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EAN : 9788804468479
Arnoldo Mondadori Ed. (01/01/1999)
5/5   2 notes
Résumé :
Vincenzo Consolo revient traverser sa Sicile et la métaphore qu'ellle représente. Il parcourt les lieux épiques et domestiques des Malavoglia, il suit les traces des voyageurs du mythe,comme Ulysse ,ou bien historiques comme Goethe et Maupassant, il évoque les luttes paysannes et les drames de l'émigration, il puise dans les moments les plus inquiets de sa propre histoire familiale .
Il oppose ainsi à la violence du présent une série d'apparitions prodigieus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Récit d'un "retour au pays natal", voici un livre de poète. Vincenzo Consolo (1933-2012) dans ce voyage autour de la Sicile est pris entre deux tentations antagonistes : la nostalgie et la recherche de la beauté, conférée à "l'île aux trois pointes" par d'innombrables artistes, des architectes antiques aux écrivains et peintres de la tradition italienne, et la hantise de la laideur et du mal qui défigurent villes et côtes, tremblements de terre, raffineries infernales et polluantes, et surtout la "malavita", la mafia qui lui fera contourner Palerme, gangrenée par la pieuvre. Cette dualité est symbolisée dans le titre emprunté à l'Odyssée, l'olivier, symbole de culture, de paix et d'harmonie, et l'oléastre, l'arbre sauvage, qui représente la violence, naturelle ou humaine, enracinée dans le terreau sicilien.
Le voyageur, désigné par la 3ème personne, accomplit donc un tour complet de la Trinacria, s'arrêtant à Catane sur les traces de Verga et de ses "Malavoglia", puis à Syracuse, où malgré la perfection de la cité d'Ortygie, il est hanté par le tableau cru et tourmenté du Caravage, dédié au martyre de Ste Lucie, patronne de la ville. Partout il recherche les beautés culturelles qu'a inspirées l'île, citant aussi bien Homère et Virgile qu'August von Platen, un poète allemand venu mourir dans l'antique cité corinthienne. Particulièrement poignante est son évocation de la moderne Gela, défigurée par l'exploitation pétrolière et où sévit le meurtre, tragédies qui renvoient à l'écho d'une antiquité déjà experte en parricides, avec le souvenir de l'Orestie d'Eschyle.
C'est à Gibellina, détruite par le séisme de 1968, puis étrangement reconstruite, que s'achèvera son parcours circulaire, renvoyant au premier chapitre dédié au départ hors de la Sicile.
Une superbe écriture, au vocabulaire rare et recherché, qui va du lamento à l'envolée poétique. On reste stupéfait par cette densité, cette richesse des références et de la réflexion, par cette dénonciation sans concession des maux actuels. Un texte court, mais d'une grande sensibilité et profondeur.
Lu en V.O.
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"L'olivo e l'olivastro" Ce titre qui reprend une citation de l'odyssée signifie "comme le sauvage et le cultivé ,l'humain et l'inhumain, naissent d'une même touffe".
C'est un livre qui,dans le même temps récapitule et complique le chemin jusqu'ici parcouru par l'auteur.
Il est sien l'oeil du retour,celui à travers lequel l'écrivain reparcourt les villes et les villages qui,dans le passé, pouvaient être la patrie de "la civilisation la plus vraie,de la culture" ,mais qui se révèle aujourd'hui la mère de toutes les infâmies; l'île qui peut avoir pour capitale une Gela pétrochimique abusive et torve "triste trou","puits obscur" sur laquelle gravite chaque cercle de l'infernale Italie.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Iles éoliennes
Tantôt lointaines, légères, diaphanes comme du papier ou du lin, arrêtées ou errantes sur la mer, suspendues dans le ciel, tantôt rendues invisibles par un rideau de nuages ou de brumes, tantôt s'avançant, si proches de la côte, rugueuses et brillantes, alarmantes — mauvais temps, mauvais temps !
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Syracuse, Ortygie
A présent, au cœur d'un monde de calcaire, de tuf couleur de miel, dans la clarté orientale, la rigueur et la grâce, la ligne droite et la courbe, il se trouve à Ortygie, dans l'aire sacrée, dans l'espace en forme d'œil, dans la pupille de la nymphe, sur la place où règne la maîtresse de la lumière et de la vue. Là se tient la sainte Sibylle des messages visuels, à la lumière apaisée de bougie, dans la grotte, où sont incrustées, dans le triomphe de murs chrétiens, des colonnes grecques de pure géométrie, où est enchâssé le temple d'Athéna, la déesse de l'huile et de l'olivier, de la nourriture et de la lumière, de la raison et de la sagesse, guide du réfugié, secours de l'errant.
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Caltagirone
Dans sa maison au-dessus du puits, séparée du village, le village situé au delà de la vallée, du ravin, déployé derrière la vitre de la fenêtre, envahi de brouillards, foudroyé de soleil, brûlant de lumières, résonnant de cloches, Maria est séparée du monde, comme tous les poètes, elle aime un autre monde, un autre village, elle écrit des vers poétiques...
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Milazzo en Sicile
Sur la plaine où paissaient les troupeaux du Soleil, où l'on cultivait le jasmin, a surgi une vaste ville où se pressent les silos, les grillages, les cheminées qui vomissent en permanence flammes et fumée, une cité de Pluton métallique, infernale, qui a tout bouleversé et empoisonné : terre, ciel, mer, esprits, culture.
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Ségeste
Je monte sur les collines d'agaves et d'acanthes, où au bord du gouffre, surgit le temple de calcaire, vaste et puissant sur sa base, dans ses colonnes, dans les tympans de ses frontons. Qui semble avoir surgi, dans la perfection de sa structure, dans l'équilibre de sa masse, de la correspondance avec la nature alentour, de son propre élan, surgi d'une lente recomposition de la pierre informe, du chaos naturel, dans la forme parfaite de la géométrie, l'ordre des nombres, la règle du rythme.
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