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4,14

sur 426 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la renversante découverte que fut pour moi le Prince des Marées, il s'agit ici de ma seconde lecture de Pat Conroy. J'ai beaucoup aimé ce livre, bien qu'il ne soit pas, selon moi, au même niveau que le Prince des Marées, du fait de plusieurs rebondissements narratifs que j'ai trouvé quelque peu exagérés et irréalistes. J'ai néanmoins eu énormément de plaisir à retrouver ce style si unique de l'auteur, qui sait, dès les premières lignes, nous faire nous attacher à ses personnages et nous embarquer dans son univers. On s'attache ainsi très vite à Jack McCall, veuf, expatrié à Rome avec sa fille Leah dont la garde a fait l'objet d'une âpre bataille judiciaire à la suite du décès de son épouse, qui a mis fin à ses jours en se jetant du haut d'un pont de Waterford. Confronté à la maladie de sa mère, Jack va devoir mettre un terme à son exil, rentrer en Caroline du Sud, se confronter aux épisodes douloureux de son passé et de celui de ses proches ainsi que de ses amis, et introduire sa fille à son héritage familial, malgré ses propres réticences à revisiter un passé douloureux. J'ai lu ce roman en même temps qu'une amie, qui avait également lu le Prince des Marées, et nous avons échangé, au fur et à mesure de notre lecture, sur ce qui rendait l'ambiance narrative créée par l'auteur si spécifique. Nous avions en effet du mal à cerner ce qui caractérisait cette écriture, si riche, si entraînante et sensuelle, jusqu'à ce que mon amie pointe du doigt, de manière tout à fait pertinente selon moi, la place prépondérante occupée par la nature dans l'écriture de Pat Conroy : les péripéties vécues par les personnages -et elles sont nombreuses !- ont en effet toujours pour toile de fond un élément naturel : le fleuve qui traverse Waterford, la mer, où Jack et ses amis d'enfance vivront des expériences transformatrices, les animaux : tortues, marsouins, crabes, raie géante… cet environnement, ce « tout » qui est témoin des accidents de vie des personnages, de leurs joies, de leurs échecs, est présent à chaque page du livre. C'est pour moi ce qui fait toute la magie de l'écriture de Pat Conroy, ce qui m'émeut le plus. La nature sauvage de Caroline du Sud, à laquelle l'auteur semble éperdument attaché, accompagne les vies de Jack, de ses frères, de ses amis et de sa mère, de la naissance à la mort. Je garde en particulier le souvenir de passages fantastiques dans le roman, où est raconté l'apprentissage de Leah auprès de sa grand-mère, qui lui enseigne à prendre soin des oeufs de tortues, et à connaître et protéger l'environnement maritime de Waterford ; de la même façon, les retrouvailles de Jack avec son fleuve dans lequel il se laisse porter après avoir sauté (nu !) d'un pont avec ses frères -scène mémorable du livre !-… toutes ces scènes uniques font de ce roman une pépite, et encore, je ne m'étendrai pas sur la richesse des personnages, leur humour malgré les obstacles qu'ils rencontrent, leur résilience (mais pas une résilience béate, non, une résilience vraiment « humaine », avec ses ratés et ses maladresses)… Pat Conroy nous régale à chaque page. Je garderai un très beau souvenir de cette lecture, et je suis certaine que ce livre fera partie des ouvrages dont j'aurai plaisir à relire quelques passages au cours des années à venir.
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Il y a un certain temps que Pat Conroy me faisait de l'oeil mais il faut être dans les dispositions littéraires adéquates pour s'attaquer à un roman-fleuve. Comme, selon une idée largement répandue, l'été est propice à la lecture de pavés, j'ai choisi Beach Music. 949 pages.


