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3,73

sur 177 notes
Trancher, le premier roman de l'auteure sur le thème des violences verbales a été mon plus grand coup de coeur en 2018.

Et c'est donc avec impatience et fébrilité que j'attendais de lire son second ouvrage !

Cette fois-ci, il est question de l'amour maternel défaillant.

Amélie Cordonnier fait très fort en abordant un sujet aussi délicat et tabou en nous montrant une nouvelle fois, tout son talent, pour nous conter une histoire aussi troublante.

Une lecture éprouvante, percutante et remarquable !

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Un couple amoureux et parents de deux enfants, une fillette, Esther, et un nourrisson, Alban, font leur bonheur.

Tout va pour le mieux jusqu'au jour où un élément va perturber ce cadre idyllique.

Lors d'une visite chez le pédiatre, une tache sur le corps d'Alban est découverte.


Cette petite marque sur le cou de l'enfant sera le commencement d'une descente en enfer, d'une mère qui perd "les pédales".


Un grain de sable qui va remettre en cause, l'amour qu'elle éprouve pour son enfant.

↜↝↜↝

272 pages qui m'ont plongé dans une histoire terrible, celle d'une mère maltraitante.
J'ai suivi crescendo et implacablement, la dégringolade d'une femme n'étant plus capable d'aimer son bébé.


C'est une spirale infernale où l'incompréhension, le rejet, le dégoût s'installent inexorablement allant jusqu'au désamour de son propre enfant.

" L'amour ne lui vient pas. C'est comme si elle l'avait perdu. On peut perdre l'appétit et même ses esprits. Alors pourquoi pas l'amour ? Elle a perdu la tendresse, toutes les caresses. p.69

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Quel roman !

Encore une fois, je suis complètement scotchée par la faculté de l'auteure à arriver à nous embarquer dans un récit aussi ardu et d'en faire un ouvrage parfaitement réussi et abouti.

Parvenir autant à transmettre aux lecteurs, la justesse de sentiments déviants d'une mère en dérive et en grande souffrance psychologique, est brillant.

J'ai parfois eu du mal à lire certaines phrases, mal à l'aise et le coeur serré pour ce petit être.

Et je vous avoue que la fin de l'histoire, sous le signe de la résilience, a été une délivrance pour moi, pour reprendre mon souffle après une lecture aussi forte et poignante.

Un roman saisissant et bouleversant que je vous conseille vivement de lire.


" Et son deuil de toutes les mères : celle qu'elle arrive plus à être, celle qu'elle n'a pas eue et celle qu'elle a perdue " p.250

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"Un loup quelque part" est l'histoire d'une maman qui ne parvient pas à aimer son bébé. Une maman complètement perdue et déstabilisée. Une maman en état de choc...comme la lectrice que je suis en refermant le livre.
Tout commence lorsque Alban, son bébé et deuxième enfant, change imperceptiblement de couleur à quelques mois et commence à foncer. Elle découvre alors qu'elle n'est pas celle qu'elle croit, que tout est mensonge, faux. Et perd tous ses repères. Au péril de la vie de son bébé.

Un livre émouvant qui aborde plusieurs sujets sensibles : le rejet de son enfant entrainant une maltraitance insidieuse, l'adoption, la perte d'un être cher, mais aussi le pardon, la rédemption. Et ce que l'on retiendra surtout aussi, c'est cette angoisse qui ne quitte pas l'héroïne du début à la fin et qui est le principal élément déclencheur du malaise qu'elle ressent : la peur du regard des autres, une certaine forme de racisme.
Une lecture émouvante qui donne à réfléchir.
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L'héroïne est la mère d'Esther, 8 ans, et depuis 5 mois celle d'Alban.
Lorsqu'elle découvre une tâche brune dans le cou de ce dernier, elle réalise qu'il est en train de devenir noir et croit qu'elle n'aime plus son enfant. Tout va chavirer.
Voilà, dit ainsi, cela peut paraître effrayant voir même repoussant comme sujet, cependant c'est pour moi une réussite et un coup de coeur magistral !

