Le chant des Stryges (Saison 2), tome 10 : Manipulations

Pour bien enchaîner sur les révélations du tome 9 (dont c'était le titre), on débute ce tome 10 par une longue remontée dans le temps. Nous sommes en 1260. Corbeyran nous résume en quelques planches les principaux éléments du Clan des Chimères, autre série scénarisée par Corbeyran et mettant en scène des Stryges.

Je ne suis pas fan du mélange de séries, même si je reste admirateur du talent de Corbeyran à interconnecter ses différentes productions.

Donc, en 1269, Sandor Westman vit déjà, tout autant qu'Abeau ou Cylinia. On en apprend un peu plus sur les forces en présence et sur les secrets de la vie éternelle dont semblent bénéficier Weltman, Abeau ou Cylinia. On retrouve tout ce beau monde ensuite au XXIè siècle.

Vu qu'Abeau/Cylinia ont lâché l'échantillon du fluide des Stryges (qui est analysé par Chapman, le père de Melinda, atteinte du mal des Stryges), le tome 10 oriente l'enquête vers les entreprises pharma de la multinationale gouvernée par Sandor Weltman. Celui-ci a également récupéré le Grimoire de Venoncius, et son décryptage a commencé. Debrah (mandatée à la fois par son boss et par Abeau/Cylinia) n'a pas le choix. Il faut aller chercher le Grimoire là où il se trouve...

On reforme donc le trio de choc: Debrah, Nivek et Jill. Et que peuvent-lis faire de mieux que se jeter directement dans la gueule du loup. Clap de fin sur un hangover particulièrement appétissant.

C'est un tome attentiste. Peu d'actions fabuleuses. Beaucoup de révélations encore. Pas mal de lumière sur les enjeux et les forces en présence. Mais... vu que le titre est Manipulations, on peut légiimement se demander si le lecteur n'est pas victime de Corbeyran et si on ne le manipule pas un peu... Se poser la question au tome 10 de la deuxième saison... c'est un peu tard, non? Peu d'action, certes, mais énormément de tension, une atmosphère lourde et angoissante. Ce n'est pas mal non plus.

Dessin toujours de très belle facture.

Manipulations (2006) est le dixième album du Chant des Stryges, bande dessinée d'Éric Corbeyran (scénario) et Richard Guérineau (dessin).
Sandor Weltman veut découvrir le secret du grimoire de Venoncius alors que les ombres le recherchent. Un album prenant et efficace bien servi par des dessins réalistes.

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Le titre est explicite : qui manipule qui dans cette série ? Entre le couple d'anciens en apparence si paisibles, Cylinia et Abeau, et l'insaisissable et éternel Sandor G. Weltman ; qui est du côté des Stryges, qui défend l'espèce humaine ?
Nivek désespère de sauver Melly, refuse de poursuivre plus loin et se retrouve pourtant prisonnier de sbires à la solde du père de Melly. Debrah, elle, poursuit sa quête : cibler Sandor G. Weltamn, toujours aidée par l'énigmatique Crandl. La trace mène à un immeuble borgne de New-York.
Un épisode touffu, pas franchement clair, qui sert finalement à figer les rôles de chacun avant le tome 11, qui sera d'un autre calibre.

Un tome qui porte bien son nom car de manipulations il est entièrement question ici. L'auteur se plait à renverser tout ce qui a été établi jusqu'ici, à semer la zizanie dans nos certitudes et à mettre ses personnages principaux face au doute et à l'interrogation. Et manipulation rime avec révélations car il en question ici aussi et pas des moindres. Ou il s'agit plutôt d'explications, notamment concernant les Stryges, une partie de leurs origines. Il est question également d'action, les deux personnages principaux sont placés dans des situations dangereuses face à ces révélations. Les choses ne sont pas aussi simples qu'elles n'y paraissent et Debrah, notamment devra faire un choix.

Corbeyran continue de développer plusieurs récits en parallèle, qu'il prend plaisir à entremêler au fil des pages. Outre Kevin Nivek qui tente de trouver un remède pour Mélinda, Debrah Faith qui tente de mettre la main sur le milliardaire Sandor G. Weltman et ce dernier qui cherche à découvrir les secrets enfermés dans le mythique grimoire de Vénoncius, ce sont surtout les révélations de Abeau et de sa soeur Cylinia en début d'album qui sont intéressantes.

En revenant sur des événements qui se sont déroulés au moyen-âge, à la période de la série "le Clan des Chimères", l'auteur lève une partie du mystère qui entoure Abeau et Cylinia, tout en renforçant les liens entre ses deux séries strygiennes. C'est introduction alléchante fait ensuite place à de l'action pour, au fil des pages, rapprocher le lecteur d'un Sandor G. Weltman qu'il découvre enfin en chair et en os.

Au niveau des dessins, c'est toujours aussi dynamique, même si le manque de détails est parfois un peu dérangeant.

Bref, un dixième tome très sympa, qui marque les 10 ans d'existence des Stryges.