Jack McCall s'est exilé en Italie en compagnie de sa fillette après la mort de Shyla, son épouse vive et drôle qui avait pourtant en elle une part sombre, sinon pourquoi aurait-elle sauté du haut d'un pont pour abréger son existence, lasse de se sentir défectueuse et éphémère. Depuis ce saut de l'ange qui l'a rendu veuf, Jack est moralement exsangue, vaincu, et subit une tristesse permanente. Il cherche l'amnésie, Rome lui permet d'y accéder. Il a fui aussi son passé familial, sa belle-famille qui lui a intenté un procès pour la garde de sa fille, et la Caroline du Sud, cet Etat obscurantiste où une grande partie de la population vit dans des maisons vulgaires inspirées de Tara, en feignant d'ignorer que Lincoln a libéré les esclaves.


Dès les premières pages, bien que craignant un côté étouffe-chrétien de l'intrigue qui fait un tour d'horizon englobant rien de moins que la ségrégation, la guerre du Vietnam, l'Holocauste, les familles dysfonctionnelles, j'ai été séduite par le style de l'auteur. Il faut dire qu'il commence en douceur en décrivant une Rome digne de la Dolce Vita, des placettes où chantent des fontaines, des terrasses où sont servies les meilleures pâtes et pizzas du monde et des environs ; avec très peu d'imagination, j'ai eu vite fait d'assimiler Jack McCall à Marceeellôôôô... J'ai également été très sensible à la qualité des dialogues, qui fusent et éclairent l'histoire de leur humour et intelligence.


Et puis, et puis, Jack retourne chez lui aux Etats-Unis, sa mère est mourante, et à partir de ce moment-là, mon intérêt s'est émoussé. Un manque de structuration, de cohésion a perturbé ma boussole littéraire, l'ensemble des thématiques se fondant dans un récit embrouillé et redondant. La famille de Jack bien que particulièrement cinglée n'a pas réussi à accrocher mon attention, et j'ai fini - pour des motifs personnels de deuil très récent – par caler sur la leucémie de la mère de Jack hospitalisée en chimio. Au final, j'ai lu plus ou moins un tiers de ce pavé, je n'ai pas l'intention d'y revenir ultérieurement pour l'achever.
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Enfin fini mon pavé de 900 pages.
Je ne connaissais pas ce Pat Conroy, mort récemment. Ce fut un chouette voyage.
Le gars aurait écrit un chef d'oeuvre, le Prince des Marées. Ce Beach Music n'arrive pas à égaler son grand aîné, dit-on, ach, dur dur d'être écrivain. Néanmoins, prenons la barque du bayou et arrivons... à Rome.
Le héros, Jack, s'y est installé avec sa fifille, Leah, après la mort de sa femme (et mère de la petite) Shyla par suicide. Là-bas, en Caroline du Sud.
Il ne veut plus entendre parler, ni de ce deep south de sa jeunesse, ni de sa famille, ni des parents de Shyla qui lui ont fait un procès pour obtenir la garde de la gamine. Il a gagné le procès, et s'est barré loin, très loin. Dans un pays aimable, d'autant plus avec sa profession de guide et critique culinaire.
C'est là que ça pêche un peu : il ne veut plus jamais entendre parler de son père qu'il hait, de sa mère qu'il rejette en masse... mais en un claquement de doigt elle devient sa mère adorée, et son père, un alcoolique certes, mais finalement fréquentable. Quant à ses beaux-parents, en écoutant leur histoire, il comprend tout et évidemment, ne peut plus leur en vouloir...
