paru en 1932
"Un reflet d'argent s'élança d'un massif, coula comme un poisson contre les jambes d'Alain". (Saha)
"-Je vois tes cheveux courir, criait-elle. C'est fou d'être bond à ce point-là!" (Alain)
"Elle est jolie, raisonnait Alain, parce qu'aucun de ses traits n'est laid, qu'elle est régulièrement brune, et que le brillant de ses yeux s'accorde avec des cheveux propres, lavés souvent, gommés, et couleur de piano neuf..." (Camille)
"-Camille, les bras levés et noués en anses derrière sa nuque, l'appelait du regard. Mais il n' avait d'yeux que pour l'ombre. "Qu'elle est belle sur le mur! Juste assez étirée, juste comme je l'aimerais..." " (l'homme, la femme,
la chatte).
Une fois de plus, l'amour, l'amour! L'amour bafoué, le trio inégal, la rivale féline, mystérieuse, unique ;
LA chatte. D'une écriture directe, simple et puissante, très visuelle pour le lecteur,
Colette nous montre un autre type de relation/rivalité.
La chatte trop humaine, l'amour démesuré, pur, noble que lui voue Alain, la jalousie "animale" (dans le mauvais sens du terme) qu'éprouve une Camille malhabile dans sa juvénilité amoureuse qui donne moins qu'elle ne veut recevoir constituent l'univers particulier de ce court et dense roman.