C'est un huis clos dans la tête et dans la vie de cette jeune femme, qui tout à coup perd les pédales et le sens de la raison, le sens maternel. Devient-elle folle ?
Elle compare la transformation de son fils à celle de Samsa dans la métamorphose de Kafka. Elle est écoeurée, dégoutée.
Elle a peur, elle a honte, elle souffre, c'est elle-même qui se métamorphose, elle défait son lien avec Alban, elle se détache de son rôle de mère, dans la douleur. C'est une mère agonisante.
Une femme qui a déjà souffert dans son enfance en devenant orpheline de mère à l'âge de 10 ans.
Je me suis terriblement attachée à cette femme, j'ai senti sa douleur et son errance au plus profond de mon être, elle m'a parlé, elle m'a touché. Je ne m'attendais tellement pas à ça avec ce roman. J'ai été bluffée !
C'est un texte d'une violence abyssale tout en étant d'une profonde tendresse ; l'auteur a su analyser, décortiquer, exposer les émotions de cette mère avec une finesse incroyable.

C'est rare, très rare pour moi, mais j'ai fini ce livre, bouleversée, la gorge nouée et les yeux baignés de larmes. Un texte brillant, un livre qui m'a émue.

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Avec Un loup quelque part, Amélie Cordonnier signe son second roman. Comme le premier Trancher paru en 2018, ce nouveau livre est un thriller domestique implacable. Elle pénètre l'intimité du foyer familial avec un ton et une musicalité presque dérangeants D'une plume fluide et incisive elle décrypte et décrit une relation noueuse, nouée, improbable entre une mère et son bébé. Elle s'interroge sur l'instinct maternel, son existence ou non pour chacun de ses enfants. Cet amour est-il toujours aussi naturel qu'on le dit, qu'on nous l'enseigne ?
Elle sait manier les sentiments complexes avec précision, mettre en lumière la puissance de leur évolution, extirper ses personnages de situations sans issue par la force de ses mots taillés au scalpel. C'est d'ailleurs le point commun à ses deux ouvrages : ils sont tous deux placés sous le signe de la puissance et la violence des mots.
Un loup quelque part est un roman percutant, dont chaque phrase cogne, interpelle, dérange, laisse des traces.
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La narratrice est une professeur de français de 35 ans en congé après la naissance de son deuxième enfant. Alban est né il y a cinq mois. Bien qu'elle ne l'ait pas désiré, elle a réussi à s'attacher à son bébé jusqu'à ce qu'elle découvre une tache noire dans son cou, une tache qui semble s'étendre sur d'autres parties de son corps. La peau d'Alban se mettrait-elle à foncer ? Et pourquoi ? Il y a un loup quelque part...

La jeune femme perd alors tous ses repères, elle vit dans l'angoisse de la métamorphose de son enfant car son médecin lui a précisé que "les bébés métis naissent blancs, leur peau peut mettre trois à six mois avant de noircir, et la couleur un à deux ans pour se fixer définitivement", comment est-ce possible alors qu'elle, son mari, sa fille sont blancs?

Chaque matin elle "prend la couleur" de son bébé sur un nuancier de peintures, c'est devenu une véritable obsession. Quelle sera la couleur définitive d'Alban ? Elle regrette maintenant d'avoir mis au monde cet enfant "Elle voudrait le rapporter à la maternité. Qui n'a pas un jour rendu ou renvoyé la chemise, le pantalon, le pull, la ceinture ou les chaussures qu'il venait d'acheter ?" Elle panique de ne pas réussir à aimer cet enfant qui ne lui inspire maintenant que du dégoût...

Malgré la présence auprès d'elle d'un mari attentionné, cette femme en profonde détresse va s'enfoncer dans une sorte de folie, faisant tout pour cacher le changement de couleur d'Alban à Esther sa fille aînée de huit ans et à son entourage. Elle le camoufle sous bodys à manches longues avec gants intégrés, pull et cagoule, elle va jusqu'à lui passer du fond de teint pour atténuer sa couleur. Elle doit se forcer pour s'occuper de lui, n'arrive pas à le voir nu, envahie de pensées morbides. Son comportement devient de plus en plus inquiétant... " Elle n'arrive pas à s'y faire. Elle ne veut pas d'un bambin basané. Et encore moins d'un ado bois d'ébène. Alors qu'on ne vienne surtout pas lui dire que son fils est noir."

