée, puis Sarah, une anglaise qui a rencontré la jeune africaine deux ans auparavant sur une plage du Nigéra et qui se retrouve mystérieusement liée à elle, pour des raisons que nous ne découvrirons que peu à peu.

Il s'est passé quelque chose de fort et bouleversant deux années plus tôt entre Petite Abeille, Sarah et son époux Andrew et lorsqu'elle arrive à Londres c'est chez eux qu'elle se présente.

Toute la trame du livre repose sur ce mystère et cela fonctionne assez bien. Petite Abeille est une jeune femme intelligente qui a appris l'anglais pour avoir une chance de s'intégrer et avoir des papiers. Nous suivons son parcours de réfugié et ses souvenirs douloureux. Son identité se construit peu à peu, pas si innocente que nous l'imaginions. Sarah quand à elle n'est pas non plus une sainte, et c'est un portrait noble mais loin d'être parfait qui nous est brossé, profondèment humain et franchement passionnant. Les autres personnages sont parfois plus ambigües, souvent stéréotypés, notamment Lawrence, mais l'auteur évite tout de même les gros éceuils. Tout n'est pas subtilement décrit et la fin est même un peu trop prévisible par rapport à l'ensemble, mais l'émotion est présente et rachète sans doute cette fin décevante. L'auteur tente de ne pas tomber dans le larmoyant mais il n'y parvient pas toujours, ce qui est assez problématique pour moi, n'étant pas aficionado de cela. Pourtant les personnages principaux sont forts et braves et l'ont devine que cette tenacité contrecarre des moments qui auraient pu être encore plus mièvres, mais une meilleure écriture aurait certainement comblé ces lacunes.

Toutefois cela demeure un bon roman sur la confrontation des cultures, le statut des réfugiés, le courage, la dignité et la conviction. Un roman qui brosse des personnages féminins de qualités et pas unilatéraux, ce qui est déjà un bon point! Mais qui surtout arrive à distiller et étayer un constat politique terrible de façon assez anodine. Décrire sans polémiquer mais convaincre? À méditer...
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L'histoire commence avec une adolescente nigériane frappant à la porte d'une veuve britannique…toute la trame du livre repose sur le mystère qui unit ces deux femmes. Une fois levé, ce sont de nouvelles interrogations qui arrivent et ainsi, de pages en pages, de rebondissements en rebondissements, le récit se construit livrant une histoire dramatique et poignante mêlée d'humour. La fin est inattendue et vous marquera à jamais.

Chris Cleave utilise un style de narration particulier en alternant la voix de Sarah, britannique trentenaire, et celle de Petite Abeille, adolescente nigériane. Cette alternance permet au lecteur d'avoir une vision globale et apporte à la gravité du sujet une note d'humour, de poésie et d'innocence. Mais surtout elle retarde les différentes révélations quant à leur histoire respective. On s'identifie et s'attache rapidement aux deux femmes tellement différentes. Les émotions nous submergent à chaque page : tristesse, joie, peur… le niveau d'empathie est tel que j'en ai eu les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres et le coeur battant à 100 à l'heure !

L'auteur maitrise habilement le suspens, une fois ce livre ouvert on ne peut le refermer avant la dernière ligne. J'étais tellement pressée d'arriver au bout que malgré les chapitres plutôt longs, je l'ai dévoré. le changement dans les récits relance à chaque fois l'intrigue, les dialogues sont justes et parfois très drôles notamment ceux de Petite Abeille avec ses soeurs et avec les autres femmes du centre pour réfugiés (avec la pointe d'accent). Teintés d'humour, ils nuancent le tragique dans le récit...........

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J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman.

D'abord pour son côté à la fois politique et social : il est question des agissements des firmes pétrolières au Nigeria, mais vu du côté des habitants explusés qui subissent les crimes mandatés par les compagnies mondiales ("C'est ça la mondialisation")

Il est également question des conditions de détention et d'aide dans les centres de détention - en Angleterre, mais cela ne doit pas être bien différent sur notre sol - et la précarité des personnes sans papiers.

De l'impossibilité pour les autochtones de leur venir en aide, même avec la meilleure volonté du monde.

