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sur 177 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne suis pas d'accord avec beaucoup de critiques qui invoquent un thème peu abordé à savoir amour maternel ou plutôt non maternel.
Au contraire cela devient un thème tellement commun qu'on en oublie la beauté de l'amour maternel justement.
Mais ,comme en amour ,les histoires heureuses n'ont pas d'intérêt et on a donc une énième version dramatique de ce tabou d'amour non maternel.
Et pour faire passer la pillule on ira chercher un bébé noir et une adoption cachée..
Que du lourd
Passe encore c'est un sujet comme un autre.
Là où cela ne passe pas c'est cette héroïne antipathique, égoïste, imbue d'elle-même et de son trop plein d'elle même.
Son mari peut mourir d'inquiétude elle s'en moque.
Idem pour sa fille
Quand on pense aux couples prêts à tous les sacrifices pour avoir des enfants et qu'elle est prête à tout sacrifier parce que son enfant est noir !
Car en fait tout allait bien jusqu'à cette découverte !
Bref non seulement aucun attachement à cette maman mais il y a même un côté malsain dans cette histoire
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J'ai été tentée par ce livre parce qu'il était présenté par Babelio dans les nouveautés poche à lire. Comme d'habitude, j'ai lu les deux premières lignes du résumé éditeur, et je me suis dit que j'allais lire un roman qui lève un peu le tabou de l'amour maternel. Comme d'autres l'ont fait dans des essais, Elisabeth Badinter avec « L'amour en plus » en 1980, et Philippe Ariès, historien et sociologue, avec « L'enfant et la famille sous l'Ancien Régime », des livres qui étaient dans la bibliothèque de l'école d'éducateurs de Jeunes Enfants où j'ai fait mes études. Livres que j'ai dévorés. Inutile de dire que ces sujets touchant à l'enfant, et les rapports mère-enfant m'ont toujours passionnée, la psycho-socio étant l'un de mes intérêts majeurs.

Ici, dans ce livre, écrit dans un style très entraînant, les mots et associations d'idées rendent le roman vraiment très agréable à lire.

Cette jeune maman, la narratrice, passe la visite du 5e mois chez le pédiatre pour son bébé, Alban. Et lors de la visite le pédiatre remarque des taches brunes dans le cou de l'enfant. Puis dans son dos. L'explication du pédiatre est toute simple : l'enfant est métis. La jeune mère manque s'étouffer, et comme si ce n'était pas assez, il rajoute qu'elle devrait rechercher dans sa famille s'il y a des noirs, parce que parfois « ça » saute une génération. le pédiatre dit qu'à moins qu'elle ait trompé Vincent, son mari, qu'il connait pour avoir suivi ses neveux et nièces, et leur ainée Esther également, l'explication la plus probable est qu'elle soit elle-même métisse. Cette révélation est une bombe pour elle. C'est tout simplement impossible. Pas de noirs dans sa famille. le pédiatre lui a dit que les enfants métis sont blancs a la naissance, et foncent ensuite.

Rentrée chez elle, elle ne dit rien mais sa fille Esther, bientôt huit ans, comprend qu'il y a un loup quelque part. Sa mère prétend que tout va bien, et pourtant tout est bouleversé. Elle est devenue quasi muette, décide qu'Esther ne prendra plus son bain avec son petit frère qu'elle adore. Au fil des jours la peau d'Alban fonce. La mère va acheter un nuancier Leroy Merlin sur les conseils d'un forum internet de mères d'enfants métis. Il peut foncer très vite.

