D'habitude j'aime bien les polars de
Michael Connely : j'aime son écriture, ses intrigues bien ficelées ; et son univers est chargé d'une noirceur qui me plait d'autant plus qu'il est éloigné du mien.
Personnage central de son premier roman, Hieronymus "Harry" Bosch est une sorte de mirage, comme si l'Inspecteur Harry cher à
Clint Eastwood avait fait le voyage initiatique d'Apocalypse Now et n'en était pas revenu indemne, le tout sur fond d'histoire familiale calamiteuse. du Harry originel, il aurait le côté forte tête et rentre dedans ; du Vietnam il a ramené ses cauchemars et pas mal de doutes sur ses contemporains ; de sa mère une empathie pour les victimes et les laissées pour compte.
Et voici donc notre
Hieronymus Bosch, à la retraite, qui enquête sur la mort apparemment naturelle d'un de ses amis et se lance à la poursuite d'un tueur en série. Ça va déménager, me suis-je dit, ça va déménager...
Et là... flop.
Voilà, je n'ai pas aimé cet épisode là.
Pourtant le scénario était alléchant, genre choc des titans, entre l'inspecteur vertueux et un méchant pathologique et génial.
Alors pourquoi suis-je resté au bord du livre, sans y plonger vraiment ? C'est sans doute parce que dans cette énième aventure, Bosch atteint un statut de quasi-superhéro.
D'habitude ce gars là me plait parce qu'il a ses faiblesses. Dans
Los Angeles River, oubliées les failles béantes de son passé, il ne reste que des démêlées amoureuses ou familiales pour qu'il mette un genou à terre.
D'abord il est une fois encore un enquêteur hors pair, à lui seul plus fort qu'une équipe du FBI - mais cette fois avec une facilité que je ne lui connaissais pas. Et puis on le découvre père sensible et quasi idéal, éploré de sa fille. Et puis le revoilà tombeur infaillible, et, ai-je besoin de le préciser, amant hors pair. Et puis il sait mieux que quiconque dénouer les fils d'une histoire. Etc etc etc, jusqu'à la nausée pour ce qui me concerne.
Et oui je suis déçu d'avoir commencé un grand roman noir américain pour finir avec un épisode de série télé aux accents de soap opéra...
OK, j'y vais un peu fort, le livre recèle quelques moments forts.
Mais je suis déçu à la hauteur de mes espérance : c'est que
Michael Connely m'a mal habitué, la plupart de ses autres bouquins sont vraiment très très bons.