Du déchirement que vivent et subissent ces mêmes sans-papier dans une contrée lointaine et si éloignée de leur mode de vie.

Un petit bémol, toutefois, sur certains dialogues entre les personnages qui paraissent un peu "fictifs" et pas vraiment réalistes.

Voici un roman que je n'ai pas lâché pour suivre les évolutions des personnages et le déroulement de l'histoire.

L'image que je retiendrai :

Il y en a tant... Mais surtout celle qui ouvre et clôt le roman : la plage du Nigeria si belle pour les touristes, mais si dangereuse pour les villageois.

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Petite Abeille, Sarah … deux femmes, deux cultures opposées, rien qui pourrait les rassembler, et pourtant… faute de sauver son couple lors d'une escapade au Nigéria, Sarah fera bien mieux : elle sauvera la vie de Petite Abeille fuyant avec sa soeur l'horreur d'un certain génocide déguisé… Sarah contrairement à son mari n'hésite pas une seconde…cette seconde décisive où le destin bascule à tout jamais

Le roman se dessine en mosaïque : l'histoire de Petite Abeille percute le chemin de Sarah, dès lors leur vie vole en éclats… chaque pièce est soigneusement posée alternativement par l'une et l'autre des deux femmes… afin de reconstituer l'histoire de chacune d'elles, l'une qui vient au secours de l'autre, puis inversement comme une invite à ne pas sombrer à tout jamais vers une issue fatale… Petite Abeille nous révèle les drames de son pays, sa fuite, et les conditions des réfugiés …La confrontation de deux civilisations aussi différentes provoque forcément des situations plus ou moins dramatiques mais aussi loufoques et ironiques voire improbables. C'est sans doute ce qui sauvera Petite Abeille dans ce pays où “: il faut être jolie ou parler joliment” pour espérer être accepté … Petite Abeille opte pour la deuxième solution : l'Anglais de la Reine, qu'elle s'évertue à maîtriser ce qui ne manque pas toujours d'être comique… mais on ne peut que s'incliner face à sa persévérance, son courage et son optimisme.

En écho, Sarah nous livre son histoire, sa rencontre avec Petite Abeille mais aussi son couple qui bat de l'aile, son travail qui ne correspond plus à ses attentes, elle ne sait plus faire semblant de ne pas savoir ce qui se passe au Nigéria tant que dans tous ces pays en voie de développement… de drame en drame, elle finit par prendre la décision de protéger Petite Abeille faute de ne pouvoir changer le monde…

Ce roman se joue donc sur deux tableaux, et nous dévoile plus d'une facette… Cette construction du roman est originale, et le fait de nous révéler par brides les événements de l'une et de l'autre, nous plonge dans une intrigue intéressante. de rebondissement en rebondissement, la mosaïque prend forme et nous livre une histoire bien que dramatique fort poignante et émouvante.


Quant aux autres sujets proposés comme : l'infidélité, ils deviennent presque insignifiants face à l'atrocité du vécu de Petite Abeille et dérisoires à côté de la situation que vivent au quotidien les réfugiés et les sans-papiers… il est vrai que pris à part, chaque événement est important mais mis côte à côte, forcément l'un l'emporte sur l'autre et là surgissent toutes les questions personnelles : y-t-il lieu de faire un drame de son mal-être au quotidien alors qu'à notre porte, des vies sont complètement anéanties, meurtries, bafouées, pour ne pas dire ignorées, passées sous silence ces conditions inhumaines ….elles devraient nous révolter et nous mobiliser au lieu de se lamenter sur le sort d'une infidélité, sur son boulot qui devient qu'une routine etc …

En résumé :

Un roman qui met à la lumière les points bien sombres de notre civilisation…

Une belle lecture, des personnages attachants parfois marrants, émouvants : j'ai beaucoup apprécié ce roman à deux voix et approuvé les choix de Sarah vis-à-vis de Petite Abeille , mettant en veille sa carrière mais profitant de son expérience et de son courage pour la sauver elle et bien d'autres petites abeilles en détresse… une goutte d'eau dans la mer, mais une goute et une goutte ça finit par compter… ce qui est contradictoire car c'est bien une goutte d'eau qui a fait déborder le vase de Sarah … ne négligeons pas l'infime qui peut tout faire basculer vers l'extrême …


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Petite Abeille, adolescente nigérienne, sort d'un centre de rétention après 2 années d'enfermement où elle a appris l'anglais, la langue de la Reine. Perdue dans Londres, elle n'a qu'une adresse où aller, celle inscrite sur un permis de conduire trouvé dans son pays.

