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EAN : 9791025104699
288 pages
French Pulp Éditions (11/04/2019)
4.07/5   60 notes
Résumé :
Le monde se divise en deux catégories : bourreau et victime. Tu es l'un et l'autre, l'un puis l'autre.

Rémi Hutchinson est écrivain, un livre qui a plus ou moins bien marché, depuis il tente d'écrire LE best-seller.
Pas facile lorsque l'on se remet de la disparition de sa fille...
Il met le doigt dans un engrenage et tombe dans un piège. Il est séquestré par une gamine victime d'un pédophile, et devenue bourreau. Bourreau qui l'accuse.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Le trouble passager, c'est cet instant de bascule, cet instant de faiblesse qui vous fait prendre la mauvaise décision et vous plonge dans un cauchemar. Celui de Rémi, c'est de se retrouver séquestré par une adolescente de 15 ans qui l'accuse de terribles actes pédophiles et veut l'en châtier.

Mais ce que j'ai ressenti en tant que lectrice ne relève en rien du trouble passager. Même si j'ai eu du mal à comprendre comment le héros a pu se laisser aussi bêtement berné ( ça m'a un poil agacé, cette crétinerie ), je suis vite passée à autre chose pour être emportée dans un torrent d'angoisse.

Le postulat de départ autour de la dualité de chaque être, tour à tour victime et bourreau au gré des circonstances et des rencontres, cette porosité entre le bien et le mal, joue à plein ! J'aime quand les auteurs fouillent les tréfonds de l'âme humaine sans manichéisme.
J'ai adoré l'idée terriblement percutante d'un jeune fille bourreau pour sortir de sa prison de victime. David Coulon est aussi psychologue, et ça se sent dans sa façon très juste de s'intéresser à ces individus en phase de rupture mentale.

Si l'angoisse infuse toutes les pages, c'est aussi grâce à une écriture très singulière. Des répétitions qui enveloppent le lecteur dans une spirale infernale. Des phrases saccadés, parfois juste un mot sur une ligne, pour te faire palpiter. Des ellipses pile là où il faut pour te faire gamberger.

Un thriller dur autour de la pédophilie, parfaitement maitrisé, qui débouche sur une fin intelligemment déstabilisante.
Âmes sensibles s'abstenir.
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Confrontation entre un écrivain de quarante ans et une jeune fille qui l'accuse de crimes.

Lorsque l'auteur a présenté succinctement cet ouvrage au Festival de Mauves en Noir, l'idée générale m'a rappelé l'excellent film 'La jeune fille et la mort' (1994). Un film que j'aimerais revoir, mais dont j'ai blacklisté le réalisateur depuis quelques années. J'ai la solution : lire la pièce qui l'a inspiré, signée de l'auteur argentino-chilien Ariel Dorfman. Ça ne saurait tarder, le livre est en commande.

L'auteur de ce roman noir, David Coulon, est psychologue. Il développe ici l'idée que « la grande balance du monde tient en équilibre grâce au va-et-vient constant entre l'état de victime et celui de bourreau. »
Soit, mais de la même façon que Coluche a dit que « les hommes naissent libres et égaux, mais [que] certains sont plus égaux que d'autres », il me semble que certains sont plus souvent d'un côté que de l'autre. Dans l'absolu, en tout cas, avec le hasard de distribution des cartes à la naissance, notamment.
Dans cette intrigue, en revanche, le principe se vérifie, chacun passe de prédateur à proie.