Outre ces "trop" et "jamais plus" et "pour toujours" déplacés,
la galerie de personnages est riche.
En Caroline du Sud, ils étaient une bande de copains, quatre gars, et deux filles, dont Shyla l'ardente. Deux des gars avaient des pères extrêmement violents avec leur progéniture. Lui et ses quatre frères (aux noms rigolos : Tee, Dupree, Dallas, John Hardin), battus au gré des saoulographies du père. Et le père de Jordan, militaire intransigeant et sectaire, tabassant son fils unique à la moindre contrariété.
Ca pêche à la mer entre les bayous, ça se gorge de crevettes et poissons au barbecue, ça crapahute dans des cabanes. Ca milite contre la guerre du Viet-Nam. Ca se perd en mer et rencontre des marsouins, ou même une raie géante très très géante. Les deux copains chanceux veulent devenir qui député, qui producteur hollywoodien. Les deux ex-enfants battus font ce qu'ils peuvent, fuyant en Italie pour l'un, dans la religion pour l'autre. Shyla s'enflamme, se passionne, aime énormément, danse, entraine, exalte - et se jette du pont en laissant une lettre d'adieu. Ledare, l'autre fille de la bande, est plus sérieuse, posée, amoureuse, observatrice, douce, et finalement craquante.
En morceaux séparés, en short stories dans le gros roman, on se régale. On découvre le destin de la mamma, si dur. Les humeurs du dernier frère, John Hardin, chiantissime, parfois dangereux, tendre, sincère, allumé... bref, un schizophrène que sa famille supporte, et protège malgré tout le soucis qu'il leur cause à tous. Et puis Jordan, le fils du militaire, qu'on aime aimer, génie du base ball, du surf, de la rébellion, de l'amitié et en quelque sorte, d'un beau catholiscisme. le militantisme de Shyla, et de Casper le futur politique, contre cette guerre du Viet Nam dont on ne savait pourtant pas grand chose dans les facs de Caroline, ce deep south attachant.
Et puis soudain, on file en Europe de l'Est avec les parents de Shyla. La mère, fuyant la Pologne envahie par les nazis, repêchée par le gentil Max le Grand Juif, qui la "rachète" sans la connaître. Parce qu'il se sent impuissant depuis sa Caroline du Sud à sauver la vie de chaque membre de sa famille restée là-bas et qui sera engloutie, lui le juif russe ayant par miracle - et courage - échappé aux Cosaques, les nazis russes des pogroms. Et puis le père de Shyla se raconte, et soudain, depuis un bouquin si américain - du Sud - mâtiné d'Italie, un bouquin si plein de vie, d'amitié, de gourmandise, de soleil, et ses petites tortues qui courent par centaines vers la mer lors de l'éclosion des nids... on atterrit au pire de la shoah, depuis le ghetto de Varsovie jusqu'aux camps. Evidemment c'est un cauchemar, évidemment ceux qui ont survécu sont quand même des morts-vivants. J'ai dû sauter quelques pages tellement c'était hard, voilà, le père a raconté, en détail... On en sort délabré, on revient sur la plage des tortues que la Mamma essaie de sauver, on reprend la vie des quatre copains, des cinq frères...