Elle est dégoûtée par cet enfant, regarde cette transformation comme La Métamorphose de Kafka, compare Alban à un cafard, essaie de ne pas trop le toucher. Après avoir parlé de ce que le pédiatre a découvert avec son mari, rien n'a changé pour lui, mais tout a changé pour elle. Elle ne veut pas le regarder, sauf pour étudier sa peau au nuancier. Laisse Alban des heures sans manger. Sans le changer. Il la dégoûte. Elle ne veut pas d'un enfant noir. Ni d'un ado ébène. Quant à elle, ça veut dire qu'elle est noire ? Elle ne serait pas elle-même alors ? Elle reste enfermée chez elle, ne sort que pour aller chercher Esther à l'école, et pour que personne ne voie cet enfant trop foncé, elle lui met des moufles par tous les temps, lui a tricoté une cagoule qui cache son visage, et va même jusqu'à lui mettre du fond de teint éclaircissant. Et après ce long moment de repli et de rejet, elle prend les deux enfants et part dans le Sud, chez son père, pour lui demander des explications.
Bon. L'ensemble du livre, malgré le style enlevé, est on ne peut plus dérangeant. le fait qu'elle se réfère constamment au cafard de Kafka en parlant de son fils. Dérangeant dans ses incohérences : au début l'enfant a cinq mois, et rentrée de chez le pédiatre, l'enfant est né il y a quelques semaines, trois au grand maximum. Et là, la narratrice professe qu'elle n'a jamais aimé ce bébé. Jamais. Moi je suis interloquée, si c'était la visite des cinq mois, elle l'a donc détesté dès qu'elle a compris qu'il devenait noir. Et donc aimé avant. C'est plein de contradictions. La fin également, est peu convaincante. Elle ne fait aucune recherche sur ses vraies racines, et moi ça m'interpelle. Comme dans « Trancher » en 2018, les incohérences et les invraisemblances sont nombreuses. Et elles diminuent énormément l'intérêt du livre, qui serait plutôt un thriller, dont la fin nous laisserait sur notre faim.

Alors pour moi, mon avis est donc très mitigé, une fois le livre refermé. Bon sujet, bon style, mais incohérences et invraisemblances, explications de fin loupées.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Pour son premier roman, Amélie Cordonnier s'était intéressée à un couple. Mais pas de guimauve, avec elle ! On entrait dans l'intimité d'une femme sur laquelle le mari prenait peu à peu l'ascendant pour la dominer et la malmener, sinon physiquement du moins psychologiquement.

L'auteure semble avoir un attrait particulier pour les sujets qui dérangent. Et si elle explore à nouveau la cellule familiale, c'est cette fois pour interroger le lien mère-enfant et la notion d'instinct maternel. L'arrivée d'un bébé au sein d'un foyer, c'est souvent l'occasion de remises en question. Au moment de devenir mère - et père aussi sans doute -, on se retourne sur sa propre histoire, sur la relation que l'on entretient soi-même avec ses parents, voire sur sa capacité à aimer son enfant.

Ici, la narratrice a déjà une fille de huit ans qu'elle chérit de tout son être. A-t-on autant d'amour à donner à un deuxième ? Pas si évident. Surtout lorsque le deuxième en question, le petit Alban, développe de drôles de signes : alors qu'il est âgé de cinq mois, des taches sombres apparaissent sur sa peau. Il n'est pourtant pas malade. Y aurait-il dans la famille une ascendance noire qui expliquerait le phénomène ? Incompréhension. Effroi. Les parents sont interrogés. Et voilà que cette naissance bouscule toutes les certitudes et toutes les fondations sur lesquelles on s'était construit...

C'est peu de dire que ce roman met mal à l'aise. L'acharnement avec lequel la mère cherche à déterminer la couleur de son enfant, l'inquiétude et le trouble croissants à mesure que la peau de celui-ci fonce provoque des hauts-le-coeur. Pourquoi cette obsession ? Pourquoi ce rejet ? S'agit-il d'une peur que cet enfant ne soit pas reconnu comme le sien ? Ou bien est-ce sa propre filiation qui pose problème ? Je n'en dirai pas plus afin de ne pas vous en dire trop. Mais n'a-t-on pas tendance à chercher chez ses enfants un reflet de soi-même ? N'attend-on pas d'eux - à tort ou à raison - qu'ils s'approprient nos valeurs ? Ne les brandit-on pas comme de narcissiques étendards de nos propres existences ? La désillusion est-elle si cruelle de voir son enfant suivre sa propre voie, bien différente de celle qu'on avait imaginée pour lui ?