J'ai aimé l'éclairage psy de l'auteur, notamment la métaphore sur la vie comme une pièce (pièce dans laquelle on vit, ou pièce de théâtre), dont un rideau rouge cache l'indicible, l'inmontrable, « le lieu des fantasmes, des interdits ».
J'ai moins apprécié le début, je n'y ai pas cru. Ce n'est pas ainsi que j'imagine le comportement d'une maman dont la fillette de neuf ans a disparu depuis cinq années. Lucie m'a semblé désinvolte, à vouloir tourner la page de cette façon...
Il reste également une question en suspens, ou alors j'ai lu la fin trop vite.
Malgré ces réserves, malgré l'atmosphère étouffante et la violence, j'ai été captivée par cette intrigue, lue en une journée.
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Aucun temps mort, David Coulon ne laisse pas notre esprit vagabonder. Non dès l'instant où vous avez fait le choix d'ouvrir son roman il vous séquestre et pas moyen de s'échapper tant que vous n'aurez pas tourné la dernière page.
Bien qu'il s'agisse d'un enlèvement et donc d'un sujet amplement vu et revu il y a quelque chose d'originale et d'addictif assurément.
David Coulon m'était inconnu jusqu'à ce jour et je ne suis pas étonnée qu'il soit psychologue car son personnage Rémi est extrêmement bien traité, ses réflexions en off sont vraiment bien amenées. Ses réflexions sur la victime et le bourreau sont également brillamment traitées.
Ce roman est très bien ficelé mais je suis troublée par un point, d'autant plus que l'auteur est psychologue. Ne voulant rien dévoiler pour les futurs lecteurs je n'en dirai pas plus.
La seule chose que je rajouterai, c'est, lisez-le si vous aimez les thrillers psychologiques.
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Il y a un écrivain qui se promène en toute liberté, et qu'on laisse s'infiltrer dans nos esprits en toute quiétude…. Il avait déjà frappé récemment avec « Je serai le dernier homme », il récidive avec « Trouble Passager », un titre inoffensif qui ne laisse rien présager de ce qui nous attend. C'est un peu du genre, il se baladait en chantant lalala et tout à coup, il te fiche son poing dans la figure. Rémi Hutchinson, ancien prof, écrivain un peu spécial (titre de son roman : L'invasion des crapauds des profondeurs – ça vous donne une idée) vit à Yvetot, Normandie. Il est marié avec Lucie, prof elle aussi. Ils ont fui la région du Havre pour une raison indéterminée. Dès le départ du roman, quelque chose ne tourne pas rond. Ma fille dirait qu'il a un « bad karma », on est très loin de la vérité….

Je réitère mes warnings : ne lisez pas la 4e de couverture !! Je ne l'ai pas lue, je ne savais pas de quoi parlait le roman et quel bonheur d'en découvrir la thématique au fil de la lecture.

David Coulon c'est d'abord un style vraiment singulier dans l'écriture. J'ai envie de la comparer à la formation d'une tornade : d'abord une base large, angoissante, qui avance lentement. Puis, un tourbillon se forme grâce aux répétitions de plus en plus nombreuses, de retours à la ligne, parfois simplement pour quelques mots. Enfin un vent agité, porté par une voix interne, en italique, qui martèle ses mauvaises pensées, et rappelle son vécu. Tout cela prend de la vitesse, tourne, ramasse poussières et débris, présent et passé, mélange, vrille, grossit pour exploser dans un final qui laisse le lecteur exsangue. le spectre du drame qui plane tout au long du roman ne trouve sa résolution qu'en toute fin de récit dans quelques pages qui révèlent toute l'horreur de la situation. Et là, le lecteur referme le livre en hurlant des grossièretés.

« Souviens-toi de n'importe quel moment de ta vie. Un moment gai. Un moment triste. Une situation de travail. Une rencontre amoureuse. Tu as toujours été victime. Ou bourreau. Rien d'autre. Tu as souffert, ou fait souffrir. L'un ou l'autre.(…) le monde se divise en deux catégories. Bourreau et victime. Et tu es l'un et l'autre. L'un puis l'autre. »

Ces deux mots, victime et bourreau sont le centre névralgique du roman. L'histoire tourne autour d'eux. À quel moment est-on l'un ou l'autre ? Quand on a été victime, devient-on bourreau ? David Coulon déroule son intrigue en prenant appui sur ces deux mots-là et il parvient à obtenir un résultat qui va dépasser toutes vos certitudes. Comme dans « Je serai le dernier homme », il y a toujours cette notion d'être au mauvais endroit au mauvais moment, ou de prendre la mauvaise décision, délibérément, alors que l'on sait pertinemment que ce n'est pas la chose à faire, mais sans pouvoir s'en empêcher. C'est comme ça qu'il ferre le lecteur. En le mettant dans la confidence, en le plaçant du côté du raisonnable, en livrant, en italique, les circonvolutions cérébrales d'un être humain déchiré entre son bon et son mauvais génie. Il faut deux secondes pour que la vie de Rémy bascule, d'un côté ou de l'autre, et c'est suspendu à cette réalité-là, que le lecteur navigue.

