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EAN : 9782020246576
262 pages
Seuil (18/09/1997)
3/5   1 notes
Résumé :
Après avoir proclamé la « mort de l’auteur », Roland Barthes montrait, dans Le Plaisir du texte, que le lecteur avait besoin de la « figure de l’auteur » pour reconfigurer le texte échappe au babil. Le présent ouvrage développe cette proposition, ainsi que celle de Michel Foucault sur la « fonction auteur » : il présente une théorie intersubjective du roman, montrant que l’auteur et le lecteur sont happés à l’intérieur du texte, quelles que soient leurs stratégies d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Plutôt que de reconnaître la mort de l'auteur, Maurice Couturier préfère voir dans son absence apparente de ses textes la volonté qu'il a de se cacher. Toute l'histoire de la littérature serait donc marquée par cette volonté de l'auteur de disparaître derrière son texte. Romans épistolaires, confusion des voix narratives, indétermination sur les porteurs des discours, et jusqu'aux méthodes de se raconter sans le dire, ce sont quelques-unes des stratégies employées par l'auteur pour satisfaire son narcissisme en signant son texte tout en évitant que le lecteur ne pénètre son univers en se dissimulant derrière lui. La théorie littéraire avançant, l'auteur doit sans cesse réinventer des stratégies nouvelles pour ne pas se laisser "prendre". L'auteur n'est pas mort et ne mourra jamais, un texte reste une communication intersubjective entre deux entités biologiques, mais il se transfigure pour engager une interface de séduction avec son lecteur où l'auteur lui aménage un peu de place. Ce qui reste dans le texte de toute ces stratégies de dissimulation mais aussi de désir et de volition, ce n'est plus l'auteur, mais l'idéal de l'auteur, comme entité qui concentre ces contradictions et cet inconscient, en une expression, comme le disait Barthes, la figure de l'auteur.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
L'auteur se met a priori en position haute par rapport à son lecteur, mais en même temps il veut laisser libre cours à ses désirs les moins avouables. Il cherche à se faire admierer et à se faire aimer, mais ne tient pas à livrer trop e choses de lui-même, ce qui serait de nature à le diminuer face au lecteur. C'est d'ailleurs pourquoi il met en place des dispositifs narratifs complexes qui donnent à son texte une dimension paradoxale totalement déconcertante pour le lecteur. Ce dernier, quant à lui, cherche à assumer son autorité sur le texte mais aussi à ls'assurer l'estime de l'auteur, utilisant par ailleurs le texte comme un champ clos où il peut permettre à son imagination et à ses désirs de s'ébattre. C'est à travers ce jeu croisé des désirs et des revendications des deux interlocuteurs que se tisse la trame serrée du texte comme interface, interface qui les met en rapport l'un avec l'autre et les maintient aussi paradoxalement à distance.
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La complexification extrême des dispositifs narratifs dans le roman moderniste et postmoderniste donna l'illusion à chacun que l'auteur s'était absenté de son texte et qu'il s'en remettait à ses lecteurs pour donner vie à son corpus. En y regardant de plus près, on se rend compte que ces facteurs militaient moins en faveur de la mort de l'auteur que de la naissance d'un lecteur critique capable de collaborer activement au travail créateur proposé par l'auteur.
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Dans la conversation courante et non amoureuse (pour ne pas dire "haïssante"), les interlocuteurs se trouvent face à face et peuvent réguler leurs propos en fonction des réactions verbales ou non verbales de l'autre ; mais ils cherchent avant tout à promouvoir la meilleure image possible d'eux-mêmes, à se soustraire à a loi de l'autre et à imposer la leur propre. Ce type d'échange s'effectue sous la tutelle invisible de l'Autre dont chacun des interlocuteurs se fait tour à tour l'interprête. Dans l'échange amoureux, où chacun des interlocuteurs s'adresse au moi idéal de l'autre, il se produit un effet de fusion et d'identification qui donne à chacun l'illusion que le tiers, l'Autre, n'intervient en aucune façon. Dans l'échange textuel, les interlocuteurs ne sont pas en présence l'un de l'autre.
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Au XVIIIème siècle, écrire tout son texte à la première personne, comme le faisaient les auteurs des romans picaresques, c'était déjà prendre le risque de se voir accuser de tous les péchés commis par le narrateur homodiégétique ; le composer entièrement à la troisième personne, c'était renouer avec un style épique désormais hors de saison et qui ne donnait plus le change au lecteur.
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Un jour, David Lodge m'a raconté que, voulant vérifier le sens d'un verbe ("ring off") dans le dictionnaire favori, "Cobuild", il eut la surprise de écouvrir que la citation donnée pour illustrer le sens du mot venait tout simplement d'un de ses propres romans. Il pensait comme tout un chacun que la loi du dictionnaire était supérieure à la sienne, et il eut tout à coup la surprise de constater qu'il participait lui-même à l'élaboration de cette loi.
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