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Saucer Country tome 1 sur 1

Ryan Kelly (Illustrateur)Jimmy Braxton (Illustrateur)
EAN : 9781401235499
144 pages
Vertigo (27/11/2012)
4/5   2 notes
Résumé :
Arcadia Alvarado, the leading Democratic candidate for President of the United States, says she was 'abducted by aliens.' As the Mexican-American Governor of New Mexico, she's dealing with immigration, budget cuts and an alcoholic ex. She's about to toss her hat into the ring as a candidate for President in the most volatile political climate ever. But then...a lonely road and a nightmarish encounter have left her with terrible, half-glimpsed memories. And now she h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 1 à 6 d'une nouvelle série publiée par Vertigo (la branche adulte de DC Comis) en 2012. le scénario est de Paul Cornell (auteur de plusieurs aventures de Doctor Who, de Knight and Squire et de Demon Knights pour DC Comics), les illustrations de Ryan Kelly (The New York Five avec Brian Wood) pour les épisodes 1 à 5, et de Jimmy Braxton et Zoran Sudzuka pour l'épisode 6.

Arcadia Alvarado est une femme de couleur, gouverneur du Nouveau Mexique aux États-Unis, qui a l'intention de se présenter à l'investiture de son parti pour les élections présidentielles. Alors que l'histoire commence, elle reprend conscience au volant de sa voiture, avec Michael son ex-mari à ses cotés, et la conviction d'avoir été enlevée par des extraterrestres. Elle est ramenée à la conscience par l'arrivée de Fausto (son responsable de la sécurité) et de 2 de ses gardes. le lendemain, elle reprend ses réunions, la première avec Harry Brooks, son directeur de campagne, qui lui présente Chloe Saunders, une professionnelle de la communication qui ne s'embarrasse pas de sentiment. À Harvard, le professeur Joshua Kidd fait face au comité de l'université qui souhaite l'écarter quelque temps de sa chaire, du fait d'opinions trop polémiques concernant les extraterrestres. 2 individus ectoplasmiques de petite taille le rassurent en lui disant qu'il va bientôt retrouver du travail. Pour son premier discours de candidate, Arcadia Alvarado choisit le thème de l'étranger. Ailleurs une association appelée "Blue Bird" réunit des citoyens concernés suivant l'actualité officielle et officieuse concernant les extraterrestres. Elle accueille un nouveau membre : Astelle Johnson. le tome se termine avec un épisode pendant lequel Joshua Kidd expose l'historique de l'évolution des croyances relatives aux extraterrestres.

Sondes anales, mutilation de bétail, etc. Petit à petit au fil des décennies, il s'est développé tout un imaginaire autour de l'existence de petits hommes verts (ou gris), nourris de conspiration du silence, d'expérimentations imposées, humiliantes et douloureuses pour les êtres humains. Paul Cornell pioche avec gourmandise dans cette mythologie, en la mariant avec un contexte de femme politique. le lecteur peut penser à la série X-Files, mais il ne s'agit pas d'un plagiat. Au fil des pages, Cornell met en scène des individus au comportement adulte et aux réactions intelligentes et sensées. D'un coté les images montrent des petits gris et les personnages croient en leur existence. de l'autre, Alvarado et son entourage ne prennent pas leurs expériences pour argent comptant. Ils remettent en cause la nature fragmentaire de leur souvenir, les contradictions existant entre les souvenirs de 2 individus enlevés au même moment et au même endroit, le filtre déformant de leur perception ; ils s'interrogent sur la possible manipulation dont ils sont victimes. Cette base instable sur la réalité des événements entretient l'attention du lecteur : il se sent impliqué par le raisonnement des personnages pour trouver les éléments vérifiables et vérifiés sur lesquels s'appuyer. Cornell évite l'exagération dépourvue de cervelle telle que dénoncée par Warren Ellis dans Atmospherics (il visait particulièrement les affabulations de Whitley Strieber).

D'un autre coté, Cornell ne prend pas le chemin de l'humour tel qu'ont pu le faire Joshua Williamson et Seth Damoose dans Xenoholics. Il s'agit bien d'une femme crédible dans son rôle de candidate à la présidentielle, qui doit gérer une expérience personnelle déstabilisante, tout en menant sa campagne. À ce titre, le personnage de Chloe Saunders qui fait office de conseillère en communication (spin doctor) est très réussi dans ses méthodes de contrôle de l'image et de l'information, dans ses stratégies de retournement de situation. Cornell pioche quelques composantes de campagne politique en les utilisant avec intelligence. Il est trop tôt dans le récit pour savoir s'il développera les convictions politiques de son personnage principal ou non. Par contre il fait montre d'habilité et réussit à convaincre le lecteur de la plausibilité de cet aspect de son récit.

Cornell termine son premier tome avec un historique matois sur la façon dont les extraterrestres ont été intégrés à la culture populaire au fil du de l'histoire, et surtout de la fin du vingtième siècle. Il souffle habilement le chaud et le froid entre les différentes apparitions telles qu'elles ont été enregistrées de manière officielle, leurs points communs, mais aussi les étranges coïncidences entre leurs particularités et les limites technologiques permettant de les observer à l'époque où elles ont été observées.

Ryan Kelly effectue un travail professionnel, dans un style plutôt réaliste, avec un bon niveau de détails qui permet une immersion tout à fait satisfaisante. Il réussit des visages qui s'impriment dans la mémoire, sans pour autant être exagérés. Sa définition graphique d'Arcadia Alvarado est assez en retenue pour qu'elle soit crédible et qu'elle apparaisse d'une intelligence à la hauteur de ses fonctions. Celle de Chloe Saunders est à la fois légèrement amusante (avec son air mutin et sa queue de cheval) et d'une vivacité vibrante telle qu'on peut l'imaginer pour une communicante battante. Les tenues vestimentaires sont variées et réalistes. Les différents lieux sont conçus de manière à être réaliste, et particuliers. Mais le point fort de Kelly apparaît dans sa capacité à intégrer les éléments extraterrestres sans qu'ils ne semblent déplacés dans les images. Il les traite de la même manière visuelle que les éléments issus de la réalité normale. Ce parti pris est complètement raccord avec celui du scénario et installe le doute sur ce qui est à prendre au premier degré, ou ce qui provient de l'imagination d'un protagoniste, ou ce qui traduit sa perception déformée d'un phénomène trop étranger pour pouvoir être assimilé par l'intellect. Vous connaîtrez la peur face à d'inoffensifs lapins.

Paul Cornell et Ryan Kelly entremêlent 2 genres qui sont les extraterrestres et la théorie du complot qui va avec, et la campagne politique d'une candidate. le lecteur reconnaîtra facilement les stéréotypes propres à ces 2 genres narratifs, mais il pourra aussi constater que Cornell et Kelly ne se contentent pas de les égrener l'un après l'autre. Cornell sème le doute sur ce qui est à prendre au premier degré, et ce correspond à une perception faussée, grâce à une construction narrative élégante, et grâce aux illustrations adroites de Kelly.
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