Omniprésente dans ce court recueil, la mort, poétiquement sublimée, n'est plus source d'angoisse, mais elle revêt, au contraire, les habits d'une douce amie. Elle est suite logique et acceptation résignée d'une vie parfois sous le signe des animosités, voire des inimitiés d'une société devenue intolérante.
Des fulgurances poétiques qui n'ont rien de morbide et qui se situent plutôt sous le signe angélique de l'amour (charnel, filial, de la vie, artistique).
Un silence bienfaisant parcourt les poèmes et j'espère que ma transposition en français permettra à un plus grand nombre d'en ressentir le message lumineux. (« la lumière la plus pure./Au-delà des mots ».) :
La mort nous mord jusqu'aux os,
j'ai envie de rire dans cet enfer michto,
la ville des gens aux préjugés
qui ont perdu le train du salut.
Elle collectionne l'absurde,
la folie et l'oubli.
Nous avons écrit nos propres épitaphes,
de sorte que les pierres tombales
se souviennent de leurs tombes.
(La mort nous mord)
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La lèvre flâneuse de la mort
L’amour, émotion passagère,
se cache dans le jeu hallucinant
de tant d’Ève et d’Adam,
le piège sauvage de cupide débauche.
Les relations sont devenues du troc
dans ce siècle confortable,
elles portent leurs innombrables masques
sous d’imaginaires lampadaires.
Fruits hachés et encore verts
se débattent dans des sonorités caverneuses
tandis que le temps boite
sur la lèvre flâneuse de la mort.
(p. 12)