Avec ses chapitres courts, Amélie Cordonnier imprime à son récit un rythme vif qui entraîne presque malgré lui le lecteur dans l'abîme où se précipite cette mère. La tension monte inexorablement. C'est vertigineux. C'est inquiétant. C'est rudement bien mené.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Un loup quelque part est un roman sur lequel je suis tombée complètement par hasard à la médiathèque et qui m'a intriguée pour son résumé : je me suis imaginée que l'histoire traiterait d'une maternité hors des sentiers battus. Je ne me suis effectivement pas trompée, ça a même été au-delà de ce que j'avais imaginé ! Clairement, l'histoire m'a horrifiée et mise mal à l'aise à certains moments.

La narratrice de ce roman est une femme dont nous ne connaîtrons jamais le prénom. Elle a deux enfants, Esther 8 ans et Alban, 5 mois. Un jour, lors d'une visite de routine chez le médecin, elle découvre un grain de beauté dans le cou de son fils. Puis, le lendemain, elle découvre d'autres taches sur le corps du petit. Les jours passent et les taches sont de plus en plus nombreuses et grandes. Cela finit par devenir clair pour la mère : la peau de son fils est train de foncer. Elle découvre alors un lourd secret de famille et sa vie bascule dans une forme d'enfer où elle rejette totalement son fils métisse.

Cette maman, qui semble si normale au début du roman, m'a fait peur très rapidement. Elle perd totalement pied en découvrant le secret familial. Elle rejette complètement son fils, si petit, qui n'est en aucun cas responsable des erreurs des adultes. Amélie Cordonnier nous fait rentrer dans le profondément intime de cette mère, c'est à la fois effrayant, dérangeant et fascinant. J'avais terriblement envie d'aider cette femme complètement perdue, au bord du gouffre. Ça me faisait mal de la voir souffrir mais je ressentais également une grande colère pour elle, pour son comportement absurde avec son enfant.

L'écriture de l'autrice est tranchante, crue, poignante. Amélie Cordonnier ne fait pas dans la dentelle, elle dit les choses comme elles sont, que ça choque ou non. Elle montre avec brio comment une descente en enfer est vite arrivée lorsque l'on se sent trahi. Comme je le disais en introduction, certains passages m'ont choquée. C'est parfois à la limite du supportable. Mais quel courage d'écrire sur ce sujet, celui d'une maternité brisée. L'instinct maternel, si ancré dans nos sociétés, est loin d'être instinctif, justement. Cette écriture puissante et pleine m'a vraiment dérangée à certains moments, mais c'est aussi une force du roman. On a réellement l'impression d'être dans la tête de la narratrice, de sombrer dans sa folie.

Un loup quelque part est une lecture qui m'a sortie de ma zone de confort et qui m'a fait ressentir de nombreuses émotions. Même en sachant que ce qui arrivait à la narratrice était terrible, je n'ai pas pu m'empêcher de la juger et d'être horrifiée par ses actes. L'écriture crue et froide a accentué mon rejet pour cette mère. C'est un roman dur, fort, qui ne laisse pas indemne ! Malgré un sentiment mitigé, je pense lire dans quelques temps le premier roman de cette autrice, dont le sujet m'intéresse grandement.
Lien : https://laulettee.blogspot.c..
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Epouse heureuse et mère comblée d'une fillette de huit ans, la protagoniste du roman accueille avec bonheur la naissance d'Alban. Mais tout s'écroule lorsqu'elle découvre des zones de pigmentation foncée de plus en plus nombreuses sur la peau du bébé…


Vivement mené à la manière d'un thriller qui fait monter l'inquiétude pour le sort d'un enfant aux mains d'une mère de plus en plus inquiétante, ce roman rythmé aux phrases courtes et percutantes se lit facilement et agréablement. le fond s'avère toutefois un peu moins convaincant. La narration s'attaque à un thème peu commun : le rejet de son enfant sang-mêlé, par une mère qui découvre à cette occasion son adoption et son propre métissage. Frappée de stupeur mais aussi de honte et de peur du qu'en-dira-t-on, la jeune femme s'enferme dans un comportement irrationnel qui déborde dans la plus pure maltraitance. Face à cet enfant sans handicap qui fait très vite figure d'impuissante victime d'un faux drame, il est globalement difficile de ressentir de l'empathie pour « elle », cette femme sans prénom qui nous entraîne dans son délire, sans même l'excuse d'un état dépressif.