Un peu le bintz ce livre, avec ces morceaux de bravoure, mais les rapports humains un peu ratés, comme si l'auteur voulait tout dire et bâclait les liens entre toutes ces histoires pour balancer ce pavé. N'empêche, à la fin du livre on n'a plus envie de les quitter, ces gens avec qui on vient de passer des semaines. C'est marrant un livre, un gros livre comme ça. Il se crée un attachement. Il n'y a pas d'images, mais les images se créent, avec une brume onirique.
Avec sa bonne tête de bon gars qui ne ferait pas de mal à une mouche, l'écrivain a sombré dans une profonde dépression après ce Beach Music, sa première femme était juive comme Shyla, peut-être a-t-il réellement recueilli ces histoires venues de l'Est...

Faut voir, le Prince des Marées, histoire de retourner en Caroline, surtout si c'est un chef d'oeuvre. Surtout après avoir appris que l'écrivain et ses frères ont carrément été martyrisés par le père, battus à mort parfois, que plusieurs fils ont voulu se suicider, que l'un d'eux a réussi...
J'ai noté dans le récit du père juif, grand pianiste, qui n'avait pas vu venir le tsunami destructeur nazi, que "après tout on se disait que les Allemands étaient des êtres humains comme tout le monde, impossible de croire à ces horreurs qu'on nous rapportait sur eux". J'avais jamais vu ça sous cet angle. Evidemment, ils étaient des humains comme tout le monde. Puis sont sortis de l'humanité. Comme les terroristes de maintenant. Comment peut-on à ce point balancer son humanité à la poubelle comme ça, et faire subir l'insupportable à d'autres humains... Dans le Choix de Sophie, William Styron tente une réponse. Mais ça reste quand même un mystère...
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le grand Santini était le seul roman de Pat Conroy que j'avais lu. Je l'avais aimé. Beach Music est un pavé de 700 pages qui emporte les suffrages. Truffé d'éléments autobiographiques ce livre explore les années soixante à l'est des Etats-Unis. Jack McCall, dont la femme Shyla s'est suicidée, quitte la Caroline du Sud pour l'Italie avec sa petite fille Leah. Et c'est toute l'histoire de sa famille, riche en péripéties, qui nous mène de l'Europe des années trente aux années Vietnam, en passant par les parties de pêche adolescentes et les amitiés trahies. Cette saga est un navire qui tangue bien un peu, Pat Conroy s'attardant par exemple sur l'holocauste et l'insoutenable mais il est vrai que le judaïsme joue un rôle important dans le roman. Nous sommes là dans une littérature classique américaine sans allusion péjorative.

Les McCall sont une fratrie, les quatre frères de Jack le retrouvant à l'occasion de la maladie de leur mère Lucy. Leur père aussi est de la partie, ancien juge alcoolique, ainsi que les amis d'adolescence, de ceux qui marchèrent contre la guerre en ces années peu nuancées. la musique, la plage, les fraternités étudiantes très fortes en Amérique, les relations avec les parents, les engagements, les addictions. L'air est connu et je suis d'une génération à peine plus jeune. J'ai bien souvenir des images télé de ces manifs sur fond de Joan Baez. Pat Conroy, je l'ai dit, s'attarde parfois un peu longtemps à mon sens. Et à force de vouloir relier passé et présent cela m'a donné une impression d'artifice un peu pesant.