Tout part d'un trouble passager. Une petite once de désir, même pas un début d'érection, trois fois rien. Un corps qui se réveille comme après un long sommeil, une idée banale qui traverse l'esprit.

L'auteur met en lumière ce besoin de l'homme de se mettre en danger pour faire naître une émotion, parvenir à en ressentir juste une infinitésimale trace, quand les drames de sa vie l'ont rendu léthargique et anesthésié. Rajoutez à cela une bonne dose de culpabilité, la douleur de l'absence, les secrets de l'adolescence et vous obtenez un cocktail détonnant à la sauce Coulon.

Rares sont les romans où, lorsque vous avez terminé, vous avez envie de recommencer. Juste pour prendre conscience des mots, être sûr que tout était bien là, mais que vous n'avez pas su ou voulu voir, que l'auteur ne vous a pas berné. L'intrigue est diabolique, le dénouement pervers, la dernière idée provoque la chair de poule.

Ce roman est un immense coup de coeur et une véritable réussite ! Âmes sensibles, prenez garde à vos nuits 😉
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Tout le monde est innocent.
Crois-moi.
Tout le monde.
Pas de coupables.
Pas de gentils et de méchants.
Seulement des victimes et des bourreaux.
Des victimes et des bourreaux. Seulement cela.
Souviens-toi de n'importe quel moment de ta vie. Un moment gai. Un moment triste. Une situation de travail. Une rencontre amoureuse.
Tu as toujours été victime. Ou bourreau.
Rien d'autre. Tu as souffert, ou fait souffrir.
L'un ou l'autre.
Réfléchis bien.
Toi, être humain. Moi, être humain. Nous ne savons rien faire d'autre.
Les actes désintéressés ? Laisse-moi rire. Les chanteurs qui beuglent au profit de telle ou telle association caritative ne le font que parce qu'il y a des victimes. Grâce aux victimes. Tu veux qu'on s'occupe de toi ? Sois une victime. Tu veux obtenir quelque chose de quelqu'un ? Sois son bourreau.

Ainsi commence Trouble Passager, le ton est donné d'entrée de jeu sans que l'on sache vraiment de quoi il retourne. Dans la mesure du possible j'espère vous donner envie de découvrir ce roman tout en maintenant un relatif flou artistique autour de son intrigue.

Troublant le bouquin l'est par son style, à l'image de son ouverture. Des phrases courtes, faut aller à l'essentiel et faut que ça claque comme un coup de fouet. Beaucoup de répétitions, comme pour ancrer les idées au plus profond de l'esprit du lecteur.

Troublant par les thèmes abordés aussi. Il est en effet beaucoup question de pédophilie. Un thème difficile et glauque à souhait, traité ici sans fausse pudeur, mais sans voyeurisme non plus. Il sera aussi question de vengeance, dans sa forme la plus brute, façon Loi du Talion. Victimes qui deviennent bourreaux, bourreaux qui deviennent victimes…

Ami lecteur, amie lectrice, si d'aventure tu plonges en ces pages attends-toi à te faire malmener par un auteur d'une redoutable perversité. Au fil des pages, tu n'as pas fini de te poser des questions ; coupable ou innocent ? Victime ou bourreaux ? Les deux ? Quand tu penseras avoir la réponse, un nouvel élément fera vaciller tes certitudes… retour à la case départ.

Pervers, mais aussi redoutablement efficace. David Coulon saura vous prendre rapidement aux tripes et ne vous lâchera qu'après les avoir vrillées dans tous les sens, encore et encore. Angoissant, oppressant, mais aussi terriblement addictif. Une fois pris par la mécanique mise en place par l'auteur vous ne pourrez plus lâcher le bouquin. Pour finalement refermer ce roman KO debout, désorienté. Troublé… mais heureusement ce n'est que passager (à en croire le titre).
C'est volontairement que je n'aborde pas la question des acteurs de cette intrigue. À vous de les découvrir, de découvrir leur rôle et leur degré d'implication. À vous de vous triturer les neurones pour démêler la toile que tisse David Coulon.