Ajoutons à cela l'improbable passivité d'un entourage totalement aveugle et un dénouement aux allures quelque peu miraculeuses, et l'on referme ce livre un rien déçu. L'ensemble reste néanmoins très plaisant, pour un moment de détente malheureusement pas très marquant.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Une écriture et surtout une thématique très intenses.

Mots forts et plongée en abîme dans l'esprit de la narratrice sans retenue si terribles que je n'ai pas pu lire ce roman en une seule fois, tant j'en étais troublé.

Vincent, Esther, Alban le petit dernier et la narratrice ont tout pour former une famille épanouie et heureuse....Tout sauf un détail qui prend de l'ampleur.... Vincent et sa femme, leur première fille sont blancs et ....le petit Alban perd ses couleurs de naissance très vite pour devenir un jeune métis... sans raison ni héréditaire, ni adultèrine, ni amoureuse.. Alors que les prémières tâches noires apparaissent, la narratrice, sa maman va tout faire pour le cacher à tous, y compris à Vincent, Esther, ses beaux-parents et son père.... un rejet pur et simple de ce petit être... Et forcément se plonger d'abord dans la recherche des causes de ce changement de couleur de peau, puis tout faire pour le cacher....prête aux pires extrémités jusqu'à une attitude proche de la maltraitance.

Cette inquiétante descente en enfer est couplée à une découverte de ses réelles origines, attendre plus de trente ans pour qu'enfin son père lui avoue qu'en fait qu'elle est une enfant adoptée. Plongée dans ses propres origines, rejet de l'enfant noir en devenir, peur panique du regard des autres, tout cela constitue une oeuvre toute à fait exceptionnelle.

