- Bonjour, Claudine. Vous avez fait bon voyage ?
-- Très bon. Renaud charmant. Il a tout le temps flirté avec moi, si bien que je n'ai pas eu une seule minute la sensation d'être mariée...
La volonté d'être belle la transfigure.
[...]
Sans beauté réelle, sans grâce profonde, Marthe éclipse toutes les jolies créatures qui dansent à ses côtés.
- Cette Annie, quels yeux merveilleux elle a, n'est-ce pas, mon cher grand ? Des fleurs de chicorée sauvage, écloses sur un sable brun...
- Oui, complète Renaud..., quand elle lève ses paupières, on dirait qu'elle se déshabille.
J'ai abaissé mes paupières, ce qui est ma façon de rentrer chez moi [...].
A vingt-quatre ans, il a déclaré : "Maintenant, nous allons nous marier", comme il m'aurait dit onze ans auparavant : "A présent, nous allons jouer aux sauvages."
Il est aussi honnête qu'il est beau.
Elle ne sait pas qu’en pensant tuer quelqu’un, elle frappait sur un vêtement vide.
Est-ce cela l’adultère, et faut-il croire que ce qu’ils faisaient ressemble à l’amour ?
De si loin, les baisers perdent leur poison, et je puis poursuivre une minute, sans remords, notre rêve du Jardin de la Margrave.
Que vous n'aimez pas, c'est un malheur, un malheur calme et gris, oui Annie, un malheur ordinaire. Mais songez que vous pourriez aimer sans retour, aimer et être trompée… C'est le seul grand malheur, le malheur pour lequel on tue, on brûle, on anéantit…