A quatre ans, Rashmila est devenue une Kumari, une déesse vivante du Népal. Elle possédait les trente-deux signes de la beauté parfaite : des yeux noirs bleutés, une langue petite et sensible, les membres d'une biche, les cils de la vache, des dents blanches, etc. Dans son palais, elle est restée immobile chaque jour regardant droit devant elle d'un air hautain, dur, détaché de tout. Interdiction de rire ou de montrer la moindre émotion. Et surtout, interdiction de saigner. Un matin, on a trouvé quelques gouttes de sang sur son poignet. Les prêtres, effarés, ont dû appliquer la règle : quand une Kumari saigne, son règne prend fin.
Aujourd'hui âgée de douze ans, chassée de son trône, Rashmilla est retournée chez elle après avoir passé huit ans loin des siens. Traumatisée par la perte de son statut de déesse, étrangère dans une maison où elle n'a pas grandie, la petite fille reste dans un premier temps cloitrée dans sa chambre, refusant de rencontrer ceux qui viennent lui rendre visite.
Peu à peu, pourtant, la cicatrice va se refermer et Rashmilla va reprendre goût à la vie en arpentant les rues de Katmandou, libre.
Irène Cohen-Janca propose une immersion dans une culture et des traditions souvent inconnues des occidentaux. On découvre la vie au Népal, rythmée par les cérémonies et les fêtes religieuses.
Le texte est rédigé à la première personne et les chapitres, très courts, donnent beaucoup de rythme au récit. Rashmilla est touchante car l'évocation de son passé et de ses interrogations sur l'avenir sonne juste. Un joli petit roman, original et enrichissant.
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