Merci.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Après son premier roman "Trancher", qui traitait magistralement de la violence psychologique au sein du couple, Amélie Cordonnier reste dans la cellule familiale, lieu parfois de toutes les violences, avec le rejet d'un enfant par sa mère.
Une femme, dont on ne connaîtra pas le prénom, épouse de Vincent, maman d'une petite Esther de 8 ans et d'Alban, 5 mois, découvre, sur le corps de son bébé, une tâche noire qui grandit et se multiplie. Son fils est métis. Tout s'écroule, un secret de famille ressurgit et cette maman côtoie la folie et la maltraitance.
L'auteur aborde plusieurs thèmes graves et parfois tabous : le fameux instinct maternel, objet de tant de sentiments de culpabilité pour celles qui le ressentent pas (il faut lire à cet égard Simone de Beauvoir et Elizabeth Badinter pour comprendre que cette injonction, qui fait tant de dégâts, est essentiellement sociétale), les mensonges sur les origines aux conséquences dramatiques, la couleur de peau avec son cortège de rejet, mépris, brimades lorsqu'elle n'est pas blanche.
Je suis restée à la marge de ce roman tant il est assez invraisemblable de cacher la couleur d'un bébé à son entourage et tant la mère est proche de la folie avec les références nombreuses à "La métamorphose" de Kafka.
Les plus belles pages, là où l'émotion a été la plus forte sont celles qui décrivent l'amour qui unit cette maman à son père qui s'est retrouvé seul avec elle à la mort brutale de la mère lorsque la petite avait 10 ans; peu de mots entre eux, mais des gestes, des regards et un amour si profond. C'est d'ailleurs vers son père que se retourne la maman d'Alban pour chercher de l'aide.
L'écriture est tranchante, ciselée, précise mais je l'ai trouvée trop hachée même si c'est probablement volontaire pour dépeindre le maelstrom dans lequel se débat le personnage de la mère; parfois, je ne savais plus de quel personnage on parlait entre la mère d'Alban et sa propre mère ou entre Vincent, le mari ou le père du personnage.
Néanmoins le roman reste intéressant par les thèmes abordés, par les nombreuses références littéraires, les jeux de mots et l'omniprésence de la couleur.
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« C'est la vie, c'est comme ça. Il y a toujours un loup quelque part. »…Mais, quand tout semble aller comme sur des roulettes, quand onatoutpourêtreheureuse, un mari, deux enfants (le deuxième n'était pas tout-à-fait prévu, mais bon…), un boulot, une vie sans heurt depuis l'année du malheur (elle a quand même perdu sa maman à 12 ans, mais bon…), on n'y pense pas vraiment (le petit dernier a bien un grain de beauté qui n'en est pas un, mais…bon…). Il suffit parfois de presque rien, un grain de beauté dans les rouages, pour que la vie change de nuance et passe du rose le plus tendre au noir le plus profond, pour que tout soit ébranlé, secoué, remis en question, pour que les bases s'effritent, que les piliers s'effondrent, que la douleur affleure et fasse perdre la tête.
Suivant pas à pas le chemin de folie de sa narratrice, Amélie Cordonnier, comme dans « Trancher », son formidable premier roman, sait user de tous les moyens en sa possession pour installer et diffuser le malaise qui s'empare de cette jeune maman et la fait perdre pied. du rythme cadencé de ses phrases aux tonalités quasi chantantes de ses mots, rien n'est laissé au hasard dans cette ritournelle étourdissante, presqu'agaçante, qui tournicote et asticote jusqu'au sommet de la tension. On voudrait crier, on ne peut pas. On voudrait l'aider, on ne peut pas. On voudrait l'arrêter dans son délire, on voudrait s'arrêter, ne plus la lire, on ne peut pas, on ne peut pas, on ne peut pas ! Car Amélie Cordonnier s'approche avec une rare intensité d'une intimité qui nous concerne tous, le mystérieux lien à la mère, et de la douleur à peine descriptible de celle qui doit faire « son deuil de toutes les mères : celle qu'elle n'arrive plus à être, celle qu'elle n'a pas eue et celle qu'elle a perdue. ». Comme dans « Trancher », elle insiste et décortique, appuyant justement sa plume là où ça fait mal, à la limite du supportable. On sort de cette lecture avec son petit balluchon personnel tout chiffonné et en désordre, l'estomac essoré, le coeur comme adouci. Peut-être, alors, est-ce pour voir si les couleurs d'origine de cet amour premier pouvaient nous revenir à nous aussi qu'elle nous a fait bouillir ?
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Un sujet difficile et peu abordé et pourtant à l'origine de tant de drames. Il n'est pas facile d'être mère et il est encore plus difficile d'avouer en être incapable.

Pour elle, jusque là, tout se présentait plutôt bien, un mari sympa, une merveille de petite fille, pas de tracas matériels notoires. Cette deuxième grossesse inattendue, elle s'y était faite. L'arrivée du bébé se déroule aussi bien que possible. jusqu'à cet examen médical, qui lui fait découvrir une grain de beauté dans le cou de son fils. C'est banal, mais ce qui l'est moins, c'est que l'enfant se couvre peu à peu de ces marques tandis que sa peau fonce de plus en plus . le verdict tombe, l'enfant est métis. Bien entendu de nombreuses interrogations surgissent , avec à la clé un secret de famille qui tombe. le désarroi de cette mère qui se sent bafouée, se fonde sur ces révélations qui font basculer toutes ses certitudes. Et la conséquence est sans appel, l'ocytocine qui a du inonder son organisme à la naissance du petit, ne persiste plus guère après ces découvertes.