Voilà que peu à peu l'histoire se construit. Petite Abeille nous raconte sa vie dans le centre, comment elle a appris la langue et comment elle voit la société occidentale, qu'elle s'imagine raconter à ses ami(e)s resté(e)s au pays.

Puis elle va faire la rencontre de la femme de l'homme à qui appartiennent les papiers trouvés et une autre histoire va se construire.

Un très beau roman sur la société, sur l'amitié, l'engagement... Parfois dur mais sans tirer sur la corde sensible, le langage décalé de Petite Abeille donne un ton quasi comique à certaines situations.

Un livre qui fait réfléchir sans prendre la tête pour autant.

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Dans ce roman, deux voix, deux vies de femmes s'alternent. La première que l'on rencontre c'est une jeune réfugiée nigériane, qui se fait appeler Little Bee et qui vient de passer deux ans dans un centre de détention de réfugiés illégaux à Londres. Elle en sort par un concours de circonstances sans pour autant d'avoir de papiers en règle et elle ne connait personne en Angleterre à part un couple qu'elle a croisé une fois sur une plage au Nigéria et dont elle a le numéro de téléphone.
Sarah, elle, est la femme que Little Bee a rencontrée au Nigéria. Elle vit avec son mari et son fils, un petit garçon de 4 ans obsédé par Batman. Elle est directrice d'un magazine, a un amant et son mari, dépressif depuis leur retour du Nigéria, vient de se suicider…
Little Bee et Sarah vont se retrouver et leurs deux mondes si éloignés vont se rejoindre. Elles partagent une expérience traumatisante (on sait qu'il s'est passé quelque chose mais on ne sait exactement quoi qu'à la page 150) et elles ont besoin de se reconstruire et elles vont se porter l'une l'autre.
Little Bee du haut de ses 16 ans a vécu des choses terribles et elle a une grande maturité, un recul sur les deux cultures qu'elle a connues puisque pendant son internement en Angleterre elle a tout fait pour s'imprégner de tout ce qui est anglais pour appartenir à ce monde et pourtant elle n'oublie pas sa vie d'avant. Sarah elle traverse une période où elle se sent inutile et déconnectée de ce qu'elle voulait étant jeune dans son métier de journaliste : faire la différence.
Little Bee est un personnage tellement fort, plein de sagesse malgré sa jeunesse et il y a dans ses propos de la poésie et un réalisme terrifiant. Sarah est une femme qui devrait avoir tout pour être heureuse mais qui est fragile, friable. Elle va être réveillée par Little Bee et être confrontée à sa situation d'occidentale privilégiée et égoïste. le lecteur est forcément interpellé par ces deux personnages de femmes.

Quel beau roman! Tellement touchant et émouvant qui fait vraiment réfléchir à notre place d'occidentaux dans ce monde. Je ne peux que vous le recommander!
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Voila un roman que j'ai adoré. le lire en anglais déjà, cette langue qui me surprend toujours par sa simplicité et capacité d'évoquer des tas d'images en peu de mots. Deux femmes se rencontrent. Un évènement qui n'a duré que très peu de temps les lie. L'une est anglaise, l'autre nigériane. L'une, Sarah, vit confortablement à Kingston-upon-Thames, l'autre est clandestine en Grande-Bretagne. Little Bee est son nom d'emprunt. Il y a des passages qui m'ont particulièrement marqués, ces quelques lignes où Little Bee, pour se sentir en sécurité, cherche où qu'elle soit, le moyen de se suicider rapidement, pour échapper aux hommes. La rencontre sur la plage aussi, ce moment de bascule, court, intense. le roman de Chris Cleave interroge sur la relation à l'autre, sur l'humanité possible entre des mondes si différents.
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