Le fait qu'il soit paru dans la presse régionale en feuilleton explique qu'il soit bâti en trente-neuf chapitres de cinq à six pages. En conséquence un manque de lien entre les différentes parties.
L'auteur cherche à faire partager la nostalgie pour une civilisation rurale de la fin du XIXe siècle. L'action est dans le sud de la Haute-Marne aux limites de la Franche-Comté.
L'auteur tente aussi de nous transmettre aussi un certain anti-intellectualisme dans cet ouvrage largement autobiographique couronné par le ministère de l'Agriculture en 1943 du prix Sully-Olivier de Serres.
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Chaque maison gardait son levain, un reste de pâte aigrie, collé au fond d’un pot à fleurs bleues. On le flairait, on le tâtait du doigt, et puis, au travail ! Combien de fois de mon lit d’enfant insouciant et à moitié endormi, ai-je entendu le choc assourdi de la pâte dans le pétrin !
Pendant près de cinquante ans, sans souci de l’heure, ma mère a préparé le sel et l’eau ; délayé farine et levain, mélangé, brassé, donné à notre pain la force de ses bras et de sa poitrine. Elle était forte, et, quand la force défaillait, il restait le courage.
(l’instituteur) mettait dans la cervelle de tous ceux qui n’étaient pas trop estropiés de naissance, des choses sûres et qu’ils comprenaient quand ils étaient assez grands pour cela. Avec lui, on apprenait à faire les dictées sans faute, même les plus curieuses, à résoudre toutes les races de problèmes, à savoir pour toutes les rédactions, non des idées à soi – ce qui est ridicule – mais les idées qu’il faut avoir.