Après son premier roman "Trancher" Amélie Cordonnier confirme ici qu'elle aime choisir des sujets très forts qu'elle traite de façon percutante. Dans ce nouveau roman, elle décortique la façon dont une mère peut sombrer dans une sorte de folie en étant consciente de sa potentielle violence et assaillie de honte et de culpabilité. Elle adapte à merveille son écriture, passant de phrases courtes et percutantes pour décrire la spirale de panique dans laquelle est entrainée cette mère à des phrases beaucoup plus déliées quand celle-ci dialogue par exemple avec son père. Ce roman comporte des passages très durs quand on imagine la souffrance de ce bébé, ses efforts pour se faire aimer de sa mère puis sa résignation. Un roman percutant, une histoire qui prend aux tripes, une narration qui nous plonge littéralement dans la tête de cette jeune femme.
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Pourquoi ne peut-on pas rendre un enfant quand il ne nous satisfait pas ?
Pourquoi est-ce si simple avec un vêtement ou un objet (même sans ticket de caisse !) et pas avec un enfant ?
Et puis, pourquoi cet enfant a commencé à avoir une tâche dans le cou puis à carrément changer de couleur ?
Comment on fait ?
Comment on fait pour aimer un si petit être si différent de soi ?
Comment on fait pour s'en occuper alors qu'on n'en veut plus ?
Un roman fort, puissant... aussi cru que poétique… aussi envoutant que dérangeant…
Lecture angoissante…
Lecture prenante…
lecture marquante…
Après Trancher, Amélie Cordonnier, nous entraine encore une fois dans les profondeurs de l'âme, au tréfonds de la maternité, au plus profond de l'amour…
Un roman grandiose !
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Encore une fois, Amélie Cordonnier dérange avec un roman psychologique vraiment déroutant.

Ici, une mère de famille se retrouve confrontée au changement de couleur de peau de son bébé de cinq mois. Entre incompréhension et peur, cette femme se laisse submerger par une douce folie qui la mène à des extrêmes surprenants.

Je me suis retrouvé très partagé au cours de ma lecture, comprenant le cataclysme personnel que subissait cette jeune femme sans pour autant comprendre son rejet.

Ce fût très dur de ne pas porter de jugement mais au fil des pages, Amelie Cordonnier nous pousse à faire preuve d'empathie, de compréhension et surtout de tolérance.

Un roman choc que j'ai dévoré en un après-midi.
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Amélie Cordonnier nous livre des thèmes assez poignant dans son deuxième roman: l'instinct maternel. L'autaure nous parle d'une femme qui devient maman pour la deuxième fois mais qui ne ressent pas du tout la même chose pour ce fils. Elle ne ressent pas l'amour débordant d'une maman pour son enfant. Il y a un quelque chose qui bloque, quelque chose chez son fils qui ne va pas. Ses gestes envers sont fils sont brusques, forcés. Il n'y a aucune douceur. C'est vraiment difficile à lire.
La société idéalise tellement la maternité que ne pas arriver à créer des liens avec son enfant est impensable. Amélie Cordonnier évoque tout cela: cet attachement maternel qui ne se fait pas, la maman qui comprend qu'elle n'aime pas son fils, l'entourage qui ne voit pas. À cela s'ajoute pour la maman la découverte de son adoption méconnue jusque là, jusqu'à la naissance de son fils qui s'avère être un enfant métis. Toute personne serait perturbée par tout cela, c'est certain et chacun ne sait pas comment il réagirait. Mais j'avoue que j'ai détesté à certains moments cette maman car elle maltraitait son enfant, cet enfant qui n'a rien demandé à part être aimé, choyé, protégé.

C'est un roman qui peut être difficile à lire mais dont l'auteure, avec ses mots, son rythme, a su m'entrainer avec elle à la découverte de cette maman hors norme. Elle va chercher à comprendre: pourquoi elle aime pas son fils? Pourquoi elle a honte de ce métissage? Cela va être long, douloureux mais nécessaire. On a qu'une envie, c'est de prendre ce garçon dans ses bras et lui offrir tout l'amour qu'il mérite. On a envie de crier au mari de regarder vraiment ce qu'il se passe chez lui. On veut que la maman se rende compte de la chance, du bonheur d'avoir un si gentil garçon. On aimerait que quelqu'un s'occupe aussi de la maman pour l'aider à comprendre. Ce roman est fort, prenant, et il ne peut pas laisser indifférent son lecteur!

Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Après son premier roman "Trancher", qui traitait magistralement de la violence psychologique au sein du couple, Amélie Cordonnier reste dans la cellule familiale, lieu parfois de toutes les violences, avec le rejet d'un enfant par sa mère.
Une femme, dont on ne connaîtra pas le prénom, épouse de Vincent, maman d'une petite Esther de 8 ans et d'Alban, 5 mois, découvre, sur le corps de son bébé, une tâche noire qui grandit et se multiplie. Son fils est métis. Tout s'écroule, un secret de famille ressurgit et cette maman côtoie la folie et la maltraitance.
L'auteur aborde plusieurs thèmes graves et parfois tabous : le fameux instinct maternel, objet de tant de sentiments de culpabilité pour celles qui le ressentent pas (il faut lire à cet égard Simone de Beauvoir et Elizabeth Badinter pour comprendre que cette injonction, qui fait tant de dégâts, est essentiellement sociétale), les mensonges sur les origines aux conséquences dramatiques, la couleur de peau avec son cortège de rejet, mépris, brimades lorsqu'elle n'est pas blanche.
Je suis restée à la marge de ce roman tant il est assez invraisemblable de cacher la couleur d'un bébé à son entourage et tant la mère est proche de la folie avec les références nombreuses à "La métamorphose" de Kafka.
Les plus belles pages, là où l'émotion a été la plus forte sont celles qui décrivent l'amour qui unit cette maman à son père qui s'est retrouvé seul avec elle à la mort brutale de la mère lorsque la petite avait 10 ans; peu de mots entre eux, mais des gestes, des regards et un amour si profond. C'est d'ailleurs vers son père que se retourne la maman d'Alban pour chercher de l'aide.
L'écriture est tranchante, ciselée, précise mais je l'ai trouvée trop hachée même si c'est probablement volontaire pour dépeindre le maelstrom dans lequel se débat le personnage de la mère; parfois, je ne savais plus de quel personnage on parlait entre la mère d'Alban et sa propre mère ou entre Vincent, le mari ou le père du personnage.
Néanmoins le roman reste intéressant par les thèmes abordés, par les nombreuses références littéraires, les jeux de mots et l'omniprésence de la couleur.
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« C'est la vie, c'est comme ça. Il y a toujours un loup quelque part. »…Mais, quand tout semble aller comme sur des roulettes, quand onatoutpourêtreheureuse, un mari, deux enfants (le deuxième n'était pas tout-à-fait prévu, mais bon…), un boulot, une vie sans heurt depuis l'année du malheur (elle a quand même perdu sa maman à 12 ans, mais bon…), on n'y pense pas vraiment (le petit dernier a bien un grain de beauté qui n'en est pas un, mais…bon…). Il suffit parfois de presque rien, un grain de beauté dans les rouages, pour que la vie change de nuance et passe du rose le plus tendre au noir le plus profond, pour que tout soit ébranlé, secoué, remis en question, pour que les bases s'effritent, que les piliers s'effondrent, que la douleur affleure et fasse perdre la tête.
Suivant pas à pas le chemin de folie de sa narratrice, Amélie Cordonnier, comme dans « Trancher », son formidable premier roman, sait user de tous les moyens en sa possession pour installer et diffuser le malaise qui s'empare de cette jeune maman et la fait perdre pied. du rythme cadencé de ses phrases aux tonalités quasi chantantes de ses mots, rien n'est laissé au hasard dans cette ritournelle étourdissante, presqu'agaçante, qui tournicote et asticote jusqu'au sommet de la tension. On voudrait crier, on ne peut pas. On voudrait l'aider, on ne peut pas. On voudrait l'arrêter dans son délire, on voudrait s'arrêter, ne plus la lire, on ne peut pas, on ne peut pas, on ne peut pas ! Car Amélie Cordonnier s'approche avec une rare intensité d'une intimité qui nous concerne tous, le mystérieux lien à la mère, et de la douleur à peine descriptible de celle qui doit faire « son deuil de toutes les mères : celle qu'elle n'arrive plus à être, celle qu'elle n'a pas eue et celle qu'elle a perdue. ». Comme dans « Trancher », elle insiste et décortique, appuyant justement sa plume là où ça fait mal, à la limite du supportable. On sort de cette lecture avec son petit balluchon personnel tout chiffonné et en désordre, l'estomac essoré, le coeur comme adouci. Peut-être, alors, est-ce pour voir si les couleurs d'origine de cet amour premier pouvaient nous revenir à nous aussi qu'elle nous a fait bouillir ?
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