Il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour me faire au style de l'auteur, ensuite j'ai eu l'impression d'être enfermé dans le tambour d'une machine à laver, essorage à plein régime. Une lecture qui remue, au propre comme au figuré. Il me manque un petit je ne sais quoi pour le coup de coeur, mais incontestablement un coup de poing. Un putain d'uppercut qui fait mouche !

Une chronique volontairement courte, non qu'il n'y ait rien à dire (au contraire !), c'est une intrigue tellement intense qu'elle mérite d'être découverte l'esprit vierge de toute information parasite.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La vie, ta vie, c'est cette grande pièce ouverte, avec tout, ou presque, à portée de main. […] Ce que tu as construit est là, devant toi. Conjoint, enfant, amis, loisirs, travail. Tu es dans cette pièce, tu vis dans cette pièce. Quand la pièce te semble trop étouffante, tu t'enfuis. Sinon, tu y restes. Tu ne sais même pas qu'il est possible d'ouvrir la porte, et de bâtir ailleurs. En revanche, ce que tu sais, c'est qu'il y a un rideau rouge, là, au fond. Un foutu rideau tiré sur ce qui semble être les coulisses de ta pièce. Les recoins un peu cachés, honteux, de ta vie ou de tes pensées. On peut lire en toi comme dans un livre ouvert, mais personne ne connaît les paragraphes honteux, barrés, gommés, jetés à la corbeille. Tes pensées inavouables, tes désirs immoraux sont cachés derrière ce fichu rideau rouge. Le rideau te dit : « Ok, tu penses ça, ça et ça, mais je garde tout ce bordel bien planqué, hein, faut que personne ne le sache, et surtout, il ne faut pas que TU le fasses. » C'est le lieu des fantasmes, des interdits. Un psychanalyste dirait que c'est le lieu du Ça.
La vie, c'est cette grande pièce ouverte avec un rideau rouge au fond, et tu n'as qu'une envie, c'est d'ouvrir ce rideau rouge, car rien n'est jamais plus attirant qu'un interdit.
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l serait un promeneur, un randonneur dans le village.
Il hésita à laisser un mot à Lucie, puis se rétracta. Cela n’avait aucun intérêt. Il ferait l’aller-retour jusqu’à la Butte au Diable et à 15h30 ou 16 heures, il prendrait la route en sens inverse. Au pire, il serait de retour pour 17 heures. Lucie ne remarquerait même pas son absence.
Il prit ses clefs de voiture, démarra.
Il ne pouvait pas se douter qu’il ne serait pas de retour pour 17 heures.
Ni plus tard dans la soirée.
Ni le lendemain.
Ni les jours suivants.
Que Lucie et Gaspard seraient inquiets, très inquiets. Mais qu’à l’inquiétude succéderaient bientôt le dégoût, la honte, et la haine.
Mais ces sentiments ne s’ancreraient pas aussitôt. D’abord, ils auraient une sensation de chute. Et de vertige. Une sensation terrifiante.
Celle d’avoir côtoyé, toute leur vie durant, un inconnu doublé d’un monstre.
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Il n'y a que des victimes et des bourreaux sur cette Terre, crois-moi.
Et les uns comme les autres ne cherchent qu'à fuir.
Pour rechercher leur part manquante.
(p. 17)
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Devoir tout reconstruire ailleurs impose de dynamiter notre vie actuelle. Et un bâton de dynamite reste un bâton de dynamite. On préférera toujours les résignations quotidiennes à la grande explosion brutale. Même si le quotidien est insupportable.
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Cinq années. Cinq années passées à Caucriauville. Cinq années à vivre comme des zombies, hantés par le fantôme de leur fille. Cinq années qui avaient scellé la fin de leur couple. La disparition de Mélissa était trop lourde à supporter. Ils culpabiliseraient.
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Videos de David Coulon (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Coulon
Écrivain normand, David Coulon salue la Galerne et présente son nouveau roman Biotope qui vient de paraître aux éditions Cosmopolis.
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