L'auteur excelle encore une fois dans la peinture de la ville de Waterford, ce fameux Deep South qui n'est toutefois pas l'Alabama. Oui même chez les sudistes U.S. il existe des différences de tons. N'est pas redneck qui veut. Les prises de conscience politique sont à géométrie un peu variable. Il y a un père général plus général que père, ou père à la manière d'un général. On découvre sur le tard les talents de passionaria de Shyla. Pat Conroy prend un parti de théâtralisation des évènements du passé, presque au sens propre. C'est assez surprenant mais on se prend au jeu. Beach Music est donc un (très) long roman d'une Amérique aux prises avec ses démons, et les thèmes de l'engagement, de l'activisme, du pardon de la réconciliation, qui se lit assez facilement et qui a du souffle. de quoi donner envie de découvrir le prince des marées, autre roman célèbre de Pat Conroy.
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Je viens de terminer ce roman de Pat Conroy. Un pavé de plus de 900 pages.
Les deux personnages principaux sont Jack Mc Call et sa fille Leah.
Lorsque sa femme s'est suicidée en se jetant du haut d'un pont, Jack a décidé d'aller vivre à Rome avec sa fille et de ne plus revenir en Caroline-du-Sud d'où il est originaire. Il se pose des questions sur les raisons du suicide de Shyla, sa femme, sans pouvoir soupçonner quoique ce soit.
Un télégramme lui apprend que sa mère, atteinte de leucémie est au plus mal. Il décide de retourner en Amérique pour assister aux derniers instants de sa mère.
A mon sens, ce roman en comprend plusieurs, nous y retrouvons, sans aucune chronologie les différentes phases et époques de la vie de chaque personnage :
- La déchéance du Juge Mc Call, père de Jack, alcoolique notoire ;
- L'enfance tourmentée de Lucy, sa mère ;
- L'Holocauste vécu par les parents de Shyla ;
- La guerre du Viet Nâm ;
- La schizophrénie de son plus jeune frère ;
- La folie de Shyla ;
- L'amitié entre Jack, Mike, Capers, Ledare et Jordan, leurs souvenirs d'enfance.
Beaucoup de sujets y sont traités à commencer par l'amour paternel, l'amour maternel, l'amitié, la dispute, la guerre, les horreurs de l'holocauste, l'enfance maltraitée, le viol, la maladie, l'amour, la folie, la mort.
L'auteur a une très belle plume, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir. Son livre est dense et très long à lire, il faut en digérer les différentes phases. Il est parfois difficile à suivre tant les sujets sont nombreux et traités pêle-mêle, sans aucune chronologie. J'ai mis plus de deux mois pour le lire, il faut le digérer tant sa lecture est intense.
Les chapitres sont longs, les paragraphes font parfois plus d'une page, ce qui ne rends pas la lecture facile.
J'ai aimé ce livre, je l'ai dégusté. Il est émouvant, à la fois triste et mouvementé, bouleversant par moment beaucoup d'adjectifs pourraient le qualifier, j'y ai cependant trouvé quelques longueurs.
Malgré tout je lui ai préféré « le Prince des Marées » (du même auteur) que je considère comme un chef d'oeuvre.
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Un excellent livre tres long mais rapide à lire tant le rythme est excellent et l'humour omnipresent bref on ne s'ennuie jamais au cours des pages e je me suis régalé à découvrir cet auteur ! je vous conseille ce livre en tout cas !
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Comme beaucoup d'entre vous, j'ai été subjuguée par le Prince Des Marées.
Mais c'est toujours une erreur de lire LE chef d'oeuvre d'un auteur en premier, car ses autres romans, par comparaison sont forcément décevants...
Pourtant, avec Beach Music on retrouve les thèmes chers à Pat Conroy: les relations familiales très difficiles, la relation au père, ainsi qu'à la mère pathologiques et conflictuelles, son amour pour les paysages de la Caroline du Sud et de la belle ville de Charleston.
Il y ajoute l'histoire avec un grand H, avec l'évocation des souffrances vécues par les juifs polonais rescapés de l'holocauste et immigrés en Caroline du Sud, avec aussi les fractures que la guerre du Vietnam a apportées au sein de toute une génération de jeunes américains.
Tous les éléments sont réunis pour une saga passionnante, d'autant que Pat Conroy est un conteur né.
Cependant, beaucoup trop de longueurs, de digressions cassent le rythme du roman, le rendant parfois lourd et ennuyeux...
Je lui attribue 4 étoiles cependant car Pat Conroy demeure un écrivain majeur du sud des États Unis et le meilleur ambassadeur des marais de Caroline du Sud.
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Un roman qui ne m'a pas laissé de marbre, sans qu'il ne prenne la place des meilleurs romans que j'ai pu lire.
Il est presque entièrement consacré aux rapports familiaux qu'entretient une famille américaine pour le moins haute en couleurs.
Les dialogues entre les frères sont percutants, incisifs et ne manquent pas de nous arracher un sourire. le personnage principal qu'est Jack McCall gravite autours de cette fratrie et prend de la hauteur sur sa famille, et son passé.

Souvent teinté d'un humour loufoque, parfois corrosif; le roman n'est pas moins marqué par des passages plus sombres. A ce sujet, ces nombreux flashbacks qui permettent d'en savoir davantage sur les personnages m'ont apparus comme plusieurs nouvelles insérées dans le roman.
En effet, ces récits dans le récit propres à l'enfance de Lucy McCall, celle de Jack , ou de Shyla par exemple, permettant de tirer divers enseignements.
De plus les personnages ont un réel intérêt de part leur psychologie, et leur vision -parfois tranchante- des choses.

En somme ce roman nous livre un témoignage poignant de ce qu'est la vie; avec son lot de joie mais aussi de peine.
Je le conseille aux lecteurs qui hésiteraient à le lire, même si quelques passages sont parfois longs et sans grand intérêt; le tout se lit avec plaisir, en raison de l'écriture fluide de l'écrivain. Osez voyager sans crainte dans cette Caroline du sud dépeinte par Pat Conroy. J'ai particulièrement aimé la fin du roman, teinté d'espoir pour Jack et sa fille Leah, où l'on apprend également les raisons du suicide de sa tendre femme Shyla.

