Contre courants

Contre Courants. Un roman d'autant plus intriguant que déroutant. Dans ce dernier, nous sommes plongés en plein coeur de l'existence d'un jeune homme qui, à priori, n'a rien de particulier, qui vit dans une petite province parmi une famille modeste et imparfaite. Une existence monotone et à première vue habituelle. A la seule différence que ce jeune homme ne partage pas toujours les mêmes occupations qu'un adolescent de son age. Et c'est bien pour cette raison en particulier que l'histoire va prendre toute sa forme. Dès lors, le récit de Contre Courants peut ainsi commencer.

« Va faire un tour chez les fous ». Une phrase loin d'être valorisante. Mais une phrase qui attire l'oeil. Notre jeune héros n'a aucune raison d'aller consulter un psy, mais l'autorité de ses parents est encore et toujours présente pour lui faire penser le contraire. Quoiqu'il ne le pense pas réellement. Il ne s'agit que d'un jeune homme silencieux et brillant. Un jeune homme qui nous intrigue par delà ses pensées et ses doutes, et la plupart du temps, à travers son admiration pour Arthur Rimbaud. On le suit. On suit ses confessions et l'on discerne vite sa personnalité. Et parfois même, on le comprend.

Un journal est initialement fait pour rester personnel et seul le propriétaire en connaît le contenu. Voilà pourquoi celui du jeune homme est appelé dès les premières pages du livre un « Contre-Journal ». Celui qu'il fait régulièrement lire à sa psychologue. Parfois des textes longs, parfois des textes courts. Parfois rien du tout. Il écrit au fil de ses pensées, s'il en a réellement besoin. Et le lecteur ressent actuellement ce sentiment. Il ressent la haine du grand frère, l'ignorance des parents dont le cruel manque de volonté de la mère. Il est incompris et ne cherche pas à retourner la situation. Il ne fait pas d'effort et s'enferme dans son mutisme car s'il y a une personne qu'il peut comprendre : C'est lui même. Contre-Journal, Contre-Courants. Au final, il ne fait rien dans le bon sens, c'est un fait.

On découvre alors un jeune homme passionné de littérature malgré l'insistance de son père à ce qu'il devienne un ingénieur - Encore une fois, l'autorité parentale semble être une fatalité sur laquelle il ne s'oppose pas -, mais également un rêveur, un poète. Une jeune homme qui ressent ce besoin régulier de se sentir en danger. Un plongeon dans l'eau, une longue apnée, et le voilà remonté à la surface comme s'il essayait de sentir l'agonie. Celle de ne pas respirer. Celle d'étouffer. Et au fur et à mesure du récit, on fait également la connaissance de ce jeune homme amoureux prêt à tout pour observer indéfiniment le regard de sa dulcinée. Son imagination reprend alors le dessus. Alcyone. Nom fictif qui nous restera en tête durant toute l'histoire. Alcyone. Nom répété des milliers de fois par notre héros. Une obsession naissante, presque magique. Alcyone. Cette touche féminine qui anime le récit de façon subtile.

Le trois quart de l'histoire se passe alors ainsi. L'existence d'un simple jeune provincial. On prend part à l'histoire et on finit par s'y attacher. Énormément. On finit par apprécier cette histoire d'amour progressive, particulièrement passionnelle, et rapidement installée entre lui et cette Alcyone. Mais peut-être un peu trop vite installée. le coup de théâtre, c'est celui qui suit durant les pages suivantes. C'est alors qu'on en vient à être bouleversé, voire absolument dérouté. Est-ce que tout cela était réel ? Notre propre existence est-elle réel ou n'est-ce qu'un simple rêve ? En effet, le violent détournement de situation du récit nous ramène à nous poser de multiples questions. Comme si, tout ce que l'on avait lu auparavant s'était effondré sous nos yeux. Une chute inattendue et déroutante qui laisse ensuite apparaître un vide assez apparent dans notre esprit. On ne sait absolument plus discerner la réalité de la fiction, à tel point que cela en devient un véritable poids. L'auteur nous laisse alors réfléchir. Il ne nous donne que très peu d'informations. Alors c'est à notre tour d'interpréter les choses. Alcyone. Un nom fictif pour un personnage fictif, au final.

