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Citations sur Sur la scène intérieure : Faits (11)

Pour apprécier l’attachement des Juifs de Turquie à la France, il faut une remarque supplémentaire (...) Paradoxalement, c’était aussi la France de l’affaire Dreyfus.
- Un obscur capitaine juif est accusé d’espionnage, estimait-on sur les rives du Bosphore. Personne ne sait s’il est coupable et la France est au bord de la guerre civile ! Presque partout ailleurs dans le monde, le capitaine aurait été fusillé après un procès sommaire, ou pas de procès du tout, et personne n’aurait entendu parler de lui.
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Tout à son bonheur de vivre à Paris, il en oublia qu'il avait perdu sa citoyenneté turque sans avoir obtenu pour autant la française. Comme Marie, il était devenu apatride : un gibier parfait au temps des rafles.
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Il parlait de « devoir » et de « mémoire » (...) Pour ceux qui se souviennent, la mémoire ne relève ni du devoir ni d’une fraternité posthume. Toute injonction à se tourner vers le passé ne paraît pas seulement risible, elle est presque insultante.
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De même que les enfants ne portaient pas d’étoile jaune avant l’âge de six ans, la police française ne remettait aux Allemands que les nouveau-nés âgés de plus de six mois. Après son arrestation le 14 août (1943), Marie fut donc internée à l’hôpital Rothschild en attendant que ma sœur Monique (...) qui avait alors trois mois, ait l’âge requis pour le voyage vers Auschwitz, via Drancy.
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Le spectacle semblait « volé » et trois fois même : en tant que Juifs, nous n’aurions jamais dû voyager dans la première voiture ; ensuite, nous étions seuls avec le machiniste, à bénéficier d’une vue aussi privilégiée. La troisième raison était la plus troublante : le chef de train lui-même ne remarquait pas notre présence illégale. Sa casquette grise, son sifflet (pour rappeler les passagers à l’ordre), les deux boutons (l’un vert, l’autre rouge) commandant l’ouverture et la fermeture des portes lui conféraient pourtant une autorité indéniable.
Les jours avec étoile, nous montions dans le dernier wagon réservé aux Juifs. Comme je voyais aussi souvent Marie avec l’étoile que sans celle-ci, qu’elle m’entraînât vers la dernière voiture avait tout d’une punition. Marie le savait si bien qu’elle devançait toute contestation et serrait fermement ma main pendant que nous nous dirigions vers la queue du train.
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Je mimais ma mort en m’allongeant sur le parquet, immobile, les bras en croix, comme le Christ. C’est sans doute devant un crucifix que j’ai entendu prononcer pour la première fois le mot « mort ».
En tout cas, je croyais qu’on ne mourait que les bras en croix. J’entendais Marie qui allait et venait dans l’appartement, les pas de Jacques et les craquements du parquet sous son poids. J’avais beau fermer les yeux, personne ne s’inquiétait le moins du monde.
Puisque j’accumulais toutes les preuves, comment pouvait-on deviner que je n’étais pas mort ? Ce fut longtemps un grand mystère.
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Mercado fut indigné qu'on ait pu retirer une enfant de l'école à quatorze ans pour en faire une bonne à tout faire chez lui. La tradition juive exige que l'on étudie, et que l'on aide ceux qui n'ont aucun moyen de le faire. la jeune bonne s'appelait Annette. Bretonne, elle venait tout droit de sa campagne et c'était son premier emploi. Mercado la fit immédiatement réinscrire à l'école. Sans doute Annette fut-elle la seule bonne à être logée, nourrie et payée pour être absente la majeure partie du jour. Ce qui ne l'empêchait nullement d'aider Sultana avant de se mettre à ses devoirs, comme l'aurait fait n'importe quelle fille de la famille.
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Pour apprécier l'attachement des Juifs de Turquie à la France (ce fut vrai dans tout l'ex-Empire ottoman), il faut une remarque supplémentaire : la France, à leurs yeux, n'était pas seulement le pays de Racine, celui des Lumières et de la Révolution de 1789 accordant, la première en Europe, les droits civiques aux Juifs. Paradoxalement, c'était aussi la France de l'affaire Dreyfus.
- Un obscur capitaine juif est accusé d'espionnage, estimait-on sur les rives du Bosphore. Personne ne sait s'il est coupable et la France est au bord de la guerre civile ! Presque partout ailleurs dans le monde, le capitaine aurait été fusillé après un procés sommaire, ou pas de procès du tout, et personne n'aurait entendu parler de lui.
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Dans ces établissements, on ne faisait cours ni pendant les fêtes chrétiennes ni pendant les fêtes juives ou musulmanes. L'un de mes oncles m'expliquait que les élèves s'amusaient à compter et recompter les jours de congé pour savoir quelle religion valait le plus de vacances aux deux autres confessions. Le revers était des grandes vacances très courtes et des journées de travail très longues.
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Des policiers en civil procédaient aux arrestations à la fin de l'heure de visite, dans les rues proches de l'hôpital Rothschild, sans doute après dénonciation par les infirmières. On arrêtait également les visiteurs aux abords du métro Picpus, la station la plus proche de l'hôpital.
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