De nombreux sujets existentiels sont abordés et on ne peut que ressortir grandi de cette leçon que l'auteur nous livre sur la Vie.
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J'ai commencé ce roman avec le même ravissement que m'avait procuré « Le prince des marées ». L'écriture poétique de Conroy quand il décrit le Sud, ses personnages intenses, ses dialogues percutants, ses multiples histoires qui s'emboîtent si bien, le charme opérait à nouveau jusqu'à ce qu'il soit rompu et me laisse finalement avec l'impression d'avoir parcouru une montagne russe littéraire...
Il y a tellement de points forts dans ce roman que cela aurait pu être un coup de coeur monumental. L'introspection de Jack m'a happé tout au long. Que ce soit quant au suicide de sa femme, de ses amitiés trahies, de sa relation avec ses parents et ses frères ou même la plaie vietnamienne. Sa façon d'assumer seul l'éducation de Leah, ne pensons ici qu'à Chippie-la-bonne-chienne en autre, donne lieu à des dialogues savoureux et fait chaud au coeur. À chaque fois que les frères McCall étaient réunis, un joyeux bordel s'installait à mon plus grand plaisir. L'enfance et la vie étudiante de Jack et ses amis est digne de biens des romans d'apprentissage. Les descriptions de Rome, Venise et le Sud profond font rêver. Tout ce qui concerne Lucy, de ses origines à ses mariages, de ses tortues à son attitude devant sa mort imminente m'a captivé, ému et fait réfléchir. J'ai aimé détester le père de Jordan, savourer les répliques assassines de la fratrie, rire des frasques du benjamin, suivre les états d'âme de Jack, découvrir tant de personnages tranchés au couteau. Et quelle histoire! Dense, complexe, louvoyant de thèmes en thèmes, chevauchant les époques et les pays avec en filigrane ces obsédantes questions: mais qu'a donc fait Jordan et quelle est ce drame qui a conduit à l'éclatement de ce groupe inséparable? Et le dénouement de l'intrigue, sous forme de simili procès, avec toutes ces confrontations m'a paru une pièce d'anthologie en soi.
Mais, et il est de taille, les longs retour sur le passé des parents de Shyla m'ont paru plaqués, n'apportent rien de substantiel à l'histoire et m'ont profondément ennuyé. L'Holocauste et ses ravages ont été écrits ad nauseam et je n'ai rien trouvé d'original ici. J'ai vu cela comme une énorme digression qui casse le rythme et l'atmosphère du roman. Mon autre réserve, très personnelle, concerne le pardon qu'accorde Jack à ses beaux-parents qui ont tenté de lui ravir sa fille sous de fallacieux prétextes et à son « ami » Capers qui l'a sciemment et profondément trahi à l'université; je ne crois pas que dans la vie on doive tout accepter et la déception a été vive face à ce personnage qui m'était si sympathique. En somme une très bonne lecture qui ne m'a pas laissé indifférent!
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je viens de le refermer à l'instant et j'ai beaucoup aimé ce livre. Ce fut un beau moment de lecture que je n'ai pas connu depuis longtemps, l'amour, l'amitié, la trahison, le pardon, la maladie, la souffrance, tout il y a tout dans ce livre, c'est un livre de VIE....
Pat Conroy nous fait découvrir à travers l'histoire d'une famille, la mentalité, la façon de vivre dans les états du Sud des Etats Unis. Même si le thème du roman est plutôt rude, on se laisse emporter par l'écriture empathique de Conroy.
Je ne dirais pas qu'il n'y pas parfois quelques longueurs normal, il s'agit tout de même d'un pavé de 900 pages !
C'est beau, très bien écrit, beaucoup de poésie . Magnifique et violent, tendre et difficile, La valse de la vie .
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