Une phrase revient cependant dans notre esprit. Celle du tout début du récit. Cette toute première phrase, à première vue anodine, qui a lancé l'histoire. « Va faire un tour chez les fous ». Et c'est cette phrase exacte qui nous donne l'unique réponse à nos interrogations. Un "arc" parfaitement bien construit par l'auteur. Contre Courants ne raconte pas que l'histoire d'un simple jeune homme de campagne. La signification en est bien plus large. Contre Courants narre l'évasion fictif d'un jeune homme pourvu d'imagination, de rêves impossibles et d'une volonté troublante de rendre sa vie moins monotone. Mais davantage plus intéressante, attachante, dangereuse et passionnante.

Mon avis : Alors que dire de ce livre ? Je ne sais moi même qu'en penser, effectivement ce livre m'a déroutée totalement , avec un début prometteur,une belle histoire qui s'amorçait, la suite m'a totalement déconcertée, voir même gênée par moment.

Du coté de l'histoire : Sur les conseils de sa psy, Jérôme, un jeune homme âgé de dix-sept ans, tient un journal afin de raconter dedans tout ce qu'il lui passe par la tête. Il y note ses rapport conflictuels avec son frère aîné ou avec son père, le silence de sa mère, spectatrice impuissante de cette débâcle familiale. Il couche sur le papier, son goût de la lecture , son obsession pour une jeune fille croisée dans la rue, surnommée Alcyone, sa passion pour le plongeon, sa solitude et son errance.
C'est un ado complètement paumé qui se défoule à coup de mots et de formules lapidaires, à défaut de sortir ses poings. C'est un engrenage infernal avec une fin inimaginable....

Du coté de l'écriture : L'écriture est fluide, malgré cette histoire atypique, les mots sont bien choisis, pesés, la fin m'a laissée pantelante, déconcertée, troublée mais pour ma part elle me laisse aussi légèrement gênée . Ce roman est complètement fou, on passe de la peur à la folie en quelques lignes.L'auteur nous garde en haleine en utilisant pas forcément de longs chapitres mais une multitude de phrases chocs.

En conclusion : Je suis réellement mitigée , entre le fait que les trois quart de l'histoire sont totalement différents de cette fin plus qu'inimaginable. Ce roman est tellement déconcertant, palpitant , envoutant aussi il faut l'avouer que j'ai du mal à dire si je l'ai réellement aimé ou pas . Je suis extrêmement bluffée par cette histoire mais un peu déçue par la tournure qu'elle a prise sans que je m'en rende compte. En tout cas un grand coup de chapeau à Richard Couaillet pour ce récit atypique, rarement vu dans la litterature jeunesse . Ce livre je le conseille aux grands ados et jeunes adultes avant 15 ans je ne pense pas qu'il soit nécessaire de le lire.
Lien : http://aupaysdelire.blogspot..

Encore une fois la frontière entre roman adolescent et roman adulte et très flou.
Ce roman est complètement fou, on passe de la peur à la folie en quelques lignes.
Tout commence avec un ado solitaire de dix-sept ans qui écrit un journal qui dur presque deux mois (intime ou pas) et là on va suivre sa vie enfin ce qui semble être sa vie.
Comme beaucoup d'adolescent il se sent seul et ne vit pas très bien.
L'auteur nous garde en haleine en utilisant pas forcément de long chapitre mais des phrases chocs.
Un roman adolescent que je conseillerais aux jeunes adultes.

Journal d'un adolescent pas très en phase avec le monde. Entre un père et un frère à gros bras et cervelle molle, une mère si désespérée par sa vie qu'elle laisse tout couler, le jeune homme se réfugie dans la poésie et la plongée. Entre deux lignes de Rimbaud et Baudelaire, il plonge. Saute du haut de sa falaise et noie sa passion dévorante pour une inconnue croisée au hasard d'une rue.

Entre fantasme et réalité, on se laisse emporter par les rêves d'un adolescent hors-normes.