Beaucoup de livres se sont accumulés autour de ma bibliothèque et c'était l'occasion de faire un peu de rangement. Qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai retrouvé quelques livres dont j'avais oublié l'existence. «
Pygmalion 2113 » est l'un d'eux. D'une couverture bien moins chatoyante comme j'ai pu en croiser sur Babelio ces temps-ci, j'ai la seconde édition – celle de J'ai lu dont l'illustration est signée
Tibor Csernus. Écrit en 1958, c'est le deuxième roman d'Edmund Cooper, mais le premier à être traduit dans l'hexagone.
Vous vous souvenez très certainement d'Hibernatus ? Hé bien Édouard Molinaro n'a rien inventé, puisqu'il arrive pareil aventure John Markham sauf que lui, il est propulsé… enfin… congelé jusqu'au XXIIe Siècle. La force de l'auteur est de parvenir en quelques pages à nous raconter une vie. Notre survivant est retrouvé par des Androïdes et lors de son réveil, ce sont des flashs back qui viennent nous narrer son existence. Imaginez du peu que du jour au lendemain, vous basculez dans un monde à la fois familier par sa géographie, se révèle totalement différent. le monde tel que nous le connaissons s'est effondré suite à une guerre nucléaire. Les derniers humains se sont entourés de robots à leurs images. Cet univers utopique où désormais chaque androïde sert de major d'homme et chaque humain peut désormais s'adonner à la paresse. Plus de travail, plus de facture, plus besoin de se lever, plus de tracas.
Le livre pourrait être découpé en deux parties. J'ai vraiment la première trame où John, notre protagoniste, va découvrir un monde bien étrange avec des us et coutume un peu particulière. C'est étrange de voir qu'à la date d'écriture du roman, les personnages sont plutôt dévergondés, se vautrant dans la luxure et la débauche. John va se rattacher à Marion-A – son Androïde personnel. Puis, il prend peu à peu conscience de la maxime chère à Pétain où la famille et le travail sont les deux choses les plus importantes. Il l'a bien rabâché le bougre. Cette pensée va prendre toute sa dimension avec une dernière réplique qui m'a bien dérangé. Je suis un peu dégoûté parce que j'appréciais l'écriture et les récits d'Edmund Cooper.
La seconde partie est bien moins passionnante. La société londonienne dirigée par les Androïdes n'est qu'ébauché et c'est bien dommage. Il reste des zones d'ombre. Toutefois, l'auteur souhaite s'orienter vers une révolution, ce qui le rend très dynamique.
Bon, je mets deux étoiles pour sanctionner les idées d'Edmund Cooper, car ce roman, pour son écriture, son univers, ses personnages, en méritait quatre. Dommage. J'ignore si je vais poursuivre avec cet auteur, puisqu'il m'a bien refroidi sur ce coup.