Il paraît incroyable que l'on ne puisse s'attacher à un petit être issu de ses propres entrailles , et de n'en voir que les aspects négatifs : les contraintes, la dépendance, les cris. Et ce qui est pour Alban une différence sans handicap, dans ce qu'elle a révélé de sa famille, n'est pas acceptable pour elle. Ce n'est même plus de l'indifférence mais de la haine.

Certes ce qu'elle vit est douloureux, mais j'ai été plus touchée par les sévices subis par l'enfant, au delà de la simple négligence, que par les états d'âme de cette femme au bord de la folie.

Quelques invraisemblances : il est difficile de croire que l'entourage ne réagisse pas plus aux tentatives de masquer l'évidence, et ne perçoive le danger immédiat pour le petit .

Le roman se lit comme un thriller, tant on craint pour la survie de ce petit Alban. La résolution est peut-être un peu rapide, mais il n'est pas facile de conclure une telle histoire

Lecture intéressante, à part quelques vices de forme.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'amour maternel est-il inné ou acquis ? Peut-on l'avoir à la naissance d'un enfant et le perdre ensuite ? Puis aimer sans réserve un de ses enfants et se mettre petit à petit à rejeter le second ? Voici le genre de questions qu'on se pose à la lecture de ce livre, qui choquera sans doute plus d'un parent.
Elle, c'est la mère d'Esther, 8 ans, et d'Alban 5 mois. On ne la nomme jamais, mais l'histoire est narrée de son point de vue. Elle est mariée à Vincent, un brave gars mais qui ne réalise pas trop ce qui se passe entre sa femme et leur bébé. Ce bébé qui au départ "n'était pas voulu, mais (qui)a été attendu" , et accueilli avec joie. Mais voilà que tout-à-coup, il n'est plus parfait, il a un défaut. Oh, pas grand-chose, juste une petite tache noire dans le cou. Mais les jours suivants, il va y en avoir d'autres, de différentes nuances... Affolée, la mère va chercher une explication auprès du pédiatre, et celle qu'il va lui donner va bouleverser la vie de toute la famille. Et l'aveu tardif du grand-père maternel ne va rien arranger, au contraire.
On assiste dès lors au "désamour" de la mère pour son bébé, qui va même se muer en dégoût, à tel point qu'elle va le comparer au cafard de "La Métamorphose" de Kafka, et songer à "l'écraser". Elle voudrait le rendre, comme on peut rapporter un achat qu'on regrette, ou qui ne convient finalement pas. Et surtout, elle ne veut pas qu'on le voit, y compris Esther, qui elle, adore son petit frère et se pose bien des questions.
Ce qui m'a surtout frappée dans cette lecture, c'est l'aveuglement de l'entourage, alors qu'une certaine forme de maltraitance est manifestement visible à n'importe quel personne un tant soit peu attentive. Et le pédiatre ne se pose pas trop de questions non plus, alors qu'il aurait un rôle d'accompagnement à jouer face à la détresse de la mère. Il est facile d'accabler celle-ci, mais est-elle la seule à blâmer ? Elle se retrouve seule face à son "problème", et le résout par de mauvais moyens, ne sachant à qui s'adresser.
L'écriture est assez agréable, truffée de références littéraires, de jeux de mots et s'adapte aux différents registres de vocabulaire des personnages Esther, le grand-père...). Mais elle m'a quand même semblé bien froide et trop distanciée par moments. Par contre j'en ai appris beaucoup sur les nuances de couleurs !
Le sujet m'a interpellée car il y a eu un cas similaire dans ma famille adoptive il y a 4 générations, et à l'époque il n'y avait pas d'autres alternatives envisagées que la culpabilité de la mère, aussitôt répudiée et mise au ban de la société blanche protestante dont elle faisait partie. Son "honneur sali" a été lavé des décennies plus tard par une explication scientifique...mais sa vie était gâchée depuis longtemps ! A l'heure actuelle, ce genre de cas ne devrait plus susciter de réactions aussi violentes, puisqu'on sait en trouver l'explication.
Je reste sur un ressenti mitigé, ce livre n'a pas soulevé l'enthousiasme en moi, et m'a plus surprise que choquée.

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